L’autisme : stratégies de camouflage

[Ostara]

Moi a l'inverse,je n'ai pas l'impression d'être froide,je suis plutôt souriante même,mais les conversations m'ont toujours angoissée parce que j'ai jamais eue l'impression que ce soit naturel.du coup je parle peu.je ressent toujours cette angoissante tension émotionnelle,quand je parle à quelqu'un,sauf mon mari.

[Bubu]

On ne se perçoit que par le regard de l'autre.

[Ostara]

Tout à fait, j'ai une vision de moi plutôt floue de ma personnalité ect, encore que ça va un petit peu mieux actuellement.

[Bubu]

Tout à fait, j'ai une vision de moi plutôt floue de ma personnalité ect, encore que ça va un petit peu mieux actuellement.

En tout cas, tu as la chance d'avoir un mari qui t'aime et qui te comprend.

[Ostara]

Je suis restée seule pendant des années.ou alors je tombais sur des personnes qui profitais de ma naïveté,c'est vrai que j'ai eue beaucoup de chance de tomber sur mon mari,et je te souhaite la même chance Bubu

[Ostara]

Pendant longtemps,j'ai par exemple eue du mal à différencier les hommes qui venaient vers moi pour des rapports sexuels (ce que je ne voulais pas),et les sentiments amoureux je confondais les deux, du coup je me faisais avoir régulièrement,ça m'as valu beaucoup de tristesse et de déconvenues.

[Ostara]

Et je me suis déjà fais voler mes moyens de paiement a mon propre domicile,car je penser que la personne était une amie,et quand j'étais jeune je ne voyais pas quand des gens venaient vers moi et fesaient semblant d'être amis avec moi pour obtenir quelques chose,goûter,venir chez moi l'été quand il y avais la piscine ect...de même je ne voyais pas du tout quand les autres enfants ne m'appréciait pas,et comme c'étais régulièrement le cas je finissais rejetée sans jamais rien y comprendre et en étant triste...alors je suis contente d'avoir des gens bienveillants et aimants aujourd'hui autour de moi qui ne cherchent pas juste a abusé de ma gentillesse et de ma fragilité.

[freeshost]

pigritia, ae f. (latin) = paresse

a donné le mot français :

pègre f. = vol, escroquerie

Voler par paresse, pour ne pas devoir travailler.

Il semble que les personnes pauvres sont plus souvent tentées de voler.

[freeshost]

Après tout, il est aussi possible de camoufler ses faiblesses, sa naïveté.

[Ostara]

Avec le temps je me suis rendue compte que j'étais trop naïve,et oui ça se dissimule,et a force je suis devenue plus méfiante.

[freeshost]

Ce qui me semble un peu "fou" rétrospectivement, c'est qu'avant que des gens, dont ma thérapeute, me fassent remarquer que je suis toujours en mode "contrôle total" (zéro spontanéité quoi) dans les interactions, je crois que je m'imaginais que tout le monde faisait ça.... tout en sachant bien que j'avais du faire beaucoup d'efforts pour réussir à avoir des interactions sociales "normales" et pour créer mon joli rôle de théâtre. Bref.

Ben, c'est que, surtout dans les interactions sociales, il y a plein de processus qui ne sont pas automatiques. Si on ne fait pas d'effort, on fait n'importe quoi (parler n'importe comment, ne pas arriver à suivre) ou on ne fait rien (on ne parle pas, on ne prend pas d'initiative, etc.). Et comme ces processus ne sont pas automatiques, il fatiguent plus.

Autrement, le mode "robot", on peut aussi parfois l'utiliser quand on est sous l'effet de l'alcool (mais pas trop quand même).

Cela dit, on peut aussi refuser d'entrer systématiquement dans le jeu.

Je veux dire par là que personne ne sait ce que pense son interlocuteur

Personne ne sait, mais la plupart des gens pensent le savoir et ça leur suffit à s'appuyer sur une certitude qui est la base de la communication non autistique.

Wahou, réellement, ça me parait très étonnant et un peu "fou" comme procédé. Je trouve que ce n'est pas logique de penser savoir ce que les autres pensent sans traitement intellectuel conscient des éléments ni vérification de l'hypothèse.

Ah... mais les personnes non autistes sont plus conformistes... et j'ai l'impression que l'expérience sociale (et la "mémoire sociale") et la complicité se développent plus vite (et automatiquement) chez elles... à force qu'un groupe entretienne ses relations internes (inter-individuelles), il devient plus prévisible, il y a plus d'automatismes au sein du groupe, les intentions sont plus claires et moins changeantes (l'ensemble des possibilités se réduit). Il y a aussi du mimétisme (lié au conformisme) qui consiste à se dire, de prime abord, que les autres ont le même type d'intentions que moi, le même type d'intérêts que moi, entre autres parce qu'on a moins envie d'interagir et de développer une relation avec une personne qui n'a pas les mêmes buts/intérêts que soi (un Jean-Luc Mélenchon et une Marine Le Pen ne vont pas développer beaucoup d'atomes crochus ; autres exemples : une personne qui cherche à être en couple et une qui n'est pas préoccupée par cela ; une personne qui pense à l'intérêt de la population globale et une personne qui ne pense qu'à elle et à ses proches ; etc.). À l'inverse, il me semble que les personnes autistes en général vont plus souvent envisager un plus large univers des possibles. Car elles sauront moins tirer parti d'indices pour réduire cet ensemble des possibilités. Un de ces indices est l'ensemble du contexte, et les personnes autistes ont, de manière générale, un peu plus de cécité contextuelle (or context blindness, as Peter Vermeulen explains).

[Sarah Pâquerette]

Ce qui me semble un peu "fou" rétrospectivement, c'est qu'avant que des gens, dont ma thérapeute, me fassent remarquer que je suis toujours en mode "contrôle total" (zéro spontanéité quoi) dans les interactions, je crois que je m'imaginais que tout le monde faisait ça.... tout en sachant bien que j'avais du faire beaucoup d'efforts pour réussir à avoir des interactions sociales "normales" et pour créer mon joli rôle de théâtre. Bref.

Ben, c'est que, surtout dans les interactions sociales, il y a plein de processus qui ne sont pas automatiques. Si on ne fait pas d'effort, on fait n'importe quoi (parler n'importe comment, ne pas arriver à suivre) ou on ne fait rien (on ne parle pas, on ne prend pas d'initiative, etc.). Et comme ces processus ne sont pas automatiques, il fatiguent plus.

Autrement, le mode "robot", on peut aussi parfois l'utiliser quand on est sous l'effet de l'alcool (mais pas trop quand même).

Cela dit, on peut aussi refuser d'entrer systématiquement dans le jeu.

[...]

Ce que tu décris sur ce non-automatisme et les conséquences correspond à mon vécu. Par contre, pour l'effet de l'alcool, je crois que quand je suis réellement saoule et sans contrôle, mes difficultés deviennent largement visibles mais sans mutisme. C'est l'inverse du mode robot, il m'arrive carrément d'être naturelle je crois. Mais ça passe car en général les autres personnes sont saoules aussi.
Pour ce qui est de refuser de jouer, j'ai beaucoup de difficultés, j'ai trop souffert des conséquences plus jeune.

[... ]

Personne ne sait, mais la plupart des gens pensent le savoir et ça leur suffit à s'appuyer sur une certitude qui est la base de la communication non autistique.

Wahou, réellement, ça me parait très étonnant et un peu "fou" comme procédé. Je trouve que ce n'est pas logique de penser savoir ce que les autres pensent sans traitement intellectuel conscient des éléments ni vérification de l'hypothèse.

Ah... mais les personnes non autistes sont plus conformistes... et j'ai l'impression que l'expérience sociale (et la "mémoire sociale") et la complicité se développent plus vite (et automatiquement) chez elles... à force qu'un groupe entretienne ses relations internes (inter-individuelles), il devient plus prévisible, il y a plus d'automatismes au sein du groupe, les intentions sont plus claires et moins changeantes (l'ensemble des possibilités se réduit). Il y a aussi du mimétisme (lié au conformisme) qui consiste à se dire, de prime abord, que les autres ont le même type d'intentions que moi, le même type d'intérêts que moi, entre autres parce qu'on a moins envie d'interagir et de développer une relation avec une personne qui n'a pas les mêmes buts/intérêts que soi (un Jean-Luc Mélenchon et une Marine Le Pen ne vont pas développer beaucoup d'atomes crochus ; autres exemples : une personne qui cherche à être en couple et une qui n'est pas préoccupée par cela ; une personne qui pense à l'intérêt de la population globale et une personne qui ne pense qu'à elle et à ses proches ; etc.). À l'inverse, il me semble que les personnes autistes en général vont plus souvent envisager un plus large univers des possibles. Car elles sauront moins tirer parti d'indices pour réduire cet ensemble des possibilités. Un de ces indices est l'ensemble du contexte, et les personnes autistes ont, de manière générale, un peu plus de cécité contextuelle (or context blindness, as Peter Vermeulen explains).

C'est très intéressant ce que tu expliques. Je trouve étonnant de s'imaginer que les autres ont le même type d'intention et d'intérêt que soi, même dans un groupe de pairs. Enfant, je croyais des choses comme ça et c'était souvent faux. Par exemple, j'étais honnête et bienveillante, j'ai cru que les autres enfants aussi et j'ai souffert de cette fausse croyance. Je trouve peu logique de penser que les autres fonctionnent comme soi. Quand on échange avec les gens, ça ne marche pas... Et ça me paraît égocentré. Bref.

C'est intéressant ce principe de cécité contextuelle. Ça me parle vraiment ce large univers de possibles. En contexte social connu, j'arrive à peu près à comprendre et jouer mais en contexte nouveau, je fini rapidement par ne rien comprendre et ne plus pouvoir jouer.

As tu d'autres lien à ce sujet ?
Je me dis qu'un contexte c'est global et que quand tu fonctionnes en perception de morceaux (détails ? Fragments ?) c'est plus long et complexe d'arriver à une vision globale.

[freeshost]

Pour le mimétisme, tu peux lire l'article Wikipedia en français.

Pour la cécité contextuelle, tu peux aussi lire le pdf attaché à ce message, or buy this book.

[Ostara]

J'ai lu l'article il est très intéressant,on peut dire je crois que je souffre de cécité contextuelle,dans un groupe je n'arrive pas à suivre et à comprendre les différentes interactions entre les personnes,et les émotions qui en résultent,c'est un peu plus facile pour moi si je n'ai qu'une ou deux personnes devant moi.et je me lasse vite et décroche dans un groupe.

[Sarah Pâquerette]

Pour le mimétisme, tu peux lire l'article Wikipedia en français.

Pour la cécité contextuelle, tu peux aussi lire le pdf attaché à ce message, or buy this book.

Merci pour les liens. Je connaissais déjà le principe du mimétisme en général. Par contre, je ne maîtrise pas bien l'anglais pour lire un livre, et je ne vois pas le pdf attaché.