Pétage de câble total...
Tout le monde dans le déni, encore une fois.
Avoir passé 20 ans de sa vie en errance diagnostic... Trouver enfin une réponse... Espérer que ça change... Continuer à se faire traiter comme si on était le problème, comme si on tuait à petit feu tous les gens autour de nous parce qu'ils ont, pendant des années, préféré remettre sur nous, leurs propres soucis personnels pour ne pas avoir à s'y confronter et continuent encore à nous considérer comme le problème.
Comprendre qu'on va subir encore pendant x temps et qu'on va s'en prendre à nous alors que ce n'est pas nous le problème....
"Elle est autiste (et encore c'est à peine s'ils arrivent à le prononcer), elle a des problèmes"...
On parle de mon manque de tact, de l'inexistence d'empathie chez moi, d'agressivité... Mais en fait, ce sont eux, le problème.
Comment est-ce qu'on peut oser considérer un autisme, une vie, comme un problème, comme une plaie dans la vie d'une famille ? Comment est-ce qu'on peut encore songer à l'éradiquer ? Comment est-ce qu'on peut rester autant dans le déni ?
Comment réussir à construire quelque chose de stable quand on nous détruit tout, tout le temps, partout ?
Et on ose dire que c'est moi qui tyrannise...
Quand, même avec un diagnostic sous les yeux, on continue à nier, à être dans l'attente, on refuse de s'adapter... Sans parler de ce ton haineux, qui pue la rage avec lequel on vit au quotidien...
Bref, je vis avec des gens qui sont dans le déni mais qui en même temps, considèrent l'autisme comme une tare dont il faut à tout prix me dissocier...
Je vis avec des gens qui sont dans l'attente d'un comportement "classique", "neurotypique" de ma part, qui sont dans l'attente de choses que je ne pourrai jamais leur donner...
Je vis avec des gens qui ont, pendant x années, remis leurs problèmes sur moi pour ne pas avoir à s'y confronter parce que c'est toujours mieux de faire porter la responsabilité à quelqu'un d'autre quand on estime ne pas avoir le temps de se préoccuper de ses propres problèmes...
C'est tellement facile, d'aller pleurer devant les spécialistes en espérant qu'ils vont trouver une solution miracle, quand la solution n'existe pas parce qu'ils voient un problème là où il n y en a pas.
J'ai tenté une approche, en essayant d'envoyer le texte de Jim Sinclair de la préface du site d'Asperansa, pour les raisonner. Je ne suis même pas sûre que ça ait été lu...
Là, ils sont en train de discuter d'essayer de faire de moi une personne assistée, de demander des aides partout, à droite à gauche, pour pouvoir avoir la paix, partir "se reposer". Mais s'ils pensent avoir la paix en essayant de se défaire de moi, ils comprendront vite que le problème, ce n'était pas moi.
Et que c'est à eux de régler des choses avec eux-même.
On me dit que je suis un déchet social, un parasite de la société.
Dans le jargon, des gens "normaux", des neurotypiques, je crois que ça s'appelle être ingrat, égoïste ou borné, culotté mais...
Ce n'est pas à moi de faire des efforts, j'en ai déjà trop fait. Et ça a failli me coûter la vie plus d'une fois.
Donc oui, je considère que je ne leur dois rien.
Je repense aussi à cette vieille phrase de Hugo Horiot : "L'autiste, c'est celui qui ne doit pas être abandonné." ...
Bref, j'en peux plus.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks