ENQUÊTE –
Il a été immobilisé après l’usage d’un pistolet à impulsion électrique, d’un LBD, et d’un plaquage ventral
https://www.liberation.fr/societe/poli ... 41314194-1
Des policiers poursuivis pour «violences» après l’arrestation brutale d’un homme atteint d’autisme
En octobre, la police parisienne a mené une opération contre un homme atteint d’autisme, le blessant après un usage inapproprié d’armes, dont un lanceur de balles de défense. Une enquête pour «violences» a été ouverte par le parquet de Paris.
Dans le petit passage de l’Est parisien où il réside, l’affaire a suscité un certain traumatisme. Régulièrement, les voisins discutent encore de ce 3 octobre, pour voir ce «qu’ils peuvent faire d’utile» afin que «ces faits choquants soient punis». Ce jour-là, un jeune résident du boulevard Ménilmontant (XIe arrondissement), atteint d’autisme, a fait l’objet d’une opération de police musclée : il a été immobilisé après l’usage d’un pistolet à impulsion électrique (PIE), d’un lanceur de balles de défense (LBD), et d’un plaquage ventral. Or de l’aveu même de la personne qui a appelé la police ce jour-là, il s’agissait d’intervenir sur une personne qui «semble avoir des problèmes psy, qui a l’air perdue, et qui n’a pas l’air agressive». Selon nos informations, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 18 novembre, du chef de «violences par personne dépositaire de l’autorité publique».
Elliot (1), 29 ans, gît au sol et en sang lorsque son père le retrouve, très choqué, après une courte promenade. Avec ses parents, le jeune homme s’était rendu en milieu d’après-midi dans un jardin partagé situé non loi…
Photo prise par un témoin de l'interpellation par des policiers d'un homme atteint d'autisme, à Paris, le 3 octobre. (DR) :
Bon, alors, certains policiers, en France comme aux États-Unis, ont tendance à trop vite utiliser les armes (de poing, électriques, etc.).Thibaut Chevillard
Publié le 05/01/22 à 17h59 — Mis à jour le 05/01/22 à 17h59
Les policiers ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour maîtriser un jeune homme de 29 ans qui n’avait commis aucune infraction
Une enquête préliminaire pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte après l’interpellation violente début octobre d’un jeune autiste de 29 ans.
Les policiers, appelés par l’occupante d’un logement qui ne connaissait pas le jeune homme, ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour le maîtriser, alors qu’il n’avait commis aucune infraction.
La Préfecture de police indique qu’une enquête administrative a en outre été ouverte, confiée à l’IGPN, la police des polices.
Depuis le 3 octobre dernier, Eliott* n’est plus tout à fait le même. Interpellé brutalement par des policiers alors qu’il n’avait commis aucune infraction, le jeune autiste de 29 ans « est resté très marqué et réagit mal lorsqu’on lui parle de cette affaire », explique à 20 Minutes l’avocate de sa famille, Me Cosima Ouhioun. « Les infirmières qui le suivent dans le foyer médicalisé où il se trouve ont observé des répercussions psychologiques, il a eu dans les jours qui ont suivi un comportement différent de d’habitude », ajoute-t-elle.
Comme le raconte Libération, les faits sont survenus dans le 11e arrondissement de Paris, alors que le jeune homme revenait d’une sortie avec ses parents dans un jardin partagé situé à proximité du domicile familial. Elliot, qui avait décidé de rentrer, prend de l’avance sur eux. Dans le passage privatif où ses voisins ont l’habitude de le croiser, il se met à faire des allers-retours, à se taper la tête avec les mains, et semble vouloir entrer dans un immeuble sans en avoir le code. Intriguée, l’occupante d’un logement au rez-de-chaussée, qui ne le connaît pas, appelle la police.
« Il marchait simplement dans un passage privé »
« Selon son témoignage, cette dame avait avisé les policiers qu’il semblait un peu perdu. Lorsque les fonctionnaires sont arrivés, elle les aurait avertis que les moyens déployés semblaient manifestement disproportionnés par rapport à ce qu’elle leur avait rapporté au téléphone », poursuit Me Ouhioun. En effet, plusieurs agents font irruption dans la ruelle, s’avancent et crient sur Eliott, qui ne comprend pas ce qu’ils disent. Puis, ils lui tirent dessus avec un LBD (lanceur de balles de défense) et avec un pistolet à impulsion électrique, avant de l’immobiliser en l’écrasant et de le menotter.
L’avocate de sa famille s’étonne de cet usage des armes dites « de forces intermédiaires ». « Clairement, elles ont été dégainées beaucoup trop rapidement. Il n’avait commis aucune infraction. Il n’importunait personne, n’essayait pas de voler une mobylette… Il marchait simplement dans un passage privé. Les policiers n’avaient tellement rien à lui reprocher qu’ils ne l’ont pas placé en garde à vue. Il est juste parti à l’hôpital », souligne-t-elle. Bilan : des dents cassées, une plaie au menton ayant nécessité des points de suture et une petite intervention chirurgicale pour retirer l’hameçon du pistolet à impulsion électrique qui s’était logé dans le cou.
Deux enquêtes confiées à la police des polices
Après cette affaire, les parents d’Eliott ont déposé une plainte. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris indique qu’une enquête judiciaire du chef de violences par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte le 18 novembre, confiée à l'IGPN, la police des polices. De son côté, la Préfecture de police fait savoir qu’une enquête administrative a également été diligentée. Pour Me Cosima Ouhioun, « cette affaire pose également la question de la formation des policiers face aux handicaps des personnes auprès desquelles ils interviennent ». « Ceux qui sont intervenus avaient été avisés que le jeune Eliott souffrait de troubles, mais ils n’ont pas su bien réagir. »
*Le prénom a été changé
De toute façon être autiste en France c’est une circonstance aggravante, rien de nouveau..freeshost a écrit : ↑mercredi 5 janvier 2022 à 20:35 Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme
Bon, alors, certains policiers, en France comme aux États-Unis, ont tendance à trop vite utiliser les armes (de poing, électriques, etc.).Thibaut Chevillard
Publié le 05/01/22 à 17h59 — Mis à jour le 05/01/22 à 17h59
Les policiers ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour maîtriser un jeune homme de 29 ans qui n’avait commis aucune infraction
Une enquête préliminaire pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte après l’interpellation violente début octobre d’un jeune autiste de 29 ans.
Les policiers, appelés par l’occupante d’un logement qui ne connaissait pas le jeune homme, ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour le maîtriser, alors qu’il n’avait commis aucune infraction.
La Préfecture de police indique qu’une enquête administrative a en outre été ouverte, confiée à l’IGPN, la police des polices.
Depuis le 3 octobre dernier, Eliott* n’est plus tout à fait le même. Interpellé brutalement par des policiers alors qu’il n’avait commis aucune infraction, le jeune autiste de 29 ans « est resté très marqué et réagit mal lorsqu’on lui parle de cette affaire », explique à 20 Minutes l’avocate de sa famille, Me Cosima Ouhioun. « Les infirmières qui le suivent dans le foyer médicalisé où il se trouve ont observé des répercussions psychologiques, il a eu dans les jours qui ont suivi un comportement différent de d’habitude », ajoute-t-elle.
Comme le raconte Libération, les faits sont survenus dans le 11e arrondissement de Paris, alors que le jeune homme revenait d’une sortie avec ses parents dans un jardin partagé situé à proximité du domicile familial. Elliot, qui avait décidé de rentrer, prend de l’avance sur eux. Dans le passage privatif où ses voisins ont l’habitude de le croiser, il se met à faire des allers-retours, à se taper la tête avec les mains, et semble vouloir entrer dans un immeuble sans en avoir le code. Intriguée, l’occupante d’un logement au rez-de-chaussée, qui ne le connaît pas, appelle la police.
« Il marchait simplement dans un passage privé »
« Selon son témoignage, cette dame avait avisé les policiers qu’il semblait un peu perdu. Lorsque les fonctionnaires sont arrivés, elle les aurait avertis que les moyens déployés semblaient manifestement disproportionnés par rapport à ce qu’elle leur avait rapporté au téléphone », poursuit Me Ouhioun. En effet, plusieurs agents font irruption dans la ruelle, s’avancent et crient sur Eliott, qui ne comprend pas ce qu’ils disent. Puis, ils lui tirent dessus avec un LBD (lanceur de balles de défense) et avec un pistolet à impulsion électrique, avant de l’immobiliser en l’écrasant et de le menotter.
L’avocate de sa famille s’étonne de cet usage des armes dites « de forces intermédiaires ». « Clairement, elles ont été dégainées beaucoup trop rapidement. Il n’avait commis aucune infraction. Il n’importunait personne, n’essayait pas de voler une mobylette… Il marchait simplement dans un passage privé. Les policiers n’avaient tellement rien à lui reprocher qu’ils ne l’ont pas placé en garde à vue. Il est juste parti à l’hôpital », souligne-t-elle. Bilan : des dents cassées, une plaie au menton ayant nécessité des points de suture et une petite intervention chirurgicale pour retirer l’hameçon du pistolet à impulsion électrique qui s’était logé dans le cou.
Deux enquêtes confiées à la police des polices
Après cette affaire, les parents d’Eliott ont déposé une plainte. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris indique qu’une enquête judiciaire du chef de violences par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte le 18 novembre, confiée à l'IGPN, la police des polices. De son côté, la Préfecture de police fait savoir qu’une enquête administrative a également été diligentée. Pour Me Cosima Ouhioun, « cette affaire pose également la question de la formation des policiers face aux handicaps des personnes auprès desquelles ils interviennent ». « Ceux qui sont intervenus avaient été avisés que le jeune Eliott souffrait de troubles, mais ils n’ont pas su bien réagir. »
*Le prénom a été changéPourtant, ils devraient être capables de le maîtriser physiquement sans le blesser, et même, avant toute chose, de nouer le dialogue dans le calme (même si ça peut être différent avec une personne autiste).
Une petite présentation dans la section dédiée serait aussi bienvenue.Spoiler : Pour modifier la signature :
Brettzeal a écrit : ↑mercredi 19 janvier 2022 à 22:37 C'est d'une violence....
C'est peut-être difficile à imaginer mais la cognition de l'empathie chez les personnes neurotypiques permet notamment de réevaluer un stimulus émotionnel en fonction du contexte. C'est à dire que lorsqu'ils sont bien dressés (ça se construit par apprentissage) ils peuvent ne ressentir aucune empathie, aucune compassion pour un être humain. Il suffit pour cela que la situation et la personne ciblée s'inscrivent dans un certain cadre moral.
Triste réalité
ps: vous noterez l'ironie du terme "empathie" cognitive.
Intéressant, pourrais-tu partager un article ettayant ce constat ?Brettzeal a écrit : ↑mercredi 19 janvier 2022 à 22:37 C'est d'une violence....
C'est peut-être difficile à imaginer mais la cognition de l'empathie chez les personnes neurotypiques permet notamment de réevaluer un stimulus émotionnel en fonction du contexte. C'est à dire que lorsqu'ils sont bien dressés (ça se construit par apprentissage) ils peuvent ne ressentir aucune empathie, aucune compassion pour un être humain. Il suffit pour cela que la situation et la personne ciblée s'inscrivent dans un certain cadre moral.
Triste réalité
ps: vous noterez l'ironie du terme "empathie" cognitive.
Est-ce la formation qui modifie l'empathie, ou des individus manquant d'empathie qui sont plus malléable à ce genre d'usage ?Brettzeal a écrit : ↑mercredi 19 janvier 2022 à 22:37 C'est d'une violence....
C'est peut-être difficile à imaginer mais la cognition de l'empathie chez les personnes neurotypiques permet notamment de réevaluer un stimulus émotionnel en fonction du contexte. C'est à dire que lorsqu'ils sont bien dressés (ça se construit par apprentissage) ils peuvent ne ressentir aucune empathie, aucune compassion pour un être humain. Il suffit pour cela que la situation et la personne ciblée s'inscrivent dans un certain cadre moral.
Triste réalité
ps: vous noterez l'ironie du terme "empathie" cognitive.
Moins soumis aux débordements oui et non, ça dépend du contexte et du type de débordement justement. Cela permet aussi de se protéger par exemple en générant des émotions négatives pour une personne qui pourrait nous mettre en danger, à l'inverse une déficience de ce processus cognitif nous empêche de nous couper (inconsciemment) de notre compassion pour une personne qui serait par exemple en train de nous manipuler, même si on en est conscient.daniel_dark a écrit : ↑lundi 31 janvier 2022 à 22:55Intéressant, pourrais-tu partager un article ettayant ce constat ?Brettzeal a écrit : ↑mercredi 19 janvier 2022 à 22:37 C'est d'une violence....
C'est peut-être difficile à imaginer mais la cognition de l'empathie chez les personnes neurotypiques permet notamment de réevaluer un stimulus émotionnel en fonction du contexte. C'est à dire que lorsqu'ils sont bien dressés (ça se construit par apprentissage) ils peuvent ne ressentir aucune empathie, aucune compassion pour un être humain. Il suffit pour cela que la situation et la personne ciblée s'inscrivent dans un certain cadre moral.
Triste réalité
ps: vous noterez l'ironie du terme "empathie" cognitive.
Cela voudrait donc dire que nous serions moins soumis aux débordements, ce qui ne m'étonne pas vraiment![]()
Je ne peux malheureusement pas trop commenter faisant partie du ministère de l'intérieur et ayant ma carte de fonctionnaire de police (même en étant administratif). J'espère néanmoins que tout se terminera bien.
C'est plus complexe que ça. Il s'agit d'un processus qui se superpose à l'empathie affective. On peut être très compatissant et avoir développé une cognition inconsciente et une modulation de l'empathie très efficace. Donc être très compatissant lorsque l'on interprète inconsciemment la situation comme propice à la compassion et pas du tout dans le cas contraire.