Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

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Leanox
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Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par Leanox »

Bonjour,

Un questionnement intérieur sur "se voir différent des autres."

L'enfant que j'étais n'avait pas fondamentalement conscience d'être différente des autres (assurément pas au niveau neuroatypique) parce que déjà à l'école maternelle les enfants étaient fort différents entre eux. L'enfant que j'étais avait conscience que tous les enfants étaient visiblement différents et que parfois 2 ou 3 se ressemblaient (mais en creusant, la différence apparaissait dans des détails).
Les différences évidentes entre les enfants et les ados aussi par la suite étaient de l'ordre de leur apparence physique (taille; poids; couleur des cheveux, des yeux, ton de la voix); de la richesse de leur langage; du type de milieu social dont ils venaient et qui se voyait aussi parfois sur les vêtements que les enfants portaient; la façon dont les parents interagissaient avec eux (et la fréquence aussi); leurs résultats scolaires; leurs goûts pour tel ou tel bonbon/jeu qui variait d'un enfant à l'autre; leurs préférences relationnelles plutôt pour tel ou tel autre enfant.

Adulte c'était encore plus subtile parce qu'il fallait aussi rajouter à tout cela une dimension de difficultés physiques (handicap, maladie, dynamique interne, niveaux d'énergie, etc.) et psychologique, des adultes avec de l'anxiété ou des difficultés mineures de schémas de pensée erronés; des adultes avec des difficultés de vie plus importantes comme des traumatismes profonds parfois infantiles; des adultes avec des accidents de vie temporaires; et pour le côté plus sympa, des adultes avec un potentiel d'optimisme qui variait, une capacité à l'assertivité dans leur communication, leur prise de décision qui variait; des adultes avec des capacités à lâcher prise et se refocaliser sur l'essentiel qui variait, etc.

Ce n'était pas facile dans cette différence déjà tellement évidente de voir aussi sa différence sur le point spécifique de la façon de penser ou de se lier aux autres.

Avez-vous toujours su que vous étiez différents pour ce qui est de la neuroatypie? Avez vous aussi été brouillé sur votre différence par le fait que déjà nous avons entre nous tous des variations assez fortes sans même penser à la neuroatypie? (Tellement d'autres éléments comme notre milieu socio-économique, intelligence, vivacité, départ affectif dans la vie, type de famille dont on est issu, etc.)
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par user6375 »

Leanox a écrit : vendredi 4 février 2022 à 15:14 Avez-vous toujours su que vous étiez différents pour ce qui est de la neuroatypie? Avez vous aussi été brouillé sur votre différence par le fait que déjà nous avons entre nous tous des variations assez fortes sans même penser à la neuroatypie? (Tellement d'autres éléments comme notre milieu socio-économique, intelligence, vivacité, départ affectif dans la vie, type de famille dont on est issu, etc.)
Dès l'enfance j ai remarqué mes différences cognitives, et avec l'âge ca ne s'est pas amélioré. Après c'est peut-être aussi une question d'intérêts. J'ai toujours été attiré par les sciences, l'astronomie et l'informatique. Donc durant l'enfance la différence c'est vite marqué d'avec mes camarades.
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freeshost
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par freeshost »

Jusqu'à environ 12-13 ans, je suis resté dans ma bulle. Donc, avant cela, peut-être me rendais-je compte un tant soi peu de ma différence, mais ça ne me préoccupait pas. :lol:

Ensuite, j'essayais en partie de "jouer le jeu" de la socialisation, avec les chances d'être relativement peu harcelé, et de faire partie des personnes avec une étiquette "il/elle cartonne en [branche] et peut nous aider". :mrgreen: [Mon "sourire éternel" a certainement aidé. :lol: ]

Ce n'est que vers les 18 ans que j'ai commencé à vraiment trouver marrants et fascinants les autres. :lol: Début des achats de livres en psychologie sociale. :P

Ce n'est qu'à la veille de mes 30 ans que j'ai été diagnostiqué autiste, le processus de diagnostic ayant commencé en mars 2014. Avant le printemps 2013, je ne connaissais rien à l'autisme, ni même le mot "autisme".

Je me suis inscrit le 15 juillet 2013 sur le forum Asperansa. :mrgreen:

Pour situer la chronologie : je suis né en juillet 1984. :mryellow:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Fluxus
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par Fluxus »

Leanox a écrit : vendredi 4 février 2022 à 15:14 Avez-vous toujours su que vous étiez différents pour ce qui est de la neuroatypie? Avez vous aussi été brouillé sur votre différence par le fait que déjà nous avons entre nous tous des variations assez fortes sans même penser à la neuroatypie? (Tellement d'autres éléments comme notre milieu socio-économique, intelligence, vivacité, départ affectif dans la vie, type de famille dont on est issu, etc.)
Alors, je vais finalement couper ça en plusieurs parties selon les périodes mais pour moi, la différence a été très visible tout de suite, je pense.
Spoiler : Enfance, contexte culturel et socio-familial : 
Personnellement, je pense qu'une grosse partie du contexte socio-familial, culturel et tout le reste aurait pu impacter dessus mais toujours est-il que je ne suis pas enfant unique et que j'ai une fratrie.

Tout le monde a eu un développement très "classique" et moi je sentais depuis le début que je vivais des choses que les autres ne vivaient pas (rien que dans le comportement et dans la façon dont se manifestaient certaines choses, surtout au niveau de mes crises) mais j'ai passé les 15 premières années de ma vie à me raccrocher à la fratrie à l'extérieur, ce qui faisait que je n'étais pas coupée de toute interaction de manière directe par exemple et que j'ai pu beaucoup m'appuyer sur ça pour apprendre etc. mais avec du recul, quand je me souviens de chaque sensation, de chaque impression, je me dis que j'ai vécu une torture psychique.
Spoiler : Différences visibles physiquement et dans le comportement : 
Ceci dit, quand j'ai vraiment commencé à me dire qu'il y avait une différence entre les autres et moi, même si je le sentais, je n'ai pas pu l'intellectualiser avant peut-être mes 12-13 ans. Puis idem, en plus de mes grosses crises liées à ma rigidité, mes particularités sensorielles et mes problèmes sociaux avec l'extérieur, sur le plan santé, avant ça, j'ai eu beaucoup de problèmes de santé physique qu'on retrouvait fréquemment chez les personnes avec TND que personne n'avait autour de moi.

Du coup, les différences étaient vraiment visibles "physiquement" en fin de compte.
Spoiler : Début de l'adolescence et comparaison, harcèlement : 
Et au début, vers mes 12-13 ans, c'est aussi l'époque où commence le harcèlement scolaire. Idem, j'ai grandi avec des gens que je connaissais depuis toujours et tous les ans, avec une classe à l'identique de la maternelle à la 3ème, donc j'avais quand même une sorte de "population témoin" en quelques sortes, sur laquelle je pouvais me caler pour comparer. Quand j'ai commencé à comparer, les premières idées que j'ai réussi à intellectualiser, c'est que je ne réfléchissais pas comme eux. Pour moi, y avait une différence sur le plan cognitif, eux étaient probablement très intelligents et savaient réfléchir et moi j'avais probablement une déficience intellectuelle et à part une immense mémoire, je ne savais rien faire.

Donc à partir de là, j'ai commencé à comprendre aussi que c'était très différent entre nos fonctionnements mais sans pouvoir l'expliquer. Et puis c'est assez drôle mais mon harcèlement, au tout début, ça a commencé énormément sur des reproches sur ce que je faisais ou faisais pas : "Ah putain mais tu regardes pas les gens dans les yeux quand on te parle ! Tu sais que c'est malpoli de faire ça ?" ou "Mais pourquoi tu t'énerves pour ça ? T'es trop susceptible, tu prends tout mal !" ou encore "Tu sais pas te défendre, t'as pas de répondant, c'est toujours telle ou telle personne qui te défend quand on t'emmerde", "Ah mais tu t'intéresses à ça toi, c'est trop nul, tu parles de cours tout le temps" et tout pleins de choses du genre où déjà, sur le plan émotionnel et d'autres comportements, on me faisait sentir la différence. Et au final, mon harcèlement scolaire s'est terminé avec pas mal de violences envers moi.

A partir de ce moment là, j'ai commencé à vraiment petit à petit intellectualiser tout ce qu'il se passait pour comprendre et je me suis rendue compte que j'étais vraiment dans une autre dimension depuis le début et que y avait un monde entre les autres et moi. Moi, je vivais dans ma tête, dans moi, à l'intérieur de moi, eux ils vivaient de manière "classique" ?
Spoiler : Situation complexe en famille à cause de mes différences : 
Et tout ça + le fait que depuis toujours, en famille, on me faisait des remarques ou des reproches sur mon comportement, on disait que j'étais "space", que j'avais un comportement anormal mais pour les autres, c'était juste de ma faute en fait et ça relevait d'un effort à faire à mon niveau et d'un truc que je devais changer moi alors que je ne voyais pas de soucis avec mon comportement à moi, bien que je ressentais qu'il y avait des différences.
Spoiler : Fin de l'adolescence, se jeter à l'eau pour sociabiliser : 
Après voilà, en grandissant, j'ai eu une période où j'ai tenté de sociabiliser à mort parce que je n'avais plus ma fratrie pour me soutenir ou me tenir compagnie et j'ai commencé à avoir besoin de rentrer en interaction avec des gens, je me suis débrouillée tant bien que mal pour une première, fallait bien que je me jette à l'eau et que j'expérimente.

Et petit à petit, j'ai commencé à avoir des petits problèmes par ci par là avec les gens en société, j'ai compris que le monde n'était pas tout rose (même mon harcèlement n'avait pas suffit à me le faire comprendre), que j'avais une naïveté et une pureté que les gens n'avaient pas dans le sens où, moi, je prenais tout au 1er degré d'office et j'avais jamais trop d'arrières pensées, ni rien...

Et puis voilà, ensuite, quand j'ai compris qu'autour de moi, même d'autres gens de ma tranche d'âge remarquaient que j'étais un peu "bizarre", j'ai admis tout de suite que y avait 1 différence et 1 décalage mais je savais pas encore quoi. Souvent, ça partait de malentendus, d'ambiguïtés, de choses totalement naïves, en fin de compte.
Spoiler : Majorité et âge adulte, premières démarches : 
Puis quand j'ai commencé à vouloir vivre en indépendance, à la majorité, ça s'est très mal passé pour moi et là c'était certain et visible 100% que tout était différent et c'est vers cette période là que j'ai commencé à tâtonner dans ce qui allait pas au niveau des démarches, je me sentais vraiment handicapée socialement : D'abord le décalage cognitif donc je me penche sur le WAIS IV (en pensant qu'on allait conclure à une déficience intellectuelle et non pas un haut potentiel), ensuite mes dyspraxies et mon trouble neurovisuel avec la fatigue qui commence à devenir pesante, tout en enchaînant les problématiques sociales à côté, je retrouve des éléments du passé aussi et je commence à comprendre que c'est plus que ça encore et là de spécialistes en spécialistes, j'arrive naturellement et très spontanément à prononcer le mot "autisme" parce qu'à mon sens, c'était la seule chose qui pouvait me définir, j'avais déjà exploré pleins pleins de pistes avant et beaucoup de réponses semblaient se trouver dans les TND au final.

Et bon, sans grande surprise, on en est arrivé là quoi.

Et puis souvent, en racontant des anecdotes avec des gens ou autre dans des discussions, il m'arrive régulièrement de raconter des choses où avec du recul, ça saute vraiment aux yeux que c'était autisme tout craché en fait et c'est limite trivial et pourtant, à l'époque, on en savait rien...

Ce que je trouve fou quand même c'est que je n'ai vraiment jamais eu à me renseigner sur ces choses là par le biais de recherches, elles me sont venues instinctivement au feeling, comme si je savais déjà ce que c'était depuis toujours.

Voilà voilà pour mon parcours... Atypique.

freeshost a écrit : vendredi 4 février 2022 à 22:35 Jusqu'à environ 12-13 ans
Chips sur l'âge !

EDIT : Idem aussi sur l'aspect éducation, dans toute la fratrie, on a reçu une éducation littéralement irréprochable, du moins, qu'on pourrait qualifier comme telle au sens "plus que correcte" (si on ne prend pas en compte les actes et paroles que j'ai subi à cause de la non prise au sérieux de mon TSA), que ce soit sur le plan parental ou le plan scolaire et pourtant, ça n'empêche que même aujourd'hui, j'ai encore du mal avec les notions de savoir ce qui se dit ou ce qui ne se dit pas en public etc.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)

Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Leanox
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par Leanox »

propane42 a écrit : vendredi 4 février 2022 à 22:16
Leanox a écrit : vendredi 4 février 2022 à 15:14 Avez-vous toujours su que vous étiez différents pour ce qui est de la neuroatypie? Avez vous aussi été brouillé sur votre différence par le fait que déjà nous avons entre nous tous des variations assez fortes sans même penser à la neuroatypie? (Tellement d'autres éléments comme notre milieu socio-économique, intelligence, vivacité, départ affectif dans la vie, type de famille dont on est issu, etc.)
Dès l'enfance j ai remarqué mes différences cognitives, et avec l'âge ca ne s'est pas amélioré. Après c'est peut-être aussi une question d'intérêts. J'ai toujours été attiré par les sciences, l'astronomie et l'informatique. Donc durant l'enfance la différence c'est vite marqué d'avec mes camarades.
C'est intéressant. Je ne me trouvais pas différente d'être passionnée par la botanique, l'entomologie, mes chats à 10 ans. Je savais que les autres n'aimaient pas cela à 99% (pas faute d'avoir tenté de les intéresser). Mais je ne souffrais aps de cette différence. Je souffrais de n'avoir pas d'intérêt pour les histoires de m*rve (pas d'intérêt réel, je simulais d'être intéressée par les histoires pipi caca des uns et des autres, puis les histoires d'éveil à une sexualité plutôt malveillante et méprisante dans mon souvenir de collégienne, j'étais en vérité super gênée "ils ont quel âge pour parler de tout ça avec autant de fascination? ou pourquoi sont ils aussi méchants? #mépris #honted'êtreméprisante) Je souffrais moins d'être moi que de ne pas apprécier d'être intéressée par les sujets à la mode des uns et des autres. En toute franchise, je pense que je reste pas très intéressée par l'idée d'avoir "couple, gosse et argent, enfant" à ce stade. Je le vis mal parce que je pense que quelque chose ne va pas chez moi que ce soit si long à venir comme intérêt. Et puis je pense que quand je vais lâcher de m'accorcher à l'idée, ça viendra naturellement.

J'étais aussi élevée dans un milieu profondément intellectuel et qui prenait grand soin de protéger, enrichir voire exagéremment mettre en avant la partie d'unicité que nous avons tous et mépriser ceux qui ne le faisaient pas "autant" parfois peut-être "juste de façon équilibrée" (?). Pour mes parents il était naturel d'offrir un calendrier de voiture de luxe à leur fille de 12 ans, puis 2 mois plus tard un kit de petit chimiste si elle aimait cela. Je dirais même que je soupçonne que la plus grosse part de l'égo de mes parents se logeait dans le fait de cultiver cette part d'unicité tout en disant "être comme tout le monde."

Quand j'ai dit à mes parents à 33 ans que ma nouvelle envie c'était "couple- maison-gosse-argent" ils m'ont un peu moins soutenue avec enthousiasme. Même s'ils me soutiennent malgré tout (au bout d'un moment) :lol:

Tout ça pour dire que le degré de ressemblance du milieu d'origine avec ce que la norme moyenne sociétale/cognitive demande doit aussi jouer alors pour réaliser à quel point on est objectivement différent (de cette norme).

Merci à tous pour vos témoignages!
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par user6375 »

Attention, je parle bien de mes camarades. A la maison je ne souffrais pas de cette différence. Je suis aussi issu d un milieu intellectuel.

Mais à l école quant ce qui m intéressait c était la conquête spatiale, apprendre l astronomie, l astrophysique et la physique nucléaire, réciter par coeurs les capitales du monde, comprendre un CPU, parler de la dernière carte graphique mise sur le marché, etc... et que mes camarades préféraient jouer au foot et m'évitaient, la différence entre eux et moi était visible.
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par Leanox »

propane42 a écrit : lundi 7 février 2022 à 15:30 Attention, je parle bien de mes camarades. A la maison je ne souffrais pas de cette différence. Je suis aussi issu d un milieu intellectuel.

Mais à l école quant ce qui m intéressait c était la conquête spatiale, apprendre l astronomie, l astrophysique et la physique nucléaire, réciter par coeurs les capitales du monde, comprendre un CPU, parler de la dernière carte graphique mise sur le marché, etc... et que mes camarades préféraient jouer au foot et m'évitaient, la différence entre eux et moi était visible.
Et tu voyais cette différence comme vraiment profondément différente, c'est intéressant. L'enfant que j'étais voyait cela comme "une coloration" entre les enfants mais pas profondément une différence (j'avais tort évidemment et j'avais probablement un biais où en minimisant l'écart avec un autre, cela me maintenait dans l'illusion de pouvoir le rejoindre à un moment. Je me sentais seule. Je n'avais pas d'enfant avec qui ça "cliquait" bien intellectuellement, affectivement. Je me souviens que je souffrais de solitude intérieurement sans pour autant réagir et faire vraiment quelque chose, presque une souffrance passive à l'époque ou alors je croyais agir par ce biais cognitif. En tout cas je pense qu'il y avait du biais cognitif dans la cause de la conséquence chez moi, j'ignore encore assurément s'il y avait en plus du TSA ou du TND).
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Re: Savoir qu'on est différent des autres (tellement évident ?)

Message par user6375 »

Leanox a écrit : lundi 7 février 2022 à 15:36
propane42 a écrit : lundi 7 février 2022 à 15:30 Attention, je parle bien de mes camarades. A la maison je ne souffrais pas de cette différence. Je suis aussi issu d un milieu intellectuel.

Mais à l école quant ce qui m intéressait c était la conquête spatiale, apprendre l astronomie, l astrophysique et la physique nucléaire, réciter par coeurs les capitales du monde, comprendre un CPU, parler de la dernière carte graphique mise sur le marché, etc... et que mes camarades préféraient jouer au foot et m'évitaient, la différence entre eux et moi était visible.
Et tu voyais cette différence comme vraiment profondément différente, c'est intéressant. L'enfant que j'étais voyait cela comme "une coloration" entre les enfants mais pas profondément une différence (j'avais tort évidemment et j'avais probablement un biais où en minimisant l'écart avec un autre, cela me maintenait dans l'illusion de pouvoir le rejoindre à un moment. Je me sentais seule. Je n'avais pas d'enfant avec qui ça "cliquait" bien intellectuellement, affectivement. Je me souviens que je souffrais de solitude intérieurement sans pour autant réagir et faire vraiment quelque chose, presque une souffrance passive à l'époque ou alors je croyais agir par ce biais cognitif. En tout cas je pense qu'il y avait du biais cognitif dans la cause de la conséquence chez moi, j'ignore encore assurément s'il y avait en plus du TSA ou du TND).
La différence je l'ai ressenti intérieurement, comme toi une distance avec les autres. Mais on me l'a aussi fait ressentir extérieurement, par la violence. Je n'ai pas vraiment pu/voulu en faire quelques chose de passif. Au point qu'avant l'âge de 10ans j'avais déjà été changé d'école et des arrangements personnalisés avait été fait, comme rester à l'intérieur de la classe durant la récréation pour éviter la violence.

Bref, la différence je l'ai vécu et on me l'a fait payer tôt dans ma scolarité.
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