Bonjour
Mon fils de 8 ans est asperger, il a un intérêt restreint avec le numérique et les dessins animés.
Nous limitons son temps sur les écrans, mais dans ce cas il devient désagréable et se renferme sur lui-même. Il arrive vers l adolescence et je ne sais pas si le faite de le frustrer avec l acces aux écrans est la bonne solution.
Car j ai pu lire que l adolescence est une période encore plus importante que pour les neurotypiques.
Par contre, je sais également que ce n est pas bien qu'il soit devant. Donc je suis dans une impasse.
Car il est rare d arrivé à lui faire jouer à des jeux de sociétés ou maintenir une activité avec son petit frère .
Intérêt restreint (numérique)
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Re: Intérêt restreint (numérique)
Bonjour maman aspi,
Afin d'être en accord avec notre charte, peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?
Une petite présentation dans la section dédiée serait aussi bienvenue.
Merci par avance, et bienvenue ici !
Afin d'être en accord avec notre charte, peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?
Spoiler : Pour modifier la signature :
Une petite présentation dans la section dédiée serait aussi bienvenue.
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Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Site : Tout Sur l'Autisme (ressources et documents)
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Re: Intérêt restreint (numérique)
Bonjour,
J'aimerais vous faire part de mon expérience, en tout cas en ce qui concerne les décisions que ma mère a prise concernant mes intérêts restreints numériques quand j'étais enfant et adolescent.
Je ne suis pas diagnostiqué, et je tiens à le préciser. N'hésitez pas à ignorer mes propos si ils vous semblent ne pas être cohérents avec votre situation.
A préciser aussi que à l'époque, l'accès au numérique était plutôt restreint à cause des abonnements internet qui coutaient très cher et étaient limités dans le temps.
J'ai développé, à l'âge de 10ans environ, une obsession pour des jeux de stratégie en ligne. J'étais obnubilé au point de ne penser qu'a ça toute la journée. Ma mère ne s'est pas particulièrement inquiété de cette obsession mais elle a été très stricte quant à la durée quotidienne qu'elle autorisait. Cela générait évidemment une grande frustration chez moi, voire des crises de colère. Et j'ai évidemment tenté indéfiniment d'accéder par tous les moyens à l'internet dès que je le pouvais (j'allais jusqu'à voler les téléphones portables des adultes pour me connecter). Il faut savoir que j'ai un frère jumeau, et que cela ne changeais rien à l'ennui que je ressentais.
Cependant je ne lui en ait jamais voulu, contrairement à mon père avec qui j'ai été (ainsi que mon frère) en conflit pendant toute la durée de la préadolescence et de l'adolescence. (à savoir que nous étions en garde alternée)
Et je l'explique par un point essentiel: Ma mère a toujours essayé de comprendre mes besoins, de m'écouter et de me trouver des solutions. Elle s'est particulièrement appliquée à m'expliquer de façon rationnelle (et j'insiste là dessus) ses choix en ce qui concerne notre éducation. Elle n'a pas tenté de s'opposer à mes réactions émotionnelles, lorsque je faisait des crises elle ne se mettait pas en colère et laissait passer la tempête, elle attendait que la situation soit propice pour m'expliquer ses choix. Elle a montré à la fois de l'autorité et de la compassion, de l'intérêt et de l'investissement.
Quand je lui expliquais que je devais impérativement me connecter pour sauver 2 ans de travail acharné sur le jeu, elle comprenait l'importance que ca pouvait avoir pour moi, et savait être souple lorsque les implications étaient grandes.
Souple mais rigide puisqu'elle m'a conseillé de développer des stratégies pour adapter ma pratique aux limites qu'elle m'imposait et qu'elle n'était pas prête à négocier sur le long terme.
J'aimerais ajouter qu'elle n'a jamais avancé l'argument social, c'est à dire qu'elle n'a jamais appuyé son argumentation sur le fait que le numérique pourrait m'isoler socialement. Et c'est primordial, premièrement parce que c'est faux (j'ai voyagé dans le monde et fait des rencontres merveilleuses grâce aux jeux en ligne) et surtout parce que je savais pertinemment que mes problèmes sociaux n'avaient rien avoir avec ma passion numérique ou avec les écrans. Sortir des idées préconçues qui ne font qu'envenimer la situation et comprendre les besoins individuels c'est important.
Maintenant j'aimerais aussi mettre de l'eau dans mon vin, car la frustration générée par l'impossibilité de trouver une occupation qui comble mes besoins, à eu un effet délétère sur mes comportements lorsque je suis devenu autonome.
Ce dont j'avais été privé toute mon enfance, je l'ai consommé avec acharnement, comme un toxicomane, dès que je suis devenu majeur. Pas besoin de rentrer dans les détails mais j'ai développé des comportements toxiques qui ont duré pendant des années et qui ont eu un impact non négligeable sur mon hygiène de vie et sur ma santé.
Nous étions pauvres, et les moyens de s'occuper et de se stimuler intellectuellement n'étaient pas légion, donc lorsque je ne jouais pas, je m'ennuyais. Et trop de frustration, d'ennui, m'a fait développer des comportements pathologiques.
C'est pourquoi je pense qu'il faut trouver un équilibre. A la fois poser des limites, avec une autorité bienveillante, construite sur des bases logiques et adaptée aux besoins de l'individu. Et à la fois faire preuve de souplesse.
Et donc notamment trouver des solutions pour compenser le besoin. Si il faut changer d'activité, il faut en proposer une qui soit attrayante pour l'enfant (qui corresponde à ses intérêts restreints) mais qui le sorte de la routine numérique.
Ca peut être de discuter avec des adultes qui sauront s'intéresser à ce qu'un enfant a à raconter à ce sujet, participer à des activités en plein air qui correspondent à l'intérêt en question. Ou même participer avec lui à une activité associée dont il serait responsable de l'organisation et du déroulement par exemple.
Mais il est important aussi de le faire sortir de sa zone de confort (avec modération, attention au traumatisme). Déjà pour lui permettre de développer des capacités d'adaptation et pour éveiller sa curiosité. Donc lui faire découvrir d'autres activités. Ma mère nous a inscrit a de nombreux stages de découverte de sports divers (escrime, voile, plongée, kayak...etc). Et nous n'y allions pas avec le baume au cœur, mais j'en garde des souvenirs positifs. Et c'est de cette manière que je me suis découvert un intérêt pour le skateboard qui m'a aidé à extérioriser ma colère, à trouver un angle d'insertion sociale qui me correspondait, et à développer ma musculature (utile pour prévenir des comorbidités). Aujourd'hui je sais que j'y ai gagné beaucoup en terme de santé, bien que j'ai aussi développé des problèmes liés à cette activité.
C'est très compliqué de gérer un enfant qui a la maturité de raisonnement d'un adulte intelligent, mais qui a aussi l'immaturité émotionnelle d'un enfant sensible. C'est ce contraste qui doit se traduire par une dualité entre la considération et l'autorité.
Bref ce n'est qu'un avis et une expérience de vie, en espérant que ça vous donne des pistes de réflexion.
PS: j'ai oublié de le préciser, mais il vaut mieux éviter les sports d'équipe et autres activités trop axées sur le social
J'aimerais vous faire part de mon expérience, en tout cas en ce qui concerne les décisions que ma mère a prise concernant mes intérêts restreints numériques quand j'étais enfant et adolescent.
Je ne suis pas diagnostiqué, et je tiens à le préciser. N'hésitez pas à ignorer mes propos si ils vous semblent ne pas être cohérents avec votre situation.
A préciser aussi que à l'époque, l'accès au numérique était plutôt restreint à cause des abonnements internet qui coutaient très cher et étaient limités dans le temps.
J'ai développé, à l'âge de 10ans environ, une obsession pour des jeux de stratégie en ligne. J'étais obnubilé au point de ne penser qu'a ça toute la journée. Ma mère ne s'est pas particulièrement inquiété de cette obsession mais elle a été très stricte quant à la durée quotidienne qu'elle autorisait. Cela générait évidemment une grande frustration chez moi, voire des crises de colère. Et j'ai évidemment tenté indéfiniment d'accéder par tous les moyens à l'internet dès que je le pouvais (j'allais jusqu'à voler les téléphones portables des adultes pour me connecter). Il faut savoir que j'ai un frère jumeau, et que cela ne changeais rien à l'ennui que je ressentais.
Cependant je ne lui en ait jamais voulu, contrairement à mon père avec qui j'ai été (ainsi que mon frère) en conflit pendant toute la durée de la préadolescence et de l'adolescence. (à savoir que nous étions en garde alternée)
Et je l'explique par un point essentiel: Ma mère a toujours essayé de comprendre mes besoins, de m'écouter et de me trouver des solutions. Elle s'est particulièrement appliquée à m'expliquer de façon rationnelle (et j'insiste là dessus) ses choix en ce qui concerne notre éducation. Elle n'a pas tenté de s'opposer à mes réactions émotionnelles, lorsque je faisait des crises elle ne se mettait pas en colère et laissait passer la tempête, elle attendait que la situation soit propice pour m'expliquer ses choix. Elle a montré à la fois de l'autorité et de la compassion, de l'intérêt et de l'investissement.
Quand je lui expliquais que je devais impérativement me connecter pour sauver 2 ans de travail acharné sur le jeu, elle comprenait l'importance que ca pouvait avoir pour moi, et savait être souple lorsque les implications étaient grandes.
Souple mais rigide puisqu'elle m'a conseillé de développer des stratégies pour adapter ma pratique aux limites qu'elle m'imposait et qu'elle n'était pas prête à négocier sur le long terme.
J'aimerais ajouter qu'elle n'a jamais avancé l'argument social, c'est à dire qu'elle n'a jamais appuyé son argumentation sur le fait que le numérique pourrait m'isoler socialement. Et c'est primordial, premièrement parce que c'est faux (j'ai voyagé dans le monde et fait des rencontres merveilleuses grâce aux jeux en ligne) et surtout parce que je savais pertinemment que mes problèmes sociaux n'avaient rien avoir avec ma passion numérique ou avec les écrans. Sortir des idées préconçues qui ne font qu'envenimer la situation et comprendre les besoins individuels c'est important.
Maintenant j'aimerais aussi mettre de l'eau dans mon vin, car la frustration générée par l'impossibilité de trouver une occupation qui comble mes besoins, à eu un effet délétère sur mes comportements lorsque je suis devenu autonome.
Ce dont j'avais été privé toute mon enfance, je l'ai consommé avec acharnement, comme un toxicomane, dès que je suis devenu majeur. Pas besoin de rentrer dans les détails mais j'ai développé des comportements toxiques qui ont duré pendant des années et qui ont eu un impact non négligeable sur mon hygiène de vie et sur ma santé.
Nous étions pauvres, et les moyens de s'occuper et de se stimuler intellectuellement n'étaient pas légion, donc lorsque je ne jouais pas, je m'ennuyais. Et trop de frustration, d'ennui, m'a fait développer des comportements pathologiques.
C'est pourquoi je pense qu'il faut trouver un équilibre. A la fois poser des limites, avec une autorité bienveillante, construite sur des bases logiques et adaptée aux besoins de l'individu. Et à la fois faire preuve de souplesse.
Et donc notamment trouver des solutions pour compenser le besoin. Si il faut changer d'activité, il faut en proposer une qui soit attrayante pour l'enfant (qui corresponde à ses intérêts restreints) mais qui le sorte de la routine numérique.
Ca peut être de discuter avec des adultes qui sauront s'intéresser à ce qu'un enfant a à raconter à ce sujet, participer à des activités en plein air qui correspondent à l'intérêt en question. Ou même participer avec lui à une activité associée dont il serait responsable de l'organisation et du déroulement par exemple.
Mais il est important aussi de le faire sortir de sa zone de confort (avec modération, attention au traumatisme). Déjà pour lui permettre de développer des capacités d'adaptation et pour éveiller sa curiosité. Donc lui faire découvrir d'autres activités. Ma mère nous a inscrit a de nombreux stages de découverte de sports divers (escrime, voile, plongée, kayak...etc). Et nous n'y allions pas avec le baume au cœur, mais j'en garde des souvenirs positifs. Et c'est de cette manière que je me suis découvert un intérêt pour le skateboard qui m'a aidé à extérioriser ma colère, à trouver un angle d'insertion sociale qui me correspondait, et à développer ma musculature (utile pour prévenir des comorbidités). Aujourd'hui je sais que j'y ai gagné beaucoup en terme de santé, bien que j'ai aussi développé des problèmes liés à cette activité.
C'est très compliqué de gérer un enfant qui a la maturité de raisonnement d'un adulte intelligent, mais qui a aussi l'immaturité émotionnelle d'un enfant sensible. C'est ce contraste qui doit se traduire par une dualité entre la considération et l'autorité.
Bref ce n'est qu'un avis et une expérience de vie, en espérant que ça vous donne des pistes de réflexion.
PS: j'ai oublié de le préciser, mais il vaut mieux éviter les sports d'équipe et autres activités trop axées sur le social
Modifié en dernier par Brettzeal le jeudi 13 janvier 2022 à 19:06, modifié 1 fois.
Non diagnostiqué
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Re: Intérêt restreint (numérique)
Bienvenue ! maman aspi !
Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici.
Qu'il soit autiste ou non, il devra apprendre qu'il ne peut pas avoir tout ce qu'il veut. Il est possible qu'il ne passe pas de l'enfant roi à l'enfant tyran.
Tu peux continuer à essayer de trouver de nouveaux jeux tout en fixant des limites quant à la durée et aux horaires passés face à un écran. Et continuer à lui faire remarquer ses qualités (patience, persévérance, observation, réactivité, logique, habileté, rapidité, mémoire, perspicacité, etc.) quand tu joues avec lui.
Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici.
Qu'il soit autiste ou non, il devra apprendre qu'il ne peut pas avoir tout ce qu'il veut. Il est possible qu'il ne passe pas de l'enfant roi à l'enfant tyran.
Tu peux continuer à essayer de trouver de nouveaux jeux tout en fixant des limites quant à la durée et aux horaires passés face à un écran. Et continuer à lui faire remarquer ses qualités (patience, persévérance, observation, réactivité, logique, habileté, rapidité, mémoire, perspicacité, etc.) quand tu joues avec lui.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014