Je pourrais pas si je klaxonne et agresse jne personne c est encore pire. Non seulement la personne m'a agressee en traversant n'importe comment, et en plus elle m'a rendue agressive.
Je refuse cette montee de violence, qui est ce qui me fait souffrir justement. Qui fait que tout le monde s agresse se crie dessus...
Je ne supporte plus cette agressivité ambiante qui fait que y'a toujours quelqun d'excite ou a klaxonner, ou a crier , ou encore a s'enerver sur quelqun d'autre.
Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
Modifié en dernier par bidouille le vendredi 14 septembre 2018 à 16:25, modifié 1 fois.
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
Les gens ne supportent pas qu'on les klaxonne. Ils n'aiment pas qu'on les mette en face de leur erreur. Il m'est arrivé de klaxonner sur des gens qui s'arrêtent trop longtemps à un rd point alors qu'il n'y a personne. C'est dangereux, il y a trop de risque de leur rentrer dedans. Leurs réactions sont... virulentes...
C'est pour cette raison aussi que je ne voulais pas mettre de sonnette sur le vélo de mon fils, je ne veux pas que cela lui créé des ennuis... pourtant le danger bien réel m'oblige à le faire. Il ne devra pas en abuser !
C'est pour cette raison aussi que je ne voulais pas mettre de sonnette sur le vélo de mon fils, je ne veux pas que cela lui créé des ennuis... pourtant le danger bien réel m'oblige à le faire. Il ne devra pas en abuser !
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
Je rumine, ressasse sans arrêt, c'est tout le temps, tous les jours, pour tout et n'importe quoi ... puis je finis par oublier, et un jour, paf ça revient!! C'est terrible, et c'est complètement incontrôlable , ça revient sans prévenir . Des fois je passe au-dessus de certaines choses ( j'sais pas moi .. On va dire, quelqu'un qui me passe devant à la pharmacie par exemple), sur le moment ça va rien me faire sinon je me manifeste , puis quelques jours après je vais y penser et me dire " Purée mais j'aurais dû lui dire quelque chose" et là c'est parti pour un tour .. Y a aussi des situations désagréables qui sur le moment m'ont mise en colère et pour lesquelles je n'ai pas réagi ( j'y repensais récemment, une voiture qui me refuse la priorité dans une pente, m'obligeant à faire marche arrière). En temps normal, je serais sortie de la voiture pour lui demander si elle connaissait le code de la route, ou j'aurais arrêté ma voiture jusqu'à ce qu'elle décide de faire marche arrière elle, mais prise de panique dans un endroit que j'aimais pas de base, je n'ai fait que m'énerver, pleurer, et abîmer ma voiture . Et bien je vais y repenser, m'énerver, pester tout ce que je peux , ça me rend vraiment mal. Mais c'est comme ça .. Franchement, c'est usant , vraiment, et ça use aussi mon mari ( qui est pour ainsi dire mon seul confident, et j'essaies évidemment de pas faire ça devant mes enfants!). Heureusement , il a une patience d'ange et un mental d'acier .. Lui il m'appelle " Conditionel" parce que je suis tout le temps là " et si j'avais fait/dit ça" " et si, et si, et si" . Bref, c'est ma vie!
TSA + phobies sociales massives .
Mariée, 2 enfants Diag. Novembre 2016
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Re: [Guide] Prendre soin de son sommeil - CReHPsy
Modération (Tugdual) : Déplacement de messages depuis ici (début).
Stopper des ruminations... pour un autiste ça me semble dur. Se repasser la bande ad vitam, c'est la conséquence d'une faible capacité d'adaptation. Souvent ces pensées envahissantes sont le fruits de choses qu'ils n'ont pas dit/fait. Je veux surtout pas dire que c'est utopique de croire qu'un autiste puisse y arriver... l'espoir fait vivre plus sérieusement, je pense qu'il faut les accepter (ces ruminations) avec bienveillance... sans culpabiliser nécessairement... Ça pourrait être le chemin ?
Puis c'est un schéma habituel pour autiste que de retourner un pb dans tous les sens. Comment admettre qu'il n'y a pas de solution ?
C'est comme l'alcool, les ruminations trompent et piègent... Les études montrent que 10 mn de marche permettent de stopper les ruminations ça semble si simple !
Stopper des ruminations... pour un autiste ça me semble dur. Se repasser la bande ad vitam, c'est la conséquence d'une faible capacité d'adaptation. Souvent ces pensées envahissantes sont le fruits de choses qu'ils n'ont pas dit/fait. Je veux surtout pas dire que c'est utopique de croire qu'un autiste puisse y arriver... l'espoir fait vivre plus sérieusement, je pense qu'il faut les accepter (ces ruminations) avec bienveillance... sans culpabiliser nécessairement... Ça pourrait être le chemin ?
Puis c'est un schéma habituel pour autiste que de retourner un pb dans tous les sens. Comment admettre qu'il n'y a pas de solution ?
C'est comme l'alcool, les ruminations trompent et piègent... Les études montrent que 10 mn de marche permettent de stopper les ruminations ça semble si simple !
Un enfant diag en 2012
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Re: [Guide] Prendre soin de son sommeil - CReHPsy
Mouais. En général, quand je marche, je me fais chier, donc je pense à des trucs. Si j'ai des trucs à ruminer, je rumine dessus.
Probable que ce ne soit pas exactement le même type de "rumination" ceci dit. Ne serait-ce que parce que tu bouges, as éventuellement un peu de soleil (mais pas trop, pitié petits nuages, restez), donc toujours mieux que d'être assis à l'ombre et ne rien faire (à part réfléchir, potentiellement de façon excessive et en rond). Si tu marches, je suppose que tu as au moins un résultat positif : où que tu as ailles, tu as avancé un peu (et fait un peu d'exercice). Hum. L'impression de me contredire (ou nuancer plus que je ne l'aurai cru). Je suppose que j'irai me promener si je me rend compte que je rumine sur quelque chose. Pour voir ce que ça donne. J’espère ne pas oublier.
Spoiler :
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Re: [Guide] Prendre soin de son sommeil - CReHPsy
Ruminer, c'est aussi tenter d'aller mieux. Je dis tenter car ruminer, c'est tourner en boucle sans fin, sans solution. Ça doit servir à quelque chose ? C'est comme les angoisses, à la base elles doivent inciter l'individu à changer (d'environnement, d'attitude, de compagne/compagnon). Il ne faut pas ruminer, il ne faut pas angoisser, c'est comme empêcher l'inflammation d'une articulation suite à une entorse.. empêcher un processus naturel qui veut nous protéger.
Mais on ne peut pas, non plus, laisser s'installer la rumination (addiction). A force d'épuisement, la tentation des médocs est forte.
Mais on ne peut pas, non plus, laisser s'installer la rumination (addiction). A force d'épuisement, la tentation des médocs est forte.
Un enfant diag en 2012
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Re: [Guide] Prendre soin de son sommeil - CReHPsy
mm intéressant je n'avais jamais pensé à ce point de vue, pour moi rumination =ennemi n°1Ruminer, c'est aussi tenter d'aller mieux. Je dis tenter car ruminer, c'est tourner en boucle sans fin, sans solution. Ça doit servir à quelque chose ? C'est comme les angoisses, à la base elles doivent inciter l'individu à changer (d'environnement, d'attitude, de compagne/compagnon). Il ne faut pas ruminer, il ne faut pas angoisser, c'est comme empêcher l'inflammation d'une articulation suite à une entorse.. empêcher un processus naturel qui veut nous protéger.
vu que ça m' empêche de dormir ...Je me réveille souvent la nuit et je rumine, et il me faut même du temps pour m'apercevoir que je rumine - souvent on tourne en rond, mais peut être dans une tentative désespérée de sortir d'une impasse. Mais bon j'ai juste besoin de dormir, basta.
Donc si et quand je m'aperçois que je suis en boucle, j'enclenche le plan anti rumination/ cogitation, je me concentre sur quelque chose de très précis, je capture mon mental : poèmes, prières, exercices sur des gammes (dans ma tête), ça me détend, finit par m'endormir, mais c'est un acte volontariste très fort, je me mets dans un cocon sensoriel aussi, avec des odeurs (HE), des sensations (un tissu doux, voire l'hiver une bouillotte) qui me détendent etc.
Sinon je lis dans les conseils " pas de sieste"
mmm c'est contestable
le médecin qui me suit pour les troubles du sommeil m'a dit - il préconisait aussi le "no siesta": "Soit, une petite sieste, soit 30 mn max après manger pourquoi pas" et pas après 15h
perso si j'ai eu un sommeil haché, voir coupé précocement, que j'ai donc très mal et ou très peu dormi, je ne SURVIS pas sans sieste, le manque de sommeil me rend malade : vertiges, nausées, maux de tête, idées suicidaires
par contre le truc c'est de pas se décaler avec une sieste de 2h
ce médecin m'a parlé de la nécessité de garder une "pression du sommeil"
la fenêtre d'endormissement est très courte aussi, 10 à 15mn, si on a la rate, c'est reparti pour un cycle d'éveil
Et aussi qu'en cas d'insomnie il faut mieux se lever et ne pas essayer de se rendormir si 20mn sont passées ( parce que idem c'est reparti)
Ses conseils en mode TCC sont bien mais il ne prend pas en compte les particularités TSA et l'intensité de mes problématiques je crois - les ruminations, le stress, les rêves et les cauchemars qui me réveillent etc.
Là j'ai arrêté de remplir le journal du sommeil
je l'ai rempli un mois et demi environ
parce que là limite je culpabilise du manque de progrès avec en arrière plan l'aspect sermonage des TCC " si vous dormez pas bien, c'est que vous faites pas comme il faut"
Modération (Tugdual) : Déplacement de messages depuis ici (fin).
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
Spoiler :
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Site : Tout Sur l'Autisme (ressources et documents)
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
Je me retrouve beaucoup dans les différents témoignages de cette discussion ! Comme le chante Jeanne Cherhal :
C'est une histoire ancienne et pourtant c'est dans ma tête,
J'ai beau lui dire « Fous l'camp », elle reste là.
C'est un vieux souvenir un craquement d'allumette
J'ai beau lui dire « Va t'en », il bouge pas.
Pendant des années je me suis demandée si, par rapport à la majorité des gens, je vivais plus de situations donnant matière à ruminations, si j'avais seulement tendance à moins accepter les accrocs de la vie ou encore si, plus probablement, les deux paramètres se combinaient . Voici où j'en suis de mes recherches et réflexions sur cette question :
Les personnes avec TSA s'exposent davantage à des situations traumatisantes...
Les personnes avec TSA ont globalement plus de difficultés à :
- concevoir la malveillance et à la détecter,
- déceler le mensonge ,
- éviter des gestes, paroles ou regards susceptibles d'être compris comme de la séduction par les neurotypiques,
- comprendre elles-mêmes certains signaux de séduction qu'on leur envoie.
NOTA : Vis-à-vis de la malveillance et du mensonge, je crois pouvoir dire que les autistes peuvent néanmoins compenser par leur mémoire des détails et leur attachement à la logique, ce qui peut leur donner un avantage pour relever les incohérences du discours si elles sont présentes.
A cela s'ajoute un dysfonctionnement des fonctions exécutives, qui entrent en jeu dans la flexibilité cognitive permettant de gérer l'imprévu. Plus largement, ces fonctions interviennent pour agir de manière adaptée et non automatique. Une altération des fonctions exécutives a pour conséquence des comportements plus rigides, qui, d'un côté, peuvent être mis en relation avec un souci particulier du respect des règles chez les autistes, mais de l'autre, avec un défaut d'affirmation dans les situations où aucune justification autre que leur intuition ou leurs sentiments (notamment l'absence de motivation pour faire ce qu'on leur demande) ne vient à leur secours.
Ainsi, dans le livre Je pense mieux , Christel Petitcollin commente un passage du livre de Liane Holliday Vivre avec le syndrome d'Asperger dans lequel l'auteure raconte sa difficulté à dire « non » à des personnes dont elle était pourtant consciente qu'elles profitaient d'elle. C. Petitcollin raccroche ce problème de positionnement au dysfonctionnement des fonctions exécutives qui caractérise les personnes autistes. N'étant pas elle-même spécialiste de l'autisme, je rapporte cet éclairage avec quelques pincettes. Néanmoins, l'explication semble plutôt convaincante, d'autant que je me suis moi-même retrouvée, beaucoup plus jeune, en difficulté pour me protéger face à des manipulateurs, même en ayant perçu des indices d'alerte, du simple fait que je me croyais obligée de justifier mes refus par des raisons objectives ou encore que j'avais du mal à revenir sur un accord que j'avais donné (ou que mon agresseur m'inventait, travestissant mes propos). Plus banalement, au collège, plusieurs camarades profitaient de moi. Je m'indignais dans mon journal intime mais avais du mal à me positionner en situation réelle...
Par ailleurs, l'isolement dans lequel peuvent se trouver les personnes avec TSA est un facteur de vulnérabilité supplémentaire.
Cet ensemble de conditions font que les personnes avec autisme sont probablement davantage victimes d'actes de malveillance ou d'abus :
- manipulations (voir www.sciencedaily.com),
- abus sexuels (un thème essentiel pour l'association francophone des femmes autistes, à noter également qu'une étude de 1998 a conclu que les abus sexuels étaient deux fois plus importants chez les enfants ayant des troubles envahissants du développement, - cf https://www.autismparentingmagazine.com ... ationship/)
- vols,
- brimades et harcèlement (une étude – états-unienne? - de 2012 évalue à 63% le taux d'enfants autistes ayant été brimés par leurs pairs - cf https://www.autismparentingmagazine.com ... ationship/).
...ou simplement susceptibles de générer des regrets
Pour rappel, notre déficit dans les fonctions exécutives a pour conséquence que trop souvent, nous ne trouvons pas « à temps » comment réagir de manière adéquate. Ceci est vrai dans les situations sociales mais aussi, plus largement, dans toutes les situations « dynamiques » tel que la conduite automobile, qui demande une réactualisation et une sélection en continu et rapide des informations relatives à l'environnement. Judy Singer, qui est à l'origine du concept de « neurodiversité » a utilisé une métaphore remarquable pour décrire ce décalage temporel dans le traitement de l'information : « ces personnes dont l'horloge interne ne semble pas avancer au même rythme que les autres ».
Cette forme de désynchronisation n'entraîne pas toujours de grosses conséquences mais elle peut suffire à entraîner un malentendu sur nos intentions, nos sentiments ou nos facultés. Elle peut ainsi être source de contrariété, donc de regrets. C'est pourquoi nous pouvons ruminer sur des choses plutôt anodines. Un exemple assez emblématique de ce genre de situations apparaît dans la BD de Julie Dachez La différence invisible, quand, par un automatisme de langage, elle termine la conversation avec son responsable en disant « Bisous. », ce qui la met ensuite dans un embarras extrême.
Toutefois, d'autres facteurs sont à l'origine de malentendus en défaveur des autistes : leur attitude et leur langage non verbal sont généralement lus avec une grille de lecture « neurotypique », à tel point qu'on peut dire qu'il existe un défaut d'empathie cognitive également des personnes non autistes envers les autistes (voir https://femmesautistesfrancophones.com/ ... nautistes/). Les neurotypiques sont donc susceptibles de voir chez nous de l'hostilité, du snobisme ou au contraire de l'amour là où il n'y en a pas. On peut aussi nous prendre à tort pour des menteu-ses, des personnes pédantes ou des resquilleu-ses (un comble étant donné l'honnêteté légendaire des autistes!). Une courte BD insérée dans l'article de Wikipédia sur le syndrome d'Asperger illustre à merveille ce type de méprise à l'occasion d'un entretien d'embauche.
Par ailleurs, c'est bien connu, les personnes autistes sont plus sujettes aux gaffes par manque d'empathie cognitive, c'est-à-dire une difficulté à se représenter comment l'autre peut comprendre le message et quelles émotions il peut susciter. Je serais tentée d'ajouter (c'est en tout cas ce que je constate pour moi, rétrospectivement) qu'elles ont tendance à sous-estimer les mécanismes de défense ou la puissance du déni chez leurs interlocuteurs et interlocutrices ainsi qu'à surestimer la valeur que les autres accordent à la vérité et à la logique. De ce fait, les personnes avec TSA s'exposent à la fois à des retours de bâton qui peuvent être très violents symboliquement, donc traumatisants, tout en les laissant dans un certain état de sidération, dépassées par l'incommunicabilité à laquelle elles se heurtent.
Lorsqu'on a compris après coup ce qui était en jeu et que cela a eu des conséquences, y compris mineures mais qui peuvent nous gêner, nous sommes bien souvent tentés de « refaire le film » : on réécrit un ou plusieurs scénarios où on s'attribue des actes et paroles différents (comme le décrivent si bien Bidouille ou Zeffe sur ce forum).
Les autistes sont plus sujettes au stress et ruminent davantage que les neurotypiques
L'article sur le lien entre l'autisme et le syndrome du stress post-traumatique cité plus haut mentionne également que les autistes sont moins résistants au stress (https://www.autismparentingmagazine.com ... ationship/). Il précise notamment que ces personnes considèrent comme traumatisants une plus large gamme de types d'événements que ceux qui sont recensés dans le DSM-5 .
Par ailleurs, une étude scientifique publiée le 28 juillet 2021 sur pubmed par Ofer Golan, Nirit Haruvi-Lamdan, Nathaniel Laor et Danny Horesh (UK, USA, Israel) a établi que les personnes avec TSA sont plus sujettes à la rumination et, partant, au syndrome de stress post-traumatique.
Les ruminations en jeu sont de deux types : d'une part le ressassement, qui consiste à comparer en permanence son état actuel à l’état souhaité, et d'autre part la réflexion, qui se traduit par un effort d’introspection pour résoudre cognitivement ses problèmes (voir le résumé traduit sur le site de l'association francophone des femmes autistes (AFFA) : https://femmesautistesfrancophones.com/ ... -tsa-sspt/).
Une autre étude dont le résumé est également publié le site PubMed s'est intéressée aux traits particuliers de la rumination des personnes autistes (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34058847/). Il en ressort par exemple que le sentiment de culpabilité y est très présent.
Les conclusions de la première étude ne sont pas étonnantes lorsqu'on les rapproche là encore du dysfonctionnement des fonctions exécutives (qui se caractériserait en l'occurrence par une difficulté à inhiber une pensée non utile dans le contexte présent) mais aussi de la cérébralité marquée des personnes autistes, ou du moins des personnes ayant le syndrome d'Asperger. En effet, parmi les traits positifs qu'Hans Asperger avaient identifiés dans le syndrome qui portera plus tard son nom se trouve la capacité à résoudre des problèmes en les abordant sous des angles que les autres ne perçoivent pas. Cette tournure d'esprit peut être raccrochée à une hyper-cérébralité (qui explique les ressemblances entre personnes S.A. et H.P.I.) et qui se manifeste également sur ce forum dans le témoignage de Pimpoline ou de EnHans (« comment admettre qu'il n'y a pas de solution ? »).
Comment gérer les ruminations ?
J'ai trouvé très intéressant l'article de Jacques Van Rillaer que Tugdual et Freeshot ont recommandé sur ce forum, qui propose de pratiquer notamment la méditation de pleine conscience et la redirection de l'attention pour ne pas se laisser envahir par les ruminations mentales. Ce type d'exercices rejoint le plan « anti-ruminations » décrit par Dehlynah. Je serais tentée d'y ajouter que lorsqu'on a un profil hyper-cérébral (ce qui est mon cas et avait été relevé lors de mon diagnostic), se donner des objectifs pour produire un travail intellectuel ou créatif est un bon dérivatif. Il s'agit d'orienter toute cette énergie cérébrale vers un meilleur but. Dans mon cas, la mise en forme d'un story-board de BD sur le réchauffement climatique (qui est devenu plus tard un essai illustré) a constitué un bon rempart dans une phase de surgissement des pensées envahissantes.
Par ailleurs, étant donné que ces ruminations peuvent révéler un syndrome de stress post-traumatique, peut-être que certaines peuvent être traitées « à la racine » par l'EMDR. J'ai lu avec attention la discussion du présent site sur le sujet et suis tentée d'essayer.
C'est une histoire ancienne et pourtant c'est dans ma tête,
J'ai beau lui dire « Fous l'camp », elle reste là.
C'est un vieux souvenir un craquement d'allumette
J'ai beau lui dire « Va t'en », il bouge pas.
Pendant des années je me suis demandée si, par rapport à la majorité des gens, je vivais plus de situations donnant matière à ruminations, si j'avais seulement tendance à moins accepter les accrocs de la vie ou encore si, plus probablement, les deux paramètres se combinaient . Voici où j'en suis de mes recherches et réflexions sur cette question :
Les personnes avec TSA s'exposent davantage à des situations traumatisantes...
Les personnes avec TSA ont globalement plus de difficultés à :
- concevoir la malveillance et à la détecter,
- déceler le mensonge ,
- éviter des gestes, paroles ou regards susceptibles d'être compris comme de la séduction par les neurotypiques,
- comprendre elles-mêmes certains signaux de séduction qu'on leur envoie.
NOTA : Vis-à-vis de la malveillance et du mensonge, je crois pouvoir dire que les autistes peuvent néanmoins compenser par leur mémoire des détails et leur attachement à la logique, ce qui peut leur donner un avantage pour relever les incohérences du discours si elles sont présentes.
A cela s'ajoute un dysfonctionnement des fonctions exécutives, qui entrent en jeu dans la flexibilité cognitive permettant de gérer l'imprévu. Plus largement, ces fonctions interviennent pour agir de manière adaptée et non automatique. Une altération des fonctions exécutives a pour conséquence des comportements plus rigides, qui, d'un côté, peuvent être mis en relation avec un souci particulier du respect des règles chez les autistes, mais de l'autre, avec un défaut d'affirmation dans les situations où aucune justification autre que leur intuition ou leurs sentiments (notamment l'absence de motivation pour faire ce qu'on leur demande) ne vient à leur secours.
Ainsi, dans le livre Je pense mieux , Christel Petitcollin commente un passage du livre de Liane Holliday Vivre avec le syndrome d'Asperger dans lequel l'auteure raconte sa difficulté à dire « non » à des personnes dont elle était pourtant consciente qu'elles profitaient d'elle. C. Petitcollin raccroche ce problème de positionnement au dysfonctionnement des fonctions exécutives qui caractérise les personnes autistes. N'étant pas elle-même spécialiste de l'autisme, je rapporte cet éclairage avec quelques pincettes. Néanmoins, l'explication semble plutôt convaincante, d'autant que je me suis moi-même retrouvée, beaucoup plus jeune, en difficulté pour me protéger face à des manipulateurs, même en ayant perçu des indices d'alerte, du simple fait que je me croyais obligée de justifier mes refus par des raisons objectives ou encore que j'avais du mal à revenir sur un accord que j'avais donné (ou que mon agresseur m'inventait, travestissant mes propos). Plus banalement, au collège, plusieurs camarades profitaient de moi. Je m'indignais dans mon journal intime mais avais du mal à me positionner en situation réelle...
Par ailleurs, l'isolement dans lequel peuvent se trouver les personnes avec TSA est un facteur de vulnérabilité supplémentaire.
Cet ensemble de conditions font que les personnes avec autisme sont probablement davantage victimes d'actes de malveillance ou d'abus :
- manipulations (voir www.sciencedaily.com),
- abus sexuels (un thème essentiel pour l'association francophone des femmes autistes, à noter également qu'une étude de 1998 a conclu que les abus sexuels étaient deux fois plus importants chez les enfants ayant des troubles envahissants du développement, - cf https://www.autismparentingmagazine.com ... ationship/)
- vols,
- brimades et harcèlement (une étude – états-unienne? - de 2012 évalue à 63% le taux d'enfants autistes ayant été brimés par leurs pairs - cf https://www.autismparentingmagazine.com ... ationship/).
...ou simplement susceptibles de générer des regrets
Pour rappel, notre déficit dans les fonctions exécutives a pour conséquence que trop souvent, nous ne trouvons pas « à temps » comment réagir de manière adéquate. Ceci est vrai dans les situations sociales mais aussi, plus largement, dans toutes les situations « dynamiques » tel que la conduite automobile, qui demande une réactualisation et une sélection en continu et rapide des informations relatives à l'environnement. Judy Singer, qui est à l'origine du concept de « neurodiversité » a utilisé une métaphore remarquable pour décrire ce décalage temporel dans le traitement de l'information : « ces personnes dont l'horloge interne ne semble pas avancer au même rythme que les autres ».
Cette forme de désynchronisation n'entraîne pas toujours de grosses conséquences mais elle peut suffire à entraîner un malentendu sur nos intentions, nos sentiments ou nos facultés. Elle peut ainsi être source de contrariété, donc de regrets. C'est pourquoi nous pouvons ruminer sur des choses plutôt anodines. Un exemple assez emblématique de ce genre de situations apparaît dans la BD de Julie Dachez La différence invisible, quand, par un automatisme de langage, elle termine la conversation avec son responsable en disant « Bisous. », ce qui la met ensuite dans un embarras extrême.
Toutefois, d'autres facteurs sont à l'origine de malentendus en défaveur des autistes : leur attitude et leur langage non verbal sont généralement lus avec une grille de lecture « neurotypique », à tel point qu'on peut dire qu'il existe un défaut d'empathie cognitive également des personnes non autistes envers les autistes (voir https://femmesautistesfrancophones.com/ ... nautistes/). Les neurotypiques sont donc susceptibles de voir chez nous de l'hostilité, du snobisme ou au contraire de l'amour là où il n'y en a pas. On peut aussi nous prendre à tort pour des menteu-ses, des personnes pédantes ou des resquilleu-ses (un comble étant donné l'honnêteté légendaire des autistes!). Une courte BD insérée dans l'article de Wikipédia sur le syndrome d'Asperger illustre à merveille ce type de méprise à l'occasion d'un entretien d'embauche.
Par ailleurs, c'est bien connu, les personnes autistes sont plus sujettes aux gaffes par manque d'empathie cognitive, c'est-à-dire une difficulté à se représenter comment l'autre peut comprendre le message et quelles émotions il peut susciter. Je serais tentée d'ajouter (c'est en tout cas ce que je constate pour moi, rétrospectivement) qu'elles ont tendance à sous-estimer les mécanismes de défense ou la puissance du déni chez leurs interlocuteurs et interlocutrices ainsi qu'à surestimer la valeur que les autres accordent à la vérité et à la logique. De ce fait, les personnes avec TSA s'exposent à la fois à des retours de bâton qui peuvent être très violents symboliquement, donc traumatisants, tout en les laissant dans un certain état de sidération, dépassées par l'incommunicabilité à laquelle elles se heurtent.
Lorsqu'on a compris après coup ce qui était en jeu et que cela a eu des conséquences, y compris mineures mais qui peuvent nous gêner, nous sommes bien souvent tentés de « refaire le film » : on réécrit un ou plusieurs scénarios où on s'attribue des actes et paroles différents (comme le décrivent si bien Bidouille ou Zeffe sur ce forum).
Les autistes sont plus sujettes au stress et ruminent davantage que les neurotypiques
L'article sur le lien entre l'autisme et le syndrome du stress post-traumatique cité plus haut mentionne également que les autistes sont moins résistants au stress (https://www.autismparentingmagazine.com ... ationship/). Il précise notamment que ces personnes considèrent comme traumatisants une plus large gamme de types d'événements que ceux qui sont recensés dans le DSM-5 .
Par ailleurs, une étude scientifique publiée le 28 juillet 2021 sur pubmed par Ofer Golan, Nirit Haruvi-Lamdan, Nathaniel Laor et Danny Horesh (UK, USA, Israel) a établi que les personnes avec TSA sont plus sujettes à la rumination et, partant, au syndrome de stress post-traumatique.
Les ruminations en jeu sont de deux types : d'une part le ressassement, qui consiste à comparer en permanence son état actuel à l’état souhaité, et d'autre part la réflexion, qui se traduit par un effort d’introspection pour résoudre cognitivement ses problèmes (voir le résumé traduit sur le site de l'association francophone des femmes autistes (AFFA) : https://femmesautistesfrancophones.com/ ... -tsa-sspt/).
Une autre étude dont le résumé est également publié le site PubMed s'est intéressée aux traits particuliers de la rumination des personnes autistes (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34058847/). Il en ressort par exemple que le sentiment de culpabilité y est très présent.
Les conclusions de la première étude ne sont pas étonnantes lorsqu'on les rapproche là encore du dysfonctionnement des fonctions exécutives (qui se caractériserait en l'occurrence par une difficulté à inhiber une pensée non utile dans le contexte présent) mais aussi de la cérébralité marquée des personnes autistes, ou du moins des personnes ayant le syndrome d'Asperger. En effet, parmi les traits positifs qu'Hans Asperger avaient identifiés dans le syndrome qui portera plus tard son nom se trouve la capacité à résoudre des problèmes en les abordant sous des angles que les autres ne perçoivent pas. Cette tournure d'esprit peut être raccrochée à une hyper-cérébralité (qui explique les ressemblances entre personnes S.A. et H.P.I.) et qui se manifeste également sur ce forum dans le témoignage de Pimpoline ou de EnHans (« comment admettre qu'il n'y a pas de solution ? »).
Comment gérer les ruminations ?
J'ai trouvé très intéressant l'article de Jacques Van Rillaer que Tugdual et Freeshot ont recommandé sur ce forum, qui propose de pratiquer notamment la méditation de pleine conscience et la redirection de l'attention pour ne pas se laisser envahir par les ruminations mentales. Ce type d'exercices rejoint le plan « anti-ruminations » décrit par Dehlynah. Je serais tentée d'y ajouter que lorsqu'on a un profil hyper-cérébral (ce qui est mon cas et avait été relevé lors de mon diagnostic), se donner des objectifs pour produire un travail intellectuel ou créatif est un bon dérivatif. Il s'agit d'orienter toute cette énergie cérébrale vers un meilleur but. Dans mon cas, la mise en forme d'un story-board de BD sur le réchauffement climatique (qui est devenu plus tard un essai illustré) a constitué un bon rempart dans une phase de surgissement des pensées envahissantes.
Par ailleurs, étant donné que ces ruminations peuvent révéler un syndrome de stress post-traumatique, peut-être que certaines peuvent être traitées « à la racine » par l'EMDR. J'ai lu avec attention la discussion du présent site sur le sujet et suis tentée d'essayer.
Diagnostiquée autiste (2020)
Profil cognitif correspondant au syndrome d'Asperger
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
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Je réponds un point simplement, parce que tout mon vécu parle de lui-même et correspond entièrement à tout ce qui est cité dans le titre.
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Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Ruminations, rancœur, ressentiment, pensées envahissantes ...
Encore moi, pour apporter un bémol aux conseils donnés dans le document sur les ruminations mentales. En effet, j'ai relu des passages d'un dossier de Sciences et Avenir sur la méditation de pleine conscience (numéro de janvier 2020). S'il vise avant tout à faire connaître les nombreux bienfaits de ce "sport cérébral", le dossier mentionne aussi que selon Willoughby Britton (directrice du laboratoire e neuroscience clinique et affective à l'université de Brown, aux Etats-Unis), il existe des contre-indications pour certaines affections psychiques, notamment en cas d'épisode dépressif, d'addictions ou de troubles bipolaires. Plus généralement il est précisé qu'il y a un seuil de temps passé à méditer en pleine conscience (MDP) au-delà duquel le bénéfice décroît. En effet, ce type de méditation a pour effet d'augmenter l'interoception, c'est-à-dire l'attention à ce qui se passe à l'intérieur de soi. Or trop d'interoception peut entraîner à la longue des effets indésirables allant "de la simple émotivité à l'attaque de panique, en passant par l'anxiété, la tristesse, les flash-backs traumatiques ou même les douleurs physiques."
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