Zelmoed a écrit : ↑vendredi 21 janvier 2022 à 11:41
- un psy n'est pas un ami
- un psy peut quand même être votre complice, et c'est peut-être souhaitable pour régler vos problèmes
j'ai envie juste de rebondir là-dessus (le reste de ton message m'a bcp plu hein, mais je préfère réagir sur la synthèse).
il est clair que j'ai un problème de lignes... je demande à mes amis d'être mes psys et à mon psy d'être mon ami... le beurre etc je ne comprends pas pourquoi je fais ça, ça me tracasse... en même temps, un ami avec qui je suis dans le don total, je ne me vois pas lui demander quel temps il fait chez lui... ça m'intéresse pas, en tout cas pas en question centrale...
le mot complicité me plait... mais quand je l'évoque, ben je pense à mes amis... surtout cet échange non verbal dont je parlais... y'a rien qui me touche plus que ce qui se passe sans que quelque chose soit exprimé, ces moments sont magiques, une fusion ou une alchimie, un truc oui magique... là c'est le kiff absolu... je suis hyper sensible au non dit, comme je passe mon temps à tout noter et tout analyser, un geste a parfois plus de sens qu'un mot... et dans ces moments-là, tu sens qu'il se passe la même chose en retour, je vois comme un fil entre nous deux... la vache, j'ai les larmes aux yeux rien qu'en y pensant (bon en ce moment, j'ai la larme facile aussi...).
l'histoire du genre, ça ça me tracasse fort... plutôt dans le sens où je ne comprends pas comment je me retrouve toujours à avoir cette relation avec un homme et pas une femme... j'ai une amie avec qui on met en place des trucs, mais ça ne se fait pas comme ça... il faut dire qu'elle n'est pas câblée comme moi et me le dit ouvertement ("ce que tu me dis m'est complètement étranger mais je t'accepte et tente de te comprendre"). D'ailleurs si je suis honnête, dans cette relation avec elle, c'est plutôt moi qui soutiens, et je le fais avec bcp de plaisir... mais comme je manque aussi de lien autre, ben je déverse parfois aussi... mais je n'en attends pas la même chose...
(j'ai du mal à me dire que j'attends qq chose de mon ami ; comme si je venais acheter un truc quoi... ah mais c'est ça !!! je devrais payer mes amis ! tout s'explique... problème de lignes, disais-je ?)
ccl : je vais mettre les pieds dans le plat avec ma psy, et parler de ma relation avec elle (la psy), bon j'ai peur de la blesser (ce qui est d'une connerie et d'une prétention sans nom), mais je pense que ça va débloquer des trucs...
Je pense comprendre (et partager) le problème. Quand les choses vont vraiment mal et que ça déborde beaucoup, les amis (terme à définir) reçoivent parfois des questions et des remarques qu'ils ne sont pas préparés à avoir. Je n'ai malheureusement pas de solutions. Je sais que ce que je pensais être des amis et qui étaient peut-être d'avantage des copains m'ont finalement lâché à cause de ça.
Le truc, c'est que parmi les amis, même si on peut confier, à ce que je comprend, on ne peut pas tout confier. Il y aurait ainsi trois lignes, à ce que je comprend : copain, ami, confident, en allant de la relation la plus superficielle à la plus intime. Les amis peuvent aider, ils peuvent vouloir aider, mais il faut aussi comprendre qu'ils ne sont nécessairement disposés (dans tous les sens du terme) à ce genre d'aide ou de relation.
Après, la complicité n'est pas forcément ce truc transcendant que tu décris qui, à ma connaissance, est assez rare. Là encore, c'est un spectre, il y a des variations, des types différents. Ce que tu décris, tu le trouvera sans doute plus avec un confident qu'un psy. On dit parfois que les psy sont des confidents.
Mais c'est comme dire que la personne que l'on aime est son meilleur ami, ce n'est pas totalement faux, mais c'est loin d'être vrai, complet. Avec mon boulanger, pour reprendre l'exemple plus haut, il y a parfois des moments complices. Mais ce n'est clairement pas la même complicité qu'avec mon psy, ou avec un de mes amis proches.
Bref, je dois avouer qu'on navigue là sur des terrains où je ne comprend, peu ou prou, que pouic. Je sais, ceci dit, que j'attends moi aussi certaines choses de mes amis. Ne pas mentir et me dire franchement les choses par exemple. Mais en fait, ici, on décrit davantage un contrat social qu'un échange de produit ou de services. Par exemple, dire que les bons comptes font les bons amis ne veut pas dire qu'on compte au centime prêt : au contraire.
On laisse des marges, on offre, on donne et on ne compte pas vraiment, parce qu'on a, implicitement, pas envie de "régler les comptes". Quand on "règle ses comptes" avec quelqu'un, ça se passe mal. Pour reprendre l'exemple du relation amoureuse, on appel ça un divorce.
Ben, le psy, pour bien comprendre que ce n'est pas un ami, il faut se dire franchement que c'est une relation à durée définie et avec un objectif bien précis. C'est une relation en CDD avec mission, pour ainsi dire. Dès que tu n'en as plus besoin, c'est finis. Alors que les amis, même si la relation peut changer, voir se faner et se terminer, il n'y a théoriquement pas de date de péremption, c'est indéterminé.
Pour éviter les confusions, peut-être que tu peux vraiment te dire que le psy, tu as pour objectif de t'en passer un jour, alors que les amis, à priori, non ?
Voili voilou. J'espère avoir été vaguement clair, parce que je dois avouer qu'on touche à des choses qui sont, au moins pour moi, loin d'êtres évidentes.