Rôle d'un éducateur du SAMSAH TSA

[Fluxus]

Hello, question un peu bateau mais depuis que j'ai lancé les démarches pour le dossier MDPH et que je sais que je vais bénéficier du SAMSAH TSA, je me pose pas mal de questions sur les personnes qui interviennent au niveau de l'accompagnement et leur rôle dans le quotidien de la personne TSA.

On m'a dit que dans mon cas, ce serait un.e éducateur/éducatrice (déso l'écriture inclusive là, c'est trop compliqué pour moi) spécialisé qui s'occupait de l'accompagnement mais on ne m'en a pas dit plus.

A quelle fréquence ? Quand ? Comment ? Où ? On fait quoi concrètement ? Et tout pleins de questions de la sorte.

S'il y a d'autres personnes TSA ici qui ont pu bénéficier d'un accompagnement de ce type, j'aimerais bien savoir, si possible, comment est-ce que cela se passe.

Je crois que j'ai peur que quelqu'un puisse s'introduire dans mon quotidien sans savoir quels sont les buts et objectifs de manière concrète.

Voilà voilà, donc si vous avez des infos, je suis preneuse.

[Cardamome]

L'éducatrice qui intervient à domicile pour mon fils, ne fait pas partie d'un SESSAD mais je pense qu'il doit y avoir des points communs.
Elle vient 1h30 tous les 15 jours

Elle travaille beaucoup sur l'organisation afin que mon fils puisse gagner en autonomie pour quand il va partir de la maison.
Concrètement nous fixons ensemble des objectifs.
Par exemple il y a eu les réveils. Comment faire en sorte qu'il puisse se passer de mes rappels. On évoque des solutions ensemble on met au point un protocole et on tente jusqu'à la fois suivante.. On fait alors le point.

En fait elle nous prend ensemble puis chacun notre tour seul avec elle...

Elle a aussi commencé l'organisation des courses. Mon fils devait choisir une recette, acheter les ingrédients et faire la recette en sa présence la fois suivante.

Puis ils sont allés tous les deux faire des courses j'avais laissé assez d'argent en plus...
La première fois elle le guidait +++ puis la deuxième elle était présente mais sans rien dire donc obligé de demander aux vendeurs. Et la troisième fois il y avait à peine assez d'argent pour voir s'il savait quoi faire, comment choisir...
Mais la covid est arrivée donc on a un peu laissé tomber.
Il doit aussi gérer les dates de péremption et comme il ne sait jamais quel jour/mois nous sommes c'est à l'étude...

On travaille sur du concret pour que ce ne sait plus moi qui fasse ou moi qui le pousse ou moi qui lui rappelle...
C'est de très longue haleine...
Mais c'est le suivi qui lui apporte le plus.

Je ne sais pas si ça peut t'aider mais j'avais aussi un peu peur mais au final ce n'est pas trop intrusif puisque nous décidons ensemble des objectifs et que nous parlons de comment mettre en œuvre etc etc. Beaucoup de dialogue.

[EnHans]

Mon fils devait choisir une recette, acheter les ingrédients et faire la recette en sa présence la fois suivante.

L'éduc de mon fils va faire ça aussi ! Quand elle a dit qu'elle devait trouver une cuisine, je lui ai proposé la notre, ça me semblait logique, non ? Où est ce qu'ils ont confectionné la recette, chez vous ou ailleurs ?
Puis, ce sera l'occasion d'aller manger ailleurs pour moi afin qu'ils puissent être tranquille. Mais je ne voudrais pas interférer (trop) dans les prises de décision.

[Cardamome]

Il a cuisiné à la maison... Justement comme ça il doit s'y repérer comme plus tard là où il vivra... Et ainsi, l'éducatrice n'a pas aidé pour trouver les ustensiles etc.
Il a même accepté de lui donner des cookies pour son mari... Et elle a félicité mon fils de la part de son mari qui était content de goûter les cookies maison de fiston!

[EnHans]

Ok, merci ! Il ne sera pas à l'aise ailleurs que chez nous, enfin pas autant je pense. En plus, il n'est habitué qu'à l'induction. Cuisiner au gaz est différent.

[MlleHulotte]

Bonsoir Fluxus,
J'ai bénéficié d'un suivi qui m'a énormément aidé avec une éducatrice spécialisée.
Elle m'a aidé dans l'organisation de mon quotidien, on a par exemple créé des outils (beaucoup d'affichages) qui ont rendu possible des actes du quotidien, mais aussi des aménagements, des outils pour faciliter les rendez-vous médicaux. Elle a aussi effectué les premières prises de contact avec des nouveaux interlocuteurs et m'a éventuellement accompagnée la première fois (ou plusieurs fois selon ce qui était nécessaire) Etc.
J'avais la possibilité soit de me rendre sur place, soit qu'elle vienne chez moi, en fonction de ce qui était possible pour moi. La fréquence et la durée était aussi de mon choix.
Il ne faut pas hésiter à dire ce qui te convient et ce qui ne te convient pas pour que la personne puisse s'adapter au mieux, le but étant de t'aider, pas de te mettre en difficulté. Tu as aussi le droit de stopper si ça ne te convient pas.
J'avais aussi très peur d'une intrusion dans ma vie, mais ce ne fut pas du tout le cas et je ne regrette pas du tout (ce que je regrette, c'est que ce n'était que pour un an et que je n'ai pas réussi à faire la transition avec un autre dispositif proposé par la MDPH).
J'espère avoir pu répondre à quelques unes de tes questions et inquiétudes.

[Fluxus]

Bonsoir, merci pour vos réponses !

Me concernant, je sais juste qu'on m'a parlé d'un.e éducateur/éducatrice qui interviendrait (pour ce qui est du reste des accompagnements, je ne sais pas encore comment ça va se passer) en venant directement à moi.

Le truc c'est que j'ai déjà vécu seule dans ma vie pendant plusieurs mois (notamment, à mes 18 ans lors de ma toute première année d'études supérieures, à largement plus de 600km de chez moi avec la mer entre les 2) et niveau autonomie, c'était galère niveau organisation et très très très fatigant et énergivore autant physiquement que mentalement mais en fin de compte, je me débrouillais : Je cuisinais, j'entretenais mon appart comme je pouvais niveau ménage, vaisselle et rangement, je faisais mes courses (en speed pour ne pas passer trop de temps au milieu du magasin et des gens, ça m'angoissait et j'achetais quasiment tout le temps les mêmes choses), je me débrouillais tant bien que mal avec les bus de villes, les plans, l'orientation alors que c'est ma grosse hantise initialement (tendance à me perdre facilement dans des endroits que je ne connais pas ou grands et impossible de me repérer), j'avais parfois des mauvaises surprises, je faisais mes machines à la laverie...

Bref, en soi, je survivais malgré le nombre d'efforts que ça demandait (Je vivais dans un T1). Et à cette époque, je ne savais encore rien de tout ce que je sais aujourd'hui niveau diagnostics.

Maintenant, je suis dans ma fac de secteur depuis quelques années et en semaine, je vis en chambre universitaire alone, sans avoir de quoi cuisiner, j'ai juste ma partie chambre : Armoire, mini frigo, micro-ondes, lit, bureau et une salle de bain avec lavabo, douche et WC, dans un 12m^2.

Bref, du coup, au vu de ce que vous racontez au niveau des activités pour développer l'autonomie, c'est pour ça que j'ai du mal à savoir ce que ça va apporter de manière concrète sur le fait de "savoir se débrouiller seul", j'ai l'impression que du coup, le champ d'action sera réduit.

Après, niveau dossier MDPH, de manière générale on a fait la demande SAMSAH TSA (qui avait été recommandée très fortement par le C.R.A.) et on avait demandé en priorité de l'aide pour le suivi des cours (bien que je bénéficie déjà d'aménagements dans le cadre de mon cursus universitaire depuis mes premiers diagnostics de TND, donc depuis seulement 1 an) ainsi qu'une aide aux relations sociales. Et de ce que j'ai compris, on m'a dit que la personne interviendrait, donc, directement sur mon lieu d'études.

Donc en fait, c'est l'inconnu total... Puis moi qui fais très attention au regard des gens en public et ai tendance à masquer énormément (je relâche un peu depuis la rentrée pour pas me surcharger mais je compense encore beaucoup) devant les gens, j'ai peur d'avoir quelqu'un qui me suit partout en extérieur etc. ou autre.

Mais bon, le regard des gens, ça paraît secondaire mais perso, ça me pourrit la vie.

Et du coup, les aides de type apprendre à faire des démarches, s'organiser etc. me parlent plus.

Après je gère tout ça mais bien-entendu, ma capacité à gérer est très limitée, je fatigue très très vite et une fois les effondrements, je ne peux plus rien faire du tout, voir je régresse carrément. Là au vu de ma situation avec la coupure de plus de 6 mois, je me réhabitue mais je ne sais pas si je sais toujours faire certaines choses que je pouvais faire avant. J'essaie d'y aller de manière progressive.

Et bien-entendu, le tout est constamment accompagné d'un lot de galères totalement insolites et inhabituelles du point de vue des NT, qui n'arriveraient quasi à personne dans le monde.

[MlleHulotte]

Normalement, la personne s'adapte aux besoins.
Pour ma part, bien que je galérais énormément, je ne comprenais pas en quoi on pourrait m'aider surtout que je suis intolérante aux intrusions et je ne supporte pas qu'on contrôle ma vie. J'ai décrit mon quotidien et mon fonctionnement. C'est l'éducatrice qui a proposé des choses auxquelles je n'aurais jamais pensé. Ensuite, c'est moi qui décidait si ça pouvait me convenir, en adaptant/modifiant si besoin, à mon rythme, sans aucune obligation ni pression.
Même si je galère toujours, ça m'a énormément apporté pour plusieurs aspects très divers de mon quotidien, bien au-delà de ce que j'aurais pu imaginer. Même les petites améliorations ou facilitations, ça compte au final énormément pour moi et ça limite les dégâts dans les (nombreux) moments d’effondrement.
Je pense que ça vaut le coup d'essayer.

[Fluxus]

Yess, dans tous les cas, c'est certain que je vais normalement pouvoir en bénéficier, j'espère juste que ce sera pas trop brutal comme entrée dans ma vie et que justement, ce sera suffisamment flexible pour que je puisse gérer comme je peux.

Puis j'ai l'impression que pour que ça matche avec quelqu'un, je dois accepter la personne dans ma vie... D'une manière plutôt atypique on va dire et j'ai peur que si je m'attache à cette personne, je la "substitue" inconsciemment à d'autres professionnels. C'est assez bizarre, je sais.