Bonjour à toutes et tous,
Une réalisation alors que mon premier rendez-vous avec la neuropsy approche (dans 2 semaines).
J'ai réalisé que j'ai énormément de difficulté à faire confiance, et plus généralement me livrer vraiment ce que je n'identifiais pas comme tel. C'est à dire que je peux parler de moi mais que sans m'en rendre compte, je ne favorise pas le dialogue avec l'autre. Je ne suis pas forcément fermée à recevoir les retours de l'autre, mais il me faut déjà d'abord anxieusement débiter des phrases et des phrases d'analyse sur moi avant de pouvoir écouter l'autre. Comme une compulsion un peu. (On me reproche souvent de parler de "moi" et de sembler autocentrée, en vérité je ne peux pas dire que j'apprécie de parler du sujet "moi" car j'ai souvent l'impression de dire des bêtises, des choses pas forcément exacte et cela me stresse, de ne pas être assez souvent certaine de ce que je vois chez moi. L'impression de ne pas me voir et de tenter vainement d'avoir une révélation que je me vois bien par le simple fait de me décrire dans des mots - mes fonctionnements globaux particulièrement. Je me sens un peu enfermée par le fait de ne pas me voir et un peu épuisée de tenter autant de me voir et pouvoir me juger ne serait-ce que globalement, c'est très laborieux, j'ai beaucoup de mal à faire cela, me juger globalement et sentir que mon jugement est globalement correct.) Je me sens assez "aveugle" et peine à bien expliciter plus que je ne le fais ici, ce ressenti. Et je précise dans un contexte où j'ai lu des centaines de ressources sur l'estime de soi, apprendre à écouter ses émotions, les repérer sur 6 ans (je n'ai fait que cela et je suis étonnée presque déçue de ne pas faire mieux après tout ce travail, étonnée même, mal à l'aise).
Je me demande si cela fait partie d'automatismes d'hypercontrôle et de la difficulté inhérente à se voir quand on a un TSA. C'est très anxieux et un peu compulsif chez moi (besoin de dire un truc pour apaiser un stress qui redescend alors). Je deviens très anxieuse de devoir déléguer aussi la méthodologie du diagnostic à une autre personne, dans ce contexte où j'ai déjà l'impression moi de ne pas assez POUVOIR me comprendre seule et je vais donc devoir espérer que l'autre sera assez fin pour me voir assez et me le communiquer. Je me demande si ma confusion est assez claire lorsque je vous la livre ainsi. Je ne trouve pas mon fonctionnement correct parce que je vois comment la majorité des personnes se comporte, elle ne verrouille pas ainsi les dialogues au point de l'empêcher. Je ne suis pas certaine qu'après 6 années d'intense travail sur soi, la majorité des gens se liraient encore avec autant d'incertitude sur ce qu'ils sont globalement.
Dans mes relations passées, amicales ou amoureuses, on m'a reproché le fait de ne pas écouter les autres et je me demande bien si c'est de cela dont on me parlait. Je m'en rends compte ce soir avec une grande surprise, une forme de gêne.
Je pense que cela est tellement automatique chez moi que je ne m'en rendais même pas compte. Sans compter que dans mon milieu familial fermé accepte ma propre fermeture sur moi (20 ans durant, parents sans amis, mère qui refuse d'inviter des personnes chez elle donc aussi des amis pour l'enfant que je suis). Je pense que ce mécanisme est une forme de coquille qui me permet de protéger le fond de mon être mais c'est aussi là que je souffre le plus paradoxalement et je pense qu'il serait bien que je laisse un peu la neuropsy notamment voir comment je fonctionne profondément sans quoi le diagnostic ne sera pas complet.
J'ai identifié avec ma mère la semaine dernière que je ne dis pas tout, c'est à dire que je parle (et même je parle beaucoup) mais le fond de ce que je pense et ressens je le laisse souvent pour la fin et finalement ne le mentionne pas (souvent je ne sais pas comment faire repartir une conversation en train de se terminer un peu en mode "ah je t'ai pas dit: BOMBE NUCLEAIRE ou ENORME ANNONCE". Je pense que dans mon histoire en plus de probables troubles du neurodéveloppement (TDAH? TSA? etc.), il y a des automatismes de fermeture, de ne pas montrer ses faiblesses, ses vulnérabilités. Une grande peur. Et le tout un peu automatique, presque naivement, parfois j'oublie de dire. Un peu comme ceci si j'exagère un peu aujourd'hui (mais réellement cela il y a encore 4 années), discussion chat avec un ami sur le téléphone:
L'ami dit:
-Hello, comment vas tu?
- Oh bien. Le chat était un peu malade.
- Ah tu l'as emmené chez le véto?
- Oui (blah blah sur le chat;; s'envoient des photos de vacances, parlent de la météo, de politique)
- Bon je vais te laisser !
- Ah oui (euu, je lui dis ou pas que là en fait je lui écris de l'hopital où je suis depuis 3 jours pour un accident grave, je sais pas trop, j'ai oublié de lui dire tout à l'heure ... [perdue])
Et j'en parle aujourd'hui parce que je me demande si certain(e)s d'entre vous ont connu cela. Comment est-ce que cette incapacité à montrer le fond de votre être se manifestait chez vous? Qu'est-ce qui vous a aidé à vous ouvrir? L'avez-vous fait pour aider le thérapeute ou les experts à poser un diagnostic?
Note: avouer tout cela est fort compliqué pour moi, un mélange de honte, de désarroi (je ne réalisais pas que j'avais ce problème vraiment de façon aussi répétée avant la semaine dernière (le problème de dire les plus gros problèmes, de faire confiance parfois et parfois d'oublier de dire le gros problème), et relire certains de mes écrits me fait voir que je me parle à moi et bloque un peu - beaucoup? - des commentaires extérieurs) et puis aussi j'avoue avoir une franche volonté de laisser tomber de ça pour favoriser le diagnostic et car je pense que c'est la seule façon aussi pour pouvoir avoir des relations plus épanouissantes (je vois pas comment quelqu'un pourrait être heureux en relation et surtout de façon pérenne avec en face de lui un blindage régulier de 5 mètres d'acier ^^ et quelqu'un qui oublie de dire que "oups la maison est en train de brûler" ou que "oups le bébé va tomber du rebord de la fenêtre si on le rattrape pas rapidement" exagération mais le schéma est là)
Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
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Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
En pause de toute réflexion sur les TND pour quelques semaines
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Re: Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
Bonsoir.
Faire confiance
C'est effectivement un exercice très difficile qui demande de l'entraînement et de l'habitude. Je suppose, peut-être avec un peu trop de naïveté enthousiaste, que tu as déjà fais le moins évident, puisque tu as identifié le problème, émis des suppositions sur ses causes. Tu es en permanence au procès, a essayer de comprendre, te justifier. Ce que disent les autres n'est pas nécessairement pertinent ou facile à prendre en compte, puisque tu dois déjà arriver à prendre pied au sein de ta coquille, ou au sein de ton armure comme je le formule de mon côté. Et puis, comme tu le fais remarquer, tu ne te fais pas confiance.
Tu devrai. Tu es très bien articulée et si le professionnel en face est vaguement compétent, il aura une bonne écoute.
En outre, si un détail, un petit sujet manque, ce n'est pas grave. Ça arrive. Or, même si c'est une montagne cachée dans les brumes de notre personnalité, le TSA reste une montagne. Ces gens (CRA dans mon cas) sont formés pour ce genre de choses. Ils vont la voir. Repérer les aspérités prendra du temps. Si tu as certes fais le moins évident, il reste maintenant le plus difficile. La vie.
Si tu argues que tu ne peux pas te faire confiance parce que tu viens justement de comprendre que tu as un problème, tu te trompes, je pense. Faire une erreur, l'accepter, se l'approprier et en apprendre c'est, je pense, ce qu'il y a de plus beau à faire dans une vie.
Enfin, applique ce que je n'arrive pas non plus à faire moi-même, c'est à dire, prendre ton temps et ralentir le rythme. Laisse toi respirer. Quand je vois mon psychologue, j'ai parfois des séances où j'ai énormément de mal à couper le flux. Je considère que si c'est dit, c'est enregistré, ce qui est faux. Ce qui est dit et discuté est enregistré. Pour le reste, c'est moins sûr. Tu t'engages dans un processus qui demande du temps. Oses le prendre.
Cacher ses faiblesses
Pour le reste, cacher ses faiblesses, je dois avouer avoir laissé tomber cette logique depuis si longtemps que je ne la comprend plus trop. (Aucun jugement de valeur ici, je dis juste que je suis - péniblement peut-être - transparent sur mes doutes, mes faiblesses, mes failles, au point que j'ai des "amis (terme à définir) qui m'ont laissé tombé à cause de ça). Parcours de vie différent. J'espère qu'une autre perspective viendra éclairer la tienne (et la mienne par la même occasion) sur cette question.
Post scriptum : je viens de te relire et de me relire pour la troisième fois, il y a beaucoup, beaucoup plus à dire je pense. Mais je n'ai pas vraiment les outils. Je te fais confiance pour relever ce qui te semblera pertinent dans mon propos, ce que tu aurai aimé que j'aborde,, et aussi, je fais confiance aux autres gens de passages qui viendront jeter un œil au sujet.
Faire confiance
C'est effectivement un exercice très difficile qui demande de l'entraînement et de l'habitude. Je suppose, peut-être avec un peu trop de naïveté enthousiaste, que tu as déjà fais le moins évident, puisque tu as identifié le problème, émis des suppositions sur ses causes. Tu es en permanence au procès, a essayer de comprendre, te justifier. Ce que disent les autres n'est pas nécessairement pertinent ou facile à prendre en compte, puisque tu dois déjà arriver à prendre pied au sein de ta coquille, ou au sein de ton armure comme je le formule de mon côté. Et puis, comme tu le fais remarquer, tu ne te fais pas confiance.
Tu devrai. Tu es très bien articulée et si le professionnel en face est vaguement compétent, il aura une bonne écoute.
En outre, si un détail, un petit sujet manque, ce n'est pas grave. Ça arrive. Or, même si c'est une montagne cachée dans les brumes de notre personnalité, le TSA reste une montagne. Ces gens (CRA dans mon cas) sont formés pour ce genre de choses. Ils vont la voir. Repérer les aspérités prendra du temps. Si tu as certes fais le moins évident, il reste maintenant le plus difficile. La vie.
Si tu argues que tu ne peux pas te faire confiance parce que tu viens justement de comprendre que tu as un problème, tu te trompes, je pense. Faire une erreur, l'accepter, se l'approprier et en apprendre c'est, je pense, ce qu'il y a de plus beau à faire dans une vie.
Enfin, applique ce que je n'arrive pas non plus à faire moi-même, c'est à dire, prendre ton temps et ralentir le rythme. Laisse toi respirer. Quand je vois mon psychologue, j'ai parfois des séances où j'ai énormément de mal à couper le flux. Je considère que si c'est dit, c'est enregistré, ce qui est faux. Ce qui est dit et discuté est enregistré. Pour le reste, c'est moins sûr. Tu t'engages dans un processus qui demande du temps. Oses le prendre.
Cacher ses faiblesses
Pour le reste, cacher ses faiblesses, je dois avouer avoir laissé tomber cette logique depuis si longtemps que je ne la comprend plus trop. (Aucun jugement de valeur ici, je dis juste que je suis - péniblement peut-être - transparent sur mes doutes, mes faiblesses, mes failles, au point que j'ai des "amis (terme à définir) qui m'ont laissé tombé à cause de ça). Parcours de vie différent. J'espère qu'une autre perspective viendra éclairer la tienne (et la mienne par la même occasion) sur cette question.
Post scriptum : je viens de te relire et de me relire pour la troisième fois, il y a beaucoup, beaucoup plus à dire je pense. Mais je n'ai pas vraiment les outils. Je te fais confiance pour relever ce qui te semblera pertinent dans mon propos, ce que tu aurai aimé que j'aborde,, et aussi, je fais confiance aux autres gens de passages qui viendront jeter un œil au sujet.
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Re: Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
+1 je pense que c'est un défaut d'anticipation. Ne pas avoir anticipé la question en amont. Puis, être encore dans la phase de réflexion personnelle, ne pas encore avoir verbalisé des idées personnelles. Ça amène obligatoirement ensuite à des erreurs, des oublis ensuite à l'oral. Il ne faut pas trop se flageller et savoir se pardonner je crois. Parfois on a tendance à exagérer les enjeux, il n'y a rien de grave finalement.j'ai souvent l'impression de dire des bêtises, des choses pas forcément exacte et cela me stresse, de ne pas être assez souvent certaine de ce que je vois chez moi.
C'est pour cette raison qu'exprimer ses idées ici permet ensuite de s'exprimer ensuite à l'oral (pour moi). (je me sers énormément de ce que j'écris ici pour des échanges oraux ensuite et vous ?).
Il y a aussi un problème de temps aujourd'hui dans les échanges, on manque de temps clairement. Pour un échange parfait, il faut déjà que les 2 personnes (en groupe aussi peut être) soient disposées et en harmonie, ce qui n'est pas toujours le cas. Et bien, il vaut mieux se taire et attendre le prochain créneau ce qui est peu compatible avec le "tout, tout de suite".
Un enfant diag en 2012
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Re: Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
En plus de ce qui a déjà été dit, peut aussi s'ajouter un autre facteur : le fait d'anticiper les sollicitations (qu'elles soient positives ou négatives, dont on sait qu'elles vont nous fatiguer encore plus. Alors, plus ou moins consciemment, on a appris à communiquer et à se comporter de telles manières à mettre fin à l'interaction sociale.
Par exemple, si je suis à l'hôpital, je ne vais pas forcément en informer mes proches, alors voici quelques raisonnements possibles (et pas forcément rationnels ) :
- surtout si ce n'est pas grave, si je ne trouve pas cela grave, si je relativise,
- si je les informe, ça va générer plein de commentaires et de questions, alors que je cherche plutôt la discrétion (une zone de confort, d'un certain point de vue), le calme, la tranquillité,
- je ne suis qu'une personne parmi des milliards, pourquoi focaliser sur moi ? Je ne me prends pas pour Jésus. Je n'ai pas envie de devenir célèbre et sursollicité.
D'ailleurs, il est vrai que j'ai tendance à beaucoup plus parler de la société que de moi. Quand je partage des photos, ce n'est pas pour qu'on me voie mais pour qu'on découvre des paysages. Je ne suis pas très calé en dévoilement de soi (self-disclosure) - il existe pourtant plein d'ouvrages sur le sujet.
Bon, quant à la discrétion, c'est aussi que beaucoup de personnes non autistes sont plutôt bavardes, racontent leur vie et ta vie à toute la famille, à des amis. Pour ma part, je suis plutôt axé sur la protection de la vie privée, ce qui fait que j'ai même de la réticence à parler de la vie privée (de moi ou autrui) sur l'internet, avec les logiciels de messagerie, préférant autant que possible dialoguer en face-à-face de sujets privés. Même dans les transports publics, je suis discret (sauf s'il n'y a que mon interlocuteur et moi à proximité).
Et je suis plus écouteur que bavard.
Par exemple, si je suis à l'hôpital, je ne vais pas forcément en informer mes proches, alors voici quelques raisonnements possibles (et pas forcément rationnels ) :
- surtout si ce n'est pas grave, si je ne trouve pas cela grave, si je relativise,
- si je les informe, ça va générer plein de commentaires et de questions, alors que je cherche plutôt la discrétion (une zone de confort, d'un certain point de vue), le calme, la tranquillité,
- je ne suis qu'une personne parmi des milliards, pourquoi focaliser sur moi ? Je ne me prends pas pour Jésus. Je n'ai pas envie de devenir célèbre et sursollicité.
D'ailleurs, il est vrai que j'ai tendance à beaucoup plus parler de la société que de moi. Quand je partage des photos, ce n'est pas pour qu'on me voie mais pour qu'on découvre des paysages. Je ne suis pas très calé en dévoilement de soi (self-disclosure) - il existe pourtant plein d'ouvrages sur le sujet.
Bon, quant à la discrétion, c'est aussi que beaucoup de personnes non autistes sont plutôt bavardes, racontent leur vie et ta vie à toute la famille, à des amis. Pour ma part, je suis plutôt axé sur la protection de la vie privée, ce qui fait que j'ai même de la réticence à parler de la vie privée (de moi ou autrui) sur l'internet, avec les logiciels de messagerie, préférant autant que possible dialoguer en face-à-face de sujets privés. Même dans les transports publics, je suis discret (sauf s'il n'y a que mon interlocuteur et moi à proximité).
Et je suis plus écouteur que bavard.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
Bonjour à tous les 3,
Je vais essayer de faire un message aussi spontané que possible (pour changer un peu): je suis contente de lire vos retours, des choses que vous évoquez font sens dans mon histoire et je trouve ce que vous livrez absolument intéressant (sur ce dernier point, je devrai revenir lire pour comprendre mieux).
Voilà le plus spontané qu'il me vienne, pour le reste, c'est un marasme d'idées qu'en général je prends plusieurs brouillons à organiser (au bas mot plusieurs heures) avant de pouvoir le poster (ou si c'est avec mes proches leur envoyer). Je ne sais pas si c'est du TSA, du TDAH, du combo, du autre mais assurément c'est. ^^
Une bonne fin de semaine à tous et merci sincère d'avoir donné de la présence
Je vais essayer de faire un message aussi spontané que possible (pour changer un peu): je suis contente de lire vos retours, des choses que vous évoquez font sens dans mon histoire et je trouve ce que vous livrez absolument intéressant (sur ce dernier point, je devrai revenir lire pour comprendre mieux).
Voilà le plus spontané qu'il me vienne, pour le reste, c'est un marasme d'idées qu'en général je prends plusieurs brouillons à organiser (au bas mot plusieurs heures) avant de pouvoir le poster (ou si c'est avec mes proches leur envoyer). Je ne sais pas si c'est du TSA, du TDAH, du combo, du autre mais assurément c'est. ^^
Une bonne fin de semaine à tous et merci sincère d'avoir donné de la présence
En pause de toute réflexion sur les TND pour quelques semaines
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Re: Faire confiance (lâcher prise) particulièrement pour aider au diagnostic
EnHans a écrit:
Ecrire sur le forum peut aider à préciser sa pensée? C'est une excellente idée, je n'y avais pas bien pensé. J'ai le rdv avec la neuropsy et ça tourne dans ma tête, je voudrais lâcher un max de contrôle et je ne sais pas faire (compétences de lâcher prise pas entrainées, où êtes vous? Ahhh dans le futur donc en fait vous me servirez pas dans une semaine avec la neuro et il faut que j'intensifie pour vous trouver assez vite! ) Ma nouvelle lubie qui tourne c'est que dans ma prime enfance je ne pense pas avoir de marqueur particulier de TSA mise à part un épisode vers 1 an (cesse de parler, rire, manger pendant plusieurs semaines, une hospitalisation est envisagée et la remise en route se fait du jour au lendemain d'après sources familiales, et encore j'attends des mes parents un récit plus complet). Et je sais pas quoi faire de ça. Je pense que je vais aller faire du ménage, ça devrait être plus productif
freehost a dit:
Oui une manière qui varie d'évoquer la vie privée, j'avoue que je crains les sollicitations mais je ressens aussi une profonde solitude de fait. Pendant 30 ans j'ai un peu eu l'attitude de "no pasaran", je ne laisse pas l'autre trop me connaître (je bavarde beaucoup mais de choses random ou alors je crois que je délaye à l'envi - ironie - un sujet de moyenne profondeur parce que ben je pense que quand on n'a pas appris à se livrer pleinement, c'est une compétence comme les autres qu'il faut bosser et donc ben je pense que je suis seulement en train de conquérir cette liberté de pouvoir me confier pleinement justement. Déjà ce point pour ma petite histoire personnelle).
Je me demande si un défaut de compétence à se confier a un lien avec le TSA. Cependant, mes bouleversements de vie et le fait aussi qu'entre les effondrements j'ai mal de tenir bon notamment en société, ça me met un gros doute de pouvoir dire que la cause de tout ça c'est juste d'avoir une compétence sociale limitée à défaut d'entraînement. J'espère que la neuro sera bien au clair sur ce point.
Quand j'étais à l'hôpital pour quelque chose dont on ne savait pas la cause (achalasie, maladie neuro), j'ai pas voulu trop avertir mes proches parce que:
- ben je savais pas trop que "il est bien de faire cela" (c'est sociable, c'est quelque chose qu'on souhaiterait d'un proche malade afin de pouvoir au moins demander s'il ou elle a besoin d'un coup de main; c'est de point de réciprocité qui a achevé de me convaincre car en effet, quand j'ai connu des proches qui avaient un gros accident de moto avec multiples fractures, semaines d'hospitalisation et ne me l'avaient pas dit, j'avais été en colère. Me demandant où tirer la ligne de l'équilibre entre "non-assistance à l'autre" et "indépendance saine"
Note: je n'ai toujours pas la réponse d'ailleurs et j'ai vécu avec des parents qui ont fermé la porte du domicile familial suite à un différend avec la famille de ma mère et pour ne jamais la rouvrir à personne, aucun ami, aucun parent proche ou éloigné, sauf le plombier une fois par an Donc je pense objectivement que mon noyau parental est pas super sain déjà niveua sociabilisation alors je me demande souvent dans quelle mesure je suis moi-même affectée par cette éducation, et dans quelle mesure il y a aussi du bon à l'autonomie, donc je profite de cette forte indépendance)
- avec le recul, j'ai pu comparer être seule à l'hôpital sans aide, sans chaleur de l'autre, et être à l'hôpital avec de l'aide, de la chaleur, et franchement pour le moins de souffrance de cette entourage affectif que je remercie encore, j'ai décidé de parler et dire quand j'ai trop mal incluant une grosse hospitalisation (que je différencie de la frustration, je parle bien de la souffrance de dénuement de tendresse, d'affection, qui ronge un peu comme si on est gosse et que la partie affectueux de l'amour n'est pas dans la chaumière)
(J'avoue que je pensais même pas à mentionner qu'on puisse appeler un proche si une hospitalisation est "pas grave" c'était déjà en implicite dans mon message mais assurément ça vaut le coup de préciser )
Ma crainte des sollicitations est sur deux plans: qu'elles soient trop nombreuses (pour moi ça doit je crois aller vite à devenir "trop") ou qu'elles soient telles que je suis blessée régulièrement (parce que je pense que quand je vais mal, c'est que cest vraiment le bout du rouleau donc quand une perosnne me blesse, c'est pas juste "ennuyeux", c'est un peu "critique")
Totalement d'accord avec toi EnHans, sur ce que tu décris qui relève du défaut d'anticipation dans mon cas, c'est bien plausible (je pense que le TDA dans mon cas peut faire du sens) Et pour le contexte qu'est notre société, je pense aussi que le tout tout de suite complique pour tout le monde (par confort je dirais personnes globalement NT ou globalement neuroatypiques) et aussi l'abondance d'échanges qui ne permet peut-être plus d'être assez en gratitude pour le temps et le soin offert des uns et des autres pour partager, discuter, s'écouter.Spoiler :
Ecrire sur le forum peut aider à préciser sa pensée? C'est une excellente idée, je n'y avais pas bien pensé. J'ai le rdv avec la neuropsy et ça tourne dans ma tête, je voudrais lâcher un max de contrôle et je ne sais pas faire (compétences de lâcher prise pas entrainées, où êtes vous? Ahhh dans le futur donc en fait vous me servirez pas dans une semaine avec la neuro et il faut que j'intensifie pour vous trouver assez vite! ) Ma nouvelle lubie qui tourne c'est que dans ma prime enfance je ne pense pas avoir de marqueur particulier de TSA mise à part un épisode vers 1 an (cesse de parler, rire, manger pendant plusieurs semaines, une hospitalisation est envisagée et la remise en route se fait du jour au lendemain d'après sources familiales, et encore j'attends des mes parents un récit plus complet). Et je sais pas quoi faire de ça. Je pense que je vais aller faire du ménage, ça devrait être plus productif
freehost a dit:
Spoiler :
Oui une manière qui varie d'évoquer la vie privée, j'avoue que je crains les sollicitations mais je ressens aussi une profonde solitude de fait. Pendant 30 ans j'ai un peu eu l'attitude de "no pasaran", je ne laisse pas l'autre trop me connaître (je bavarde beaucoup mais de choses random ou alors je crois que je délaye à l'envi - ironie - un sujet de moyenne profondeur parce que ben je pense que quand on n'a pas appris à se livrer pleinement, c'est une compétence comme les autres qu'il faut bosser et donc ben je pense que je suis seulement en train de conquérir cette liberté de pouvoir me confier pleinement justement. Déjà ce point pour ma petite histoire personnelle).
Je me demande si un défaut de compétence à se confier a un lien avec le TSA. Cependant, mes bouleversements de vie et le fait aussi qu'entre les effondrements j'ai mal de tenir bon notamment en société, ça me met un gros doute de pouvoir dire que la cause de tout ça c'est juste d'avoir une compétence sociale limitée à défaut d'entraînement. J'espère que la neuro sera bien au clair sur ce point.
Quand j'étais à l'hôpital pour quelque chose dont on ne savait pas la cause (achalasie, maladie neuro), j'ai pas voulu trop avertir mes proches parce que:
- ben je savais pas trop que "il est bien de faire cela" (c'est sociable, c'est quelque chose qu'on souhaiterait d'un proche malade afin de pouvoir au moins demander s'il ou elle a besoin d'un coup de main; c'est de point de réciprocité qui a achevé de me convaincre car en effet, quand j'ai connu des proches qui avaient un gros accident de moto avec multiples fractures, semaines d'hospitalisation et ne me l'avaient pas dit, j'avais été en colère. Me demandant où tirer la ligne de l'équilibre entre "non-assistance à l'autre" et "indépendance saine"
Note: je n'ai toujours pas la réponse d'ailleurs et j'ai vécu avec des parents qui ont fermé la porte du domicile familial suite à un différend avec la famille de ma mère et pour ne jamais la rouvrir à personne, aucun ami, aucun parent proche ou éloigné, sauf le plombier une fois par an Donc je pense objectivement que mon noyau parental est pas super sain déjà niveua sociabilisation alors je me demande souvent dans quelle mesure je suis moi-même affectée par cette éducation, et dans quelle mesure il y a aussi du bon à l'autonomie, donc je profite de cette forte indépendance)
- avec le recul, j'ai pu comparer être seule à l'hôpital sans aide, sans chaleur de l'autre, et être à l'hôpital avec de l'aide, de la chaleur, et franchement pour le moins de souffrance de cette entourage affectif que je remercie encore, j'ai décidé de parler et dire quand j'ai trop mal incluant une grosse hospitalisation (que je différencie de la frustration, je parle bien de la souffrance de dénuement de tendresse, d'affection, qui ronge un peu comme si on est gosse et que la partie affectueux de l'amour n'est pas dans la chaumière)
(J'avoue que je pensais même pas à mentionner qu'on puisse appeler un proche si une hospitalisation est "pas grave" c'était déjà en implicite dans mon message mais assurément ça vaut le coup de préciser )
Ma crainte des sollicitations est sur deux plans: qu'elles soient trop nombreuses (pour moi ça doit je crois aller vite à devenir "trop") ou qu'elles soient telles que je suis blessée régulièrement (parce que je pense que quand je vais mal, c'est que cest vraiment le bout du rouleau donc quand une perosnne me blesse, c'est pas juste "ennuyeux", c'est un peu "critique")
En pause de toute réflexion sur les TND pour quelques semaines