L’autisme : stratégies de camouflage

[Ostara]

C'est intéressant de lire les expériences/vécus/témoignages des autres car même si chaques parcours de vie est différent,il y a des similarités qui se rejoignent aussi,

Un exemple de difficultée dont j'ai souffert: suites a du manque de personnel dans mon service,j'ai du passer un temps sur un autre poste en douze heures par jour,je fesais 8h/20h,pendant trois jours maximum,c'est a dire que le soir je rentrer manger dormais pour repartir bosser,sans vraie coupures,autres que mon sommeil,pas de temps pour mes intérêts,pour me recharger seule,je quittais les personnes âgées le soir pour les retrouver le matin,un vrai cauchemar,j'ai fais crises sur crises,j'entendais quelqu'un me demander quelques chose,je sentais la bouffée de larmes,de stress et de colère qui monter,je fesais pleins de burn out dans une seule journée,j'étais l'ombre de moi même.un soir je suis sortie du boulot je m'accrocher a la rampes d'escaliers tellement j'étais à bout de forces sur mes jours de repos j'étais vide,plus la force de rien.je suis beaucoup plus sereine depuis qu'on m'as replacer sur un poste en 7h30.car j'ai l'après midi pour me recharger les batteries c'est pas parfait bien sûr mais ça va beaucoup mieux et surtout j'ai mes habitudes sur mon poste mes repères depuis onze ans.les douze heures plus jamais de la vie.

[Ostara]

Tous le monde été super content de ces douze heures,en forme et motivé.moi j'étais au bord du gouffre et du point de non retour.je me suis encore une fois sentie bien seule a ce moment là.

[Bubu]

Sujet important sur lequel on ne plaisante pas. Car je trouve que dans cette discussion, ça rigole beaucoup trop.
La technique sine qua none pour le camouflage c'est de toujours sortir de chez soi en scaphandre.
En plus d'être discret, c'est élégant.

[seul]

Attention avec l'interdiction du voile on aura bientôt plus le droit aux scaphandres :'( .

[Bubu]

C'est une solution forte, pour certaines femmes : la bâche.
Les femmes sont bâchées dans certains pays. Elles sont gravement humiliées, mais on s'en fout : on ne leur demande pas leur avis. Fantastique comme stratégie de camouflage.

[Ostara]

Sujet important sur lequel on ne plaisante pas. Car je trouve que dans cette discussion, ça rigole beaucoup trop.
La technique sine qua none pour le camouflage c'est de toujours sortir de chez soi en scaphandre.
En plus d'être discret, c'est élégant.

Un scanphandre en métal doré pour le côté steampunk

[Ostara]

J'ai aussi toujours vécu comme une honte et cacher mes besoins de balancements en cas d'excitation positive ou négative,et la dermatillomanie,je raconte aux gens que j'ai des problèmes de peau quand on me demande pourquoi j'ai des crouttes sur les bras.

[Bubu]

Une autre technique de camouflage sobre et élégante :
Sortir dans la rue nu en moule-bite bien serré, avec un masque de plongée, un tuba, et des palmes.
Pour vous convaincre, imaginez la scène.
Soyez sûr que vous passerez inaperçus.
Des bouteilles d'oxygène en plus dans le dos est très tendance, très prisé dans le milieu de la mode.

[Bubu]

J'ai aussi toujours vécu comme une honte et cacher mes besoins de balancements en cas d'excitation positive ou négative,et la dermatillomanie,je raconte aux gens que j'ai des problèmes de peau quand on me demande pourquoi j'ai des crouttes sur les bras.

Des croutes d'exéma, j'en ai eu toute ma jeunesse et au début de l'âge adulte. Sur les mains, les mollets et les pieds. J'avais un pansement sur chaque phalange. Une momie. Personne n'osait me serrer la main.
Alors que la réponse plus tard, malgré mes consultations de dermatos tous aussi incompétents les uns que les autres, venait de mon savon.
Par hasard, j'ai pris des savons sans savon (bizarre mais on en trouve facilement). Et cet enfer c'est arrêté. Aujourd'hui je n'utilise que 3 marques de savon : le Sanex et le Cadum (distribués en grandes surfaces). Et du Cyteal (en pharmacie, mais c'est très abordable. Ça doit couter 4 euros le flacon qui dure un mois). Depuis, je n'ai plus du tout d'exéma.
Par contre ma pharmacienne me saoule sur le fait qu'utiliser du Septivon ou Cyteal tous les jours n'est pas bon car en plus ils sont antiseptiques et donc déséquilibrent la population de bactéries parfois importante sur la peau. Car elle a les suivis de mes commandes. Le Sanex et le Cadum restent moins intrusifs. Et paradoxe : c'est plus cher. Mais bon, on en achète pas tous les jours.

[Ostara]

Je te remercie de ta réponse tant mieux que tu ai trouver des solutions pour ton exzema,après les savons antiseptiques ta pharmacienne n'as pas tort c'est très agressif,ça favorise la sécheresse,et l'exzema c'est des plaques sèches,j'ai utiliser du septivon pour mon piercing sous l'œil quand je l'ai fais et ça me dessécher la peau alors que je n'ai pas d'exzéma.

Pour la dermatillomanie,c'est des tocs,je pince la peau de mes bras pores par pores jusqu'a me faire mal avec mes ongles après ça me fais des croûtes.

[Sarah Pâquerette]

Bonjour,

Merci pour ces liens et échanges intéressants. Dans le cadre des réflexions liées à ma psychothérapie, j'ai longtemps cherché à mettre un nom au sujet du fait que je suis toujours en mode "contrôlé" et "rôle de théâtre" dans les interactions sociales. J'avais fait des recherches internet sans jamais rien trouver jusqu'à ce que je trouve la notion de camouflage social dans des articles sur les TSA. Ce qui me semble un peu "fou" rétrospectivement, c'est qu'avant que des gens, dont ma thérapeute, me fassent remarquer que je suis toujours en mode "contrôle total" (zéro spontanéité quoi) dans les interactions, je crois que je m'imaginais que tout le monde faisait ça.... tout en sachant bien que j'avais du faire beaucoup d'efforts pour réussir à avoir des interactions sociales "normales" et pour créer mon joli rôle de théâtre. Bref.

C'est ça et on se sent épuisé, angoissé et dépassé.parce que plus on tente de cacher plus c'est épuisant et hyper stressant.quand je suis fatiguée j'ai tendance à fuir les rapports sociaux,ça permet de s'économiser un peu,quand je parle en société j'ai juste l'impression de répéter un script que j'ai gobé,je me sens en mode pilotage automatique,je récite mais je ne ressens rien de rien, pour rejoindre ton image de l'automate.

De mon côté, j'ai des "cartes à jouer" pour chaque contexte d'interaction sociale (auquel j'ai été confrontée suffisamment pour comprendre les règles du jeu) qui me donnent davantage de grandes directions qu'un script exact. Moi aussi, je ne ressens rien, je ne peux pas ressentir mes émotions lors des interactions sociales, je crois que je fais un truc pour me couper de celles-ci depuis l'enfance. En effet, si je devais les ressentir, je crois que je ne pourrais souvent pas échanger tellement la peur et la confusion prendraient le dessus. Il m'arrive de ne pas avoir de "carte à jouer", ni de binôme d'appui (type conjoint ou amie proche) dans des contextes inconnus, peu connus et/ou avec trop de monde et/ou avec majoritairement des inconnu.e.s et/ou avec des personnes que je ne peux pas "classer" dans une catégorie connue. Dans ces cas là, j'essaie de comprendre les règles du jeu, les implicites, le non-verbal, les dynamiques de communication etc. avec davantage d'enjeu car je pars de "zéro". Bien souvent, la hauteur des efforts cognitifs et la force de la tension émotionnelle me font paniquer et perdre mes moyens, je deviens alors quasiment mutique. C’est à dire qu'au début j'essaie de comprendre et jouer, mais que mes erreurs d'interprétation et de jeu s'accumulent, ce qui me fait paniquer et perdre mes moyens cognitifs de gestion de la situation. Dans ces cas là, une part de mes émotions m'atteint et je me mets en mode "répondeur automatique" pour éviter le mutisme complet et quand même répondre aux sollicitations. Souvent, personne ne le remarque je crois. J'appelle ça plutôt le mode "robot" donc l'idée de l'automate y est aussi. C'est un mode que je mets en route quand je perds tout mes moyens pour des raisons émotionnelles.

Je veux dire par là que personne ne sait ce que pense son interlocuteur

Personne ne sait, mais la plupart des gens pensent le savoir et ça leur suffit à s'appuyer sur une certitude qui est la base de la communication non autistique.

Wahou, réellement, ça me parait très étonnant et un peu "fou" comme procédé. Je trouve que ce n'est pas logique de penser savoir ce que les autres pensent sans traitement intellectuel conscient des éléments ni vérification de l'hypothèse.

Si j'ai bien compris, ce genre de chose serait plutôt instinctif chez la plupart des gens, plus intellectualisé et donc plus conscient et moins spontané chez les personnes ayant un TSA.

Après je dois avouer que quand mon neuropsy m'explique en quoi ma manière de fonctionner découle du TSA et comment la plupart des gens fonctionne c'est passionnant mais difficile à concevoir, comme si on me présentait un tour de magie en m'assurant qu'il n'y a aucun truc. J'imagine que la réciproque est vraie...

Ça me fait penser au moment où j'ai lu dans le livre de Tony Atwood sur le syndrome d'Asperger que les gens neurotypiques ressentent les émotions des autres quand il.elle.s les expriment sur leurs visages. Je le savais car j'avais appris ça en cours de psychologie mais j'ai pris conscience que je ne comprends pas du tout ça. Avant je croyais que le moyen intellectuel qui me permet de comprendre les émotions des autres était "habituel", mais je me suis aperçue que le fait de carrément ressentir (et pas juste inférer) l'émotion d'autrui en voyant son expression me parait une expérience "exotique" si j'ose dire. J'ai du vérifier auprès de mon conjoint si ce truc cité par Atwood marchait vraiment tellement moi aussi j'avais l'impression d'un "tour de magie".

[seul]

Ce qui me gêne dans mes communications c'est que je me sens souvent idiot. Je me dis "les gens doivent se dire "il est idiot parce qu'il ne parle pas"". Et c'est une vraie torture. Quoique vivre seul peut-être une torture aussi.

[Sarah Pâquerette]

Ce qui me gêne dans mes communications c'est que je me sens souvent idiot. Je me dis "les gens doivent se dire "il est idiot parce qu'il ne parle pas"". Et c'est une vraie torture. Quoique vivre seul peut-être une torture aussi.

Je comprends ça, de mon côté, je me dis que si je ne participe pas les gens vont penser que je suis une personne peu aimable, froide etc. et ne vont donc pas m’apprécier, voir me rejeter comme à l'école primaire et au collège. C'est plutôt quand je parle que je me dis que les gens vont penser que je suis idiote car il m'arrive de participer "à côté de la plaque" à cause de mes problèmes de compréhension de l'implicite.

[seul]

Je parle parfois pour ne rien dire juste pour montrer à l'autre que je participe. Quand on parle pour ne rien dire ça donne des résultats parfois assez étrange.

[Eyvor]

[...] si je ne participe pas les gens vont penser que je suis une personne peu aimable, froide etc.

Moi aussi j'ai eu ma dose : "Princesse", Nana qui fait la gueule en continu, et j'en passe. Parler pour parler c'est pas mon truc et j'ai besoin d'observer afin de "prendre la température". Toutes ces remarques ont étés toujours très blessantes pour moi. Désormais, je ne me prends plus la tête avec (enfin, j'essaie), je suis comme je suis, c'est à prendre ou à laisser.