
Et - on le saura - Emmanuel Macron est bien décidé à emmerder les non-vaccinés.

Le Monde avec AFP
Publié le 05.01.2022. à 11h15, mis à jour le 06.01.2022. à 10h15
Le numéro un mondial du tennis, arrivé mercredi soir à Melbourne dans l’espoir de participer à l’Open d’Australie, a intenté un recours en justice contre l’annulation de son visa. M. Tran a également déclaré qu’une nouvelle audience aurait lieu lundi pour décider ou non de l’expulsion du joueur.
Mercredi, dans l’attente d’une décision de la justice australienne, le Serbe était retenu par les services d’immigration à Melbourne depuis son arrivée dans le pays. Les autorités ont annulé le visa du joueur qui était arrivé à l’aéroport de Melbourne dépourvu des documents nécessaires à l’entrée dans le pays, ont annoncé les douanes australiennes.
Djokovic, dont le statut vaccinal est inconnu, avait obtenu une dérogation médicale pour pouvoir se rendre à Melbourne en vue d’y disputer l’Open d’Australie. « Les ressortissants étrangers qui ne disposent pas d’un visa valide ou dont le visa a été annulé seront placés en détention et expulsés d’Australie », ont déclaré les douanes.
Une affaire diplomatique
L’affaire est devenue diplomatique : elle est remontée jusqu’au sommet de l’Etat serbe, puisque le président, Aleksandar Vucic, a dénoncé l’attitude de l’Australie. Déclarant avoir parlé au numéro 1 mondial du tennis au téléphone, le chef de l’Etat serbe a déclaré sur Instagram que « toute la Serbie était avec [Djokovic] » et que « les autorités prenaient toutes les mesures nécessaires pour que le mauvais traitement du meilleur joueur de tennis du monde cesse aussitôt que possible ». « En accord avec les standards du droit international, la Serbie se battra pour Novak Djokovic, pour la justice et pour la vérité », a dit M. Vucic.
Tout sourire pour annoncer son départ pour Melbourne sur son compte Instagram mardi, Novak Djokovic a déchanté à son arrivée en Australie. Selon la presse australienne, le nonuple vainqueur de l’Open d’Australie n’aurait pas rempli le bon formulaire pour faire sa demande de visa. Celui qu’il a demandé n’autorise pas de dérogation médicale.
Le service fédéral des douanes a contacté le gouvernement de l’Etat de Victoria, dont Melbourne est la capitale, lorsque le camp Djokovic a constaté son erreur, explique le quotidien The Age. Mais cette demande a été retoquée, rapporte Jaala Pulford, une ministre de l’Etat de Victoria. « Le gouvernement fédéral nous a demandé si nous soutenions la demande de visa de Novak Djokovic pour entrer en Australie. Nous ne donnerons pas notre aval à cette demande. (…) Nous avons toujours été clairs sur deux points : l’étude des demandes de visa est une prérogative du gouvernement fédéral et les exemptions médicales, une prérogative des médecins », a-t-elle expliqué sur Twitter.
Une dérogation médicale qui interroge
Djokovic, muet sur son statut vaccinal, était déjà dans le collimateur de la classe politique australienne depuis qu’il a annoncé avoir obtenu une dérogation médicale pour participer à l’Open d’Australie (du 17 au 30 janvier). Le joueur est en effet sommé de révéler les raisons qui lui ont permis d’obtenir cette dérogation médicale, sous peine d’être renvoyé « par le premier avion » si cette exemption n’était pas justifiée.
L’octroi de cette exemption a provoqué un tollé en Australie, où les mesures mises en place pour lutter contre le SARS-CoV-2 ont été particulièrement strictes depuis le début de la pandémie. « Nous attendons sa présentation et qu’il nous fournisse des preuves pour soutenir » cette dérogation, a expliqué mercredi le premier ministre australien, Scott Morrison, lors d’une conférence de presse. « Si ces preuves sont insuffisantes, alors il ne sera pas traité différemment de qui que ce soit d’autre, et il retournera chez lui par le premier avion. Il n’y aura aucune règle spéciale pour Novak Djokovic. Pas la moindre », a-t-il insisté.
« Ce serait certainement utile que Novak explique les conditions dans lesquelles il a demandé et obtenu une exemption », a de son côté lancé aux journalistes le patron de Tennis Australia, Craig Tiley, également directeur de l’Open d’Australie. « Je l’encourage à parler de cela à la communauté… Nous avons traversé une période très difficile au cours des deux dernières années et j’apprécierais certaines réponses à cela », a-t-il poursuivi.
Pour autant, affirme le patron du tennis australien, le numéro un mondial n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur pour obtenir cette dérogation, octroyée après un examen de sa demande par les autorités australiennes et celles de l’Etat de Victoria. Au total, vingt-six joueurs ou membres de leur staff, sur les quelque trois mille personnes attendues en Australie, ont demandé une exemption. Seuls quelques-uns d’entre eux l’ont obtenue, a dévoilé Craig Tiley.
« Toute personne remplissant les conditions a été autorisée à entrer. Il n’y a pas eu de faveur spéciale. Il n’y a pas eu de traitement spécial accordé à Novak », a-t-il insisté. Craig Tiley a expliqué que les deux commissions chargées d’examiner les demandes d’exemption le faisaient sans connaître l’identité des requérants.
Un « crachat dans la face »
En attendant, la polémique enfle en Australie. C’est un « crachat dans la face de tout habitant de l’Etat de Victoria et de tout Australien », a lancé l’ancien tennisman et aujourd’hui commentateur à la télévision Sam Groth, dans une tribune publiée par le quotidien Herald Sun de Melbourne. « Vous voulez dire que vous avez une exemption, mais vous ne voulez pas dire pourquoi ? C’est d’une dégoûtante hypocrisie », a-t-il ajouté.
De son côté, Rafael Nadal a montré peu d’émotions face à la situation de Djokovic. « D’un côté, je suis désolé pour lui. Mais en même temps, il connaissait les conditions depuis de nombreux mois quand il a pris sa décision », a commenté l’Espagnol jeudi. « Chacun est libre de prendre ses décisions, mais il y a des conséquences », a ajouté le numéro six mondial.
« Je crois que si c’était moi qui n’étais pas vacciné, je n’aurais pas obtenu d’exemption », s’est plaint le joueur de double britannique et frère d’Andy Murray, Jamie, qui participe actuellement à l’ATP Cup à Sydney. La participation de Novak Djokovic est qualifiée de « bombe » par The Courier Mail, qui titre en « une » « You must be Djoking » (un jeu de mots signifiant « tu dois plaisanter » en français), rappelant par ailleurs que l’Australie a enregistré près de 50 000 contaminations mardi.
Depuis des mois, « Nole » laissait planer le doute sur sa participation au premier tournoi du Grand Chelem de l’année, en raison de l’obligation faite aux joueurs de se faire vacciner pour entrer en Australie. En avril 2020, il s’était opposé à la vaccination obligatoire, alors envisagée pour permettre la reprise des tournois. « Personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n’aimerais pas que quelqu’un m’oblige à me faire vacciner pour voyager », avait-il alors affirmé.
La dérogation dont le joueur a bénéficié est prévue par la réglementation australienne dans cinq cas précis (le fait d’avoir contracté le Covid-19 dans les six mois précédents ou une grave contre-indication médicale, notamment). Mais la fédération, invoquant le secret médical, a aussi refusé de dire lequel s’appliquait à Novak Djokovic.
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