Gérer sa colère face à l'injustice

[EmmaJoy]

Bonjour à toutes et tous,

Je vous écris car ma colère me pèse de plus en plus dans ma vie.
Pour un rien, je suis en colère. Je ne m'arrête que sur le négatif et peu importe ce qui a pu se produire de positif dans la journée, je rumine les mauvaises choses. Je suis en colère pour un rien, et j'ai remarqué que c'était très souvent face à des injustices. Et je n'arrive pas à passer au-dessus et à autre chose. Cela me consume, me ronge. Je n'en dors pas et je ne fais que d'y penser, ce qui a un impact certain sur mon moral, mais aussi mes relations... Ce n'est pas très agréable de côtoyer une personne négative...

Du plus loin que je m'en rappelle, j'ai toujours eu cette "colère" que j'ai énormément cachée, enfouie et intériorisée. Je ne l'ai jamais montrée. J'ai l'impression que si je la laisse exploser, je pourrai être violente et très blessante, sans possible retour en arrière.

Êtes-vous aussi sensibles aux injustices ? Pouvez-vous être en colère pour un rien et vous miner le moral pendant des jours comme moi ?
Avez-vous des conseils à me donner pour gérer cet état négatif ?

En vous remerciant par avance

[freeshost]

Il m'est arrivé d'extérioriser ma colère sur ce forum, d'expliquer clairement pourquoi j'étais en colère. (tu peux le faire soit dans ta discussion de présentation, soit dans la discussion juste pour gueuler, soit dans une discussion sur l'objet de ta colère, qu'il s'agisse d'homophobie, de racisme, d'abus, etc.)

Autrement, en pleines émotions, il m'arrive régulièrement d'écouter de la musique dans les écouteurs. [J'écoute la musique en même temps que je philosophe. ]

D'autres personnes vont prendre l'air de la montagne ou de la forêt, marcher, courir, se défouler avec force endurance.

Quant aux différentes choses qui me mettent en émoi, je me pose notamment la question : est-ce que je peux y changer quelque chose ? Est-ce de ma responsabilité ? Histoire de ne pas me forcer à porter tout le poids du monde (comme le géant Atlas ).

Ou bien, si tu es en colère contre une personne donnée P1, tu peux éventuellement le lui dire en face-à-face.

Ou tu peux dessiner un manchot - appelons-le Tux - et imaginer que c'est freeshost à qui tu gueules haut et fort : "Freeshost, tu me mets super en colère. Tu te moques de tout le monde, y compris de moi !"

Tu vois l'idée : régulièrement exprimer, faire sortir. Bon, ce n'est pas toujours facile. [Pour ne pas être "constipé des émotions" (être constipé me ferait vraiment chier) ou pour éviter des déflagrations planétaires.]

Mais ça peut être plus facile sous la pluie (où il n'y a personne, beaucoup de personnes n'aimant pas la pluie).

[Guillaume85]

Bonsoir EmmaJoy,


je viens un peu par hasard sur ce forum ce soir et je viens de lire ton message dans lequel je me retrouve.

Moi aussi j'ai ressenti ces colères, très souvent face à des injustices.
C'est souvent le cas dans la vie professionnelle :
je trouve le monde de l'entreprise injuste, immoral, sans éthique, infantile
et j'assimile le capitalisme e du crapule-talisme.
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Conditions de travail indécentes... Petites ruses sur les contrats de travail...
Chefs fourbes menteurs malins manipulateurs... (les gens attirés par les postes de pouvoir ne sont pas les plus intègres honnêtes bienveillants etc)

Colère... et déprime aussi.
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Plus jeune (de 22 à 30 ans - j'en ai aujourd'hui 37) j'ai connu ce ressenti de consummation intérieur. Au début de ma vie professionnelle (poste ingénieur cadre avec déplacements internationaux) j'étais très perturbé par ces ressentis (parce que j'étais très idéaliste - premier de la classe mais très naïf...) : il m'arrivait de passer des nuits sans dormir : j'allais même courir dehors en espérant que ça allait me fatiguer un peu et que j'allais mieux dormir !! (mauvaise technique, c'est l'inverse qui se produit ^^)
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je m'évadais dans le sport (vélo, course à pied) ou j'allais de temps en temps en fêtes techno (transe) pour "décharger" cette énergie.
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Ensuite j'ai cherché à comprendre : je me suis rapproché de mouvements politiques anticapitalistes et décroissancistes, j'ai lu plein de livres politiques et aussi de développement personnel pour mieux me comprendre (car j'avais l'impression d'être bien seul avec mes questions et mes colères).
Je me suis aussi confronté à la réalité en allant vivre des expériences "alternatives" : j'en ai conclu qu'il n'y avait pas de solutions simples. Et que ce qui est compliqué c'est de vivre avec des humains, avant toute idéologie ou structure économique.
_
Maintenant, pour éviter que la pression monte dans ma cocotte minute intérieure :
1/ je m'affirme et je pose des actes en accord avec mes aspirations : j'ose dire non, j'ose nommer dénoncer rendre visible l'invisible en public quand un chef joue trop au filou et veut gagner le beurre et l'argent du beurre
2/ j'ai choisi de vivre comme un loup plutôt que comme un chien (La fable de Lafontaine) : je préfère être libre de mes actes, exprimer ce que je ressens (dans certaines limites quand même), quitte à vivre dans moins de confort matériel (refus de parvenir), ce qui favorise le point 1/
3/ j'essaie de rester en lien avec d'autres pour être moins dans ma tête : échanger/discuter avec des collègues même si je me sens très différent d'eux (mode de vie, convictions politiques, présence au monde)
4/ j'ai de la gratitude pour la vie : dans toute expérience il y a du bon à tirer
5/ de par mes lectures et mes expériences diverses j'ai conscience que la vie n'est pas juste et que même si à certains moments je trouve la vie injuste, eh bien parmi tous les terriens je pense être très favorisé, j'ai eu de la chance de naitre là où je suis né etc
6/ transformer ces colères en énergie positive : m'investir politiquement, changer d'orientation professionnelle, modifier mon mode de vie (sobriété)

Une paranthèse sur le développement personnel :
de nos jours on présente le développement personnel comme solution pour "gérer" les colères et autres frustrations ; à mon avis c'est un outil mais il ne faut pas s'y perdre et ne pas s'habituer à utiliser des techniques psyco-corporels comme pansement ...
Pour guérir les blessures il faut je pense s'efforcer d'agir sur le réel, en commençant par soi-même.


N'hésite pas à me contacter en message privé si tu veux,

Guillaume

[lepton]

Bienvenue sur le forum Guillaume85.

Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton
statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?

• cliquer (en haut à droite) sur ton pseudo ;
• dans le menu qui apparaît, cliquer sur "Panneau de l'utilisateur" ;
• cliquer sur l'onglet "Profil" ;
• cliquer (à gauche) sur "Modifier la signature" ;
• préciser ton statut dans la zone d'édition
  (exemples : suspicion de TSA, TSA diagnostiqué, parent...) ;
• cliquer (en bas) sur "Envoyer".

Une petite présentation dans la section dédiée est toujours bienvenue.

Concernant les témoignages personnels dans la section Espace TSA, ceux-ci sont réservés aux personnes ayant reçu un diagnostic de TSA (voir ici et ici).

[user6375]

Personnellement je suis très sensible aux injustice. Ca a même été un moteur de ma politisation (je me considère comme politisé, j'ai des opinions, des idées, je me sens concerné par le fonctionnement de la société) et ca m'a poussé a poser mes idées.

Avec l'âge j'ai fini par accepter que l'injustice fait partie du monde, et que je ne peux avoir d'influence qu'à mon niveau. Ca m'a aussi pousser a me demander jusqu'à quel point j'étais prêt a accepter que mes sentiments négatifs lié aux injustice me pourrissent la vie.

Aujourd'hui je me contente d'agir selon ce que je pense bien, utile et nécessaire quant je peux agir mais j'ai arrêté de vouloir changer les choses, je relativise mon influence. Ca ne résous pas le problème de fond des injustices mais ca me permet de prendre une distance avec tout ca.

[freeshost]

Bienvenue ! Guillaume85 !

Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici.

[PetitNuage]

Bonjour EmmaJoy,
Le sujet me parle beaucoup
mais ne pouvant intervenir ici (espace réservé aux diagnostiqués), je t'ai répondu sur ma présentation.

(tu devrais avoir une notification qui t'aidera à trouver la page car je t'ai citée !)

[Ivanovna]

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Maintenant, pour éviter que la pression monte dans ma cocotte minute intérieure :
1/ je m'affirme et je pose des actes en accord avec mes aspirations : j'ose dire non, j'ose nommer dénoncer rendre visible l'invisible en public quand un chef joue trop au filou et veut gagner le beurre et l'argent du beurre
2/ j'ai choisi de vivre comme un loup plutôt que comme un chien (La fable de Lafontaine) : je préfère être libre de mes actes, exprimer ce que je ressens (dans certaines limites quand même), quitte à vivre dans moins de confort matériel (refus de parvenir), ce qui favorise le point 1/
3/ j'essaie de rester en lien avec d'autres pour être moins dans ma tête : échanger/discuter avec des collègues même si je me sens très différent d'eux (mode de vie, convictions politiques, présence au monde)
4/ j'ai de la gratitude pour la vie : dans toute expérience il y a du bon à tirer
5/ de par mes lectures et mes expériences diverses j'ai conscience que la vie n'est pas juste et que même si à certains moments je trouve la vie injuste, eh bien parmi tous les terriens je pense être très favorisé, j'ai eu de la chance de naitre là où je suis né etc
6/ transformer ces colères en énergie positive : m'investir politiquement, changer d'orientation professionnelle, modifier mon mode de vie (sobriété)

Une paranthèse sur le développement personnel :
de nos jours on présente le développement personnel comme solution pour "gérer" les colères et autres frustrations ; à mon avis c'est un outil mais il ne faut pas s'y perdre et ne pas s'habituer à utiliser des techniques psyco-corporels comme pansement ...
Pour guérir les blessures il faut je pense s'efforcer d'agir sur le réel, en commençant par soi-même.

Guillaume

Gros sujet également pour moi cette question de la colère.
Que de temps perdu à ruminer !

Les réponses de Guillaume me plaisent et sont mieux exprimées que ce que je ne l'aurais fait.
Je me permets juste de rajouter que j'ai dû auparavant traiter un traumatisme (par l'EMDR) et, aussi avoir un suivi et une éducation à mon handicap, avant d'en arriver à ne plus être envahie par la colère et la panique. Ça facilite grandement la vie.