Je me permets de vous solliciter à nouveau car j'ai eu un diagnostic de TSA ("léger", mais existant) en mars 2019 (un ans déjà... que le temps passe vite) et que je me pose beaucoup de questions.
Quelques éléments de contexte (en complément de ce qui est déjà dit ici):
J'étais dans une période durant laquelle j'étais en train de perdre mon boulot, beaucoup de mes certitudes sur moi-même tombaient les unes après les autres, beaucoup de remise en question (passer du "c'est quasi jamais de ma faute que ..." à "je suis souvent en partie responsable de ... " est un choc certain).
J'avais été préalablement "diagnostiqué" par un ami psychiatre comme étant HPI, mais sans faire de tests (il a une grande expérience de ce sujet et m'a indiqué après quelques séances que ca ne faisait aucun doute pour lui, qu'il ne suis semblait pas pertinent que je dépense de l'argent pour rien à passer des tests - qui ne m'apporteraient rien d'un point de vue des solutions à apporter à mon "problème", d'où les guillemets au terme "diagnostiqué").
Ayant fait des recherches sur les TSA par hasard, j'ai fait un certain nombre de connexions (ma spécialité) qui m'ont conduit à me poser la question du fait que ca pouvait être le cas pour moi aussi, car 1 et 1 faisaient 2. Venant d'une famille de médecins, j'ai beaucoup été prévenu du risque d'auto diagnostic et de la prudence qu'il faut avoir à ce sujet. J'ai tenté de m'inscrire au CRA(IF) mais les délais d'attente étant au moins de 18 mois, j'ai décidé de passer par du libéral.
J'ai passé un certain nombre de tests sur internet (voir ici) ainsi que des tests SRS et RAADS fournis par le Centre Expert Asperger de Versailles.
Après avoir communiqué les résultats de ces tests à un psychiatre en libéral et avoir suivi une consultation avec lui, ce dernier m'a indiqué son diagnostique. Nous avions échangé par téléphone avant de lui transmettre mes résultats et j'ai poursuivi quelques consultations par la suite.
Depuis, je suis suivi par un psychologue spécialisé sur le sujet et ai été également en parallèle suivi par un "coach" pour l'aspect professionnel, lequel était sensibilisé aux sujets HPI (il m'a posé la question d'un diagnostic quelconque dès la première séance, sans que j'en fasse mention).
J'ai demandé au psychologue si ca valait le coup de passer un process de diagnostic avec elle également (ce qui aurait occasionné un coût certain). Sa réponse: non, car les tests qu'il m'aurait fait passer auraient été assez similaires et les réponses que j'ai apportées convergent vers le diagnostic.
Aujourd'hui, j'ai retrouvé un boulot dont la période d'essai se termine bientôt et ne sera pas transformée en CDI (prévu avant la crise Covid-19). J'ai une porte de sortie honorable que je prendrai donc pas d'inquiétude de ce côté-là.
Voilà pour le contexte.
Le problème:
J'ai toujours de "doutes" sur la "validité" de mon diagnostic. Je ne suis pas satisfait d'avoir pris des "raccourcis", de ne pas avoir suivi le chemin "normal". J'ai l'impression de ne pas cocher "suffisamment" de "cases" pour que le diagnostic soit véritable. J'ai toujours la crainte que le psychiatre m'ait fait un diagnostic de "complaisance", de "compassion" (selon les termes de J. Schovanec dans son interview visible ici: https://www.coursera.org/learn/troubles ... age-adulte (le MOOC est très intéressant au demeurant)). Je n'étais alors pas dans une situation de désespoir profond, mais j'allais quand même mal (je le cache plutôt bien en général, je montre difficilement ce genre de choses). La possibilité qu'il ait juste voulu gagner quelques sous facilement existe également. Ca reste des probabilité faibles, mais pas 0 pour autant (ceux qui connaissent le manga Death Note comprendront que ca peut avoir une grande incidence).
Je pense être assez lucide sur ce que je cherche: aller dans une "case" m'importe peu, pourvu qu'elle corresponde à la réalité. Si je ne rentre pas suffisamment dedans, le lit de Procruste n'est pas mon fort et je m'en passerais volontiers.
Pour en revenir aux propos de M. Schovanec (qui ont été non un déclencheur de mes doutes mais qui m'ont incité à revenir sur ce forum): il cite une boutade "quand une personne a tous les traits de l'autiste, c'est qu'elle ne l'est pas". Bah justement, je ne coche pas "suffisamment" de cases à mon goût, ou du moins le processus de diagnostic ne me paraît pas en cocher suffisamment. J'ai beaucoup aimé ce topic, car il reprend quelques unes des remarques qu'on pourrait me faire mais que je me fais à moi-même. Ca me "rassure" un peu.
Il y a quand même beaucoup d'éléments qui sont "anormaux", "atypiques" chez moi (je tiens une liste que je mets à jour à chaque comportement dont je me souviens qui pourrait rentrer dans cette catégorie), des amis ayant des enfants Aspies diagnostiqués en "bonne et due forme" me disent "ah mais mes enfants me font tellement penser à toi ... " ou "tantôt untel s'est comporté ainsi, j'ai failli m'énerver contre lui mais j'ai pensé à toi et ca m'a rappelé que ca peut être difficile pour un Aspie de faire semblant...", mais je reste assez "paumé" tout de même.
Est-ce qu'une situation similaire est déjà arrivée à l'un d'entre vous? Est-ce que j'en ferais un peu trop (dans un sens comme dans l'autre)? Serait-ce lié à mon envie constante de "perfection" qui souvent me bloque pour avancer et dont je vois là un artefact? Quelle(s) solution(s) apporter à ce problème?
Par avance merci beaucoup pour votre aide (et bravo à ceux qui auront eu le courage de lire tout ce pavé).
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