[Index Politique] La guerre en Ukraine

[Tugdual]

Soutien, résignation, peur, protestation… :

• les Russes face à la guerre en Ukraine...

Le contrôle du pouvoir sur la société

En vingt-deux ans de présence au pouvoir, Poutine est parvenu à créer un système répressif résilient. La verticale du pouvoir contrôle étroitement la vie politique et l’expression publique dans tout le pays, si bien que, depuis des années, une grande majorité de Russes préfèrent s’affirmer « en dehors de la politique » afin de ne pas prendre de risque de perdre leur emploi, leur intégrité physique, leur liberté voire leur vie – et, en même temps, pour ne pas admettre que, face au pouvoir, ils se sentent impuissants et faibles.
Russie : de nombreuses arrestations lors de manifestations contre la guerre • FRANCE 24, 6 mars 2022.

À ce sentiment de crainte et d’impuissance s’ajoute une propagande incessamment martelée, qui se déploie dans un paysage médiatique que le pouvoir a fini de nettoyer au cours de ces dernières semaines.

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La peur et le déni

La première tendance est la peur et le déni qui règnent dans la société russe. Illustration de la peur causée par la répression tous azimuts déclenchée par le pouvoir à l’encontre de tous ceux qui contestent la guerre : à la mi-mars, une tentative de sondage réaliste sur la perception de la guerre par la population a eu des résultats édifiants. Sur les 31 000 personnes que l’agence a pu joindre par téléphone, presque 29 000 ont raccroché dès qu’elles ont compris qu’on allait les interroger sur l’« opération spéciale » en Ukraine (habituellement, la proportion de personnes refusant de répondre aux sondages téléphoniques est de trois à cinq fois plus basse).

Les réflexes soviétiques

La deuxième tendance est précisément l’émergence de réflexes soviétiques dans la population russe. On croyait l’« homo sovieticus » disparu avec la chute de l’URSS, mais il semble que son enterrement était prématuré.

Au-delà des rapports anonymes déjà mentionnés, les idées de nationalisation des entreprises étrangères ayant décidé de suspendre leurs activités en Russie, d’instauration d’un contrôle strict des prix par l’État, ou encore d’expropriation des biens possédés par les « ennemis du peuple » ayant quitté le territoire national après le début de l’« opération militaire spéciale », sont souvent brandies par ceux qui soutiennent la guerre en Ukraine.

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Le système russe d’aujourd’hui, profondément corrompu et kleptocrate, géré par une élite qui utilise généralement les sommes détournées pour s’offrir un mode de vie luxueux n’a pas grand-chose à voir avec un quelconque idéal communiste. Il n’en demeure pas moins que les dirigeants actuels du pays, pour la plupart suffisamment âgés pour avoir été formés et éduqués en URSS, ont volontiers recours à une propagande typiquement soviétique.

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Les jeunes contre les vieux

La troisième tendance à l’œuvre est l’accroissement du fossé entre les générations en Russie.

Les jeunes Russes sont nombreux à s’opposer à cette guerre. Ce sont eux qui sortent le plus dans les rues, ce sont eux qui sont le plus souvent arrêtés par la police lors des manifestations. Les étudiants confient sur les réseaux sociaux et, parfois, à leurs professeurs que le plus dur pour eux aujourd’hui est de parler avec leurs propres parents, qui sont soit endoctrinés par la télévision soit paralysés par la peur des répressions, et par conséquent font pression sur leurs enfants pour les faire taire.

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Et l’intellegentsia dans tout ça ?

On ne peut pas comprendre la société russe sans évoquer l’intelligentsia. Le philosophe Nikolaï Berdiaaev disait que les écrivains et les poètes sont la conscience de la nation et représentent le mieux la vraie Russie. Aujourd’hui, on constate qu’une large majorité de l’intelligentsia russe s’oppose radicalement à la guerre que Poutine a déclenchée.

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Tous reprennent à leur comte des idées positives intrinsèques à la culture russe : la valeur de la liberté individuelle chantée par Alexandre Pouchkine, l’absurdité d’une harmonie qui serait construite sur ne serait-ce qu’une seule larme d’un enfant, comme l’exprimait Fiodor Dostoïevski, et le rejet de la violence que Léon Tolstoï a placé au cœur de sa philosophie.

Le peuple russe a toujours été en léger décalage avec son intelligentsia. Néanmoins, il est toujours parvenu à se réunir avec elle. Il faudra encore du temps pour que l’ensemble de la population prenne conscience de la tragédie qui se passe actuellement. Combien de temps ? Voilà l’incertitude. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est qu’après une analyse critique du régime poutinien et après l’expurgation de la haine qu’il a infusée dans la société russe que de vrais changements pourront avoir lieu.

[Tugdual]

Massacre de Boutcha :

• sur les réseaux sociaux, l’opération de désinformation de Moscou...

[Tugdual]

L’armée russe s’est retirée du nord de Kiev :

• défaite ou repli tactique ?

Après presque un mois et demi de conflit, malgré les innombrables destructions et pertes qu’a connues l’Ukraine, la Russie nie toujours y avoir déclenché une guerre, reconnaissant seulement mener une « opération spéciale » visant exclusivement des « nazis ».

En parallèle, les négociations russo-ukrainiennes se poursuivent en Turquie, dans une ambiance particulièrement tendue.

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En tout état de cause, le repli russe, effectif autour de Kiev, n’est pas aussi évident dans le Nord-Est de l’Ukraine. Plus au sud, la pression reste forte sur Marioupol, quasiment rasée, mais toujours pas entièrement conquise, tandis que Kherson (plus à l’ouest, à une centaine de kilomètres au nord de la Crimée) demeure aux mains des Russes, qui disposent toujours de troupes sur la rive droite du Dniepr.

Ces derniers mouvements de repli marquent aussi une volonté de renforcement des positions gagnées par Moscou dans l’Est. Cette approche permettrait aux Russes d’adopter une « défense active » s’inscrivant dans une guerre d’attrition – c’est-à-dire une guerre au cours de laquelle la stratégie consiste à remporter la victoire en usant longuement les forces et les réserves ennemies –, pratique plus familière à l’armée russe que les opérations visant à gagner des territoires.

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Un élément est tout particulièrement à prendre en compte pour évaluer les développements possibles du conflit : les ressources humaines dont dispose la Russie et l’agenda politique du Kremlin, qui souhaite absolument pouvoir annoncer une victoire à sa population à assez brève échéance.

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Rappelons que le 9 mai, jour de la commémoration de la victoire soviétique sur le IIIe Reich dans la « Grande Guerre patriotique », est une date symbolique très importante pour la Russie. Il sera difficile de mener ces commémorations sans pouvoir avancer, a minima, une victoire ne serait-ce que dans la rhétorique face à une Ukraine sans cesse assimilée au nazisme dans la propagande russe.

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Il apparaît que, dans la situation actuelle, aucune des parties engagées ne dispose d’un avantage suffisant pour engager des négociations en position de force suffisante. La perspective de la fin de la guerre, à ne pas confondre avec un cessez-le-feu, semble donc malheureusement lointaine.

[Tugdual]

Désinformation russe :

• « Peu importe que le faux soit grossier, pourvu qu’il capte l’attention »...

[Tugdual]

A Boutcha, exécutions, viols et meurtres aveugles :

• l’enquête du « New York Times » sur les crimes de guerre...

[Bubu]

Parmi les choses pires que les pires ....

Poutine continue de nier les atrocités qu'il commet, c'est selon lui des complots, des mises en scènes Ukrainiennes.
Sauf que personne n'est dupe... à part lui.

Aujourd'hui la CIA craint que Poutine, désespéré, utilise l'arme nucléaire.
Ce qui en conséquence déclencherait une guerre mondiale.

[Bubu]

Hier, Poutine à annoncé de balancer un missile nucléaire sur New York, un missile a portée intercontinentale. Qui raserait la ville.
Evidemment, c'est de la dissuasion.

[Tugdual]

Qui sont les soldats russes :

• qui combattent en Ukraine ?

[Tugdual]

« Comprendre les sanctions économiques contre la Russie », par Heu?reka :

[Tugdual]

Le groupe russe Gazprom suspend ses livraisons de gaz :

• à la Pologne et la Bulgarie...

Extrait :

Le groupe russe Gazprom a annoncé, mercredi 27 avril 2022, avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. La raison évoquée est que ces deux pays de l’Union européenne n’ont pas effectué de paiement en roubles.

[Tugdual]

Le géant chinois des drones suspend ses activités :

• en Russie et en Ukraine...

[Leelou]

Je ne regarde plus les informations depuis plusieurs jours, je crains une troisième guerre mondiale.
Selon vous, la Chine sera t'elle un allié de la Russie si cette guerre éclatait?
C'est que j'essaie d'évaluer les probabilités pour chacune des parties.
Car déjà soyons honnête, nous (l'union européenne) serions bien en incapacité de vaincre la Russie sans l'aide des États Unis.

J'espère que ce sont juste des menaces en l'air pour inciter les alliés de l'Ukraine à cesser de leur fournir des armement.

[Tugdual]

Selon vous, la Chine sera t'elle un allié de la Russie si cette guerre éclatait?

Il est difficile de jouer les devins...

Pour l'instant, la position de la Chine est assez prudente. Elle refuse de condamner la Russie (par exemple, elle refuse les sanctions), tout en se gardant d'afficher un soutien total (par exemple, elle ne reprend pas les extravagances propagandistes de Poutine), en espérant peut-être jouer les arbitres.


Un article publié le 22/04/2022 sur Slate :

• Face à la guerre russe en Ukraine, une Chine immobile...

Et dans cette traduction d'un article anglais de ce jour, il est question des « limites au partenariat Chine-Russie » :

• Pourquoi la Chine ne décide-t-elle pas d’aider la Russie ?

Modifications :

• 28/04/2022 : Mot manquant.

Modération (Curiouser) : Un message a été déplacé ici

[Comte_Pseudonyme]

• Guerre en Ukraine : du matériel militaire français aurait servi dans le massacre de Boutcha

De manière général, confère Disclose. Les armements français ont étés exportés non seulement vers la Russie, mais aussi mis au service de l'Égypte (voir opération Syrli). Très concrètement et pour résumer : la politique étrangère et incohérente de la France fait que les gouvernements français successifs (l'export d'arme suppose l'accord du premier ministre) livrent ou ont livré tant des armes aux Russes... qu'aux Ukrainiens.

Mon grain de sel : l'export d'arme devrait tout simplement être interdit aux pays non membre d'une alliance dont la France est elle-même membre. Le problème de cette idée, c'est que les USA trichent et corrompent pour vendre leur matériel (parfois moins bon), ce qui laisse les autres manufacturiers d'armes alliés dans la panade. In fine, c'est encore un problème qu'on peut remonter aux envies de monopole du complexe militaro-industriel américain (qui lui est privée).

Autre élément de contexte : en France, une bonne part des prestataires de l'armée sont des entreprises publiques ou aillant des liens historiques avec l'État. Pour faire des économies d'échelles et parce que les équipements deviennent toujours plus complexes, il est très tentant d'essayer de fournir plus que ce que les seules armées françaises ont comme besoins. D'autant que le ministère des armées est parfois très pingre pour des raisons stupides, qui augmentent les coûts sur le long terme (je n'arrive plus à retrouver cet article, mais des navires de combats commandés par les Grecs à un armateur français étaient mieux équipés que ceux commandés par la Marine Nationale... pour des raisons de budget : les français sont censés êtres modifiés après, ce qui implique des coûts supérieurs in fine, ce qui est débile (puisqu'il faut rouvrir la coque pour mettre des choses en plus dedans... (le site que j'ai dans mon flux Rss pour suivre de loin toutes ces histoires : http://www.opex360.com/)).

On peut penser ce qu'on veut de la chose militaire et de sa finalité, mais, pour moi, la crise Ukrainienne est un énième révélateur de l'incompétence profonde de nos politiques, de leur manque de réalisme géo-politique, et du fait que, en France, alors qu'on dépense beaucoup dans notre armée, on se retrouve quand même avec des problèmes d'obsolescence de matériel ou des économies dont les conséquences, en cas de conflit, peuvent êtres dramatiques. Vu l'arrivée des limites planétaires et vu l'incompétence de nos dirigeants, le petit lecteur d'Asimov à une phrase qui lui tourne dans la tête : "La violence est l'ultime refuge de l'incompétence."

[Bubu]

En ce moment, on craint une guerre entre la Chine et l'Australie ...
L'Australie se prépare à un éventuel conflit.