L'AS de ma MDPH m'a bien répété de prendre soin de moi. Ok, oui, d'accord mais concrètement comment?
Le sujet est tabou.
Soit on minimise soit on me parle d'autre chose, pour éviter le sujet.
Je me sens en limite du burn out, depuis des mois
..c'est diffus comme sensation. Et ça ajoute aussi aux causes du burn out lui même car je suis comme aux aguets, il ne faut pas que j'y plonge...
Sauf que ça dure!
J'avais voulu m'en ouvrir à une professionnelle qui a travaillé en CRA. Aucune écoute rien. Je n'ai pas osé lui dire que je soupçonne de m'approcher d'un burn out de l'aidant. On sait bien combien ils détestent ça les sachants.
J'ai parlé de mon épuisement, de ma fatigue, des insomnies qui s'installent, de mon incapacité de faire quoi que ce soit alors qu'il reste des démarches. Que je suis comme pétrifiée...
Ça n'a pas donné grand chose donc je n'y suis pas retournée. Et refroidie pour retenter l'expérience avec un autre pro. Déjà je n'en trouve pas et ensuite ça me coûte de parler de tout ça.
C'est le cumul de tout. Je pense qu'une seule épreuve ce serait possible à franchir mais là, je me sens à bout depuis de longs mois (années!) et je ne remonte pas qu'il faut déjà encaisser un autre coup dur.
Je "démarrerais", je serais apte à encaisser. Je l'ai fait de longues années.
Mais en étant un peu mal au travail aussi... Ça commence à faire beaucoup.
Il y a du passif dans ce qui nous tombe dessus: l'avant diagnosticSpoiler :
Et depuis. Des démarches, des luttes qui s'enchaînent.
Avec en plus la honte car si j'ose me plaindre "il est quand même non déficient", "il a son bac" , "il n'est pas vraiment handicapé "...
Depuis 3 ans (son arrivée au lycée), je sais que ce n'est qu'un répit.
Qui malgré cette conscience de la précarité de cet équilibre, et égoïstement, m'a été très salutaire.
Même si je reste très épuisée.
J'ai toutes les peines du monde à faire face à ce je subis.Spoiler :
La vaine anticipation, rageante.
Et l'inexorable avancée: dans quelques jours, très grand bouleversement.
Et savoir ce qui m'attend de nouveau, me pèse.
Je cumule aussi une santé fragile. Rien de grave mais ça ajoute (j'ai jeté l'éponge après une très longue errance de professionnels en professionnels. Ils ne soulageant pas mes maux et je ne supporte plus leur discours, ni de devoir répéter, raconter, dire... Je n'ai pas la force de continuer à chercher).
L'impression d'avoir 10 ans de plus que la réalité.
Et aussi une sournoise sensation, que toutes les récentes démarches sont inutiles, comme si au fond mon fils n'ira pas à la fac.
Et surtout être incapable actuellement de m'occuper de demander une carte bancaire associée à son compte, de contacter par téléphone l'hypothétique futur éducateur que je vais financer avec difficulté, de m'occuper de l'abonnement de bus, de voir pour le transport...
Je n'arrive à rien. Je suis à un mois et demi de congé et très crevée depuis des années; je n'arrive pas à me reposer, mais les insomnies en plus, c'est terrible.
Et des coups au moral. Ça passe en quelques jours mais j'en ai de plus en plus souvent. A la fin de l'année scolaire, comme chaque année, 1 ou 2 jours petit moral.
Quelquefois c'est comme une nostalgie étrange. Je ne sais pas comment qualifier cet état.
Mon médecin est sourd à tout ça.Spoiler :
Je trouve des adresses de psy quant au burn out professionnel mais pas grand chose pour le burn out de l'aidant, dans mon coin.
Mais celui de l'aidant: rien.
Je sens la catastrophe arriver, je vais être encore plus aux aguets d'essayer de ne pas craquer... Ce qui ajoute à mon inconfortable situation.
Au niveau de l'association où je suis adhérente, il devait y avoir des cafés parents mis en place mais rien et de toute façon, je ne suis pas sûre de pouvoir parler, surtout que mon fils fait figure de privilégié à avoir le bac etc...
c'est terrible.