TSA et addictions/ effets anesthésiants

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Dehlynah
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TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Dehlynah »

Eu un déclic ce week end en parlant avec quelqu'un
j'avais beaucoup bu, quand il y a du monde, des gens que je connais pas, je ne me vois pas faire autrement - plus jeune, j'ai pu me "socialiser", oser aller vers des garçons comme ça - ça m'a "aidée" d'une certaine façon, c'est un faux -ami bien sûr mais je ne sais pas faire autrement, je suis très sociable et intarissable (c'est le cas de le dire).
On en est venu à parler du sommeil - je lui dis que je suis coriace et du coup que je prends des somnifères, elle me dit qu'elle, veut pas " rentrer là dedans " (au passage je noterais la plus ou moins petite pointe de condescendance de certaines personnes face à celles qui prennent des médocs, genre on a baissé les bras, on est " rentré là dedans", on est faible quoi), mais elle a dit un truc que j'ai trouvé pertinent " en fait on dort pas, on est anesthésié" ( moi : "ben je peux dormir PARCE QUE justement je suis anesthésiée".)

Quand je bois, quand je prends de l'Alprazolam, du Tercian (qui ne m'empêche pas de faire des rêves puissants cela-dit, mais les moindres gênes qui peuvent me réveiller n'existent plus), quand je me mets à fond dans un IR (un peu différent, parce que j'ai des sens qui vont être exacerbés, mais tout de même ça y ressemble, je suis dans un état second en tout cas), oui je suis anesthésiée et j'ai compris que c'est justement ça que je recherchais parce que tout me blesse, m'atteint de façon aigüe, comme des aiguilles qui me transpercent, et que ces substances me mettent dans un état cotonneux où tout est flou, sorte de bouclier sensoriel et émotionnel.
Est ce qu'un IR n'est pas pour le coup une forme de bouclier ? et qu'il devient répétitif parce qu'on est accroc aux sensations qu'il procure ?
Du coup je me pose la question de l'addiction à l'alcool, bon je SAIS qu'il ne faut pas que j'aie d'alcool chez moi, sinon je le bois, donc je ne suis pas alcoolique, mais une tendance que je maîtrise pour l'instant (plus jeune en burn out j'ai eu des périodes où je buvais pour m'assommer, me mettre dans cet état léthargique, avec le recul j'étais inconsciente - mais surtout pas bien du tout et très mal suivie car j'avais un traitement assez lourd en plus, mais pas du tout adapté, donc je cherchais désespérément des solutions pour m'anesthésier...)
Je suis intéressée de voir si ça rejoint une constante des personnes avec TSA.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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freeshost
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par freeshost »

Probablement que je m'étais mis à boire pour socialiser plus facilement, sans avoir conscience de la stratégie, ne connaissant, à cette époque d'ado', ni les dangers de l'alcool ni l'autisme. :lol: Nous avons commencé par une chope de bière (à 5 % environ) chaque vendredi après les cours. :mrgreen: :P :mrgreen:

Mais je ne bois pas pour m'anesthésier. Il y a de bons vins que j'apprécie au goût. :P

Avec des potes qui s'en fichent de la qualité, il arrive que nous ne buvions pas les mêmes vins. :lol:

Si je ne fais pas attention, il se peut bien que le plaisir provenant de l'alcool me pousse au verre suivant.

Cela dit, je suis capable d'avoir des bouteilles chez moi et de dire NON, de ne pas en boire, même si c'est à disposition juste à côté.

Je n'ai jamais essayé les somnifères.

Je recourrais à (demanderai) une anesthésie générale lors d'opérations que je ne supporterais pas de sentir (si on devait me mettre des tuyaux dans le nez ou dans la bouche).

Pour les sensations agréables (comme certains morceaux de musique que j'écoute en boucle), pas besoin d'anesthésiants. Je vais plutôt partir en philosophant dans ma tête, bercé et stimulé par la musique. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Glaciell
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Glaciell »

Je ne vois pas l'acool comme un anesthésiant... Les IR, peut-être plus, quoique, je ne sais pas... la question ne me semble pas si simple tiens... :lol:
Concernant l'alcool, il m'aide à me sentir mieux, à me prendre un peu moins la tête, à "oser" plus et donc à profiter un peu mieux des moments sociaux. C'est comme si je devenais presque "normale", comme les autres quoi, capable d'échanger "normalement" avec moins d'anxiété. Comme je ne sors pas souvent, je m'autorise assez facilement de boire dans ces situations. En fait, j'ai envie de passer une bonne soirée, de m'éclater... et jamais je ne réussirais à le faire sans alcool, donc je considère que ça vaut le coup. Tout ça c'est en contexte de soirée hein... Malgré tout, ça reste difficile d'arrêter de tout calculer et de cogiter, donc il me faut de grosses doses ou des alcools forts pour me lâcher (pour que je réussisse à danser par exemple... :roll: :hotcry: ). Je kiffe l'Oktoberfest sinon... :lol:
Bref, tout ça fait que j'ai une réputation de bonne buveuse auprès de mes amis :lol: ce qui est assez paradoxal en fait car je bois rarement.
Spoiler : 
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C'est même assez rare que je boive seule, et quand ça arrive ce ne sont généralement pas des alcools forts (plutôt une bonne bière bien fraîche :mryellow: ). En fait, je me limite volontairement, je m'en autoriserais probablement davantage si je n'étais pas ennuyée par le côté "mauvais pour la santé".

Les IR, ça me permet de concentrer mon esprit sur quelque chose, et donc mes pensées sont bloquées sur ça et ne divaguent pas. Je pense que ça m'aide à contenir le stress, l'anxiété. Donc oui, l'alcool et les IR vont me faciliter la vie, mais pas de la même façon. Pareil pour le sport. Ou le fait d'écouter de la musique.

Le sommeil, euh, c'est compliqué. Je dors mal, un rien me réveille, mais en fait j'ai du mal à accepter d'aller dormir. Mon esprit ne veut pas s'arrêter, et au moment de l'endormissement j'ai l'impression de me retrouver à affronter toutes les contrariétés de la journée (ou l'angoisse de l'avenir) que j'ai essayées de tenir à l'écart de mes pensées. Donc j'ai du mal à dormir mais en même temps c'est parfois moi qui me tiens l'esprit éveillé par peur de tout ce qui va m'arriver dans la tronche si je relâche ma focalisation volontaire sur tout plein de choses qui bloquent les ruminations. Je n'ai jamais testé les somnifères.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.
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Bubu
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Bubu »

Les addictions ... :innocent:
Quand j'étais jeune, je consommais du cannabis tous les jours. A part pour les poumons, je considère ça comme dérisoire.
Maintenant c'est l'alcool. Je bois à peu près depuis 9 10 ans. Assez pour développer une dépendance physique.
L'addiction est une maladie. D'où les services d'addictologie dans les hôpitaux.

Pour l'addiction à l'alcool, je suis maintenant obligé de boire pour ne pas trembler, ne pas suer de manière profuse, et ne pas avoir de nausées, voire des vomissements.
J'en ai honte terriblement...

Pour relativiser, le pire du sevrage alcoolique dure pendant 3 jours. Après ça va mieux, mais on est pas pour autant sevré.
Selon votre consommation, et surtout si elle est très forte, il peut être dangereux de se sevrer seul et d'un coup. Car il y a le risque de faire un delirium tremens. On peut en mourir.
L'alcool est la seule drogue d'ailleurs pour laquelle le manque peut-être mortel.
Sans oublier l'impact psychologique. Car boire de l'alcool pour un alcoolique, c'est inscrit dans le quotidien.

Car l'addiction se manifeste sous 2 formes, psychologique et physique. Pour le cannabis, c'est psychologique essentiellement, mais pour l'alcool c'est les deux ...
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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freeshost
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par freeshost »

Glaciell, veux-tu que nous retournions à München ? :lol:
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Dehlynah
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Dehlynah »

ah ah Glaciell le spoiler ( j'arrive pas à le recopier)
trop ça...
j'"ai pas précisé que j'aime les bons vins, le bon champagne, la bonne bière (je regarde toujours les ingrédients, suis très puriste - j'ai fait une consommation de bière assez importante en Allemagne y ayant habité, travaillé, étudié..."Besoffen" je me rappelle de ce terme moult fois employé - pour parler des autres ou de moi - l'alcool avait un pouvoir de fludification de mon parler - d'où le "flüssig" - dans d'autres pays aussi, pas qu'une illusion, on est moins dans l'auto-contrôle, ça coule tout seul, assez agréable ma foi...)
C'est au bout d'un moment que l'effet anesthésiant arrive, où tout est comme émoussé (clairement samedi je n'étais plus gênée par le bruit, certains parfums, je n'étais plus dans l'évitement), d'ailleurs c'est ça, l'alcool émousse (plus qu'il n'anesthésie)les réflexes, et les sens certainement, les choses sont moins pointues et piquantes, les couteaux à viande deviennent des couteaux à beurre.
Je m'étais pourtant dit - je m'étais raisonnée " attention fatigue +++ en vue après" (ce qui était un argument déterminant) mais non j'ai pas pu résister...
bref
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Tree »

J'aime l'alcool aussi, le bon vin, les bières qui ont un bon goût, j'ai du mal à résister.

Autrefois, étant ado, je consommais beaucoup d'un coup, sorte de binge drinking. J'avais aussi une sacrée réputation côté alcool.

Pour le cannabis, j'en consommais quotidiennement, pendant 4 ans. J'aimais beaucoup le shit, l'herbe, le côté planant, anesthésiant.

J'évite aussi d'acheter trop souvent de l'alcool car si j'en ai chez moi, je le bois, pas beaucoup, genre un verre ou 2 le soir, mais une fois que la bouteille est ouverte, je bois chaque jour... Faut bien la finir ! hé !

Ces 2 drogues apaisent mon angoisse, détournent mon attention des angoisses, me changent les idées.

Aujourd'hui quarantenaire ou presque, je sais mieux me contrôler et je comprends le pourquoi des excès de jeunesse.

Les IR aussi me changent les idées, et y'a une gros avantage, on n'a pas de gueule de bois le lendemain ! Hé hé !
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piedsboueux
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par piedsboueux »

qu'est ce que cela est un IR?
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Lilas
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Lilas »

IR = intérêt restreint je dirais.
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)

Mes romans :
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freeshost
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par freeshost »

C'est pourtant une des premières choses qu'on apprend aux cours sur le spectre autistique. :mrgreen:

Bon, il est vrai que la tendance à utiliser des abréviations allonge le temps de compréhension. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Soriella »

En même temps, depuis toujours moi on m'a appris que lorsque l'on utilise un sigle, il faut toujours en mettre la signification, car celui qui écrit sait, mais celui qui lit, ne sait pas forcément :innocent:
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freeshost
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par freeshost »

Je me disais que piedsboueux s'en doutait, la puce à l'oreille, étant donné qu'il est concerné par le spectre autistique et a lu des livres à ce sujet. :mrgreen:

Mais il est vrai que les acronymes peuvent revêtir plusieurs significations. Par exemple "HP" : Harry Potter, Hewlett Packard, Hôpital Psychiatrique, Haut Potentiel, Hors Propos, Haut-Parleur, etc. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Jean »

Les adolescents autistes qui boivent de l'alcool citent certains effets positifs, comme le sentiment de s'intégrer ; ceux qui ne boivent pas disent vouloir éviter les effets négatifs, comme les interactions avec leurs médicaments ou le fait de devenir dépendant.
Autism
https://journals.sagepub.com/doi/10.117 ... 3221091319
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Fluxus
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par Fluxus »

C'est vrai qu'il est plus facile de s'intégrer sous l'effet de la substance...

Je n'ai plus touché à une goutte d'alcool en extérieur depuis environ plus de 2 ans et même de mon côté, seulement un fond pour les grandes occasions et plus rien du tout depuis que je prends des médicaments.

Quand je remettrai les pieds au bar, je vais devoir tourner à l'Ice Tea, comme à l'époque... J'attendrai d'arrêter les médicaments pour replonger dans les verres de rhum qui me manquent tant (vodka-mangue-passion c'est très bien aussi)... :(

Je n'ai pas d'appréhension quant à un éventuel effet addictif de l'alcool sur moi, bien que je pense avoir des pré-dispositions d'un certain côté de ma famille... Parce que je maintiens toujours le contrôle quand je bois, même quand les effets montent.

EDIT : Mais à une époque, je buvais beaucoup, surtout pour noyer mon mal-être et oublier la personne que j'aimais et qui me faisait souffrir...

Mais c'est du passé.

Mais la nuit, j'aimais bien rester au bar jusqu'à la fermeture. A force, je m'étais faite une bonne réputation dans ce bar que beaucoup d'autres étudiants fréquentaient et quand j'arrivais, les gens étaient contents. Moi j'arrivais en larmes après avoir tenté de dormir parce que je ne parvenais pas à trouver le sommeil... Et dès que j'allais me coucher, après une bonne douche et tous mes rituels du soir, je me relevais, je me rhabillais et j'allais au bar. J'ai passé de très bons moments avec des gens qui m'accueillaient comme j'étais et qui n'en avaient rien à foutre que j'ai des comportements chelous ou pas, que je sois autiste ou pas, que je sois stable ou pas, dès que la nuit tombait, on était juste tous pareils et la notion de "norme" n'existait plus.

Puis ensuite, à la fermeture, je rentrais, seule, dans la nuit, ce qui me motivait à marcher vite, c'était l'envie de pisser pressante parce que les toilettes du bar étaient crades et mixtes et surtout, 1 toilette pour tout le monde et l'entretien pas ouf.

Je rentrais chez moi, je puais la clope, je reprenais une douche, je mangeais du pain, du fromage et de la confiture, je buvais de l'eau et j'allais me recoucher. Pour recommencer les nuits suivantes. Le lendemain, j'allais en cours, les larmes aux yeux, je passais ma journée comme si de rien était...

Pour d'autres types de substances, c'était surtout l'effet apaisant et calmant qui était appréciable.
Spoiler : 
Et les soirées dans le parc sur le campus de la fac aussi ! Ça c'était ma dernière soirée du Jeudi 28 Novembre 2019, quelques semaines avant que je tombe malade ma race.
Screenshot_20210129-225141.jpg
Bref, aujourd'hui, c'est fini tout ça.

Par contre, je précise que je ne me suis jamais mise à boire en solo chez moi.

Avec du recul, j'ai pas vraiment l'impression d'avoir aimé ça. Quand je buvais, je m'en foutais du goût de l'alcool, c'était vraiment boire pour que les effets arrivent le plus rapidement possible et que je ne souffre plus temporairement ou un peu moins. Mais j'avais quand même un petit plaisir pour ce que je consommais même si c'était pas ma priorité.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)

Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
josephtribulat
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Re: TSA et addictions/ effets anesthésiants

Message par josephtribulat »

Merci d’aborder ce sujet.

J’ai été surpris de lire plusieurs fois qu’alcool et autisme étaient statistiquement incompatibles. Il y a semble-t-il une idée reçue, peut-être fondée, qui est que la majorité des autistes ne sont pas portés sur la bouteille. Cela me pose question. L’alcool m’accompagne depuis longtemps, pas seulement dans une perspective de désinhibition sociale puisque j’ai beaucoup bu, et bois encore, seul.

De manière plus large, étant donné la grande quantité de sujets couverts sur ce forum, je suis surpris que le mot-clef « Psychédélique » ne donne pas grand-chose dans le moteur de recherche interne. Ma consommation solitaire d’alcool s’est partiellement déplacée au fil des années vers les psychotropes et quand j’ai commencé à faire beaucoup de recherches sur l’autisme suite au diagnostic, j’ai assez vite tapé « autisme et psychédéliques » et constaté qu’il existait une assez large communauté anglophone. Peut-être que ça mérite un sujet à part entière. J’ai l’impression qu’il s’agit beaucoup de gens pour qui les psychédéliques en général en sont venus à constituer une forme « d’IR » (je me mets dans le lot).

Le MDMA m’a énormément aidé à aller vers les autres et à franchir certaines étapes dans ma vie sociale. C’est une exception (parce que c’est une drogue sociale). Mes autres modes de consommation sont solitaires. Le cannabis me met dans un état où je deviens mon meilleur ami, il me fait en quelque sorte socialiser avec moi-même et me permet de m’immerger plus intensément dans des pensées et des représentations. La cocaïne m’aide pour le travail, toujours en solitaire, en renforçant ma capacité de concentration. Les champignons (et, en certaines occasions, le LSD et le peyotl) m’ont procuré des effets proprement thérapeutiques.

Mais je ne suis accro à aucune de ces substances (et la plupart n’entraînent de toute façon pas de dépendance).
Je suis encore un peu accro à l’alcool, qui est une substance très addictive. J’ai eu des périodes où je consommais pas mal d’anxiolytiques d’action rapide mais sans développer d’addiction, et je n’ai pas d’addiction aux substances auxquelles j’ai recours maintenant (cannabis et champignons principalement).
TSAsdi diagnostiqué en avril 22, à 38 ans.