C'est douloureux comme métaphore.
[Index Cinéma] Pour parler de cinéma...
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
As-tu vraiment lu ?
Il ne s'agit pas d'une critique sur le fond mais sur la forme (cinématographique).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Je trouve ce prémisse liminaire assez arrogant.En réalité, il n’appartient à aucun de ces genres cinématographiques, qui ont leurs propres codes. Le résultat n’est donc pas intéressant.
Je suis assez d'accord, mais ce n'est pas parce que les films américains ont une audience internationale qu'ils doivent prendre en compte le reste du monde de façon très aiguë. L'audience est avant tout américaine et le film est pensée pour l’Amérique, comme The Big Short. Ne pas prendre en compte les intentions / habitudes de réalisation est de mauvaise foi.On se demande qui a été le conseiller technique pour les aspects politiques et relations internationales, voire s’il y en a eu un.
J'avoue que je n'avais pas lu l'article. Visiblement, ce n'est pas un problème, puisqu'elle semble avoir vu ce qu'elle voulait voir dans le film. Pas de satire ? Vraiment ?Ni satire ni anticipation
https://www.cnrtl.fr/definition/satire
Et le début du paragraphe d'écrire :Écrit dans lequel l'auteur fait ouvertement la critique d'une époque, d'une politique, d'une morale ou attaque certains personnages en s'en moquant.
Pas de prise en compte de la façon dont ce personnage est littéralement mis en scène comme un hypersensible, une diva précieuse, qui ne veut même pas être qualifié de business man, tout en étant la caricature d'un businessman mégalomaniaque avec des tendances mystiques. Pas de satire donc.Le film met en scène un capitaine d’industrie qui veut tirer parti financièrement de la comète. Mi-Elon Musk, mi-Steve Jobs, le personnage est délirant, dans tous les sens du terme.
Ah bon ?
Pour le reste, madame l'autrice est un peu agaçante. Le film montre une catastrophe imminente : 6 mois. On peut y voir une référence au réchauffement climatique... ou à l'épidémie de COVID annoncée. Tous ses arguments et chicaneries sur des choses qui ont uniquement rapport au réchauffement climatiques sont nulles et non avenues. Elle est venue vers le film avec des aprioris, elle est passée à côté du film. Le film montre des mécanismes et des systèmes, pas une étude de cas, CORRECTION ou plus exactement, avec une étude de cas de quelque chose de fictif. The Big Short montrait comment la cupidité et l'informatique ont rendu possible les CDO et la crise de 2008, le cas étudié était réel, mais ce n'était pas le fonds de l'affaire, le fonds de l'affaire, c'est "que la finance réduit les gens à des chiffres" et que personne ne contrôle rien, personne n'est responsable, il n'y a aucun adulte qui contrôle quoi que ce soit. C'est le fond de commerce du réalisateur, à ce que j'ai vue, avec The Big Short. Un jour, les gens iront regarderont des films, des séries, liront des livres, joueront à des jeux, sans fantasmer ce que l’œuvre allait dire et en ayant l'esprit ouvert, en prenant ce qu'elle à a offrir.
C'est pour ça qu'il est aussi parlant pour beaucoup de gens ? Que ce soit l'exploration des raisons de la déconnexion des politiques et des médias vis-à-vis du réel, l’inutilité de la science dans le débat public, la neutralisation de tous les affects négatifs sur un plateau de télévision, etc. ? Le film à des défauts, comme tous les films. On suis uniquement les scientifiques de la classe moyenne et on ne sait pas trop "où est le peuple" pour reprendre quelque chose qui a été dit sur le plateau d'Arrêt sur Image à ce sujet, ou encore, comme elle le pointe du doigt à juste titre, c'est encore un film américain qui parle avant tout d'amérique du point de vue américain. C'est emmerdant à la fin. Quand est-ce qu'ils enfin prendre le point de vue de l'Inde, du Tibet, etc. Bref.En voulant exploiter plusieurs genres cinématographiques, Don’t look up manque clairement sa cible.
Je pense comprendre ses arguments, mais je trouve sa critique très mauvaise. En outre, elle dit que la forme manque. D'accord, mais en quoi ? Elle ne dit rien du langage cinématographique. Je trouve ça assez parlant pour évaluer la critique d'un film... qui dit la forme à des problèmes, sans parler de la forme. Or, encore une fois, j'ai vu le machin, et la forme est très bonne à ce que j'en comprend. Que ce soit le dernier repas où il n'y pas de figure christique, mais juste des gens qui se disent la vérité et se réconcilient face à l'inévitable, avec une colorimétrie qui leur donne à tous des airs de poupées de cires, presque de jouets qui vont êtes soufflés par quelque chose qui les dépasse, ou encore le choix de montrer, à la toute fin du film
Le choix de mélanger les genre se comprend, et j'aime bien. La comédie rend digeste un film qui serait juste insupportable à regarder sinon.Spoiler :
Sa phrase n'est pas claire. Si c'est le film qui oublie le rôle de la société civile, etc. eh bien elle se trompe, puisque le film tourne autour de deux scientifiques, confrontés aux médias et aux politiques, qui font finalement appel à la société civile, sans succès.Certains y voient une métaphore de la catastrophe climatique qui a déjà commencé, mais oubliant totalement le rôle que joue la société civile, la communauté scientifique, les médias et les politiques. Autant d’éléments absents du film.
Alors, je n'avais pas lu l'article. Mais encore une fois, ce n'est pas grave : madame et moi n'avons visiblement pas vus le même film.
PS et edit :
Je rêve, où elle n'a juste tellement pas aimée le film qu'elle ne se rend pas compte d'une erreur monumentale sur l'interprétation de la dernière scène du film ?Or, à la fin du film (après le générique), on voit que la vie humaine a pu être préservée.
PPS : mention spéciale à ce commentaire sous l'article :
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Oui, j'ai lu, et j'en ai pensé à peu près la même chose que Comte_Pseudonyme.
La critique que Tugdual a citée me semble très populiste, du genre à chercher à discréditer une œuvre qui met en lumière des vérités qui dérangent.
La critique que Tugdual a citée me semble très populiste, du genre à chercher à discréditer une œuvre qui met en lumière des vérités qui dérangent.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
37°2 le matin, Diva, IP5... :
De sa filmographie, je connais surtout Diva, que j'apprécie beaucoup...
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Quelqu'un d'autre que moi a vu le premier film Docteur Strange (hors celui passé a la tv dans les années 70 comme pilote de potentielle série TV)?
Pour des questions de droits, il a été renommé.
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Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Un jour, un homme surgit de nulle part dans la gare centrale de New York. L'air avenant, les yeux dissimulés derrière d'épaisses lunettes noires, cet inconnu prétend être originaire d'une planète lointaine : K-Pax. Sourire aux lèvres, il se laisse embarquer sans résistance par la police, qui le conduit à la clinique psychiatrique de Manhattan. Le docteur Mark Powell, directeur de l'établissement, est un habitué des cas de dédoublement de personnalité. Mais le patient Prot l'intrigue et il veut en savoir davantage sur cet homme aux affirmations loufoques. Ce dernier s'accroche obstinément à son délire et brosse à qui veut l'entendre un tableau idyllique de K-Pax, ses mœurs pacifiques et son haut niveau culturel. Au fur et à mesure de ses entretiens, le docteur Powell en vient à se demander s'il n'y aurait pas un fond de vérité dans ses histoires d'extraterrestres.
https://series-streamings.info/0ymEmPy- ... nt-de-loin (mixdrop.co)
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Don't look up : "Une envie pressante, il faut que j'aille aux toilettes." (1h58'40'')
Avant cela, on va trinquer. D'autres se feront dévorer par des Brontérocs.
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Le plus marrant à la fin : "Je vais être honnête, je crois que je préfèrerai picoler... et... dire du mal des gens." Et elle boit au goulot la bouteille...
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Moi, j'prendrais un immense plat de sushis à la fin.
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Mon conseil : ne les caressez pas.
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
On voit, entre autres, le fait qu'est l'obsession d'avoir toujours raison ("Vous allez vous faire croquer par un Brontérocs."), de donner raison aux statistiques, aux algorithmes (indépendamment des conséquences et des moyens).
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Si quelqu’un finalement fait une découverte avec ce film, j’ai envie de dire qu’il serait urgent pour lui de s’informer. Le film n’apprend rien que nous ne savons déjà. L’homme est égoïste et l’acteur de la destruction de son environnement et donc de l’humanité.
https://restez-curieux.ovh/2022/01/10/p ... t-look-up/
Tu dois le connaitre, il s'agit de Cyrille Borne. https://coreight.com/content/le-geek-du ... blog-libre
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Tu dois le connaitre, il s'agit de Cyrille Borne. https://coreight.com/content/le-geek-du ... blog-libre
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
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Re: [Index] Cinéma : Pour parler de cinéma...
Nora entre en primaire lorsqu’elle est confrontée au harcèlement dont son grand frère Abel est victime. Tiraillée entre son père qui l’incite à réagir, son besoin de s’intégrer et son frère qui lui demande de garder le silence, Nora se trouve prise dans un terrible conflit de loyauté. Une plongée immersive, à hauteur d’enfant, dans le monde de l’école.
Thématique de l'enfance
Laura Wandel explique pourquoi elle a choisi de se centrer sur l'enfance dans son premier long métrage : "C'est le moment des premières découvertes, où la vie et les relations se vivent de manière très intense. C’est à ce moment que notre paysage intérieur se dessine et se construit. L’entrée à l’école influence ce paysage qui détermine bien souvent notre vision du monde en tant qu’adulte. En plus d’y apprendre à lire et à écrire, c’est surtout le rapport à l’autre qu’on y explore. J’ai donc choisi l’école, et surtout la cour de récréation, car c’est une micro-société. Dans l’école, il y a un véritable enjeu d’intégration."
Observation
En amont du tournage, Laura Wandel a observé des cours de récréation pendant plusieurs mois. La réalisatrice y a décelé une notion de territorialité : "En Belgique, la plupart des cours d’école sont occupées par des terrains de foot, ce qui laisse très peu d’espace pour ceux et celles qui n’y jouent pas. Dans une cour de récréation, chacun essaye de prendre sa place, mais ne dispose pas des mêmes forces pour le faire."
Réalisation immersive
Très tôt, Laura Wandel a opté pour une mise en scène immersive pour être au plus près de ce que vit et ressent le personnage de Nora, afin que le spectateur se projette dans cette histoire et y projette des éléments de son propre vécu. La cinéaste explique :
"Le spectateur n’a accès qu’à ce à quoi Nora a accès. Il n’y a pas d’autre point de vue que le sien. Les limites du cadre délimitent la perspective de son regard. Tout est au service de Nora, de sa perception. Donc, dans le film, on ne perçoit que des bribes de corps, d’espaces, tout est diffus, à hauteur d’enfant."
"L’école est perçue comme une sorte de monstre qui peut avaler Nora. Cette sensation passe aussi par le son. Il n’y a rien de plus assourdissant qu’une cour de récréation, et ce bruit est aussi une forme de violence. Les enfants extériorisent leur joie, crient, ce qui est une façon de conquérir sa place."
Pendant les vacances
Laura Wandel a tourné Un monde au cours des vacances scolaires, pendant vingt-cinq jours. L’école était vidée de ses élèves, et tous les enfants sont des acteurs et figurants (la plupart n’avaient jamais joué). "Ce film est une fiction. Tout a été mis en place, travaillé en amont, rien n’a été laissé au hasard", précise-t-elle.
Le choix Maya Vanderbeque
Laura Wandel a trouvé Maya Vanderbeque via un casting où elle a vu une centaine d’enfants. La réalisatrice se souvient : "Maya avait sept ans, et je n’oublierai jamais ce qu’elle m’a dit en arrivant aux essais : « moi, je veux donner toute ma force à ce film »."
"Ça m’a énormément touchée. Pourtant, elle ne correspondait pas à l’image de Nora que je m’étais faite. Dans la vie de tous les jours, Maya est blonde avec de longs cheveux. Mais elle voulait tellement ce rôle, était si investie qu’elle a coupé ses cheveux sans problème."
"Lors du casting, je demandais aux enfants de dessiner leur cour de récréation et de me raconter les jeux auxquels ils jouaient. Cela suffisait pour observer leurs gestes, leur parole, ce que la caméra captait d’eux. J’ai tout de suite vu que quelque chose d’énorme se dégageait de Maya."
Retrouvailles
Laura Wandel a réalisé son précédent film, le court métrage Les Corps étrangers, avec le directeur de la photographie Frédéric Noirhomme qu'elle a à nouveau sollicité pour Un monde. Elle confie : "On a la même vision des choses, on aime coller à un personnage, travailler le hors champ. Il était harnaché avec une caméra à hauteur de Nora : il devait la suivre, s’adapter à elle, quoiqu’il se passe. J’étais à côté de lui avec un combo portatif et souvent, je dirigeais Maya (la comédienne qui joue Nora) en direct."
Travail en amont
Avant le tournage, Laura Wandel a appris à Maya Vanderbeque à nager pour créer un lien fort avec la jeune actrice. La réalisatrice a aussi fait appel à deux coaches, dont une orthopédagogue, Perrine Bigot. Le travail avec les enfants a commencé très en amont du tournage. Laura Wandel se rappelle :
"Pendant trois mois, tous les week-ends, nous avons travaillé avec les enfants. A aucun moment, ils n’ont lu le scénario. Il y avait plusieurs groupes de travail pour construire le lien frère/sœur, la relation entre les amies, la dynamique au sein du groupe de copains mais aussi un grand groupe qui les réunissaient tous."
"A travers des jeux, on les a habitués à la caméra, à travailler leurs émotions sans être dévorés. Puis nous leur expliquions le début d’une situation pour improviser. Enfin, ils dessinaient la scène, comme un story board enfantin. Au moment du tournage, on ressortait les cartons et ainsi, ils savaient très bien quoi jouer."
Thématique de l'enfance
Laura Wandel explique pourquoi elle a choisi de se centrer sur l'enfance dans son premier long métrage : "C'est le moment des premières découvertes, où la vie et les relations se vivent de manière très intense. C’est à ce moment que notre paysage intérieur se dessine et se construit. L’entrée à l’école influence ce paysage qui détermine bien souvent notre vision du monde en tant qu’adulte. En plus d’y apprendre à lire et à écrire, c’est surtout le rapport à l’autre qu’on y explore. J’ai donc choisi l’école, et surtout la cour de récréation, car c’est une micro-société. Dans l’école, il y a un véritable enjeu d’intégration."
Observation
En amont du tournage, Laura Wandel a observé des cours de récréation pendant plusieurs mois. La réalisatrice y a décelé une notion de territorialité : "En Belgique, la plupart des cours d’école sont occupées par des terrains de foot, ce qui laisse très peu d’espace pour ceux et celles qui n’y jouent pas. Dans une cour de récréation, chacun essaye de prendre sa place, mais ne dispose pas des mêmes forces pour le faire."
Réalisation immersive
Très tôt, Laura Wandel a opté pour une mise en scène immersive pour être au plus près de ce que vit et ressent le personnage de Nora, afin que le spectateur se projette dans cette histoire et y projette des éléments de son propre vécu. La cinéaste explique :
"Le spectateur n’a accès qu’à ce à quoi Nora a accès. Il n’y a pas d’autre point de vue que le sien. Les limites du cadre délimitent la perspective de son regard. Tout est au service de Nora, de sa perception. Donc, dans le film, on ne perçoit que des bribes de corps, d’espaces, tout est diffus, à hauteur d’enfant."
"L’école est perçue comme une sorte de monstre qui peut avaler Nora. Cette sensation passe aussi par le son. Il n’y a rien de plus assourdissant qu’une cour de récréation, et ce bruit est aussi une forme de violence. Les enfants extériorisent leur joie, crient, ce qui est une façon de conquérir sa place."
Pendant les vacances
Laura Wandel a tourné Un monde au cours des vacances scolaires, pendant vingt-cinq jours. L’école était vidée de ses élèves, et tous les enfants sont des acteurs et figurants (la plupart n’avaient jamais joué). "Ce film est une fiction. Tout a été mis en place, travaillé en amont, rien n’a été laissé au hasard", précise-t-elle.
Le choix Maya Vanderbeque
Laura Wandel a trouvé Maya Vanderbeque via un casting où elle a vu une centaine d’enfants. La réalisatrice se souvient : "Maya avait sept ans, et je n’oublierai jamais ce qu’elle m’a dit en arrivant aux essais : « moi, je veux donner toute ma force à ce film »."
"Ça m’a énormément touchée. Pourtant, elle ne correspondait pas à l’image de Nora que je m’étais faite. Dans la vie de tous les jours, Maya est blonde avec de longs cheveux. Mais elle voulait tellement ce rôle, était si investie qu’elle a coupé ses cheveux sans problème."
"Lors du casting, je demandais aux enfants de dessiner leur cour de récréation et de me raconter les jeux auxquels ils jouaient. Cela suffisait pour observer leurs gestes, leur parole, ce que la caméra captait d’eux. J’ai tout de suite vu que quelque chose d’énorme se dégageait de Maya."
Retrouvailles
Laura Wandel a réalisé son précédent film, le court métrage Les Corps étrangers, avec le directeur de la photographie Frédéric Noirhomme qu'elle a à nouveau sollicité pour Un monde. Elle confie : "On a la même vision des choses, on aime coller à un personnage, travailler le hors champ. Il était harnaché avec une caméra à hauteur de Nora : il devait la suivre, s’adapter à elle, quoiqu’il se passe. J’étais à côté de lui avec un combo portatif et souvent, je dirigeais Maya (la comédienne qui joue Nora) en direct."
Travail en amont
Avant le tournage, Laura Wandel a appris à Maya Vanderbeque à nager pour créer un lien fort avec la jeune actrice. La réalisatrice a aussi fait appel à deux coaches, dont une orthopédagogue, Perrine Bigot. Le travail avec les enfants a commencé très en amont du tournage. Laura Wandel se rappelle :
"Pendant trois mois, tous les week-ends, nous avons travaillé avec les enfants. A aucun moment, ils n’ont lu le scénario. Il y avait plusieurs groupes de travail pour construire le lien frère/sœur, la relation entre les amies, la dynamique au sein du groupe de copains mais aussi un grand groupe qui les réunissaient tous."
"A travers des jeux, on les a habitués à la caméra, à travailler leurs émotions sans être dévorés. Puis nous leur expliquions le début d’une situation pour improviser. Enfin, ils dessinaient la scène, comme un story board enfantin. Au moment du tournage, on ressortait les cartons et ainsi, ils savaient très bien quoi jouer."
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