Publié le 02 mai 2022 à 16h39
Julien Lausson
La fondation Wikimédia acte le rejet par sa communauté des dons en crypto-monnaie pour financer Wikipédia. Les dons ne représentaient presque rien dans le budget annuel de l’encyclopédie en ligne.
La fondation Wikimédia met fin aux dons en crypto-monnaie pour financer Wikipédia. La décision
a été annoncée le 2 mai 2022 par Lisa Seitz-Gruwell, la responsable de la promotion de la plateforme, dans l’espace de discussion qui est dédié au recueil des avis de la communauté.
Les bénévoles qui ont pris part à la consultation ont majoritairement rejeté l’usage des cryptos.
Un rejet franc et massif des bénévoles de Wikipédia
« Wikimedia a décidé de ne plus accepter directement les crypto-monnaies comme moyen de faire des dons. […] Nous prenons cette décision sur la base des commentaires récents de la communauté. Plus précisément, nous allons fermer notre compte BitPay, ce qui supprimera notre capacité à accepter directement les crypto-monnaies comme méthode de don », est-il écrit.
Le sondage au sein des bénévoles a donné une large victoire en faveur d’un rejet des dons en crypto-monnaie, à plus de 70 %.
Les principaux arguments contre sont ceux liés à
l’impact globalement négatif des cryptos sur
le plan énergétique et une
mauvaise image de marque dont souffre le secteur : les cryptos sont accusées d’être trop volatiles,
à cause de certaines dérives, de servir à du blanchiment d’argent, de ne reposer que sur de la spéculation, et ainsi de suite.
Le renoncement de la fondation ne mettra pas fondamentalement en difficulté les finances de Wikimédia. Selon l’exercice 2021 de la fondation, la totalité des dons en bitcoins et autres représentait une valeur de 130 100,94 dollars, soit 0,08 % des revenus. Même si le Bitcoin prenait beaucoup de valeur, cela ne transformerait pas radicalement l’équilibre financier de Wikipédia.
Est-ce pour autant un abandon définitif ? Ce n’est pas sûr : « Nous continuerons à surveiller cette question, commente Lisa Seitz-Gruwell. Nous resterons flexibles et réactifs aux besoins des bénévoles et des donateurs. » La fondation pourrait par exemple envisager d’y revenir, si de
nouvelles méthodes de fonctionnement, moins gourmandes en énergie, s’imposent.