Merci pour ces infos .Woody a écrit : ↑mardi 15 mars 2022 à 11:51 J'ai trouvé ça.
"Diapason : La = 392 Hz
Tempérament : Rameau modifié à 4 tierces justes"
http://orguesfrance.com/BordeauxSteCroix.html
Ce ne seraient pas plutôt des tierces pures pythagoriciennes, au rapport de 5/4, comme dans le mésotonique, plutôt que des "tierces justes" ? Parce que la tierce étant conventionnelle, une tierce "juste", je ne vois pas trop ce que c'est. Cela me paraît un abus de langage.
Ce qui est infernal pour les claviers, c'est qu'il n'existe pas de bonne manière de les accorder . L'idéal serait de n'avoir que des intervalles purs, mais c'est impossible . Bref, fin d'un mythe .
Une tierce pure, ça n'existe pas. Les seuls intervalles purs, sont l'unisson, l'octave , la quinte et la quarte. Ces intervalles sont primordiaux pour l'accord des claviers anciens, même aujourd'hui .
Si on suit le cycle des quintes, l'octave résultante est fausse, trop haute. Tout l'art d'accorder un clavier, c'est de faire des compromis . En général , on favorise la justesse des tonalités simples, au détriment des tonalités chargées en altérations . Et pour cela on bidouille! On abaisse un peu les notes d'un chouya, pour retomber sur ses pieds à l'octave suivante.
Dans le tempérament égal par exemple, on va accorder la seule touche du La dièze et du Si bémol pour que les deux notes passent comme à peu près justes. Dans les tempéraments inégaux, on choisit la justesse de la note la plus usitée. Ici, le si bémol .
Sur un clavier accordé dans un tempérament inégal, je vous défis d'entendre un accord de do dieze majeur ou un accord de fa dieze majeur, qui ne soit pas faux.
Mais l'avantage des tempéraments anciens, c'est la parfaite justesse des tonalités utilisées.
Pour les tonalités simples. En gros, jusqu'à 3 altérations à la clé.
Le tempérament Valotti (tempérament inégal le plus moderne) pourrait presque être considéré comme le précurseur du tempérament égal, qui d'ailleurs n'existe pas ( sauf sur les synthés).
On choisissait les tonalités complexes pour leurs sonorités particulières. (Fa# Majeur : 6 dièzes à la clé, Do # Majeur , 7 dièzes à la clé), sans être pour autant fausses.
Plus moderne encore, si toutes les tonalités se valaient, pour le piano, on écrirait que en Do Majeur ou en La mineur. Or les pièces pour piano utilisent souvent des tonalités complexes, car elles ont un timbre, une identité qui leur est propre.
Le tempérament égal n'est pas souvent pris en compte. C'est plus un délire de scientifiques, d'acousticiens, qui voulaient que l'octave soit divisée en 12 demi-tons égaux.)
Jean Sébastien Bach a écrit "Le clavier bien tempéré", qui en deux tomes explore toutes les tonalités possibles pour clavecin. Le ou les tempéraments utilisés sont un mystère.
Etant donné que c'était, en plus d'être prolifique, un génie précurseur, je suppose qu'il utilisait Valotti (en la 415) à la base, mais qu'il ajustait l'accord en fonction des tonalités abordées. Mais c'est une spéculation.
Sous la forme d'un prélude et d'une fugue par tonalité.
Gustav Leonhardt, un claveciniste décédé récemment, et fondamental pour la redécouverte du clavecin au XXème siècle, réaccordait son instrument pendant les entractes, pour passer à d'autres tonalités.