Fluxus a écrit : ↑samedi 21 août 2021 à 8:27De la même manière, si je suis contente d'être avec certaines personnes, je vais souvent m'attacher extrêmement rapidement, parfois jusqu'à sombrer dans la dépendance et avoir besoin de l'autre quasi constamment...
Dehlynah a écrit : ↑samedi 21 août 2021 à 13:21j'allais dire ça, cette hypermnésie peut faire le jeu d'une focalisation obsessionnelle sur une personne - comme si le moindre de ses gestes de ses paroles de ses actes restait ancré en moi, des moments passés ensemble, des paroles échangées, tout s'imprime en moi, ce qui fait que la personne me hante littéralement - alors que pour elle je suis juste une silhouette lointaine, voire passagère.
Vos messages sont très intéressants, moi aussi je peux m'attacher de façon intense à partir de quelques détails et je n'avais jamais fait le lien avec l'hypermnésie (dont j'ai parlé dans un commentaire précédent), mais ce que vous décrivez ressemble bien à ce que je vis aussi et je commence à mieux comprendre ce qui se passe dans ces cas-là... Car ça me semble en fait assez aléatoire : pourquoi cette personne-là ? Je suis bien consciente que je ne la connais pas forcément énormément, que nous n'avons pas nécessairement de liens très importants, qu'elle ne m'a certainement pas énormément remarquée... et parfois c'est compliqué de démêler mes émotions, je ne sais pas toujours si c'est parce que la personne a dit quelque chose qui m'a vraiment touchée, si c'est parce que quelque chose qu'elle a dit/fait a suscité une admiration de ma part pour elle, si c'est un sentiment d'amitié profonde, il m'est arrivé de me demander si j'étais amoureuse, etc. En tout cas ce n'est pas toujours simple car le clash entre ce que je ressens (fort attachement) et la réalité que ma raison me rappelle ("tu le/la connais très peu, ce n'est pas rationnel") est parfois violent (sentiment de tristesse, déception en écoutant ma raison).
Dehlynah a écrit : ↑samedi 21 août 2021 à 13:21Je travaille là -dessus en ce moment :
deux personnes m'ont fait remarquer que je "bloquais" sur des paroles dites il y a déjà longtemps (quand il s'agit de faits...encore plus compliqué) qui ne sont plus d'actualité, mais ça vient justement de cette mémoire ...Je ne sais pas trop comment faire.
Ma psy m'a dit d'en parler à la personne qui va me remettre dans " sa" réalité - du coup je peux aussi facilement mettre les gens face à leurs contradictions, et ce n'est pas toujours agréable pour eux...Et moi de toute façon je suis dans ma profusion de souvenirs, où tout s'entremêle.
Je connais ça aussi.
Et ce qui est "bizarre" c'est que là pour le coup, utiliser ma raison ne me suffit pas toujours (je m'en contente quand même). J'ai besoin d'avoir confirmation du mécanisme qui a fait que la personne a eu un comportement contradictoire. Par exemple, au tout début du/de la Covid (avant tout confinement), il y avait une personne qui disait que c'était rien. Les semaines passant, elle a affirmé sa position, ne voyait pas l'intérêt des confinements, etc. Mais un jour sur un réseau social, elle a publié quelque chose appelant les gens à la solidarité et au respect des mesures. Bah moi ce genre de chose, ça me fait buguer. Alors je suppose qu'elle a revu son point de vue au fil de l'évolution des choses, mais tant qu'elle ne m'a pas dit "oui en fait je me disais ça mais finalement maintenant je me rends compte que..." ou toute autre explication "logique" (par exemple quelque chose qui explique qu'elle pense toujours pareil MAIS estime qu'il faut respecter les lois, je donne un exemple au hasard), bah moi je suis un peu bloquée dans ma capacité à la comprendre. Dans ce genre de situation, si on est proche, ça peut m'arriver de poser la question (poliment, en disant que c'est juste pour comprendre). Le truc c'est que parfois, les gens ne se rappellent pas avoir pensé différemment. Elle pourrait par exemple me répondre "hein non moi j'ai toujours dit qu'il fallait faire attention avec le Covid".
Et du coup, ça peut aussi valoir pour des paroles très anciennes, qui pour moi restent attachées au "portrait" (moral etc.) que je me suis construit de la personne, et qui est essentiel pour moi pour savoir interagir... Et pourtant, objectivement, je SAIS bien que les gens évoluent dans leur cheminement, dans leurs opinions... Je m'efforce d'avoir ça en tête, mais j'ai du mal à relier les choses (les dires d'avant et les dires d'après) s'il y a un chaînon manquant...
Par ailleurs, un mot qui semble en totale contradiction avec ce que représentait la personne peut aussi "casser" complètement l'eventuel sentiment d'attachement dont je parlais juste avant.
margotton91 a écrit : ↑samedi 21 août 2021 à 16:34Un épisode que j'ai, particulièrement, mal vécu et qui m'a conduit à la rupture... Il concerne le psychologue cité au bas de chacun de mes messages. Il s'est révélé être profondément incohérent dans ses propos à plusieurs mois d'écart, beaucoup de contradictions. Etant donné que, comme vous, j'ai une très bonne mémoire, je m'en suis aperçue sur le champ, cela m'a mise extrêmement mal à l'aise vu que je lui faisais confiance. Cela a généré des angoisses, je me suis mise à douter et, ne parvenant pas à le lui dire, je le lui ai écrit en lui expliquant et en étayant mon propos : il l'a très mal pris et m'a demandé, par écrit, quelle était la raison de cette "agressivité/réactivité". Je n'ai pas répondu car venant de lui, cela m'a "gonflé", d'autant plus qu'au début des séances, avant qu'il ne mette des mots sur mes maux, je lui avais déjà expliqué cela et, bien après, il m'avait dit lui-même qu'avec moi il n'avait pas intérêt de se contredire, que cela serait redoutable s'il le faisait... Donc, j'ai pris ses derniers comportements à mon égard pour de la légèreté, un manque de professionnalisme et j'ai tout arrêté.
Dehlynah a écrit : ↑dimanche 22 août 2021 à 15:20
Donc, j'ai pris ses derniers comportements à mon égard pour de la légèreté, un manque de professionnalisme et j'ai tout arrêté.
Il m'est arrivé la même chose avec 1 psychologue, il partait dans tous les sens (et à la retraite de toute façon), ça devenait du gros n'importe quoi, j'ai laissé tomber, je me sentais très mal après nos entretiens.
Il prenait des notes mais franchement je sais pas s'il les relisait, parfois je le sentais à côté de la plaque (tout d'un coup il ne se rappelait plus que j'étais venue le voir à la base pour me défaire d'un mari maltraitant.)
Là aussi je vous comprends et c'est aussi vraiment dur pour moi... en plus, c'est une situation que je vis assez souvent. J'ai du mal à comprendre comment un professionnel qui fait un suivi peut ne pas se préoccuper de relire ses notes pour savoir où il en est, se rappeler ce qu'il avait prévu et annoncé... À mes yeux, ça annule tout le suivi en fait. Surtout que moi, j'arrive vraiment au rendez-vous avec une idée très précise de ce qui m'attend (s'il m'avait dit "on va faire ça", moi depuis le rendez-vous précédent je sais que la fois prochaine j'ai rendez-vous pour une chose précise et je suis très déstabilisée s'il n'y est fait aucune allusion, je comprends pas ce que je fais là, je comprends pas non plus l'intérêt du suivi si la fois précédente il avait relevé la nécessité de mettre une chose en place et qu'il ne prend pas la peine de faire en sorte de s'en rappeler).
C'est une difficulté que je rencontre d'ailleurs avec la psy actuelle de ma fille... ça m'a mis de gros doutes mais je me rends compte qu'elle reste très efficace dans l'instant présent (en gros, elle a les bonnes réponses et les bonnes réactions en direct) donc pour l'instant on continue avec elle (spécialisée TSA et a priori compétente, répond très bien à nos questions...). Mais problème pour le "suivi" ... d'une fois sur l'autre ce n'est pas ce qui était annoncé... Bon, finalement je lui en ai un peu parlé et elle m'a dit de ne surtout pas hésiter à le lui rappeler car elle sait qu'elle zappe.. Je lui ai dit que moi j'osais pas relancer, elle a insisté en disant que ça ne la gênait pas du tout etc., donc ça m'a un peu rassurée, maintenant j'ai moins de difficulté à la relancer (d'autant que je sais que je n'ai pas besoin de faire un mail formel du coup) et je pars de toute façon du principe qu'elle va zapper des trucs donc je me suis un peu "coolifiée" avec ça, du fait qu'on en ait parlé...
Mais il y a des professionnels que j'ai arrêté de voir parce que pour moi ça ne servait à rien si je ne pouvais pas me fier à ce qu'on prévoyait. Moi je suis investie dans un truc et la fois suivante c'est comme si ça n'avait pas existé ?
J'ai l'impression que ça "annule" des moments vécus en fait... Comme lorsqu'un ami ne se souvient pas de cette phrase prononcée tel jour à telle table face à un café liégeois, alors que j'étais assise à droite, etc., et dont le souvenir m'avait si souvent donné un sourire ému pendant les années qui ont passé avant qu'on ne se revoie.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.