Ostara a écrit : ↑vendredi 2 septembre 2022 à 0:14
Ça aurait pu être moi qui aurait écrit cela.
Je suis passée par tous les questionnements possibles, même les personnalités multiples.
Quand j'y repense je trouve que la question du problème identitaire est intéressante. On retombe d'ailleurs dessus après le diagnostic : personne n'a envie d'être résumé et identifié par son seul TSA, n'empêche que c'est un peu déstabilisant de constater que nombre de traits qu'on croyait propres à notre personnalité n'étaient en fait que des caractéristiques de ce fonctionnement... Il faut alors creuser plus loin pour trouver ce qui nous est personnel.
pluie de granit a écrit : ↑vendredi 2 septembre 2022 à 8:08
Plus de pression inconsciente avec l'obligation de devoir répondre à toute sollicitations de conversation que je ne souhaite pas lorsque je fais des courses au supermarché.
C'est devenu mon code social au supermarché. Je veux te parler je pose le casque, je ne veux pas te parler je garde le casque.
Bien sûr il y a des concessions obligatoires, comme le passage en caisse parce que là c'est pas un choix ce n'est pas respectueux pour le caissier ou la caissière.
Avez-vous expérimenté des trucs comme cela ? Quels sont vos stratégies pour poser le masque et que cela soit quand même bénéfique socialement ?
Ca, c'est justement ce que j'expérimente en ce moment puisque mon diagnostic est récent... Qu'est-ce que je peux afficher sans me marginaliser totalement ?
Le casque au supermarché je fais aussi, pareil pour les lunettes de soleil quand c'est nécessaire, avant je ne m'autorisais pas tout ça de peur d'avoir l'air trop bizarre. Dans les transports en commun pareil, de toute façon tout le monde écoute de la musique donc ça passe inaperçu. Les courses c'est vrai que c'est compliqué, le supermarché ça me draine complètement à cause de la surcharge sensorielle mais les petits magasins pareil que vous, il y a davantage d'interactions
Je suis en train de me mettre aux courses en ligne pour le grand marché de la semaine, et je continue à aller au supermarché pour les trucs frais entre les deux. De préférence tôt le matin car il y a moins de monde. Je ne fais plus l'erreur d'y aller à ma pause de midi, le plus sûr moyen de retourner travailler vidée et déprimée. Et je ne mange plus avec les collègues à midi d'ailleurs.
Quand j'ai ma dose d'interactions (réunions, amis etc.), je pars aux toilettes ou fumer une cigarette (je sais, c'est pas bien
), et j'y passe souvent un peu plus de temps que nécessaire mais personne ne dit rien parce que justement je reviens un peu rechargée.
A la maison ils sont compréhensifs vu qu'on est plusieurs TSA dans la famille, si je rentre fatiguée et quasi muette du taf je vais me rouler un moment en boule sous ma couverture lestée avant de préparer le repas (ce que je ne m'autorisais pas non plus avant, quand tu as des enfants petits c'est plus difficile, ils sont en demande... Mais j'étais imbuvable et toujours à deux doigts de la crise de larmes). Et ça change tout.
Et quand je constate que la journée s'annonce trop chargée je n'hésite plus non plus à annuler les rendez-vous non nécessaires, si c'est avec un(e) ami(e) maintenant j'explique clairement que ça fait juste trop pour moi et si c'est un truc genre coiffeur j'ai "un imprévu". Et les rendez-vous de médecin j'essaie de les mettre tôt dans la journée.
Ah oui, et je ne fais plus semblant d'avoir compris en hochant la tête d'un air entendu pour me retrouver complètement désemparée après, je demande aux gens de reformuler, et si c'est une consigne, de me la mettre par écrit.
Il y a encore toujours des situations que je ne peux pas anticiper et où je me retrouve coincée sans stratégie, mais ça doit être inévitable