Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Je me permets de participer au sujet relancé.
Je suis moi-même perdue avec cette histoire de "mode" car je vois de plus en plus autour de moi, parfois des gens que je connais dans la vraie vie et qui me paraissaient tout à fait neurotypiques, en tout cas différents de moi et frôlant parfois l'agressivité, la toxicité et la manipulation, se tourner vers le diagnostic d'autisme, au point de "tordre" la description de leur vécu pour le faire correspondre aux caractéristiques de l'autisme, certains ont même décroché ce diagnostic...
Moi-même étant fort intéressée par la psychologie et la psychiatrie depuis plusieurs années, j'avais le sentiment de déceler d'autres profils de troubles de la personnalité chez ces personnes. (Même si ça ne reste que mon analyse, je ne suis pas une professionnelle)
Je dois admettre que ça a un effet dévastateur chez moi, moi qui pensait trouver des réponses sur qui je suis après avoir été diagnostiquée, j'admets être doublement perdue quand je vois que, finalement, la limite entre autisme et neurotypie semble complètement atténuée voire invisible même pour certains professionnels censés savoir tout départager.
Comme cette phrase "on est tous un peu autistes" qui me perturbe un peu.
Est-il possible que l'on soit en effet très nombreux et que nos connaissances sur ce trouble soient trop limitées ?
Ce trouble existe t'il vraiment et ne sommes nous pas tous sur un large spectre englobant tous les comportements ?
Quel sens a ce diagnostic quand on n'a aucun problème apparent à sociabiliser, qu'on enchaîne les relations, qu'on ne semble pas avoir de stéréotypies ni de problèmes sensoriels... qu'on a exactement le même parcours de vie qu'un neurotypique, finalement ?
Peut-on vraiment se dire autiste juste car on connaissait tous les noms de dinosaures enfant, ou parce qu'on est en dépression ? Je vois certains pour lesquels ces arguments suffisent.
Comment expliquer mon anxiété qui me bouffe la vie, la dépression qui m'habite depuis 20 ans, mes problèmes de communication quotidiens, mes crises hebdomadaires, le fait que j'ai toujours mal avec le son et la lumière, que j'ai un mal fou à sortir de chez moi, à rencontrer des gens, à passer du temps avec quelqu'un et entretenir une conversation plus de 5mn, que je sois constamment épuisée, que je sois incapable d'organiser ma vie et de travailler correctement ou même avoir une vie de famille normale, que j'ai une façon de raisonner particulière et très rationnelle qui me met constamment en décalage avec les autres, que j'ai du mal à savoir comment m'habiller, etc... si l'on peut être autiste en ne vivant pas tout cela... ?
Quel est vraiment ce trouble s'il n'y a pas ces caractéristiques ?
Je sais que tous les autistes ne sont pas malheureux, qu'il est question de spectre, que parfois l'autisme peut être "invisible", je fais moi-même partie de ceux qui ont beaucoup caché et surcompensé, je me suis battue corps et âme contre mon autisme toute ma vie car j'ai toujours détesté ce que je suis, malgré tout, je sais faire la différence entre le "camouflage"/la compensation et le fait de paraître tout à fait neurotypique, dans mon cas, ça s'est quand même toujours vu, d'une certaine manière, les gens me font tout le temps des réflexions sur "ce que je suis", toute ma vie on m'a renvoyé au visage le fait que j'étais "stupide", immature et "inférieure" sans que personne ne mette ce mot "autiste" sur ma condition.
Ces gens, eux, ont eu une vie apparemment sans énormes complications, d'ailleurs certains d'entre eux ne semblent pas vouloir un diagnostic car ils souffrent de quelque chose mais juste "pour l'avoir".
À peine ce diagnostic décroché (ou l'autodiag proclamé), ils parlent à tout le monde de leur autisme sur leurs réseaux, l'écrivent dans leur "bio" et s'expriment au nom de tous les autistes, changent de comportement et de façon de s'exprimer, comme s'il fallait "calquer" aux caractéristiques, ils brandissent cela comme pour montrer leur originalité, alors que moi je n'ose toujours pas en parler et je continue à cacher mes difficultés au quotidien par honte. Je continue à recevoir les moqueries et réflexions des autres sans réussir à sortir le moindre son pour leur expliquer mes difficultés. À quoi bon... Et plus ça va moins ça n'a de sens.
Désolée pour ce cri du cœur, j'espère ne froisser personne et m'être correctement fait comprendre.
J'admets être assez perdue, car je ne comprends plus rien, je ne sais même plus ce qu'est vraiment l'autisme et quel sens a mon diagnostic.
Je me perds à nouveau dans ce que je suis et ce que signifie vraiment mon existence.
J'ai peur de ne jamais réussir à parler car personne ne semble vraiment réussir à définir clairement ce trouble et ce qu'il implique.
Peur de ne jamais réussir à y voir clair ni sortir de ma dépression.
Comprendre l'autisme m'obsède, j'ai lu des dizaines de thèses et d'études sur la question, en français, en anglais, avec des centaines de pages, des heures et des heures de lectures passionnées, j'ai appris énormément de choses sur moi, malgré tout, j'ai toujours autant de questions, je suis toujours aussi perdue, et mon besoin d'exactitude en souffre.
Le fait de voir de plus en plus de gens "normaux" ou avec peu de problèmes recevoir ce diagnostic accentue encore plus mon incompréhension.
Veuillez m'excuser pour les émotions qui débordent de mes écrits un peu déconstruits, je suis dans une période difficile en ce moment, je n'ai personne à qui parler de tout cela, en tout cas personne qui peut me comprendre.
N'hésitez pas à me donner votre avis, même si vous n'êtes pas d'accord avec moi, je serais ravie d'échanger avec bienveillance.
Je suis moi-même perdue avec cette histoire de "mode" car je vois de plus en plus autour de moi, parfois des gens que je connais dans la vraie vie et qui me paraissaient tout à fait neurotypiques, en tout cas différents de moi et frôlant parfois l'agressivité, la toxicité et la manipulation, se tourner vers le diagnostic d'autisme, au point de "tordre" la description de leur vécu pour le faire correspondre aux caractéristiques de l'autisme, certains ont même décroché ce diagnostic...
Moi-même étant fort intéressée par la psychologie et la psychiatrie depuis plusieurs années, j'avais le sentiment de déceler d'autres profils de troubles de la personnalité chez ces personnes. (Même si ça ne reste que mon analyse, je ne suis pas une professionnelle)
Je dois admettre que ça a un effet dévastateur chez moi, moi qui pensait trouver des réponses sur qui je suis après avoir été diagnostiquée, j'admets être doublement perdue quand je vois que, finalement, la limite entre autisme et neurotypie semble complètement atténuée voire invisible même pour certains professionnels censés savoir tout départager.
Comme cette phrase "on est tous un peu autistes" qui me perturbe un peu.
Est-il possible que l'on soit en effet très nombreux et que nos connaissances sur ce trouble soient trop limitées ?
Ce trouble existe t'il vraiment et ne sommes nous pas tous sur un large spectre englobant tous les comportements ?
Quel sens a ce diagnostic quand on n'a aucun problème apparent à sociabiliser, qu'on enchaîne les relations, qu'on ne semble pas avoir de stéréotypies ni de problèmes sensoriels... qu'on a exactement le même parcours de vie qu'un neurotypique, finalement ?
Peut-on vraiment se dire autiste juste car on connaissait tous les noms de dinosaures enfant, ou parce qu'on est en dépression ? Je vois certains pour lesquels ces arguments suffisent.
Comment expliquer mon anxiété qui me bouffe la vie, la dépression qui m'habite depuis 20 ans, mes problèmes de communication quotidiens, mes crises hebdomadaires, le fait que j'ai toujours mal avec le son et la lumière, que j'ai un mal fou à sortir de chez moi, à rencontrer des gens, à passer du temps avec quelqu'un et entretenir une conversation plus de 5mn, que je sois constamment épuisée, que je sois incapable d'organiser ma vie et de travailler correctement ou même avoir une vie de famille normale, que j'ai une façon de raisonner particulière et très rationnelle qui me met constamment en décalage avec les autres, que j'ai du mal à savoir comment m'habiller, etc... si l'on peut être autiste en ne vivant pas tout cela... ?
Quel est vraiment ce trouble s'il n'y a pas ces caractéristiques ?
Je sais que tous les autistes ne sont pas malheureux, qu'il est question de spectre, que parfois l'autisme peut être "invisible", je fais moi-même partie de ceux qui ont beaucoup caché et surcompensé, je me suis battue corps et âme contre mon autisme toute ma vie car j'ai toujours détesté ce que je suis, malgré tout, je sais faire la différence entre le "camouflage"/la compensation et le fait de paraître tout à fait neurotypique, dans mon cas, ça s'est quand même toujours vu, d'une certaine manière, les gens me font tout le temps des réflexions sur "ce que je suis", toute ma vie on m'a renvoyé au visage le fait que j'étais "stupide", immature et "inférieure" sans que personne ne mette ce mot "autiste" sur ma condition.
Ces gens, eux, ont eu une vie apparemment sans énormes complications, d'ailleurs certains d'entre eux ne semblent pas vouloir un diagnostic car ils souffrent de quelque chose mais juste "pour l'avoir".
À peine ce diagnostic décroché (ou l'autodiag proclamé), ils parlent à tout le monde de leur autisme sur leurs réseaux, l'écrivent dans leur "bio" et s'expriment au nom de tous les autistes, changent de comportement et de façon de s'exprimer, comme s'il fallait "calquer" aux caractéristiques, ils brandissent cela comme pour montrer leur originalité, alors que moi je n'ose toujours pas en parler et je continue à cacher mes difficultés au quotidien par honte. Je continue à recevoir les moqueries et réflexions des autres sans réussir à sortir le moindre son pour leur expliquer mes difficultés. À quoi bon... Et plus ça va moins ça n'a de sens.
Désolée pour ce cri du cœur, j'espère ne froisser personne et m'être correctement fait comprendre.
J'admets être assez perdue, car je ne comprends plus rien, je ne sais même plus ce qu'est vraiment l'autisme et quel sens a mon diagnostic.
Je me perds à nouveau dans ce que je suis et ce que signifie vraiment mon existence.
J'ai peur de ne jamais réussir à parler car personne ne semble vraiment réussir à définir clairement ce trouble et ce qu'il implique.
Peur de ne jamais réussir à y voir clair ni sortir de ma dépression.
Comprendre l'autisme m'obsède, j'ai lu des dizaines de thèses et d'études sur la question, en français, en anglais, avec des centaines de pages, des heures et des heures de lectures passionnées, j'ai appris énormément de choses sur moi, malgré tout, j'ai toujours autant de questions, je suis toujours aussi perdue, et mon besoin d'exactitude en souffre.
Le fait de voir de plus en plus de gens "normaux" ou avec peu de problèmes recevoir ce diagnostic accentue encore plus mon incompréhension.
Veuillez m'excuser pour les émotions qui débordent de mes écrits un peu déconstruits, je suis dans une période difficile en ce moment, je n'ai personne à qui parler de tout cela, en tout cas personne qui peut me comprendre.
N'hésitez pas à me donner votre avis, même si vous n'êtes pas d'accord avec moi, je serais ravie d'échanger avec bienveillance.
Modifié en dernier par Solfurie le jeudi 5 août 2021 à 9:10, modifié 1 fois.
Diagnostiquée Autiste Asperger / TSA de niveau 1 à 33 ans. (HPI)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Le problème, quand on est confronté au diagnostic tardif chez l'âge adulte, est qu'il est difficile de faire la part entre l'autisme (et ses caractéristiques) et les systèmes que l'on met en place (compensation, camouflage, imitation ...) à mettre en place pour (sur)vivre. D'ailleurs, on se rend compte des mécanismes (parfois astucieux) que l'on met en place pour paraître comme tout le monde, lorsqu'on n'arrive plus à compenser ou qu'on rencontre des professionnels spécialisés dans l'autisme (qui nous permettent de se décentrer et prendre du recul sur soi).
J'entends certains qui disent que l'autisme est une mode, qu'on a des "super-pouvoirs" (mémoire exceptionnelle, sens du détail, franchise ...) et on peut avoir tendance à oublier (ou minimiser) le revers de la médaille (hypersensibilités sensorielles, difficultés relationnelles, anxiété et j'en passe) notamment dans les médias et chez certains spécialistes (dont des psychiatres, j'en connais !) qui ne sont pas suffisamment formés. Certains médias peuvent, en effet, raconter un conte de fée sur une personne autiste qui a réussit "parfaitement" sa vie mais est-ce vraiment le cas ou bien, ne cherche-t-on pas à idéaliser une personne et une situation individuelle; d'où ma question : en quoi est-ce que la vie d'une personne autiste ou se prétendant comme telle (surtout au travers du prisme des médias) est représentatif de l'ensemble des personnes autistes dans leur grande diversité ?
Enfin, ce qui m'énerve le plus, ce sont des personnes autistes qu'on représente comme des bêtes de foire à la télévision ou dans une certaine presse et qui peut biaiser la représentation de l'autisme chez des personnes qui ne sont pas forcément connaisseurs du sujet (je pense à Paul El-Kharrat pour ne citer que lui) et au combat mené par les associations et les personnes autistes elle-mêmes, puissent être intégrés au mieux dans la société avec la prise en compte des particularités de chacun.
Et enfin, qu'on ne vienne pas me dire à travers les reportages, articles, réseaux sociaux (...) que "la vie est un long fleuve tranquille" quand on est en situation de handicap car c'est faux. On est toujours obligé de se battre pour avancer, prouver qu'on existe et surtout, s'intégrer dans une société qui est toute sauf bienveillante de manière générale.
J'entends certains qui disent que l'autisme est une mode, qu'on a des "super-pouvoirs" (mémoire exceptionnelle, sens du détail, franchise ...) et on peut avoir tendance à oublier (ou minimiser) le revers de la médaille (hypersensibilités sensorielles, difficultés relationnelles, anxiété et j'en passe) notamment dans les médias et chez certains spécialistes (dont des psychiatres, j'en connais !) qui ne sont pas suffisamment formés. Certains médias peuvent, en effet, raconter un conte de fée sur une personne autiste qui a réussit "parfaitement" sa vie mais est-ce vraiment le cas ou bien, ne cherche-t-on pas à idéaliser une personne et une situation individuelle; d'où ma question : en quoi est-ce que la vie d'une personne autiste ou se prétendant comme telle (surtout au travers du prisme des médias) est représentatif de l'ensemble des personnes autistes dans leur grande diversité ?
Enfin, ce qui m'énerve le plus, ce sont des personnes autistes qu'on représente comme des bêtes de foire à la télévision ou dans une certaine presse et qui peut biaiser la représentation de l'autisme chez des personnes qui ne sont pas forcément connaisseurs du sujet (je pense à Paul El-Kharrat pour ne citer que lui) et au combat mené par les associations et les personnes autistes elle-mêmes, puissent être intégrés au mieux dans la société avec la prise en compte des particularités de chacun.
Et enfin, qu'on ne vienne pas me dire à travers les reportages, articles, réseaux sociaux (...) que "la vie est un long fleuve tranquille" quand on est en situation de handicap car c'est faux. On est toujours obligé de se battre pour avancer, prouver qu'on existe et surtout, s'intégrer dans une société qui est toute sauf bienveillante de manière générale.
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Le pire c'est que certains cherchent à se faire diagnostiquer car ils estiment avoir ces "super pouvoirs", et je n'ai même pas franchement l'impression que ce soit le cas, les gens ont une haute estime d'eux même et une vision très biaisée de ce qu'ils sont, ils n'appliquent pas sur eux une analyse très objective, ni ne se renseignent véritablement en profondeur sur ce qu'est l'autisme avant de l'appliquer à eux.
Personnellement, il m'a fallu des mois de lecture et d'analyse avant de me dire "ok, c'est presque sûr, ça me ressemble beaucoup trop, je prends RDV". J'ai fait tous les diagnostics différentiels toute seule pour être sûre que je n'avais pas autre chose, avant de voir le psy.
Et même malgré ça et après le diag, je doute encore.
Certains se contentent de la liste de caractéristiques de Rudy Simone, ou quelques articles sur Google, et j'ai le sentiment que c'est insuffisant car le trouble est beaucoup plus complexe et subtil à vivre que ces quelques listes.
Être autiste, ça se ressent au quotidien presque à chaque instant, je trouve.
Comme cela a été évoqué plus haut, j'imagine que l'autisme permet de tout expliquer de manière positive et glamour, alors que parfois je constate chez certaines de ces personnes une certaine forme d'agressivité gratuite (bien différente de la "franchise autistique" dont ils s'affublent mais qu'ils prennent comme prétexte pour être juste méchants et éviter de réfléchir à ce qu'ils disent), de besoin de se sentir différents/victimes, d'être mis en avant, d'avoir de l'attention... Un manque d'humilité et de remise en question de manière générale.
Ce sont des caractéristiques que je ne comprends pas et dont je suis personnellement dénuée (à part quand je suis en crise où je peux être assez incisive) (et je précise que je ne dis pas cela pour me lancer des fleurs, j'ai bien d'autres défauts que je n'ai aucun mal à admettre), et qui ne semblent pas faire partie de l'autisme.
Mais peut-être que je prends trop mon cas pour une généralité et que je mélange tout, après tout on peut être autiste ET aussi avoir un trouble de la personnalité ou des comportements agressifs, mais je ne pense pas que cela se traduise de la même façon chez un autiste que chez un neurotypique.
Personnellement, il m'a fallu des mois de lecture et d'analyse avant de me dire "ok, c'est presque sûr, ça me ressemble beaucoup trop, je prends RDV". J'ai fait tous les diagnostics différentiels toute seule pour être sûre que je n'avais pas autre chose, avant de voir le psy.
Et même malgré ça et après le diag, je doute encore.
Certains se contentent de la liste de caractéristiques de Rudy Simone, ou quelques articles sur Google, et j'ai le sentiment que c'est insuffisant car le trouble est beaucoup plus complexe et subtil à vivre que ces quelques listes.
Être autiste, ça se ressent au quotidien presque à chaque instant, je trouve.
Comme cela a été évoqué plus haut, j'imagine que l'autisme permet de tout expliquer de manière positive et glamour, alors que parfois je constate chez certaines de ces personnes une certaine forme d'agressivité gratuite (bien différente de la "franchise autistique" dont ils s'affublent mais qu'ils prennent comme prétexte pour être juste méchants et éviter de réfléchir à ce qu'ils disent), de besoin de se sentir différents/victimes, d'être mis en avant, d'avoir de l'attention... Un manque d'humilité et de remise en question de manière générale.
Ce sont des caractéristiques que je ne comprends pas et dont je suis personnellement dénuée (à part quand je suis en crise où je peux être assez incisive) (et je précise que je ne dis pas cela pour me lancer des fleurs, j'ai bien d'autres défauts que je n'ai aucun mal à admettre), et qui ne semblent pas faire partie de l'autisme.
Mais peut-être que je prends trop mon cas pour une généralité et que je mélange tout, après tout on peut être autiste ET aussi avoir un trouble de la personnalité ou des comportements agressifs, mais je ne pense pas que cela se traduise de la même façon chez un autiste que chez un neurotypique.
Modifié en dernier par Solfurie le jeudi 5 août 2021 à 10:10, modifié 2 fois.
Diagnostiquée Autiste Asperger / TSA de niveau 1 à 33 ans. (HPI)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Ce sont les fameux cas "abusifs", mais un diagnostic après évaluations standard et observation par professionnels expérimentés (décrivant bien sûr le vécu gardé en mémoire et non "tordu"), il n'y a pas mieux comme base solide pour organiser sa vie.
Il y a sûrement des professionnels qui cèdent à la pression, mais pour revenir aux bases il y a quand même la définition du DSM interprétée de façon précise: tout le monde n'est pas autiste (ou alors c'est du même niveau que "on est tous un peu cons" ).quand je vois que, finalement, la limite entre autisme et neurotypie semble complètement atténuée voire invisible même pour certains professionnels censés savoir tout départager.
Comme cette phrase "on est tous un peu autistes" qui me perturbe un peu.
Est-il possible que l'on soit en effet très nombreux et que nos connaissances sur ce trouble soient trop limitées ?
Par contre oui, on est nombreux, de l'ordre de 1% de la population (entre parfois 2% avec l'interprétation large du DSM critiquée dans le présent sujet et ceux qui veulent revenir au "prototype", 1% semble raisonnable); et nos connaissances sont limitées dans bien des domaines (je pense notamment à la génétique, et aux interventions).
Tout est susceptible d'être camouflé avec effort au moins pendant un temps, c'est l'apparence extérieure mais intérieurement il me semble qu'il y a forcément une différence entre l'effort pour être comme la plupart des gens et l'absence d'effort des autres.Comment expliquer mon anxiété qui me bouffe la vie, la dépression qui m'habite depuis 20 ans, mes problèmes de communication quotidiens, mes crises hebdomadaires, le fait que j'ai toujours mal avec le son et la lumière, que j'ai un mal fou à sortir de chez moi, à rencontrer des gens, à passer du temps avec quelqu'un et entretenir une conversation plus de 5mn, que je sois constamment épuisée, que je sois incapable d'organiser ma vie et de travailler correctement ou même avoir une vie de famille normale, que j'ai une façon de raisonner particulière et très rationnelle qui me met constamment en décalage avec les autres, que j'ai du mal à savoir comment m'habiller, etc... si l'on peut être autiste en ne vivant pas tout cela... ?
Sans quelque chose de problématique, c'est contraire au critère D du DSM (altération cliniquement significative du fonctionnement). Quant à aller aussitôt s'afficher sur ses réseaux, ça me semble difficilement compatible avec le critère A (la communication sociale et les interactions sociales).certains d'entre eux ne semblent pas vouloir un diagnostic car ils souffrent de quelque chose mais juste "pour l'avoir".
À peine ce diagnostic décroché (ou l'autodiag proclamé), ils parlent à tout le monde de leur autisme sur leurs réseaux, [...]
C'est normal sur un sujet scientifique que plus on en sait plus on se pose de questions, et c'est un sujet de recherche encore loin des réponses exactes qu'on voudrait. C'est comme ça et il faut faire avec.Comprendre l'autisme m'obsède, [...] j'ai toujours autant de questions, je suis toujours aussi perdue, et mon besoin d'exactitude en souffre.
Mais il reste quand même des choses dont on peut parler avec certitude, par exemple que ce n'est pas une maladie psychique qui apparaît brusquement, ou qu'on ne peut pas en guérir par une psychothérapie ou un médicament.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Comme explicité ci-dessus, je pense que oui, il faut savoir faire la part des choses.
Je pense que le gros piège qui caractérise souvent certaines démarches de diagnostics abusifs, c'est de dire que le diagnostic va littéralement expliquer et justifier tout le comportement d'une personne, tout son être.
Alors que c'est bien là, justement, qu'il faut savoir faire la part des choses entre le vécu, les expériences, ce qui a été mis en place, ce qui relève du TSA de manière directe et les causes extérieures qui n'ont pas de lien direct avec le TSA.
M'étant à plusieurs reprises retrouvée à discuter (par écrit) à des personnes qui, parce qu'on leur a évoqué l'autisme dans une séance psy (psychologue en plus et non psychiatre), se sont mises instantanément à parler comme si le résultat était déjà certain, que c'était sûr qu'elles l'étaient, j'ai vu, effectivement, ces personnes en train d'essayer de tordre la réalité pour que ça colle et que ça rentre dans les critères de diagnostic. Idem pour les personnes qui s'auto-proclament.
Après ça reste une "erreur de cheminement" classique qui dépend de chacun mais croire que c'est le diagnostic qui va changer tout à 100% quand on sent qu'au fond, on a d'autres soucis qui ne sont pas liés au TSA et qu'on ne veut pas les accepter au début alors qu'on peut agir facilement dessus, il faut vraiment essayer de revenir à la réalité et de penser sur long terme.
On en revient un peu à ce qu'on disait sur le fait qu'il y ait des gens qui se cachent derrière leur diagnostic pour justifier des comportements de mauvaise foi par moments, pour justifier des non remises en question...
Personnellement, une des premières choses que j'ai faites, c'était de séparer justement. De faire apparaître cette frontière entre ce qui relève du TSA dans ma vie et ce qui n'en relève pas et relève de causes extérieures. Et j'ai l'impression que, si on a réellement l'envie d'avancer dans sa vie, c'est comme ça qu'il faut procéder.
Parce qu'une fois qu'on arrive à savoir ce sur quoi on peut agir, là où on peut évoluer et qu'on sait qu'il existe des solutions, ça enlève déjà une bonne partie des soucis.
Passage pas très pertinent mais :
Ça plait peut-être pas à tous comme propos mais j'ai vu tellement de gens vouloir à tout prix le diagnostic d'autisme pour éviter que des professionnels ne se dirigent vers d'autres choses (pathologies psychiatriques), surtout quand ces personnes disent que leur autisme serait apparu soudainement à tel ou tel âge, une fois adulte et que ces gens disent avoir vécu relativement bien jusque là... On sait plus quoi penser.
D'un côté, on se bat en tant qu'autistes pour avoir un diagnostic complet et fiable parce qu'on a pu remettre notre comportement sur d'autres pathologies qui au final se retrouvent totalement écartées et d'un autre côté , il y a des gens qui profitent de ça pour se sentir tranquilles en disant que du coup, y aura plus de chances qu'on les diagnostique TSA qu'autre chose.
Je dois répondre quoi à ces gens qui refusent de passer par le C.R.A. parce qu'ils veulent éviter de passer l'ADOS parce qu'ils veulent pas que le diagnostic soit posé sur une analyse précise (bon après y a aussi cette question de l'ADOS qui est plus compliqué chez les femmes à analyser), qui refusent que leurs parents passent l'ADI-R parce qu'eux-même disent ne pas avoir eu de soucis dans l'enfance, ces gens qui n'évoquent quasiment aucun souci lié au TSA ?
Peut-être que la nuance se trouve dans le critère de l'âge d'apparition des premiers "symptômes" qui n'est pas toujours pris en compte. Peut-être que dans le diagnostic abusif, on ne prend pas en compte le fait qu'il y ait eu présence ou non, des anomalies développementales dans la petite enfance.
Et c'est là qu'il faut se rappeler que le diagnostic TSA, prend en compte les critères de la dyade à laquelle il faut répondre pour pouvoir évoquer le TSA mais qu'il prend surtout en compte l'âge d'apparition. Et comme c'est souvent sur cette partie là, à moins d'avoir des parents extrêmement attentifs que les gens ont le moins d'informations, ceci expliquerait cela ?
Après bien-entendu, on peut être autiste et également avoir d'autres troubles à côté qui relèveraient de la pathologie psychiatrique, il ne faut pas le nier.
Quand j'ai appris à certaines personnes qu'il existait des cas de personnes autistes et schizophrènes ou autistes et bipolaires, elles ont voulu tout de suite se diriger vers autre chose...
On dirait que leur objectif, c'est d'éviter d'être classifié dans une pathologie psychiatrique en voulant à tout prix se caser dans autre chose.
Je pense que le gros piège qui caractérise souvent certaines démarches de diagnostics abusifs, c'est de dire que le diagnostic va littéralement expliquer et justifier tout le comportement d'une personne, tout son être.
Alors que c'est bien là, justement, qu'il faut savoir faire la part des choses entre le vécu, les expériences, ce qui a été mis en place, ce qui relève du TSA de manière directe et les causes extérieures qui n'ont pas de lien direct avec le TSA.
M'étant à plusieurs reprises retrouvée à discuter (par écrit) à des personnes qui, parce qu'on leur a évoqué l'autisme dans une séance psy (psychologue en plus et non psychiatre), se sont mises instantanément à parler comme si le résultat était déjà certain, que c'était sûr qu'elles l'étaient, j'ai vu, effectivement, ces personnes en train d'essayer de tordre la réalité pour que ça colle et que ça rentre dans les critères de diagnostic. Idem pour les personnes qui s'auto-proclament.
Après ça reste une "erreur de cheminement" classique qui dépend de chacun mais croire que c'est le diagnostic qui va changer tout à 100% quand on sent qu'au fond, on a d'autres soucis qui ne sont pas liés au TSA et qu'on ne veut pas les accepter au début alors qu'on peut agir facilement dessus, il faut vraiment essayer de revenir à la réalité et de penser sur long terme.
On en revient un peu à ce qu'on disait sur le fait qu'il y ait des gens qui se cachent derrière leur diagnostic pour justifier des comportements de mauvaise foi par moments, pour justifier des non remises en question...
Personnellement, une des premières choses que j'ai faites, c'était de séparer justement. De faire apparaître cette frontière entre ce qui relève du TSA dans ma vie et ce qui n'en relève pas et relève de causes extérieures. Et j'ai l'impression que, si on a réellement l'envie d'avancer dans sa vie, c'est comme ça qu'il faut procéder.
Parce qu'une fois qu'on arrive à savoir ce sur quoi on peut agir, là où on peut évoluer et qu'on sait qu'il existe des solutions, ça enlève déjà une bonne partie des soucis.
Passage pas très pertinent mais :
Après encore une fois, on ne peut pas généraliser et comme ça a été dit, il y a des gens pour qui l'autisme n'est presque pas handicapant, qui sont heureux et vivent très bien avec.Spoiler :
Ça plait peut-être pas à tous comme propos mais j'ai vu tellement de gens vouloir à tout prix le diagnostic d'autisme pour éviter que des professionnels ne se dirigent vers d'autres choses (pathologies psychiatriques), surtout quand ces personnes disent que leur autisme serait apparu soudainement à tel ou tel âge, une fois adulte et que ces gens disent avoir vécu relativement bien jusque là... On sait plus quoi penser.
D'un côté, on se bat en tant qu'autistes pour avoir un diagnostic complet et fiable parce qu'on a pu remettre notre comportement sur d'autres pathologies qui au final se retrouvent totalement écartées et d'un autre côté , il y a des gens qui profitent de ça pour se sentir tranquilles en disant que du coup, y aura plus de chances qu'on les diagnostique TSA qu'autre chose.
Je dois répondre quoi à ces gens qui refusent de passer par le C.R.A. parce qu'ils veulent éviter de passer l'ADOS parce qu'ils veulent pas que le diagnostic soit posé sur une analyse précise (bon après y a aussi cette question de l'ADOS qui est plus compliqué chez les femmes à analyser), qui refusent que leurs parents passent l'ADI-R parce qu'eux-même disent ne pas avoir eu de soucis dans l'enfance, ces gens qui n'évoquent quasiment aucun souci lié au TSA ?
Peut-être que la nuance se trouve dans le critère de l'âge d'apparition des premiers "symptômes" qui n'est pas toujours pris en compte. Peut-être que dans le diagnostic abusif, on ne prend pas en compte le fait qu'il y ait eu présence ou non, des anomalies développementales dans la petite enfance.
Et c'est là qu'il faut se rappeler que le diagnostic TSA, prend en compte les critères de la dyade à laquelle il faut répondre pour pouvoir évoquer le TSA mais qu'il prend surtout en compte l'âge d'apparition. Et comme c'est souvent sur cette partie là, à moins d'avoir des parents extrêmement attentifs que les gens ont le moins d'informations, ceci expliquerait cela ?
Après bien-entendu, on peut être autiste et également avoir d'autres troubles à côté qui relèveraient de la pathologie psychiatrique, il ne faut pas le nier.
Quand j'ai appris à certaines personnes qu'il existait des cas de personnes autistes et schizophrènes ou autistes et bipolaires, elles ont voulu tout de suite se diriger vers autre chose...
On dirait que leur objectif, c'est d'éviter d'être classifié dans une pathologie psychiatrique en voulant à tout prix se caser dans autre chose.
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Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Je peine à vous répondre à tous en détail, mais je vous remercie vraiment pour vos réponses pertinentes et détaillées, cela me fait beaucoup de bien d'en discuter avec d'autres car ça devenait vraiment aliénant pour moi, j'avais l'impression de devenir folle et de dériver dans le jugement et l'analyse trop excessifs, pouvoir échanger sur le sujet avec d'autres personnes autistes et/ou connaissant le sujet me donne matière à réfléchir.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
En conclusion, hors autisme, je pense qu'on peut dire qu'il y a encore ce vrai tabou concernant la santé mentale qui persiste.
Parce que vouloir un diagnostic d'autisme pour ne pas se faire diagnostiquer une potentielle pathologie psychiatrique, ça montre bien quelque part qu'il y a ce tabou concernant la santé mentale.
Parce que vouloir un diagnostic d'autisme pour ne pas se faire diagnostiquer une potentielle pathologie psychiatrique, ça montre bien quelque part qu'il y a ce tabou concernant la santé mentale.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
En tout cas j'ai vu de très nombreuses fois de cas de personnes ayant eu d'autres diagnostics et se retrouvant "déçus" de pas avoir été qualifiés d'autistes, ils se mettent alors à enchaîner les professionnels jusqu'à en trouver un qui acceptera enfin de le leur poser ou qui se fera leurrer par le témoignage du patient, alors devenu bien rodé pour répondre "correctement" aux questions.
Après je comprends que l'erreur soit possible et qu'on soit décontenancé, mais dans ce cas, s'adresser aux professionnels les plus aguerris et les mieux renseignés aide à dissiper le doute... Et parfois, ça n'est juste pas de l'autisme, encore faut-il l'accepter... !
Si l'erreur est possible chez les praticiens, il en est de même pour les patients... S'il y a bien une chose que j'ai appris avec mon parcours psy, c'est qu'on croit parfois bien se connaître mais on n'a pas toujours bien conscience de tous nos biais.
Après je comprends que l'erreur soit possible et qu'on soit décontenancé, mais dans ce cas, s'adresser aux professionnels les plus aguerris et les mieux renseignés aide à dissiper le doute... Et parfois, ça n'est juste pas de l'autisme, encore faut-il l'accepter... !
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Ah ! Oui. Les divers biais cognitifs, l'effet Dunning-Kruger, le syndrome d'imposture, les sophismes, le déni de réalité, le validisme (avec la psychophobie), etc. Tout cela vient surcompliquer l'évaluation de la situation.
"On ne peut pas tout expliquer par les quatre lunes mais on ne peut pas nier qu'il existe un satellite de la Terre qu'on a appelé la lune." Vous imaginez pouvoir expliquer de A à Z les milliards de conditions humaines ?
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
"Petite" réflexion générale :
Cette histoire d'autisme et de diagnostic abusif est un imbroglio dans lequel il ne faut pas se faire piéger, tant dans la définition clinique que dans la prise en charge sociétale.
Le problème c'est qu'il faut faire la distinction entre ce qui vient de la recherche, transposé en méthodologie de diagnostique au niveau clinique et les aspects sociétaux de l'autisme vis-à-vis d'autres trouble psychiatrie, tel que la prise en charge des handicapes lié à l'autisme que dans le qualificatif des troubles en tant que pathologie ou pas, ainsi que les aspects militants autour de ces questions.
J'ai tendance personnellement à évacuer tout l'aspect sociétal pour ne considérer que les aspects recherches et clinique de ces questions. Simplement parce que les aspects recherche et clinique sont neutre et objectif, alors que les aspects sociétaux sont politisé et sont malheureusement lié au fonctionnement NT de la société. Quant on parle de prise en charge, on parle de comment la société NT prend en charge l'autisme ou les autres troubles psychiatrique. Parce qu'il faut bien voir de quoi on parle : on parle de cet ensemble social qui a été forgé par les NT, la majorité, et qui leur est adapté, et pas a nous TSA ainsi que les autres trouble psychiatrique. Et ca ca me dépasse. Alors que les aspects recherche et clinique étant neutre et objectif, je peux tenter de les comprendre. Mais la société, pourquoi elle considère l'autisme de telle manière et les autres troubles d'une autre manière, ca je ne le comprend pas. Et j'ai franchement autre chose à faire que de me torde le cerveau a essayer de comprendre le pourquoi de tout ca. C'est le problème de la société de savoir comment elle veut considérer et qualifier chaque spécificité psychiatrie (trouble, pathologie, diversité), pas à moi.
Par analogie avec la recherche de vie extra-terrestre, je m'intéresse aux questions d'exobiologie, de planétologie, d'astrophysique. Les implications sociétale de la découverte d'une vie extra-terrestre ne me concerne pas, et j'ai pas à être réceptif à ces questions simplement parce que quelqu'un voudrait en parler. Dans le sens ou le fait que cette personne se questionne sur les implications la concerne elle, pas moi. En plus partir dans ce genre de considération c'est anticiper une situation dont on ne connait rien, ni la nature (E.T. biologique, IA, autre forme) ni le contexte (découverte fortuite, recherche systémique, rencontre directe, invasion). On peut blablater pendant des heures, ca n'aura aucune importance le jour de la rencontre/découverte.
Bref, moi je suis l'E.T., pas l'astronome ni la société, et la société est la société. Autrement dit, a notre niveau individuel, il ne faut pas trop s'interroger sur pourquoi les gens cherchent un diagnostique d'autisme ni ce que la société doit changer pour mieux considérer les troubles psychiatrique. Il faut plutôt se poser la question de notre propre démarche d'aller faire un diagnostique. Et si c'est TSA, ou TSA+autre chose, ou autre chose que TSA, c'est à chacun de nous de décider ce qu'on en fait. Et j'ai de sérieux doute sur le fait que quelqu'un en souffrance qui se sent respecter et écouter par le clinicien ne prenne pas acte du diagnostique. C'est une question d'intégrité, de dialogue et de confiance entre la personne qui consulte et le clinicien (j'évacue volontairement les aides sociale qu'on peut obtenir en fonction du diagnostique parce que ca relève des aspects sociétaux que j'ai évacué plus haut. Les aides sont d'abord une question politique avant d'être pas clinique).
Je me concentre sur ce qui me concerne moi : la nature de mes caractéristique psychiatrique, comment ces caractéristique influencent ma vie et comment vivre au mieux avec tout ca: le tout dans un dialogue avec mon psy et les éventuels spécialistes nécessaire à me permettre de mieux me comprendre (comme la neuro-psy que j'ai consulté pour la question du HP). Le reste n'est pas ma vie, c'est un débat de société qui me dépasse. De tout façon ce n'est pas nous, autistes diagnostiqué, qui avons la possibilité d'intervenir à ce niveau. Ce sont les cliniciens, les "philosophes" des humanités et les politiciens qui ont les cartes en main. C'est à la société de décider de comment traiter les questions psychiatrique : de traiter différemment TSA et les autres troubles, ou au contraire d'accorder plus de considération a tous les troubles et de s'adapter.
Mais il est vrai, il ne faut pas le nier, ces questions sont entré dans le débat de société par la porte de l'autisme, avec le militantisme. Mais ces questions dépassent l'autisme. Ca concerne tous les troubles et pathologie (schizophrénie, bipolarité, dépression, trouble de la personnalité, conséquence d'un AVC, etc..). Tant mieux si l'autisme a permis à la société de se poser des questions, mais il faudrait maintenant que la société dissocie ces questions de prise en charge globale des question psychiatrique de l'autisme en tant que condition. Sinon on va tourner en rond au détriment de l'autisme justement.
Bref, c'est un imbroglio.
Et juste pour finir : pour moi ces questions de rapport entre la psychiatrie et la société tend a me faire penser qu'on est dans une société dysfonctionnelle. Mais visiblement quant j'en discute avec mon entourage, on comprend pas ce que je dis à ce propos. Ca renforce ce sentiment d'incompréhension lié à mon fonctionnement TSA+HP. Mais finalement cette incompréhension est lié à l'interaction, pas à mon cerveau en tant que tel.
Cette histoire d'autisme et de diagnostic abusif est un imbroglio dans lequel il ne faut pas se faire piéger, tant dans la définition clinique que dans la prise en charge sociétale.
Le problème c'est qu'il faut faire la distinction entre ce qui vient de la recherche, transposé en méthodologie de diagnostique au niveau clinique et les aspects sociétaux de l'autisme vis-à-vis d'autres trouble psychiatrie, tel que la prise en charge des handicapes lié à l'autisme que dans le qualificatif des troubles en tant que pathologie ou pas, ainsi que les aspects militants autour de ces questions.
J'ai tendance personnellement à évacuer tout l'aspect sociétal pour ne considérer que les aspects recherches et clinique de ces questions. Simplement parce que les aspects recherche et clinique sont neutre et objectif, alors que les aspects sociétaux sont politisé et sont malheureusement lié au fonctionnement NT de la société. Quant on parle de prise en charge, on parle de comment la société NT prend en charge l'autisme ou les autres troubles psychiatrique. Parce qu'il faut bien voir de quoi on parle : on parle de cet ensemble social qui a été forgé par les NT, la majorité, et qui leur est adapté, et pas a nous TSA ainsi que les autres trouble psychiatrique. Et ca ca me dépasse. Alors que les aspects recherche et clinique étant neutre et objectif, je peux tenter de les comprendre. Mais la société, pourquoi elle considère l'autisme de telle manière et les autres troubles d'une autre manière, ca je ne le comprend pas. Et j'ai franchement autre chose à faire que de me torde le cerveau a essayer de comprendre le pourquoi de tout ca. C'est le problème de la société de savoir comment elle veut considérer et qualifier chaque spécificité psychiatrie (trouble, pathologie, diversité), pas à moi.
Par analogie avec la recherche de vie extra-terrestre, je m'intéresse aux questions d'exobiologie, de planétologie, d'astrophysique. Les implications sociétale de la découverte d'une vie extra-terrestre ne me concerne pas, et j'ai pas à être réceptif à ces questions simplement parce que quelqu'un voudrait en parler. Dans le sens ou le fait que cette personne se questionne sur les implications la concerne elle, pas moi. En plus partir dans ce genre de considération c'est anticiper une situation dont on ne connait rien, ni la nature (E.T. biologique, IA, autre forme) ni le contexte (découverte fortuite, recherche systémique, rencontre directe, invasion). On peut blablater pendant des heures, ca n'aura aucune importance le jour de la rencontre/découverte.
Bref, moi je suis l'E.T., pas l'astronome ni la société, et la société est la société. Autrement dit, a notre niveau individuel, il ne faut pas trop s'interroger sur pourquoi les gens cherchent un diagnostique d'autisme ni ce que la société doit changer pour mieux considérer les troubles psychiatrique. Il faut plutôt se poser la question de notre propre démarche d'aller faire un diagnostique. Et si c'est TSA, ou TSA+autre chose, ou autre chose que TSA, c'est à chacun de nous de décider ce qu'on en fait. Et j'ai de sérieux doute sur le fait que quelqu'un en souffrance qui se sent respecter et écouter par le clinicien ne prenne pas acte du diagnostique. C'est une question d'intégrité, de dialogue et de confiance entre la personne qui consulte et le clinicien (j'évacue volontairement les aides sociale qu'on peut obtenir en fonction du diagnostique parce que ca relève des aspects sociétaux que j'ai évacué plus haut. Les aides sont d'abord une question politique avant d'être pas clinique).
Je me concentre sur ce qui me concerne moi : la nature de mes caractéristique psychiatrique, comment ces caractéristique influencent ma vie et comment vivre au mieux avec tout ca: le tout dans un dialogue avec mon psy et les éventuels spécialistes nécessaire à me permettre de mieux me comprendre (comme la neuro-psy que j'ai consulté pour la question du HP). Le reste n'est pas ma vie, c'est un débat de société qui me dépasse. De tout façon ce n'est pas nous, autistes diagnostiqué, qui avons la possibilité d'intervenir à ce niveau. Ce sont les cliniciens, les "philosophes" des humanités et les politiciens qui ont les cartes en main. C'est à la société de décider de comment traiter les questions psychiatrique : de traiter différemment TSA et les autres troubles, ou au contraire d'accorder plus de considération a tous les troubles et de s'adapter.
Mais il est vrai, il ne faut pas le nier, ces questions sont entré dans le débat de société par la porte de l'autisme, avec le militantisme. Mais ces questions dépassent l'autisme. Ca concerne tous les troubles et pathologie (schizophrénie, bipolarité, dépression, trouble de la personnalité, conséquence d'un AVC, etc..). Tant mieux si l'autisme a permis à la société de se poser des questions, mais il faudrait maintenant que la société dissocie ces questions de prise en charge globale des question psychiatrique de l'autisme en tant que condition. Sinon on va tourner en rond au détriment de l'autisme justement.
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Et juste pour finir : pour moi ces questions de rapport entre la psychiatrie et la société tend a me faire penser qu'on est dans une société dysfonctionnelle. Mais visiblement quant j'en discute avec mon entourage, on comprend pas ce que je dis à ce propos. Ca renforce ce sentiment d'incompréhension lié à mon fonctionnement TSA+HP. Mais finalement cette incompréhension est lié à l'interaction, pas à mon cerveau en tant que tel.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Je vois la recherche de compréhension comme un massage vigoureux et escarpé de l'esprit dont un des bienfaits est la compréhension.
Il n'y a pas un grand pourcentage de personnes autistes qui aiment téléphoner (à la maison, par exemple).
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Je vois les choses de la même manière. Ca stimule les neurones.
Oui le téléphone me fait toujours un peu stressé, surtout quant on m'appelle.
Cela dit, en tant qu'E.T. j'aimerai bien pouvoir appeler ma planète et y retourner
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Vous avez en effet tout à fait raison sur ce point, mon diagnostic est récent compte tenu du temps que je supporte mes névroses, de plus il m'est difficile émotionnellement de voir des gens qui m'ont maltraitée par le passé à cause de mon autisme, s'en emparer à leur tour pour en faire un étendard, je me compare, réfléchis et analyse beaucoup trop (et pas forcément dans le bon sens), au point d'en oublier la nature première de ma démarche à la base, toute simple : comprendre mon fonctionnement à moi seule et comment survivre dans ce monde.propane42 a écrit : ↑jeudi 5 août 2021 à 13:33 Il faut plutôt se poser la question de notre propre démarche d'aller faire un diagnostique. Et si c'est TSA, ou TSA+autre chose, ou autre chose que TSA, c'est à chacun de nous de décider ce qu'on en fait. (...)
Je me concentre sur ce qui me concerne moi : la nature de mes caractéristique psychiatrique, comment ces caractéristique influencent ma vie et comment vivre au mieux avec tout ca (...)
C'est en effet la question essentielle et la seule à garder en tête, le reste, on ne peut avoir aucune influence dessus. Une fois qu'on décide de voir les choses sous cet angle, on se retrouve en effet allégé et débarrassé de ces questions.
Le probléme qui subsiste, c'est le risque de rester incompris par ses proches et de devoir rester en décalage constant.
Il m'arrive quand même parfois de me dire que ces questions sociétales, politiques et de militantisme auront peut-être une influence négative sur la science et la recherche, et cela me perturbe, j'espère me tromper et que la science restera objective et arrivera à avancer malgré les influences extérieures.
Du reste, merci pour le partage de votre réflexion très intéressante, j'ai décidément vraiment bien fait de m'inscrire sur ce forum, on est à 1000 lieues des échanges que j'ai pu avoir sur Facebook ou Twitter...
Modifié en dernier par Solfurie le jeudi 5 août 2021 à 14:26, modifié 5 fois.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Ouais, UnsafeBook et Toux-Ictère ne sont pas les meilleures pilules pour la santé psycho-sociale et mentale.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
A qui le dites vous, j'ai parfois l'impression que ça empire mes troubles tellement ça me touche plus que de raison de lire des bêtises tous les jours.
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