Adi-r et les parents

[Mlle-Qui]

Bonjour.,

Me revoilà avec une autre question, qui a sûrement déjà été posée, n'hésitez pas à fusionner les messages !

Je passe le 1er entretien suivi immédiatement de l'Adi-r, ce que je trouve étonnant. Je pensais qu'ils allaient d'abord voir au 1er entretien si c'est nécessaire de poursuivre...
Du coup je dois venir avec ma maman dès le 1er entretien.
Mais ma mère ne comprend pas ma démarche. Elle essaye de trouver des excuses à mes difficultés en disant qu'on est tous un peu autiste...
Et elle me demande si je me plais dans cette étiquette.

Moi j'ai donné un tableau de 10 pages au CRA en retraçant ma vie entière de mes particularités, mais c'est mon point de vue. Si ma mère vient à "annuler" les éléments que j'ai donné, comment vont-ils trancher ?

J'ai peur de passer à côté d'un diagnostic avec les réponses de ma mère.
Pas que je veuille être autiste, je veux juste trouver des réponses. Et si l'autisme est LA réponse alors je verrais par la suite, encore faut il qu'on me donne le bon diag !

[Fluxus]

Hello, me revoilà !

J'avais plus ou moins les mêmes craintes compte-tenu de ma relation très très conflictuelle avec ma famille, des conditions dans lesquelles je me suis retrouvée dans les démarches diagnostic (ça s'est fait quasiment en urgence) et on a retrouvé pas mal d'éléments déterminants juste avant les bilans du C.R.A. qui ont fait que, ça a pu donner des preuves assez solides et impossibles à démonter pour encore appuyer sur le fait que ça allait dans ce sens, surtout sur la petite enfance, où en fin de compte c'était très très marqué chez moi...

Même si ma mère me connaissait par cœur sur un certain pan de ma vie, en ce qui concerne les faiblesses, mes difficultés quotidiennes, mes crises et tout le reste, elle était sceptique quant au diagnostic, elle voyait limite juste l'opportunité de pouvoir parler de ses souffrances à elle, pour dire que je lui menais la vie dure et comme tout ce qu'elle voyait de négatif chez moi, elle l'a souvent pris pour des actes totalement conscients et volontaires, je me disais que c'était pas gagné voir foutu d'avance et que ça nuirait à mon diagnostic.

Elle ne connait pas tout le côté sombre de ma vie dans certains évènements que j'ai pu traverser, elle ne connaît pas les ressources que j'ai en moi, le cheminement, tout le travail en terme de développement personnel, d'introspection, de recul, de réflexion, d'intellectualisation qu'il y a eu jusqu'à ce moment du diag et qu'il y a eu dans ma vie personnelle tout court en fin de compte.

Pour en revenir au sujet :

Il me semble qu'ils ne peuvent pas se baser uniquement sur un seul bilan pour déterminer le diagnostic (au même titre que quelqu'un qui aurait juste passé l'ADOS par exemple, ne peut pas être diagnostiqué uniquement sur le résultat de ce bilan là).
Le diagnostic, en C.R.A., normalement c'est avant tout une équipe pluridisciplinaire. Donc à la fin des bilans, ils vont se réunir tous ensembles pour débriefer et recoller les morceaux de ce que chaque spécialiste aura récolté de son côté. Et le médecin psychiatre pose le diagnostic selon cette décision collective.

Si déjà de ton côté, tu as décrit ton parcours, je pense que ça peut les aider à comprendre d'avance que ce sera pas gagné avec le parent. Après, sur l'ADI, il paraît qu'ils sont très forts pour collecter les infos auprès des parents et qu'ils ont de bonnes astuces pour ça et qu'ils arrivent toujours à en récolter pas mal, même dans les situations complexes apparemment.

Bref, c'est mon expérience, je ne sais pas trop quoi dire de plus. Tu as expliqué en quoi allait consister ce bilan ? Il y a souvent pleins de choses que les parents voient en pensant que c'est classique et en fin de compte, ce sont des traits évocateurs des TSA.

J'espère que ça ira.

En tout cas, on te laissera l'occasion de parler de toi, puisque ce sera à toi qu'on se consacrera dans le cadre du diagnostic donc n'hésite pas à en parler aussi si tu peux, ça peut les aider à comprendre.

Mais au vu de comment ça s'était passé de mon côté en terme de conflits avec ma mère, même directement là-bas sur place, ils étaient bien préparés et avaient l'air de voir des situations similaires assez fréquemment donc à mon avis, ça ne devrait pas les déstabiliser de fou.

Après, j'ai l'impression d'avoir été évaluée selon les modalités "enfants" donc avec des professionnels qui ont plus l'habitude de s'occuper d'enfants que d'adultes, c'était sûrement plus simple de mon côté.

Mais globalement, c'est courant, dans le cadre des diagnostics tardifs et complexes, que les spécialistes aient connaissance de situations conflictuelles dans le cadre familial lorsqu'il y a du TSA.

[Mlle-Qui]

Merci beaucoup pour ta réponse !

C'est vrai que je vais avoir l'occasion de m'exprimer moi aussi, j'ai tendance à oublier que j'ai droit de parole

En ce qui me concerne, dans mon enfance ya rien de flagrant !
Moi j'ai pris note de ressentis personnels, de certains faits aussi mais je sais pas si ma mère les a remarqué...

Et oui ils ont l'habitude des familles et des cas comme le miens, je suis loin d'être un cas isolé. Mais j'angoisse beaucoup...

[Fluxus]

Et puis je pense que s'ils sont assez compétents pour diagnostiquer les TSA, ils sauront bien faire le job aussi pour décrypter le comportement du parent.

Donc je pense qu'il faut leur faire confiance sur ça mais je veux bien reconnaître que c'est pas simple du tout quand le parent est dans le déni.