Délinquance et autisme
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Re: Délinquance et autisme
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Fils de 16 ans dont le diagnostic est confirmé.
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Re: Délinquance et autisme
actu.fr
Loire-Atlantique : souffrant d’autisme, il deale de la drogue pour avoir « un semblant de vie sociale »
Quatre toxicomanes de la région de Saint-Nazaire viennent d’être condamnés, dont un souffrant d’autisme. Ce dernier, en détention provisoire depuis le 4 juin, reste en prison.
« Dans ce trafic, je trouvais de la convivialité, un semblant de vie sociale », a déclaré le jeune autiste aux juges du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire
Par Rédaction Guérande Publié le 18 Juil 21 à 7:16
Comment et pourquoi passe-t-on de toxicomane à dealer ? Devant les tribunaux, les prévenus répondent la plupart du temps que la revente sert à financer leur consommation.
L’exception confirmant la règle, le mardi 13 juillet 2021, un habitant de la région de Saint-Nazaire, âgé de 26 ans, surprend les juges du tribunal correctionnel en déclarant : « J’aime beaucoup les rave-parties, c’est un milieu où les gens sont très ouverts aux autres ».
« Dans ce trafic, je trouvais de la convivialité »
Diagnostiqué autiste asperger, s’il a une aisance de langage surprenante, il a souvent été mis à l’écart dans son enfance comme le précise sa maman. Le prévenu ajoute :
« J’ai toujours eu des difficultés à me faire des amis,
. Je ne réussissais pas à faire quoi que ce soit, là j’y parvenais. »
L’affaire démarre en février 2019 dans la Drôme. Le conducteur d’une Peugeot 307, âgé lui aussi de 26 ans, refuse d’obtempérer et laisse son véhicule sur place. Il est facilement identifié.
Les enquêteurs perquisitionnent son appartement de Savenay et y trouvent cinq sachets d’herbe et douze de résine de cannabis. Il cache aussi 720 € dans ses chaussettes.
Aux questions de la présidente, Marie-Aude Talhouarn, il répond : « Je ne sais pas quoi vous dire Madame, j’achetais car je suis gros consommateur pour fuir mes problèmes, je vendais pour mettre un petit plus dans le frigo, sachant qu’en finale, je dormais dans ma Clio, sur le parking d’une banque ».
Deux prévenus en prison, deux autres libres
Un de ses comparses, 26 ans également, a vécu de foyer en foyer et dormait sous une tente même en plein hiver. Il a reconnu avoir touché à plusieurs produits et revendre sans bénéfice.
Sa première incarcération semble lui avoir servi de leçon. Le fait que malgré tout, il ait toujours travaillé lui a valu les félicitations et encouragements de la présidente. Mais elle a mis des bémols, pour lui comme pour tout le monde : « Ce n’est pas dans la drogue qu’il faut chercher la solution ».
Et le procureur, Jean-François Héry lui a emboîté le pas : « En grandes difficultés sociales, ces deux derniers se sont enfoncés dans la misère sociale ». Considérant deux coordinateurs et deux « petites mains », il a fait ses réquisitions en fonction.
Le tribunal a condamné le prévenu souffrant d’autisme et le conducteur de la 307 à deux ans de prison dont un avec sursis probatoire. En détention provisoire depuis le 4 juin, ils restent derrière les barreaux.
Pour les deux autres, dont un, 53 ans, est désormais sous curatelle, la peine est d’un an avec sursis probatoire.
https://actu.fr/pays-de-la-loire/saint- ... 15501.html
Loire-Atlantique : souffrant d’autisme, il deale de la drogue pour avoir « un semblant de vie sociale »
Quatre toxicomanes de la région de Saint-Nazaire viennent d’être condamnés, dont un souffrant d’autisme. Ce dernier, en détention provisoire depuis le 4 juin, reste en prison.
« Dans ce trafic, je trouvais de la convivialité, un semblant de vie sociale », a déclaré le jeune autiste aux juges du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire
Par Rédaction Guérande Publié le 18 Juil 21 à 7:16
Comment et pourquoi passe-t-on de toxicomane à dealer ? Devant les tribunaux, les prévenus répondent la plupart du temps que la revente sert à financer leur consommation.
L’exception confirmant la règle, le mardi 13 juillet 2021, un habitant de la région de Saint-Nazaire, âgé de 26 ans, surprend les juges du tribunal correctionnel en déclarant : « J’aime beaucoup les rave-parties, c’est un milieu où les gens sont très ouverts aux autres ».
« Dans ce trafic, je trouvais de la convivialité »
Diagnostiqué autiste asperger, s’il a une aisance de langage surprenante, il a souvent été mis à l’écart dans son enfance comme le précise sa maman. Le prévenu ajoute :
« J’ai toujours eu des difficultés à me faire des amis,
. Je ne réussissais pas à faire quoi que ce soit, là j’y parvenais. »
L’affaire démarre en février 2019 dans la Drôme. Le conducteur d’une Peugeot 307, âgé lui aussi de 26 ans, refuse d’obtempérer et laisse son véhicule sur place. Il est facilement identifié.
Les enquêteurs perquisitionnent son appartement de Savenay et y trouvent cinq sachets d’herbe et douze de résine de cannabis. Il cache aussi 720 € dans ses chaussettes.
Aux questions de la présidente, Marie-Aude Talhouarn, il répond : « Je ne sais pas quoi vous dire Madame, j’achetais car je suis gros consommateur pour fuir mes problèmes, je vendais pour mettre un petit plus dans le frigo, sachant qu’en finale, je dormais dans ma Clio, sur le parking d’une banque ».
Deux prévenus en prison, deux autres libres
Un de ses comparses, 26 ans également, a vécu de foyer en foyer et dormait sous une tente même en plein hiver. Il a reconnu avoir touché à plusieurs produits et revendre sans bénéfice.
Sa première incarcération semble lui avoir servi de leçon. Le fait que malgré tout, il ait toujours travaillé lui a valu les félicitations et encouragements de la présidente. Mais elle a mis des bémols, pour lui comme pour tout le monde : « Ce n’est pas dans la drogue qu’il faut chercher la solution ».
Et le procureur, Jean-François Héry lui a emboîté le pas : « En grandes difficultés sociales, ces deux derniers se sont enfoncés dans la misère sociale ». Considérant deux coordinateurs et deux « petites mains », il a fait ses réquisitions en fonction.
Le tribunal a condamné le prévenu souffrant d’autisme et le conducteur de la 307 à deux ans de prison dont un avec sursis probatoire. En détention provisoire depuis le 4 juin, ils restent derrière les barreaux.
Pour les deux autres, dont un, 53 ans, est désormais sous curatelle, la peine est d’un an avec sursis probatoire.
https://actu.fr/pays-de-la-loire/saint- ... 15501.html
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Délinquance et autisme
mediapart.fr
Au procès des policiers de Rouen : « On baigne dans un racisme ambiant »
David Perrotin - 4 septembre 2021
Évreux (Eure).– « Insoutenables », « insupportables », « immondes »... Le procureur, la partie civile et les victimes n’avaient pas assez de mots vendredi pour qualifier les propos énoncés pendant l’audience qui s’est tenue vendredi.
En décembre 2020, Alex, un policier noir de 43 ans, dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. En juin 2020, Mediapart et Arte Radio révélaient que cinq mois plus tard, ils étaient toujours en poste.
Trois policiers, un élève gardien de la paix et un adjoint de sécurité (ADS), alors en poste à l’unité d’assistance administrative et judiciaire (UAAJ) de Rouen – un service qui sécurise la préfecture et le tribunal –, étaient convoqués lors d’une audience qui aura duré six heures. L’affaire ayant été dépaysée, ils avaient rendez-vous devant le tribunal de police d’Évreux.
Comment ces policiers, tous révoqués ou licenciés depuis, allaient-ils justifier ces messages postés dans un groupe WhatsApp privé entre octobre et décembre 2019 ? Auraient-ils le même aplomb que dans leurs nombreux vocaux postés parmi 9 000 contenus ? Comment allaient-ils détailler leur vision de la société, qui veut notamment que les Noirs soient des « nègres », les Arabes , « des bougnoules », les femmes, « des putes », les juifs, des « fils de pute » qui « dirigent le pays » en compagnie des « gauchistes », ou les homosexuels, des « pédés » ?
Le parquet a toutefois mis de côté des dizaines d’autres propos pour ne retenir que les messages visant des personnes précises : leurs collègues Victoria, Alex et Mamadou, tous présents à l’audience.
Le tribunal n’a donc pas eu à débattre du fait que dans ces échanges, certains utilisaient le lexique nazi ou se disaient armés pour mettre une « balle dans la tête » à tous les « fils de pute de la gauche » et au journaliste Jean-Michel Aphatie, « un gros fils de pute qu’il va falloir abattre ».
Le chef de groupe, un « idéologue » au racisme assumé
À la barre, plusieurs profils se dégagent. Il y a Xavier L., 45 ans, trois enfants et divorcé depuis que l’affaire a éclaté. On lui reproche de n’avoir pas dénoncé les messages de ce groupe et d’avoir dit à propos de ses deux collègues Alex et Mamadou : « C’est du travail de Noir » et « Avec un blanc, c’est tout autre chose ».
Devant la présidente du tribunal de police, il fait profil bas, pleure parfois et jure qu’il regrette tout. Son avocat minimise son implication et rappelle qu’il n’a écrit que deux phrases sur les milliers de la discussion privée en cause, qui comptait onze membres.
À côté de lui, Guewen M., 21 ans, poursuivi pour avoir enchaîné les propos racistes visant son collègue. « Vivement midi que je ne voie plus sa gueule de nègre qui fout rien », « Pas compliqué de faire mieux qu’un nègre », « C’est véridique que les Blancs font un travail de meilleure qualité que les Noirs […] avec leur bouche à sucer des bites », récite la présidente.
Lors de son audition, Guewen trouvait qu’il n’y avait « rien de méchant » et qu’il ne pouvait pas être raciste puisqu’il avait de la famille sénégalaise. Le ton change ce vendredi. « Dans ma vie à ce moment-là, j’avais 19 ans, je n’étais pas encore mature et je devais intégrer mon groupe », explique-t-il. « Lorsque tout ça a été révélé, je me suis senti dégoûté de moi-même », ajoute-t-il, précisant s’être excusé auprès d’Alex et n’avoir aucune idéologie raciste.
Thibault D., 38 ans, est poursuivi pour avoir lâché : « Déjà tu supprimes l’alcool, le foot et les Noirs, ça résout beaucoup de problèmes. » À propos d’une collègue, il avait aussi écrit : « Ça ne m’étonne pas, elle a grandi à Pablo-Neruda, c’est une PAN [pute à nègres – ndlr]. »
Si, en audition, il a admis avoir tenu ces propos et avoir mal « mal formulé » sa pensée, il change cette fois-ci de défense. « Je ne savais pas ce que voulait dire PAN », a-t-il répété à plusieurs reprises. « Pour moi, PAN, ça voulait dire bimbo des clips de rap, il n’y avait pas de connotation raciste », essaie-t-il, sans vraiment convaincre ni le procureur ni la présidente.
« J’ai honte à l’égard de la communauté noire et aussi pour l’image de la police », finit-il par lâcher lorsque la magistrate insiste pour sonder ses regrets. Il parle lui aussi de la nécessité de s’intégrer au groupe, encore plus pour une personne « autiste Asperger » comme lui.
La présidente lit également le courrier qu’a envoyé Camille G., 23 ans. L’ex-policier explique avoir refusé de se présenter à l’audience « à cause du harcèlement médiatique et des menaces » qu’il subirait. Les accusations le visant sont pourtant nombreuses. « Fils de pute de singes », « nègres », « pute à nègre », « il va vraiment falloir exterminer les bougnoules », a-t-il notamment écrit entre autres nombreux messages racistes.
« Les propos tenus relèvent de l’humour ou de l’autodérision. C’était du second degré, se défend-il dans son courrier. Certains propos ont été manipulés par le plaignant ou les médias. Ils ne connaissaient pas le contexte », ajoute-t-il, avant de préciser avoir été « influencé » par le responsable du groupe, Gilles C.
Ce dernier, justement, 45 ans et plusieurs années de métier, dont cinq en Seine-Saint-Denis, était le plus actif de la bande. Celui que ses collègues appelaient « l’historien », quand le procureur préfère parler « d’idéologue ». C’est lui qui a laissé le plus de propos immondes dans le groupe de discussion. Il a notamment parlé de « pute à bougnoules » à propos de la mère d’une collègue et tenu de nombreux propos antisémites évoquant un « enculé de juif » ou une « salope de petit juif », par exemple.
Ce policier, « dégouté de la police », avait aussi pu disserter sur ses objectifs : « Là où nous, les nationalistes racialistes, on doit être assez malins, c’est laisser le combat intersectionnel les obliger à s’exterminer entre eux. Ils vont déjà se séparer entre pro-Arabes et pro-Juifs, se bouffer la gueule, par exemple Mélenchon est très pro-Arabe. Y a les féministes, tu sais pas sur quelle fesse elles dansent, ces grosses putes. Les pédés LGBT tout ça, machin-bidule, c’est pareil, les musulmans vont s’en charger. Quand les féministes, les LGBT, les juifs, les bougnoules, les nègres qui sont pas musulmans vont commencer à se bouffer la gueule entre eux, tu manges ton popcorn, tu regardes la télé, tu aiguises tes armes et quand ils se sont bien affaiblis, tu achèves les bêtes. »
Interrogé par la présidente, il ne trouve rien à redire, se pose en victime et délivre ce qu’il pense être « sa théorie ». Fan du courant survivaliste, l’ex-policier, et dont les armes personnelles déclarées avaient été saisies en juin chez lui, se dit victime « du racisme anti-Blancs » et « du politiquement correct ».
Il explique avoir créé cette discussion après avoir été banni de Facebook et dénonce à la barre la censure de Démocratie participative, site raciste et antisémite attribué à Boris Le Lay, un néonazi français en fuite au Japon après plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale.
« Ma vision de la société, c’est qu’il y a certaines communautés, pas forcément ethniques, qui ne m’aiment pas pour ce que je suis. J’applique une réciprocité », avance-t-il au tribunal.
« Je suis ce que les gauchistes appellent un mâle blanc hétérosexuel cisgenre. Et je n’ai pas le droit de me plaindre », poursuit-il, avant d’ajouter : « À partir du moment où on crée une société multiraciale, on crée une société multi-raciste. Je pense vraiment que la République française va finir comme la Yougoslavie. »
La présidente du tribunal s’agace après l’avoir laissé expliquer que l’expression « pute à kebab » était drôle ou que le terme « bougnoulisé » était une simple et banale « expression dans la police ». « J’essaie d’expliquer qu’il y a un lexique dans la police », insiste-t-il, avant que son avocate ne lui intime l’ordre de se taire.
« Tout le monde savait, même la hiérarchie »
Une puissante contradiction planait toute la journée sur ce procès. Malgré les centaines de propos racistes, antisémites, sexistes, homophobes tenus, les prévenus n’encourent que 1 500 euros d’amende. « Une situation atypique », reconnaît le procureur.
Le groupe WhatsApp étant privé, ils ne pouvaient être poursuivis que devant le tribunal de police pour injures non publiques. Lors de sa plaidoirie, Me Yaël Godefroy, avocate d’Alex, a donc rappelé qu’elle n’était pas ici pour attendre une véritable sanction, « mais au moins qu’on puisse amorcer un débat sur le racisme et le racisme dans la police ».
Lorsque l’affaire avait été révélée, le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, avait pris la parole dans Le Parisien pour nier tout racisme systémique. « La police en France n’est pas raciste, ce serait en contradiction avec tous les messages et valeurs qu’on porte. La police aujourd’hui, elle est black-blanc-beur. »
À l’audience, le procureur lui aussi a tenu à ne surtout pas faire « le procès de la police ».
Et pourtant. Cette affaire met en effet en lumière les dessous de l’impunité, celle qui permet une véritable banalisation du racisme dans l’institution. Les prévenus eux-mêmes n’ont cessé de prouver par leurs déclarations à quel point celui-ci pouvait être toléré. « Quand il y a eu cette affaire, tout le monde savait, même la hiérarchie savait qu’il y avait du racisme », explique Thibault D. au tribunal.
Et Xavier d’enchaîner : « Je ne sais pas pourquoi on est arrivés à ce genre de propos dans cette messagerie. Peut-être qu’on baigne dans un racisme ambiant. Au fur et à mesure du temps dans la police, peut-être qu’on le devient en baignant dans le racisme. » Invité à témoigner, Alex, la victime, confirme : « Dans le service, tout le monde savait que Gilles, c’était un facho. »
Lors de sa plaidoirie, Me Godefroy a aussi raconté dans le détail comment l’institution judiciaire avait tardé à réagir. L’avocate avait en effet été alertée en décembre 2019 des propos tenus par les prévenus. Elle avait notamment pris connaissance de ceux postés par Camille, alors chargé d’assurer la sécurité de certains procès d’assises à Rouen.
« Les procès des assises, c’est tellement de la merde. Une famille de nègres, voilà, super. On paye pour ce procès de nègres », disait-il notamment. « J’ai immédiatement vu le président de la cour d’assises, qui a prévenu le procureur général. J’ai aussi alerté le procureur de la République le 24 décembre 2019 », explique alors l’avocate à la présidente.
« Je pensais que le 26, ces policiers ne seraient plus dans les geôles, plus en contact du public, plus au tribunal », poursuit-elle. En vain. De retour de congés en janvier, Me Godefroy constate que c’est son client, lanceur d’alerte, qui a été « muté contre son gré ».
Les policiers, dont personne n’ignorait plus les saillies racistes, étaient alors toujours en poste. « C’est pour cela qu’on a médiatisé ce dossier. C’était la seule solution pour qu’ils bougent du palais de justice », regrette-t-elle. Et pour que le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, réagisse enfin. Il avait d’ailleurs regretté publiquement « de ne pas avoir expressément demandé la suspension immédiate » de tous ces agents.
Une victime devenue « traître »
Devant le tribunal, Alex rappelle ses 21 ans de métier et évoque une certaine omerta s’agissant du racisme dans la police. « On ne se rend pas compte de l’ambiance qui peut régner au sein de la police nationale. L’état d'esprit qui se dégage », lance-t-il, avant de révéler subir encore des pressions : « Je n’ai pas eu le choix que de dénoncer tout ça. Mais dans mon nouveau boulot aujourd’hui, on m’a fait comprendre que je devais faire attention à moi. Je dois être bien carré car on m’attend au tournant. »
« Il a été traité par la suite comme un traître. On lui a dit qu’il était une pleureuse », regrette son avocate, qui voit malgré tout cette audience comme « un aboutissement pour Alex ». « Je veux pouvoir lui dire qu’on n’a pas fait tout ça pour rien. »
Le procureur, qui n’a pas retenu la « provocation à la haine raciale », a requis une amende de 1 000 euros pour Gilles C., et Camille G. Mille euros, dont 500 assortis du sursis pour Guewen M., 450 euros pour Thibault D. et 150 euros pour Xavier L. Parties civiles, SOS Racisme et le Mrap ont quant à eux demandé chacun un euro symbolique. Le tribunal rendra sa décision le 5 novembre prochain.
Si tous les prévenus ont insisté sur les dégâts causés dans leur vie par la révélation de cette affaire, ils ont tous de nouveaux projets depuis qu’ils ont quitté la police. Guewen M., par exemple, qui avait échappé à une sanction disciplinaire, est désormais militaire. Il veut cette fois-ci « défendre les valeurs de l’armée ».
Au procès des policiers de Rouen : « On baigne dans un racisme ambiant »
David Perrotin - 4 septembre 2021
Évreux (Eure).– « Insoutenables », « insupportables », « immondes »... Le procureur, la partie civile et les victimes n’avaient pas assez de mots vendredi pour qualifier les propos énoncés pendant l’audience qui s’est tenue vendredi.
En décembre 2020, Alex, un policier noir de 43 ans, dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. En juin 2020, Mediapart et Arte Radio révélaient que cinq mois plus tard, ils étaient toujours en poste.
Trois policiers, un élève gardien de la paix et un adjoint de sécurité (ADS), alors en poste à l’unité d’assistance administrative et judiciaire (UAAJ) de Rouen – un service qui sécurise la préfecture et le tribunal –, étaient convoqués lors d’une audience qui aura duré six heures. L’affaire ayant été dépaysée, ils avaient rendez-vous devant le tribunal de police d’Évreux.
Comment ces policiers, tous révoqués ou licenciés depuis, allaient-ils justifier ces messages postés dans un groupe WhatsApp privé entre octobre et décembre 2019 ? Auraient-ils le même aplomb que dans leurs nombreux vocaux postés parmi 9 000 contenus ? Comment allaient-ils détailler leur vision de la société, qui veut notamment que les Noirs soient des « nègres », les Arabes , « des bougnoules », les femmes, « des putes », les juifs, des « fils de pute » qui « dirigent le pays » en compagnie des « gauchistes », ou les homosexuels, des « pédés » ?
Le parquet a toutefois mis de côté des dizaines d’autres propos pour ne retenir que les messages visant des personnes précises : leurs collègues Victoria, Alex et Mamadou, tous présents à l’audience.
Le tribunal n’a donc pas eu à débattre du fait que dans ces échanges, certains utilisaient le lexique nazi ou se disaient armés pour mettre une « balle dans la tête » à tous les « fils de pute de la gauche » et au journaliste Jean-Michel Aphatie, « un gros fils de pute qu’il va falloir abattre ».
Le chef de groupe, un « idéologue » au racisme assumé
À la barre, plusieurs profils se dégagent. Il y a Xavier L., 45 ans, trois enfants et divorcé depuis que l’affaire a éclaté. On lui reproche de n’avoir pas dénoncé les messages de ce groupe et d’avoir dit à propos de ses deux collègues Alex et Mamadou : « C’est du travail de Noir » et « Avec un blanc, c’est tout autre chose ».
Devant la présidente du tribunal de police, il fait profil bas, pleure parfois et jure qu’il regrette tout. Son avocat minimise son implication et rappelle qu’il n’a écrit que deux phrases sur les milliers de la discussion privée en cause, qui comptait onze membres.
À côté de lui, Guewen M., 21 ans, poursuivi pour avoir enchaîné les propos racistes visant son collègue. « Vivement midi que je ne voie plus sa gueule de nègre qui fout rien », « Pas compliqué de faire mieux qu’un nègre », « C’est véridique que les Blancs font un travail de meilleure qualité que les Noirs […] avec leur bouche à sucer des bites », récite la présidente.
Lors de son audition, Guewen trouvait qu’il n’y avait « rien de méchant » et qu’il ne pouvait pas être raciste puisqu’il avait de la famille sénégalaise. Le ton change ce vendredi. « Dans ma vie à ce moment-là, j’avais 19 ans, je n’étais pas encore mature et je devais intégrer mon groupe », explique-t-il. « Lorsque tout ça a été révélé, je me suis senti dégoûté de moi-même », ajoute-t-il, précisant s’être excusé auprès d’Alex et n’avoir aucune idéologie raciste.
Thibault D., 38 ans, est poursuivi pour avoir lâché : « Déjà tu supprimes l’alcool, le foot et les Noirs, ça résout beaucoup de problèmes. » À propos d’une collègue, il avait aussi écrit : « Ça ne m’étonne pas, elle a grandi à Pablo-Neruda, c’est une PAN [pute à nègres – ndlr]. »
Si, en audition, il a admis avoir tenu ces propos et avoir mal « mal formulé » sa pensée, il change cette fois-ci de défense. « Je ne savais pas ce que voulait dire PAN », a-t-il répété à plusieurs reprises. « Pour moi, PAN, ça voulait dire bimbo des clips de rap, il n’y avait pas de connotation raciste », essaie-t-il, sans vraiment convaincre ni le procureur ni la présidente.
« J’ai honte à l’égard de la communauté noire et aussi pour l’image de la police », finit-il par lâcher lorsque la magistrate insiste pour sonder ses regrets. Il parle lui aussi de la nécessité de s’intégrer au groupe, encore plus pour une personne « autiste Asperger » comme lui.
La présidente lit également le courrier qu’a envoyé Camille G., 23 ans. L’ex-policier explique avoir refusé de se présenter à l’audience « à cause du harcèlement médiatique et des menaces » qu’il subirait. Les accusations le visant sont pourtant nombreuses. « Fils de pute de singes », « nègres », « pute à nègre », « il va vraiment falloir exterminer les bougnoules », a-t-il notamment écrit entre autres nombreux messages racistes.
« Les propos tenus relèvent de l’humour ou de l’autodérision. C’était du second degré, se défend-il dans son courrier. Certains propos ont été manipulés par le plaignant ou les médias. Ils ne connaissaient pas le contexte », ajoute-t-il, avant de préciser avoir été « influencé » par le responsable du groupe, Gilles C.
Ma vision de la société, c’est qu’il y a certaines communautés, pas forcément ethniques, qui ne m’aiment pas pour ce que je suis. J’applique une réciprocité
Gilles C., un des policiers mis en cause
Gilles C., un des policiers mis en cause
Ce dernier, justement, 45 ans et plusieurs années de métier, dont cinq en Seine-Saint-Denis, était le plus actif de la bande. Celui que ses collègues appelaient « l’historien », quand le procureur préfère parler « d’idéologue ». C’est lui qui a laissé le plus de propos immondes dans le groupe de discussion. Il a notamment parlé de « pute à bougnoules » à propos de la mère d’une collègue et tenu de nombreux propos antisémites évoquant un « enculé de juif » ou une « salope de petit juif », par exemple.
Ce policier, « dégouté de la police », avait aussi pu disserter sur ses objectifs : « Là où nous, les nationalistes racialistes, on doit être assez malins, c’est laisser le combat intersectionnel les obliger à s’exterminer entre eux. Ils vont déjà se séparer entre pro-Arabes et pro-Juifs, se bouffer la gueule, par exemple Mélenchon est très pro-Arabe. Y a les féministes, tu sais pas sur quelle fesse elles dansent, ces grosses putes. Les pédés LGBT tout ça, machin-bidule, c’est pareil, les musulmans vont s’en charger. Quand les féministes, les LGBT, les juifs, les bougnoules, les nègres qui sont pas musulmans vont commencer à se bouffer la gueule entre eux, tu manges ton popcorn, tu regardes la télé, tu aiguises tes armes et quand ils se sont bien affaiblis, tu achèves les bêtes. »
Interrogé par la présidente, il ne trouve rien à redire, se pose en victime et délivre ce qu’il pense être « sa théorie ». Fan du courant survivaliste, l’ex-policier, et dont les armes personnelles déclarées avaient été saisies en juin chez lui, se dit victime « du racisme anti-Blancs » et « du politiquement correct ».
Il explique avoir créé cette discussion après avoir été banni de Facebook et dénonce à la barre la censure de Démocratie participative, site raciste et antisémite attribué à Boris Le Lay, un néonazi français en fuite au Japon après plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale.
« Ma vision de la société, c’est qu’il y a certaines communautés, pas forcément ethniques, qui ne m’aiment pas pour ce que je suis. J’applique une réciprocité », avance-t-il au tribunal.
« Je suis ce que les gauchistes appellent un mâle blanc hétérosexuel cisgenre. Et je n’ai pas le droit de me plaindre », poursuit-il, avant d’ajouter : « À partir du moment où on crée une société multiraciale, on crée une société multi-raciste. Je pense vraiment que la République française va finir comme la Yougoslavie. »
La présidente du tribunal s’agace après l’avoir laissé expliquer que l’expression « pute à kebab » était drôle ou que le terme « bougnoulisé » était une simple et banale « expression dans la police ». « J’essaie d’expliquer qu’il y a un lexique dans la police », insiste-t-il, avant que son avocate ne lui intime l’ordre de se taire.
« Tout le monde savait, même la hiérarchie »
Une puissante contradiction planait toute la journée sur ce procès. Malgré les centaines de propos racistes, antisémites, sexistes, homophobes tenus, les prévenus n’encourent que 1 500 euros d’amende. « Une situation atypique », reconnaît le procureur.
Le groupe WhatsApp étant privé, ils ne pouvaient être poursuivis que devant le tribunal de police pour injures non publiques. Lors de sa plaidoirie, Me Yaël Godefroy, avocate d’Alex, a donc rappelé qu’elle n’était pas ici pour attendre une véritable sanction, « mais au moins qu’on puisse amorcer un débat sur le racisme et le racisme dans la police ».
Lorsque l’affaire avait été révélée, le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, avait pris la parole dans Le Parisien pour nier tout racisme systémique. « La police en France n’est pas raciste, ce serait en contradiction avec tous les messages et valeurs qu’on porte. La police aujourd’hui, elle est black-blanc-beur. »
À l’audience, le procureur lui aussi a tenu à ne surtout pas faire « le procès de la police ».
Au fur et à mesure du temps dans la police, peut-être qu’on devient raciste en baignant dans le racisme.
Xavier, l’un des policiers mis en cause
Xavier, l’un des policiers mis en cause
Et pourtant. Cette affaire met en effet en lumière les dessous de l’impunité, celle qui permet une véritable banalisation du racisme dans l’institution. Les prévenus eux-mêmes n’ont cessé de prouver par leurs déclarations à quel point celui-ci pouvait être toléré. « Quand il y a eu cette affaire, tout le monde savait, même la hiérarchie savait qu’il y avait du racisme », explique Thibault D. au tribunal.
Et Xavier d’enchaîner : « Je ne sais pas pourquoi on est arrivés à ce genre de propos dans cette messagerie. Peut-être qu’on baigne dans un racisme ambiant. Au fur et à mesure du temps dans la police, peut-être qu’on le devient en baignant dans le racisme. » Invité à témoigner, Alex, la victime, confirme : « Dans le service, tout le monde savait que Gilles, c’était un facho. »
Lors de sa plaidoirie, Me Godefroy a aussi raconté dans le détail comment l’institution judiciaire avait tardé à réagir. L’avocate avait en effet été alertée en décembre 2019 des propos tenus par les prévenus. Elle avait notamment pris connaissance de ceux postés par Camille, alors chargé d’assurer la sécurité de certains procès d’assises à Rouen.
« Les procès des assises, c’est tellement de la merde. Une famille de nègres, voilà, super. On paye pour ce procès de nègres », disait-il notamment. « J’ai immédiatement vu le président de la cour d’assises, qui a prévenu le procureur général. J’ai aussi alerté le procureur de la République le 24 décembre 2019 », explique alors l’avocate à la présidente.
« Je pensais que le 26, ces policiers ne seraient plus dans les geôles, plus en contact du public, plus au tribunal », poursuit-elle. En vain. De retour de congés en janvier, Me Godefroy constate que c’est son client, lanceur d’alerte, qui a été « muté contre son gré ».
Les policiers, dont personne n’ignorait plus les saillies racistes, étaient alors toujours en poste. « C’est pour cela qu’on a médiatisé ce dossier. C’était la seule solution pour qu’ils bougent du palais de justice », regrette-t-elle. Et pour que le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, réagisse enfin. Il avait d’ailleurs regretté publiquement « de ne pas avoir expressément demandé la suspension immédiate » de tous ces agents.
Une victime devenue « traître »
Devant le tribunal, Alex rappelle ses 21 ans de métier et évoque une certaine omerta s’agissant du racisme dans la police. « On ne se rend pas compte de l’ambiance qui peut régner au sein de la police nationale. L’état d'esprit qui se dégage », lance-t-il, avant de révéler subir encore des pressions : « Je n’ai pas eu le choix que de dénoncer tout ça. Mais dans mon nouveau boulot aujourd’hui, on m’a fait comprendre que je devais faire attention à moi. Je dois être bien carré car on m’attend au tournant. »
« Il a été traité par la suite comme un traître. On lui a dit qu’il était une pleureuse », regrette son avocate, qui voit malgré tout cette audience comme « un aboutissement pour Alex ». « Je veux pouvoir lui dire qu’on n’a pas fait tout ça pour rien. »
Le procureur, qui n’a pas retenu la « provocation à la haine raciale », a requis une amende de 1 000 euros pour Gilles C., et Camille G. Mille euros, dont 500 assortis du sursis pour Guewen M., 450 euros pour Thibault D. et 150 euros pour Xavier L. Parties civiles, SOS Racisme et le Mrap ont quant à eux demandé chacun un euro symbolique. Le tribunal rendra sa décision le 5 novembre prochain.
Si tous les prévenus ont insisté sur les dégâts causés dans leur vie par la révélation de cette affaire, ils ont tous de nouveaux projets depuis qu’ils ont quitté la police. Guewen M., par exemple, qui avait échappé à une sanction disciplinaire, est désormais militaire. Il veut cette fois-ci « défendre les valeurs de l’armée ».
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Délinquance et autisme
Je cherche cet article :
https://journals.sagepub.com/doi/10.117 ... 7211054733
Justice System Interactions Among Autistic Individuals: A Multiple Methods Analysis
https://journals.sagepub.com/doi/10.117 ... 7211054733
Justice System Interactions Among Autistic Individuals: A Multiple Methods Analysis
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Re: Délinquance et autisme
Incroyable mais vrai ! Je l'ai trouvé sur Sci-Hub. [Bloqué en France, mais certaines personnes ont l'habitude de contourner les obstacles, par exemple avec des VPN.]
Je l'ai téléversé ici. [ => Outils => Outils_Pour_Police]
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Délinquance et autisme
Yo
Est-ce que la délinquance familiale peut influencer sur la vie d'un autiste asperger ?
Est-ce que la délinquance familiale peut influencer sur la vie d'un autiste asperger ?
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Re: Délinquance et autisme
Il me semble évident que si un enfant autiste Aspie des parents délinquants, ils seront son modèle, mais il est envisageable de penser que plus il grandira, plus il saura faire la différence entre le bien et le mal et donc saura se comporter correctement en société.
Fils de 16 ans dont le diagnostic est confirmé.
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Re: Délinquance et autisme
Je suis pas vraiment sur..... Ça dépend du contexte et de la situation je pense.
Il existe des parent "délinquant" qui n'implique pas leurs enfants dans leurs histoires
Je parle + des autres membres de la famille qui pousse à faire qql chose de néfaste par chantage ou parce que si ont le fait pas il va s'en prendre à nos parents ou autres
Comme une sorte de prison mental un chantage affectif mais en plus "délinquant" si vous préféré
Il existe des parent "délinquant" qui n'implique pas leurs enfants dans leurs histoires
Je parle + des autres membres de la famille qui pousse à faire qql chose de néfaste par chantage ou parce que si ont le fait pas il va s'en prendre à nos parents ou autres
Comme une sorte de prison mental un chantage affectif mais en plus "délinquant" si vous préféré
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Re: Délinquance et autisme
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L’auto-stoppeur autiste qui a tiré sur une famille sous mandat d'arrêt: les circonstances du drame survenu à Anthisnes
L'auto-stoppeur qui a ouvert le feu sur un couple dans une voiture à Anthisnes a été placé sous mandat d'arrêt pour des tentatives de meurtre et port d'arme prohibée, a indiqué le parquet de Liège mardi.
Rédaction 03-05-22, 19:17
L'homme, originaire du Brabant flamand et né en 2000, a tiré à trois reprises sur un véhicule venu l'aborder dimanche vers 23h00 sur la RN638, à proximité du lieu-dit Tultay. Un couple, avec un enfant à l'arrière de la voiture, s'est arrêté pour prendre en charge cette personne. Après leur refus de conduire l'individu vers Liège, ce dernier a sorti une arme et a ouvert le feu en direction du véhicule. Il a touché le conducteur à la mâchoire et au thorax tandis que la passagère, enceinte, a reçu une balle dans le bras.
Le véhicule visé a heurté un arbre quelques instants après avoir redémarré et la dame a sollicité l'aide d'une riveraine pour appeler les secours. Quelques heures après les faits, le suspect a pu être interpellé par les forces de l'ordre alors qu'il était en possession d'une arme correspondant à celle utilisée.
La disparition du jeune homme signalée par sa famille
Selon les premiers éléments, le jeune homme n'a plus donné de nouvelles à sa famille après une soirée samedi et sa disparition a été signalée par ses proches dès dimanche matin. "Il était déprimé et avait vraisemblablement la volonté de se suicider. Il a indiqué avoir pris une voiture jusqu'à Durbuy avant de tomber en panne et a demandé de l'eau auprès des riverains mais n'a pas reçu de réponse positive. Il a décidé de marcher le long du bord de la route, a fait de l'auto-stop et a rencontré le couple. Ayant eu l'impression que les personnes se moquaient de lui, il a sorti son arme à feu", a précisé le parquet de Liège.
Concernant les victimes, l'état de santé du conducteur était stable mardi en fin d'après-midi, selon la porte-parole du parquet.
L’auto-stoppeur autiste qui a tiré sur une famille sous mandat d'arrêt: les circonstances du drame survenu à Anthisnes
L'auto-stoppeur qui a ouvert le feu sur un couple dans une voiture à Anthisnes a été placé sous mandat d'arrêt pour des tentatives de meurtre et port d'arme prohibée, a indiqué le parquet de Liège mardi.
Rédaction 03-05-22, 19:17
L'homme, originaire du Brabant flamand et né en 2000, a tiré à trois reprises sur un véhicule venu l'aborder dimanche vers 23h00 sur la RN638, à proximité du lieu-dit Tultay. Un couple, avec un enfant à l'arrière de la voiture, s'est arrêté pour prendre en charge cette personne. Après leur refus de conduire l'individu vers Liège, ce dernier a sorti une arme et a ouvert le feu en direction du véhicule. Il a touché le conducteur à la mâchoire et au thorax tandis que la passagère, enceinte, a reçu une balle dans le bras.
Le véhicule visé a heurté un arbre quelques instants après avoir redémarré et la dame a sollicité l'aide d'une riveraine pour appeler les secours. Quelques heures après les faits, le suspect a pu être interpellé par les forces de l'ordre alors qu'il était en possession d'une arme correspondant à celle utilisée.
La disparition du jeune homme signalée par sa famille
Selon les premiers éléments, le jeune homme n'a plus donné de nouvelles à sa famille après une soirée samedi et sa disparition a été signalée par ses proches dès dimanche matin. "Il était déprimé et avait vraisemblablement la volonté de se suicider. Il a indiqué avoir pris une voiture jusqu'à Durbuy avant de tomber en panne et a demandé de l'eau auprès des riverains mais n'a pas reçu de réponse positive. Il a décidé de marcher le long du bord de la route, a fait de l'auto-stop et a rencontré le couple. Ayant eu l'impression que les personnes se moquaient de lui, il a sorti son arme à feu", a précisé le parquet de Liège.
Concernant les victimes, l'état de santé du conducteur était stable mardi en fin d'après-midi, selon la porte-parole du parquet.
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Re: Délinquance et autisme
actu-juridique.fr 28/04/2022
Tribunal de Meaux : Comment juger un jeune homme autiste, agresseur sexuel ?
Isabelle Horlans Journaliste
« J’aborde avec beaucoup d’humilité la complexité de cette affaire. » Ces mots, prononcés par le procureur Éric de Valroger, illustrent la difficulté qu’a eue le tribunal de Meaux (Seine-et-Marne) pour juger Dimitri*, un autiste. Il a agressé sexuellement des adolescentes et violenté son père.
C’est un homme à l’allure et au comportement de grand garçon. « Son âge mental est celui d’un enfant de 8 ans, bien qu’il en ait 22 », dit le psychiatre qui l’a expertisé. S’il s’exprime et raisonne comme un collégien, Dimitri a cependant la libido d’un adulte. Ses pulsions sexuelles, qu’il lui est devenu impossible de réfréner, l’ont conduit à agresser deux lycéennes dans le bus à Bailly-Romainvilliers le 28 novembre 2021, puis à Bussy-Saint-Georges le 10 janvier. La première a subi des attouchements intimes. Quant à la seconde, âgée de 14 ans, il s’est allongé sur elle pour la caresser. Et lorsqu’il a été arrêté, son père a révélé que le 28 de ce même mois, Dimitri l’a frappé. Il comparaît donc pour trois chefs de prévention, les délits contre deux mineures et la violence sur ascendant.
Sa jambe droite, montée sur ressort, témoigne de sa grande nervosité. Il a passé cinq semaines en prison, craint d’y retourner. Mercredi 20 avril, son avocat Emmanuel Giordana a obtenu sa remise en liberté, que la chambre de l’instruction avait auparavant refusée. Les parents de Dimitri avaient promis à la présidente Teyssandier-Igna qu’ils veilleraient sur lui, que leur fils ne sortirait que dans le jardin jusqu’à son procès, fixé au 27 avril 2022. Ils ont tenu parole, et voici le jeune prévenu à la barre.
« Il est très traumatisé, replié sur lui-même »
Pull à col roulé noir, pantalon camel, Dimitri se tient droit, mains dans le dos, tel l’élève au tableau. Derrière lui, Léa* se serre contre sa maman. Elle est l’une des victimes d’agression sexuelle, qui l’a tant marquée qu’elle est prise en charge par un psychologue. Elle a 14 ans, et la seule raison de sa présence est « le désir de comprendre ».
Dimitri n’est pas capable d’expliquer ; il ne sait pas ce qui lui a pris. Alors ses parents approchent du micro et racontent le calvaire depuis que leur fils a été diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans. Le rejet par ses camarades, et plus tard par ses sœurs – la cadette de 12 ans « a constamment peur de lui, l’aînée refuse de lui parler ». Les multiples séances d’orthophonie, de psychothérapie, l’école de mécanique « où on a essayé de le brûler », puis l’établissement à Fontainebleau « où il était épuisé. Nous aurions été des parents maltraitants si nous l’y avions laissé ».
« Je l’ai gardé à la maison, je lui ai appris les tâches ménagères », confie sa mère. « Je cherche une institution, en vain. Il lui faut un endroit à lui, où il apprendra les codes sociaux et où il ne sera plus insulté. Car il a été trop insulté », souffle la femme élégante, fatiguée. Le père, qui ne souhaite pas revenir sur les coups reçus, parle du présent : « La Dépakine 500 matin et soir contre les troubles nerveux, une injection à diffusion lente tous les 56 jours pour limiter sa libido. Depuis son incarcération, il est très traumatisé, replié sur lui-même. » Son épouse complète : « Dimitri a besoin de soins. Avant 2020, il n’avait jamais eu d’écart de conduite. Mais il a mal supporté les confinements. Ces deux dernières années ont été dures et compliquées. Je présente mes excuses aux jeunes filles pour les faits graves qu’elles ont subis. »
« Entendre les parents nous a permis de comprendre »
Léa a écouté attentivement le récit de cette famille et sa mère, à la barre, se fait l’écho de leurs sentiments partagés : « Ce qu’il a fait est inadmissible. Mais nous avons les réponses à nos questions. Entendre les parents nous a permis de comprendre que le jeune homme qui a agressé ma fille souffre d’un grave handicap. »
Désormais, elle hésite à se constituer partie civile : « Peut-être pourrait-il nous aider à payer le psychologue ? » La juge Teyssandier-Igna enregistre la modeste somme sollicitée : 520 euros. Prix des sept consultations pour aider Léa à se relever. Pas plus de dommages et intérêts demandés aux parents de Dimitri, des victimes. « Elles sont des deux côtés de la barre », conviendra le procureur Éric de Valroger.
Il introduit son réquisitoire en effectuant un détour par l’École nationale de la magistrature : « En ce moment, à l’ENM, sont corrigées les copies du dernier sujet soumis aux élèves magistrats : l’altération du discernement. Sujet difficile. » L’expert a mentionné une « pathologie aliénante » et « une altération du discernement sans abolition». « Il est donc responsable », dit le parquetier, avant d’exposer ses réserves.
Dimitri, assis, maîtrise cette fois difficilement sa jambe gauche. Il jette des regards fuyants vers Léa. A-t-il conscience du mal qu’il a fait ? Sans doute pas. Il a l’attitude d’un enfant surpris d’avoir mal agi. La jeune fille fixe le représentant de l’accusation au ton délicat, comme la présidente avant lui. Tout est feutré, en cette salle d’audience.
« Nous abordons ici le problème de l’autisme, poursuit M. de Valroger, y compris de la sexualité dans le monde du handicap. Les faits ne sont pas contestés, pas même les violences sur ascendant, néanmoins nous sommes confrontés à un coupable d’un genre particulier. » Il veut « l’empêcher de récidiver, mais comment ? L’univers carcéral n’est pas la solution pour un autiste ». Il requiert un suivi médico-judiciaire d’une durée de 10 ans et, en cas de non-respect, douze mois de prison ferme « en espérant ne pas en arriver là ».
« Ici, nous ne sommes pas loin de la justice réparatrice »
Me Emmanuel Giordana a brillamment plaidé pour Dimitri (Photo : ©I. Horlans)
Me Emmanuel Giordana, en défense de Dimitri, remercie le tribunal pour « le temps consacré au dossier, indispensable pour la jeune fille et pour les parents. Ils ont souffert lorsque leur fils a été emprisonné, ils savaient la mesure inadaptée. Quand votre juridiction les a entendus le 20 avril, que le procureur a dit “la place d’un autiste n’est pas en prison” et que vous l’avez libéré, ils ont repris espoir. Ici, nous ne sommes pas loin de la justice réparatrice dont on parle souvent bien qu’elle en soit aux balbutiements ».
L’avocat du Barreau de Meaux a une attention pour chacun. Léa, sa mère, « très dignes » ; les parents « qui n’ont pas trahi votre confiance » et « les victimes potentielles à protéger d’une réitération des faits ». « Je plaide la responsabilité pénale, toutefois je vous conjure de privilégier une solution médicale et familiale. Ils vont organiser l’avenir de leur fils dans un cadre le plus protecteur possible pour la société et pour lui. » Me Giordana s’est également exprimé calmement, avec courtoisie, sans emphase.
La présidente et les juges assesseurs délibèrent 40 minutes. Ils considèrent finalement Dimitri « coupable mais pénalement irresponsable ». Le jeune homme est libre. Reçue dans sa constitution de partie civile, Léa percevra le remboursement de ses soins.
Les jambes de Dimitri ont cessé de trembler. Il rejoint ses parents et sa vie « compliquée ». La présidente salue individuellement le garçon, sa mère, son père, Léa et sa maman. Elle marque un long silence avant d’appeler le prévenu suivant.
*Prénoms modifiés
Tribunal de Meaux : Comment juger un jeune homme autiste, agresseur sexuel ?
Isabelle Horlans Journaliste
« J’aborde avec beaucoup d’humilité la complexité de cette affaire. » Ces mots, prononcés par le procureur Éric de Valroger, illustrent la difficulté qu’a eue le tribunal de Meaux (Seine-et-Marne) pour juger Dimitri*, un autiste. Il a agressé sexuellement des adolescentes et violenté son père.
C’est un homme à l’allure et au comportement de grand garçon. « Son âge mental est celui d’un enfant de 8 ans, bien qu’il en ait 22 », dit le psychiatre qui l’a expertisé. S’il s’exprime et raisonne comme un collégien, Dimitri a cependant la libido d’un adulte. Ses pulsions sexuelles, qu’il lui est devenu impossible de réfréner, l’ont conduit à agresser deux lycéennes dans le bus à Bailly-Romainvilliers le 28 novembre 2021, puis à Bussy-Saint-Georges le 10 janvier. La première a subi des attouchements intimes. Quant à la seconde, âgée de 14 ans, il s’est allongé sur elle pour la caresser. Et lorsqu’il a été arrêté, son père a révélé que le 28 de ce même mois, Dimitri l’a frappé. Il comparaît donc pour trois chefs de prévention, les délits contre deux mineures et la violence sur ascendant.
Sa jambe droite, montée sur ressort, témoigne de sa grande nervosité. Il a passé cinq semaines en prison, craint d’y retourner. Mercredi 20 avril, son avocat Emmanuel Giordana a obtenu sa remise en liberté, que la chambre de l’instruction avait auparavant refusée. Les parents de Dimitri avaient promis à la présidente Teyssandier-Igna qu’ils veilleraient sur lui, que leur fils ne sortirait que dans le jardin jusqu’à son procès, fixé au 27 avril 2022. Ils ont tenu parole, et voici le jeune prévenu à la barre.
« Il est très traumatisé, replié sur lui-même »
Pull à col roulé noir, pantalon camel, Dimitri se tient droit, mains dans le dos, tel l’élève au tableau. Derrière lui, Léa* se serre contre sa maman. Elle est l’une des victimes d’agression sexuelle, qui l’a tant marquée qu’elle est prise en charge par un psychologue. Elle a 14 ans, et la seule raison de sa présence est « le désir de comprendre ».
Dimitri n’est pas capable d’expliquer ; il ne sait pas ce qui lui a pris. Alors ses parents approchent du micro et racontent le calvaire depuis que leur fils a été diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans. Le rejet par ses camarades, et plus tard par ses sœurs – la cadette de 12 ans « a constamment peur de lui, l’aînée refuse de lui parler ». Les multiples séances d’orthophonie, de psychothérapie, l’école de mécanique « où on a essayé de le brûler », puis l’établissement à Fontainebleau « où il était épuisé. Nous aurions été des parents maltraitants si nous l’y avions laissé ».
« Je l’ai gardé à la maison, je lui ai appris les tâches ménagères », confie sa mère. « Je cherche une institution, en vain. Il lui faut un endroit à lui, où il apprendra les codes sociaux et où il ne sera plus insulté. Car il a été trop insulté », souffle la femme élégante, fatiguée. Le père, qui ne souhaite pas revenir sur les coups reçus, parle du présent : « La Dépakine 500 matin et soir contre les troubles nerveux, une injection à diffusion lente tous les 56 jours pour limiter sa libido. Depuis son incarcération, il est très traumatisé, replié sur lui-même. » Son épouse complète : « Dimitri a besoin de soins. Avant 2020, il n’avait jamais eu d’écart de conduite. Mais il a mal supporté les confinements. Ces deux dernières années ont été dures et compliquées. Je présente mes excuses aux jeunes filles pour les faits graves qu’elles ont subis. »
« Entendre les parents nous a permis de comprendre »
Léa a écouté attentivement le récit de cette famille et sa mère, à la barre, se fait l’écho de leurs sentiments partagés : « Ce qu’il a fait est inadmissible. Mais nous avons les réponses à nos questions. Entendre les parents nous a permis de comprendre que le jeune homme qui a agressé ma fille souffre d’un grave handicap. »
Désormais, elle hésite à se constituer partie civile : « Peut-être pourrait-il nous aider à payer le psychologue ? » La juge Teyssandier-Igna enregistre la modeste somme sollicitée : 520 euros. Prix des sept consultations pour aider Léa à se relever. Pas plus de dommages et intérêts demandés aux parents de Dimitri, des victimes. « Elles sont des deux côtés de la barre », conviendra le procureur Éric de Valroger.
Il introduit son réquisitoire en effectuant un détour par l’École nationale de la magistrature : « En ce moment, à l’ENM, sont corrigées les copies du dernier sujet soumis aux élèves magistrats : l’altération du discernement. Sujet difficile. » L’expert a mentionné une « pathologie aliénante » et « une altération du discernement sans abolition». « Il est donc responsable », dit le parquetier, avant d’exposer ses réserves.
Dimitri, assis, maîtrise cette fois difficilement sa jambe gauche. Il jette des regards fuyants vers Léa. A-t-il conscience du mal qu’il a fait ? Sans doute pas. Il a l’attitude d’un enfant surpris d’avoir mal agi. La jeune fille fixe le représentant de l’accusation au ton délicat, comme la présidente avant lui. Tout est feutré, en cette salle d’audience.
« Nous abordons ici le problème de l’autisme, poursuit M. de Valroger, y compris de la sexualité dans le monde du handicap. Les faits ne sont pas contestés, pas même les violences sur ascendant, néanmoins nous sommes confrontés à un coupable d’un genre particulier. » Il veut « l’empêcher de récidiver, mais comment ? L’univers carcéral n’est pas la solution pour un autiste ». Il requiert un suivi médico-judiciaire d’une durée de 10 ans et, en cas de non-respect, douze mois de prison ferme « en espérant ne pas en arriver là ».
« Ici, nous ne sommes pas loin de la justice réparatrice »
Me Emmanuel Giordana a brillamment plaidé pour Dimitri (Photo : ©I. Horlans)
Me Emmanuel Giordana, en défense de Dimitri, remercie le tribunal pour « le temps consacré au dossier, indispensable pour la jeune fille et pour les parents. Ils ont souffert lorsque leur fils a été emprisonné, ils savaient la mesure inadaptée. Quand votre juridiction les a entendus le 20 avril, que le procureur a dit “la place d’un autiste n’est pas en prison” et que vous l’avez libéré, ils ont repris espoir. Ici, nous ne sommes pas loin de la justice réparatrice dont on parle souvent bien qu’elle en soit aux balbutiements ».
L’avocat du Barreau de Meaux a une attention pour chacun. Léa, sa mère, « très dignes » ; les parents « qui n’ont pas trahi votre confiance » et « les victimes potentielles à protéger d’une réitération des faits ». « Je plaide la responsabilité pénale, toutefois je vous conjure de privilégier une solution médicale et familiale. Ils vont organiser l’avenir de leur fils dans un cadre le plus protecteur possible pour la société et pour lui. » Me Giordana s’est également exprimé calmement, avec courtoisie, sans emphase.
La présidente et les juges assesseurs délibèrent 40 minutes. Ils considèrent finalement Dimitri « coupable mais pénalement irresponsable ». Le jeune homme est libre. Reçue dans sa constitution de partie civile, Léa percevra le remboursement de ses soins.
Les jambes de Dimitri ont cessé de trembler. Il rejoint ses parents et sa vie « compliquée ». La présidente salue individuellement le garçon, sa mère, son père, Léa et sa maman. Elle marque un long silence avant d’appeler le prévenu suivant.
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Re: Délinquance et autisme
Maryna Py
@disability_fr
J'étais présente hier à l'audience (publique) de la chambre corréctionelle de Lyon qui jugait X, 30-ainere, très probablement autiste: diagnostique de "psychose infantile" qui "a évolué" vers la "schisophrénie simple et replis autistique" (sic!)
Suite sur Twitter : https://twitter.com/disability_fr/statu ... 1679939586
@disability_fr
J'étais présente hier à l'audience (publique) de la chambre corréctionelle de Lyon qui jugait X, 30-ainere, très probablement autiste: diagnostique de "psychose infantile" qui "a évolué" vers la "schisophrénie simple et replis autistique" (sic!)
Suite sur Twitter : https://twitter.com/disability_fr/statu ... 1679939586
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Re: Délinquance et autisme
tf1info.fr
"Nitram" au cinéma : qui est le véritable tueur de masse australien incarné par Caleb Landry Jones ?
Jérôme Vermelin
Publié le 11 mai 2022 à 12h20
Caleby Landry Jones a été primé à Cannes l'an dernier pour sa performance dans "Nitram"
Source : AD Vitam
En salles ce mercredi, "Nitram", de Justin Kurzel, s’inspire de l’une des pires tueries de l’histoire de l’Australie.
Le meurtrier est interprété par l’acteur américain Caleb Landry Jones, primé à Cannes l'an dernier.
Troublant, ce drame réaliste interroge sur la vente d'armes mais aussi sur le suivi précoce des maladies mentales.
C’est l’histoire d’un fait divers hors norme, peu connu en France. Le 28 avril 1996, Martin John Bryant, 29 ans, abat les propriétaires d’une maison d’hôte avant de se rendre à la station balnéaire de Port Arthur, dans l’État de Tasmanie, en Australie, un arsenal de guerre dans le coffre de sa voiture. Il fera 35 morts et 25 blessés, dont plusieurs enfants, avant d’être arrêté le lendemain, après la pire tuerie commise par un homme seul dans l’histoire de son pays. Comment en est-on arrivé là ? C’est tout le propos du film de Justin Kurzel, en salles ce mercredi 11 mai.
À l’écran, Martin est devenu Nitram, un personnage auquel l’acteur et chanteur américain Caleb Landry Jones, révélé dans Antiviral, de Brandon Cronenberg, prête son physique inquiétant. Dès le départ, on comprend qu’il y a quelque chose qui cloche chez ce fils unique dont les parents, joués par Judy David et Anthony Lapaglia, semblent autant rongés que résignés par les accès de violence imprévisibles de leur progéniture, de la petite enfance où il détruisait ses jouets, à l'école qu'il a été contraint de quitter à l'adolescence, brutalisé par ses camarades.
Comme dans la réalité, la rencontre de Nitram avec Helen Harvey, une héritière de 29 ans son aînée, jouée dans le film par la comédienne Essie Davis, laisse croire à la possibilité d’une vie ordinaire. Du moins à une tentative de sociabilisation bénéfique. Mais lorsqu’elle meurt dans un accident de voiture où il est grièvement blessé, le jeune homme se replie sur lui-même. Jusqu’à ce cauchemar qui n’avait rien d’inéluctable, bien au contraire, lorsqu'on y regarde de plus près.
Diagnostiqué du syndrome d’Asperger en prison
Après le massacre de Port-Arthur, un test de QI commandé par la justice va en effet révéler que Martin ne dispose que d’un QI de 66, soit l’âge mental d’un enfant de 11 ans. Mais les experts s’opposent sur la réalité de sa maladie, comme ce fut souvent le cas durant son enfance. Hyper actif ? Psychotique ? Considéré apte à être jugé, il ne sera diagnostiqué du syndrome d’Asperger qu'une fois derrière les barreaux, où il purge 35 peines de prison à vie. Une triste conclusion qui interroge sur la faible prévention de cette maladie mentale dans un grand pays développé comme l'Australie.
Aujourd’hui âgé de 55 ans, Martin John Bryant est toujours incarcéré à la prison de Risdon, où il a fait six tentatives de suicide. Son geste, qu’il n’a jamais été capable d’expliquer clairement, sinon par le sentiment de paranoïa qui l'animait, poussera le gouvernement fédéral australien à renforcer la réglementation sur la vente d’armes à feu. À l’époque, le pays rachètera pas moins de 600.000 armes de poings et fusils automatiques à leurs propriétaires, soit 20% des armes en circulation dans une population de 18 millions d’habitants. Un moindre mal.
>> Nitram de Justin Kurzel. Avec Caleb Landry Jones, Judy Davis, Anthony LaPaglia, Essie Davis. 1h50. En salles.
"Nitram" au cinéma : qui est le véritable tueur de masse australien incarné par Caleb Landry Jones ?
Jérôme Vermelin
Publié le 11 mai 2022 à 12h20
Caleby Landry Jones a été primé à Cannes l'an dernier pour sa performance dans "Nitram"
Source : AD Vitam
En salles ce mercredi, "Nitram", de Justin Kurzel, s’inspire de l’une des pires tueries de l’histoire de l’Australie.
Le meurtrier est interprété par l’acteur américain Caleb Landry Jones, primé à Cannes l'an dernier.
Troublant, ce drame réaliste interroge sur la vente d'armes mais aussi sur le suivi précoce des maladies mentales.
C’est l’histoire d’un fait divers hors norme, peu connu en France. Le 28 avril 1996, Martin John Bryant, 29 ans, abat les propriétaires d’une maison d’hôte avant de se rendre à la station balnéaire de Port Arthur, dans l’État de Tasmanie, en Australie, un arsenal de guerre dans le coffre de sa voiture. Il fera 35 morts et 25 blessés, dont plusieurs enfants, avant d’être arrêté le lendemain, après la pire tuerie commise par un homme seul dans l’histoire de son pays. Comment en est-on arrivé là ? C’est tout le propos du film de Justin Kurzel, en salles ce mercredi 11 mai.
À l’écran, Martin est devenu Nitram, un personnage auquel l’acteur et chanteur américain Caleb Landry Jones, révélé dans Antiviral, de Brandon Cronenberg, prête son physique inquiétant. Dès le départ, on comprend qu’il y a quelque chose qui cloche chez ce fils unique dont les parents, joués par Judy David et Anthony Lapaglia, semblent autant rongés que résignés par les accès de violence imprévisibles de leur progéniture, de la petite enfance où il détruisait ses jouets, à l'école qu'il a été contraint de quitter à l'adolescence, brutalisé par ses camarades.
Comme dans la réalité, la rencontre de Nitram avec Helen Harvey, une héritière de 29 ans son aînée, jouée dans le film par la comédienne Essie Davis, laisse croire à la possibilité d’une vie ordinaire. Du moins à une tentative de sociabilisation bénéfique. Mais lorsqu’elle meurt dans un accident de voiture où il est grièvement blessé, le jeune homme se replie sur lui-même. Jusqu’à ce cauchemar qui n’avait rien d’inéluctable, bien au contraire, lorsqu'on y regarde de plus près.
Diagnostiqué du syndrome d’Asperger en prison
Après le massacre de Port-Arthur, un test de QI commandé par la justice va en effet révéler que Martin ne dispose que d’un QI de 66, soit l’âge mental d’un enfant de 11 ans. Mais les experts s’opposent sur la réalité de sa maladie, comme ce fut souvent le cas durant son enfance. Hyper actif ? Psychotique ? Considéré apte à être jugé, il ne sera diagnostiqué du syndrome d’Asperger qu'une fois derrière les barreaux, où il purge 35 peines de prison à vie. Une triste conclusion qui interroge sur la faible prévention de cette maladie mentale dans un grand pays développé comme l'Australie.
Aujourd’hui âgé de 55 ans, Martin John Bryant est toujours incarcéré à la prison de Risdon, où il a fait six tentatives de suicide. Son geste, qu’il n’a jamais été capable d’expliquer clairement, sinon par le sentiment de paranoïa qui l'animait, poussera le gouvernement fédéral australien à renforcer la réglementation sur la vente d’armes à feu. À l’époque, le pays rachètera pas moins de 600.000 armes de poings et fusils automatiques à leurs propriétaires, soit 20% des armes en circulation dans une population de 18 millions d’habitants. Un moindre mal.
>> Nitram de Justin Kurzel. Avec Caleb Landry Jones, Judy Davis, Anthony LaPaglia, Essie Davis. 1h50. En salles.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Délinquance et autisme
Une question que je me pose...
Comment bien éduquer nos enfants quand on sait les c*nneries et magouilles que font nos hommes politiques ?
Autrement dit, comment donner le bon exemple à nos enfants ?
Comment bien éduquer nos enfants quand on sait les c*nneries et magouilles que font nos hommes politiques ?
Autrement dit, comment donner le bon exemple à nos enfants ?
Fils de 16 ans dont le diagnostic est confirmé.