TSA, invalidité (et mental ?)

[jgmk]

Bonjour à tous,

Je me permets de créer car je ne crois pas avoir vu le sujet abordé tel quel.

Diagnostiqué tardif en 2020, j'avais pris la décision de changer de vie et d'orientation, avec une reconversion professionnelle, et déménagé pour vivre dans une chambre en foyer de 6m² avec des murs très fins, et des habitants sans le moindre savoir vivre. Autrement dit, pour quelqu'un comme moi/nous, complètement inadapté. Cependant, je me suis accroché, terrifié de terminer à la rue si ça ne marchait pas.

Depuis, j'ai validé ma formation, et décroché un CDI (il y a un mois) mais je sentais être au bord de la rupture. Bien que je sois enfin sorti de cette chambre et situation infernale, je n'ai pas réussi a relâcher la moindre pression, et la période d'essai et une nouvelle vie en ayant un léger syndrome de l'imposteur ne font que rajouter une charge.

J'ai donc rencontré l'infirmière de mon entreprise et lui ai parlé de mon épuisement (autant professionnel que personnel), et c'est alors qu'elle m'a parlé d'invalidité, en me disant qu'elle allait la préconiser auprès du médecin du travail, que je vais rencontrer d'ici 1 mois pour la visite d'embauche. Elle m'a également mis en relation avec une psychologue du travail avec qui j'ai également pu échanger à ce sujet. Apparté, c'est la première fois de ma vie que j'ai une prise en charge qui a l'air adapté, ça fait plaisir.

Mais voila, j'ai regardé un peu ou je pouvais pour l'instant, et je n'ai pas trouvé beaucoup de témoignages de personnes avec TSA, invalidité, et travail en environnement "normal". Au vue de ma capacité à m'épuiser, et de cette sensation de passer à côté de ma vie a cause du travail (à ne plus avoir aucune énergie le soir ou les week end), une invalidité réduisant le temps de travail de 1/3 ou 1/2 me semble être une opportunité incroyable, pour libérer du temps pour moi, pour me reposer.

Cependant, avec cette fâcheuse tendance à avoir des comportements obsessionnels, j'en suis rapidement arrivé a ne plus voir que cela comme solution, si bien que lorsque ma psychologue du travail m'a demandée quels étaient mes réels besoins, je n'ai pas pu en trouver d'autres que ceux liées à la libération de temps libre (ou alors du calme et un environnement sain, mais ça peut également être lié).


A côté de ça, je culpabilise également de vouloir souhaiter cela. Je me suis battu toute ma vie pour vivre une "vie normale", toujours plus dur pour compenser mes difficultés. Toujours aujourd'hui, je continue le combat, presque ressenti comme un devoir, "parce que je le peux", du moins intellectuellement. C'est une curieuse ambiguïté, car je ne rêve que de pouvoir déposer les armes et vivre une vie tranquille où je pourrais cultiver du sens, a mon rythme, mais j'imagine que c'est mon conditionnement familial qui a voulu cela. Je ne me plais pas dans le monde du travail, mais m'y force pour essayer de sécuriser ma situation mieux qu'avec une simple AAH.


Quoi qu'il en soit, voila mon histoire, qui m'a amené jusqu'à la création de ce topic, et mes questions pour la communauté.

- Puis-je réellement, comme le semble penser l'infirmière de mon entreprise, à une invalidité ?

- Y a t'il des éléments de preuve à fournir à la médecine du travail pour faire ce genre de demande ? Avec le télétravail induit de la situation sanitaire, je peux "me cacher" chez moi quand ça ne va pas, et je n'ai du coup aucun arrêt maladie. Cependant, j'avais 7 arrêts d'une semaine en 2018, à mon précédent travail, qui m'avait aidé à décrocher un droit à l'AAH (mais null) avec RSDAE, et ce jusqu'en 2025.

- Comment ça se passe pour une démarche d'invalidité ?

- Et plus spécialement pour vous, avez vu connu une situation ou une problématique similaire ? A moi qui suis trop obtu dans une seule direction, auriez-vous d'autres pistes pour moi afin que je puisse trouver un moyen de me ressourcer et tenir bon ?

Je remercie par avance ceux qui auront eu la patience de lire mon pavé,
Bien cordialement,
Jgmk

[Curiouser]

Bonjour Jgmk,

Puis-je réellement, comme le semble penser l'infirmière de mon entreprise, à une invalidité ?

Si tu remplis les différents critères présentés en page 2 du document ci-dessous, a priori, oui.

guide_invalidite_novembre2020_assurance_maladie.pdf

Question : as-tu une RQTH ? Cette dernière peut permettre d'obtenir des aménagements (ci-dessous la liste établie par Julie Dachez dans Dans ta bulle ! à la page 2)

Extrait Julie Dachez Dans ta bulle Travail.pdf

[margotton91]

Bonjour,

Il n'y a pas lieu de culpabiliser par rapport à ce que vous vivez/ressentez : votre grand état de fatigue physique/psychique est dû à votre grande fatigabilité à rattacher au TSA. Je comprends d'autant mieux ce que vous décrivez pour l'avoir vécu et ressenti moi-même lorsque je travaillais à plein temps, en milieu ordinaire, bien avant d'avoir connaissance de ma condition, apprise à un âge déjà avancé, 51 ans.
Je ne saurais trop vous conseiller de :

- essayer de vous ménager sans quoi l'épuisement autistique vous guette (vous en présentez d'ailleurs, vu ce que vous décrivez, les signes) ;
- faire une demande de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé auprès de la MDPH ce qui vous permettra, comme indiqué précédemment d'obtenir des aménagements de poste et de bénéficier de l'accompagnement au maintien dans l'emploi via un job-coach, à moins que cela soit proposé par le service de médecine du travail auquel est rattaché votre entreprise.

Je ne vous conseillerai pas quant à l'invalidité. Tout est expliqué dans le document joint à la réponse faite par Curiouser. Par contre, vous pouvez essayer de redemander l'AAH au vu de votre diagnostic en argumentant du fait que votre diagnostic restreint vos capacités à travailler en milieu ordinaire à temps plein. Le fait de bénéficier de l'AAH avec un niveau d'incapacité compris entre 50 et 79 %, -pourcentage déterminé par la commission départementale pour les personnes handicapées au vu du dossier présenté pour demander l'AAH-, permet de travailler jusqu'à un mi-temps afin de cumuler le salaire de ce mi-temps et une partie de l'allocation relevant de l'AAH.
Mais les délais des MDPH puis des CAF (pour l'étude des droits financiers) sont très longs, plus de 6 mois généralement et diffèrent d'un département à l'autre.

Bon courage

[EnHans]

Une pension d’invalidité est à présenter auprès de la CPAM (ou la MSA). Il faut réunir plusieurs critères :
https://www.service-public.fr/particuli ... roits/F672
Le plus courant pour un autiste reste l’AAH.

[jgmk]

Bonjour,

Tout d'abord merci pour vos réponses, je vais prendre un peu plus de temps ce soir pour prendre connaissance de ces documents.

Pour vous répondre, je bénéficie d'une RQTH depuis Décembre 2020 et également d'un droit à l'AAH jusqu'en 2025 (droit vide car revenus de mon travail actuel). J'ai donc effectivement un taux d'incapacité (invalidité ? Je ne sais pas faire la différence à ce niveau) entre 50 et 79% et une RSDAE.

Autant je coche 3 cases sur 4 (les plus générales, a cotisé etc...) mais c'est "avoir une capacité de travail ou de revenus réduite d’au moins deux tiers" qui me dérange. Qu'est ce que ? Comment justifier ? Avec ce fameux taux 50-79% du tribunal de l'incapacité ? (J'ai du faire un recours pour l'AAH).

Et c'est la RQTH qui m'a justement fait rencontrer l'infirmière qui m'avais, du coup, à cet effet, parlé de l'invalidité dans le cadre de possibles aménagements.

Margotton91, quand vous me dites "Je ne vous conseillerai pas quant à l'invalidité.", est-ce une préconisation d'éviter, où simplement le constat que vous ne pouvez offrir de conseils sur ce sujet ?
En tout cas vous voyez juste, je ne pense pas être très loin d'un burn out, c'est d'ailleurs pour cela que j'avais titré "et mental ?" sur mon topic

[margotton91]

Je ne vous conseillerai pas quant à l'invalidité : car je ne suis pas assez au point sur le sujet.

Au regard de vos dernières précisions, je vous donne des informations complémentaires en MP.

A tout de suite...

Margotton91, quand vous me dites "Je ne vous conseillerai pas quant à l'invalidité.", est-ce une préconisation d'éviter, où simplement le constat que vous ne pouvez offrir de conseils sur ce sujet ?
En tout cas vous voyez juste, je ne pense pas être très loin d'un burn out, c'est d'ailleurs pour cela que j'avais titré "et mental ?" sur mon topic
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