L’autisme : stratégies de camouflage

[Artemisia69]

Oui, il y en a pour tous les goûts.
J'aime le handspinner car le regarder tourner m'apaise et qu'il sert aussi comme "jouet de main" plutôt que de jouer avec tout ce qu'il y a à ma portée ou me griffer discrètement ou cacher de petits gestes et cætera.
Par contre, je commence à me rendre compte que cela peut peut-être interroger certaines personnes lors des événements sociaux.

Avant je me détruisais les petites peaux autour des ongles et j'avais toujours un ou plusieurs doigts en sang, là j'ai acheté une bague avec des petites perles que je peux tripoter et faire tourner, et mes doigts ont retrouvé une allure à peu près correcte Et un fidget dans ma poche aussi (en ce moment c'est une petite obsidienne plate que je fais tourner entre mes doigts).

Un autre truc que je n'ai pas réussi à résoudre, c'est que j'ai toujours une phalange qui me démange, c'est difficile de ne pas la gratter au sang...

[Shadow]

The show must go on ?

Come on ! Shadow !

I'm back.

[Artemisia69]

I'm back.

OK then, welcome back...

Bon, dernière séance chez le psy, on retombe sur ce fichu camouflage : en gros je réalise qu'en mettant ça en place pour éviter le rejet, je me suis rejetée moi-même.

En plus de camoufler mes particularités, j'ai dépensé toute mon énergie à essayer de les faire taire, à défaut de pouvoir carrément les éradiquer. Pire, je me suis imposé des challenges permanents, y compris dans mes choix professionnels, car je m'imaginais naïvement qu'avec cette espèce d'entraînement forcené j'allais finir par "m'habituer". Qu'en me forçant en permanence à sortir de ma zone de confort, j'allais finir par "y arriver"... A quoi? A fonctionner comme si j'avais reçu un câblage standard ?

Cette couverture mitée n'était pas là au départ, j'ai été une ado revêche et déjantée et j'aurais bien mieux fait de le rester, mais ça s'est installé pendant mes études et ça a quand même duré... une vingtaine d'années. Il (le psy) m'a fait comprendre que j'avais vécu complètement dissociée et qu'il a fallu un trauma et un burn-out pour que je "me réintègre". En plus grave qu'avant. Bravo, smart move.

De tous les comportements auto-destructeurs que j'ai pu avoir, le camouflage a peut-être été le plus gratiné en fin de compte

[Sarah Pâquerette]

I'm back.

OK then, welcome back...

Bon, dernière séance chez le psy, on retombe sur ce fichu camouflage : en gros je réalise qu'en mettant ça en place pour éviter le rejet, je me suis rejetée moi-même.

En plus de camoufler mes particularités, j'ai dépensé toute mon énergie à essayer de les faire taire, à défaut de pouvoir carrément les éradiquer. Pire, je me suis imposé des challenges permanents, y compris dans mes choix professionnels, car je m'imaginais naïvement qu'avec cette espèce d'entraînement forcené j'allais finir par "m'habituer". Qu'en me forçant en permanence à sortir de ma zone de confort, j'allais finir par "y arriver"... A quoi? A fonctionner comme si j'avais reçu un câblage standard ?

Cette couverture mitée n'était pas là au départ, j'ai été une ado revêche et déjantée et j'aurais bien mieux fait de le rester, mais ça s'est installé pendant mes études et ça a quand même duré... une vingtaine d'années. Il (le psy) m'a fait comprendre que j'avais vécu complètement dissociée et qu'il a fallu un trauma et un burn-out pour que je "me réintègre". En plus grave qu'avant. Bravo, smart move.

De tous les comportements auto-destructeurs que j'ai pu avoir, le camouflage a peut-être été le plus gratiné en fin de compte

Merci pour ton témoignage.
Je m'y reconnais tout à fait, sauf que j'ai l'impression que mon camouflage a commencé au moins au collège, sûrement avant.

[Ostara]

Moi il a commencé au collège,pour imiter les autres et ne plus me faire harcelé.ça a calmer les choses mais ne les as pas arrêté pour autant

[lucius]

Je n'ai jamais eu besoin de rellement contrairement me camoufler. A chacune de mes particularités, les autres disaient que c'était lié à ma maladie (et à ses conséquences sur le plan psy).
Par contre, j'ai appris des phrases toutes faites pour les sortir automatiquement un peu comme Perceval et Karadoc dans Kaamelott qui disaient régulièrement "c'est pas faux"
https://youtu.be/zSCrBU8PYwQ

https://youtu.be/UV_7HJ2NBTc

[Artemisia69]

Merci pour ton témoignage.
Je m'y reconnais tout à fait, sauf que j'ai l'impression que mon camouflage a commencé au moins au collège, sûrement avant.

En fait c'est vrai, chez moi aussi ça a commencé bien avant, petite j'ai camouflé dès que j'ai capté que les surcharges, les crises d'angoisse et les effondrements, mes parents n'y comprenaient rien et me punissaient en taxant tout ça de "théâtre", alors je ravalais et allais m'isoler pour péter un câble dans mon oreiller... Et à l'école j'étais très en retrait, et après quelques fiascos à ressortir des phrases toutes faites de livres ou de films j'ai choisi des modèles parmi les filles plus populaires pour me faire un répertoire plus adéquat

En revanche au lycée je suis tombée dans une chouette classe avec pas mal de gens atypiques, tout le monde était suffisamment ouvert d'esprit pour accepter les autres tels qu'ils étaient et j'ai enfin pu respirer et exister un peu, même si certains m'ont avoué après coup que pour eux j'étais quand même vachement bizarre... Et mes parents avaient suffisamment de problèmes eux-mêmes pour se désintéresser de ce que je vivais, ce qui n'a pas forcément eu un impact positif sur mon hygiène de vie, mais au moins j'avais un peu la paix

Mais à l'Université j'ai perdu tous mes repères et c'est là que le camouflage est revenu en force et s'est bien incrusté, au point de devenir difficile à identifier même pour moi.

[Sarah Pâquerette]

Merci pour ton témoignage.
Je m'y reconnais tout à fait, sauf que j'ai l'impression que mon camouflage a commencé au moins au collège, sûrement avant.

En fait c'est vrai, chez moi aussi ça a commencé bien avant, petite j'ai camouflé dès que j'ai capté que les surcharges, les crises d'angoisse et les effondrements, mes parents n'y comprenaient rien et me punissaient en taxant tout ça de "théâtre", alors je ravalais et allais m'isoler pour péter un câble dans mon oreiller... Et à l'école j'étais très en retrait, et après quelques fiascos à ressortir des phrases toutes faites de livres ou de films j'ai choisi des modèles parmi les filles plus populaires pour me faire un répertoire plus adéquat

En revanche au lycée je suis tombée dans une chouette classe avec pas mal de gens atypiques, tout le monde était suffisamment ouvert d'esprit pour accepter les autres tels qu'ils étaient et j'ai enfin pu respirer et exister un peu, même si certains m'ont avoué après coup que pour eux j'étais quand même vachement bizarre... Et mes parents avaient suffisamment de problèmes eux-mêmes pour se désintéresser de ce que je vivais, ce qui n'a pas forcément eu un impact positif sur mon hygiène de vie, mais au moins j'avais un peu la paix

Mais à l'Université j'ai perdu tous mes repères et c'est là que le camouflage est revenu en force et s'est bien incrusté, au point de devenir difficile à identifier même pour moi.

Ce que tu décris me fait penser à quelque chose comme se cacher de plus en plus, jusqu'à ne plus savoir où on est soi-même (je cherche encore). Je n'ai eu de cesse toute ma vie de m'améliorer pour être "une meilleure personne", et surtout pas la petite fille "capricieuse" (ni l'adolescente bizarre) qu'on a du me dire que j'étais même si, contrairement à toi, je ne me souviens pas vraiment de cela. Mais je suis à peu près certaine que je ne me suis sans doute pas mis ça toute seule en tête, et ma sœur se souvient que ma mère employait l'expression "tu vas arrêter ton cinéma".
A force qu'on nous dise qu'on faisait du cinéma ou du théâtre, on a fini par en faire pour se cacher !

[Sarah Pâquerette]

Je n'ai jamais eu besoin de rellement contrairement me camoufler. A chacune de mes particularités, les autres disaient que c'était lié à ma maladie (et à ses conséquences sur le plan psy).
Par contre, j'ai appris des phrases toutes faites pour les sortir automatiquement un peu comme Perceval et Karadoc dans Kaamelott qui disaient régulièrement "c'est pas faux"
https://youtu.be/zSCrBU8PYwQ

https://youtu.be/UV_7HJ2NBTc

Ça me fera toujours rire.

Je crois que j'ai aussi quelques phrases toutes faites, mais ma spécialité, c'est les questions et les reformulations, voir de répéter les mots en format interrogatif. Je pour ainsi me répondre ici : "Ah, les questions et les reformulations ?" ou quelque chose comme ça.
Wah, je me rends vraiment compte de ça en y réfléchissant via ton partage d'expérience.

[Ostara]

Je n'ai jamais eu besoin de rellement contrairement me camoufler. A chacune de mes particularités, les autres disaient que c'était lié à ma maladie (et à ses conséquences sur le plan psy).
Par contre, j'ai appris des phrases toutes faites pour les sortir automatiquement un peu comme Perceval et Karadoc dans Kaamelott qui disaient régulièrement "c'est pas faux"
https://youtu.be/zSCrBU8PYwQ

https://youtu.be/UV_7HJ2NBTc

Ça me fera toujours rire.

Je crois que j'ai aussi quelques phrases toutes faites, mais ma spécialité, c'est les questions et les reformulations, voir de répéter les mots en format interrogatif. Je pour ainsi me répondre ici : "Ah, les questions et les reformulations ?" ou quelque chose comme ça.
Wah, je me rends vraiment compte de ça en y réfléchissant via ton partage d'expérience.

Je crois que dans une journée je passe plus de temps à utiliser des phrases toutes faites.répété les mots en format interrogatif je le fais aussi car cela me permet de gagner du temps pour réfléchir à ce que je vais répondre à la personne^^

[lucius]

L'echolalie est aussi une manière pour les TSA pour gagner du temps afin de se laisser un temps de réflexion ou pour décortiquer la phrase. De même que les phrases préparées à l'avance!

[seul]

Moi j'apprend des phrases que je trouve dans les livres et je les répètent dans la journée. Quand j'en ai trop dans ma tête je ne les répètent plus (je le fais soit tous les ans, soit tous les 6 mois) et j'en apprends de nouvelles. En général ces phrases ne me servent à rien du tout.
En même temps la pensée transfigure en Idée l'apparence de variabilité sans but.

[Artemisia69]

Ce que tu décris me fait penser à quelque chose comme se cacher de plus en plus, jusqu'à ne plus savoir où on est soi-même (je cherche encore). Je n'ai eu de cesse toute ma vie de m'améliorer pour être "une meilleure personne", et surtout pas la petite fille "capricieuse" (ni l'adolescente bizarre) qu'on a du me dire que j'étais même si, contrairement à toi, je ne me souviens pas vraiment de cela. Mais je suis à peu près certaine que je ne me suis sans doute pas mis ça toute seule en tête, et ma sœur se souvient que ma mère employait l'expression "tu vas arrêter ton cinéma".
A force qu'on nous dise qu'on faisait du cinéma ou du théâtre, on a fini par en faire pour se cacher !

Oui, la crise identitaire je connais aussi, entre le camouflage et le fait d'avoir découvert que ce que je prenais pour des traits de "ma véritable personnalité" sont en fait des traits partagés par toutes les personnes avec un TSA, on finit par devoir fouiller assez loin pour savoir ce qui nous appartient en propre...

pour les TSA pour gagner du temps afin de se

Oui, exactement! J'essaie souvent de jouer à la personne qui a une bonne écoute, en répétant et en faisant reformuler, alors qu'en fait je suis juste en panique et je turbine à 100 à l'heure pour trouver ce que je vais bien pouvoir dire d'intelligent, enfin, adéquat au moins

[Artemisia69]

Moi j'apprend des phrases que je trouve dans les livres et je les répètent dans la journée. Quand j'en ai trop dans ma tête je ne les répètent plus (je le fais soit tous les ans, soit tous les 6 mois) et j'en apprends de nouvelles. En général ces phrases ne me servent à rien du tout.
En même temps la pensée transfigure en Idée l'apparence de variabilité sans but.

J'aime bien aussi apprendre des trucs qui ne servent à rien, avec beaucoup de méthode. Mais ça j'ai plutôt l'impression que c'est pour m'occuper l'esprit quand j'ai l'impression de partir en vrille...

[lucius]

Dans le cadre pro ou personnel, j'emploie des phrases préparées selon le contexte:
-Nouvelle idée proposée par un tiers que je ne comprends pas
-trucs non professionnels mais évoqué
-Réponse à une demande
-Instructions à suivre mais incompréhensibles
-...

Mais il faut bien choisir la phrase car selon l'interlocuteur, il y a des phrases toutes innocentes qui ne passent pas: les types nerveux qui ont envie de passer à autre chose que de devoir expliquer.

Avec eux, des phrases simples, percutantes et imagées seront plus efficaces.