Fluxus a écrit : ↑samedi 3 juillet 2021 à 11:50
j'ai cru comprendre qu'on pouvait régulièrement être muté à certains endroits que l'on ne choisit pas, que ça impliquait souvent des déplacements etc.
Oui.
Le système est dit à "deux mouvements".
Il y a d'abord la
phase inter-académique - déterminer dans quelle académie on va atterrir -.
Il est obligatoire d'y participer avant l'année de stage, et après l'année de stage une fois titularisé (c'est ce que l'on appelle l'année de néo-titulaire). Certaines académies sont plus coûteuses en points que d'autres (le barème varie un peu chaque année, mais il y a des tendances globales...)
Pour exemple, tu peux aller sur
ce site syndical (il y en a d'autres, j'ai pris le premier qui venait avec le moteur de recherche) qui indique les "barres" pour chaque académie, chaque matière (le barème varie selon la matière), et chaque année. Certaines académies sont connues pour être plus "chères" que d'autres (exemple la Corse, avec plus de 1300 points ces dernières années - mais c'est un cas extrême -, ou l'académie de Toulouse, à plus de 400 points ces dernières années en mathématiques).
Vient ensuite le deuxième tour, la
phase intra-académique - déterminer dans quel coin de l'académie et dans quel secteur on va atterrir -.
Là encore, cela fonctionne par points (en débutant, on en a au minimum 14, puis viennent s'ajouter d'autres points au fur et à mesure des années, ainsi que d'autres éventuels points vis-à-vis de la situation familiale notamment. Une brève explication
dans cet article). Et le coût peut être très disparate au sein d'une même académie. Par exemple, dans l'académie de Créteil (où il faut le minimum de points - 14 - pour entrer dans la phase inter), il y a des zones (regroupant un ensemble de communes, ou une seule grande ville) qui sont à 14, 20, 40 points, et d'autres à 400, 600, 800... voire plus.
A savoir également qu'on peut postuler lors de la phase intra sur des départements (tout établissement au sein du département, mais ça peut donc être la loterie totale...), sur des zones de département (là encore, ça reste assez vaste), sur des regroupements de communes (avec entre 5 et 10 établissements), sur des communes spécifiques (entre 1 à 4/5 établissements selon la taille de la commune), et enfin sur des établissements spécifiques.
Sachant qu'on a le droit à 30 vœux, à organiser dans l'ordre de notre choix - mais c'est toute une stratégie à mener, et assez complexe, dont je ne suis moi-même pas experte -.
Il est également possible (et cela arrive hélas à bon nombre de néo-titulaires, qui n'ont pas assez de points pour obtenir un poste fixe, c'est-à-dire être nommé dans un établissement en tant que titulaire du poste, pour autant d'années que la personne le souhaite
**) de devenir titulaire de zone de remplacement (TZR). C'est-à-dire que l'on sera affecté au sein d'une zone du département voire de l'académie (zone qui peut être plus ou moins grande selon les cas donc) pour des remplacements. Soit des remplacements à l'année (on reste un an dans un établissement, durant toute l'année scolaire), soit des remplacements plus courts (six mois, trois mois, un mois...), pour remplacer le collègue titulaire qui est en congé maternité, en arrêt maladie, etc.
Je n'ai jamais été TZR (fort heureusement !), mais de nombreux jeunes titulaires que j'ai croisés l'ont été, et c'est une galère sans nom (surtout quand on n'a pas le permis ; et encore, certaines personnes faisaient beaucoup de route, étant parfois affectées sur deux voire trois établissements).
** sauf en cas de mesure de carte scolaire. Et ça, malheureusement, quand on est jeune professeur, il est possible d'y être confronté, même si cela reste un cas minoritaire...
Fluxus a écrit : ↑samedi 3 juillet 2021 à 11:50
Même avec une RQTH plus tard, on est dans cette obligation ?
Oui.
La RQTH permet d'obtenir jusqu'à 1200 points pour les mutations (selon les académies, afin d'obtenir par exemple une mutation dans l'académie que l'on souhaite et qui est coûteuse en points, ainsi que d'avoir plus de chances d'obtenir un poste dans la commune voire l'établissement que l'on souhaite. Mais, ce n'est jamais sûr à 100%... (par exemple, une autre personne avec une "bonification" RQTH et ayant plus d'ancienneté et/ou des points de rapprochement de conjoint peut obtenir le poste que tu visais, en ayant davantage de points que toi). Et les points attribués dépendent des académies (exemple dans l'
académie de Paris, cela peut être « 60 points automatiques » grâce à la RQTH, ou « 1200 points selon préconisation RH »). Dans les autres académies (d'après
ce document p.23), il semble qu'une RQTH donne droit automatiquement à 100 points pour la phase intra-académique, sur tous les voeux. (mais 100 points, quand on voit qu'il y a des postes ou des zones à environ 300 ou 400 points, ça ne fait pas lourd non plus...)
Il y a notamment
cet article qui résume bien les choses au sujet des points et de la RQTH.
De manière plus générale, le document sur toutatice.fr est un bon résumé de l'imbroglio des mutations...
Enfin, concernant le CNED, les places sont très rares, et même en obtenant un poste là-bas, cela est parfois pour "seulement" trois ans (en "Poste Adapté de Courte Durée"). Je m'y étais intéressée de mon côté, mais ai renoncé à postuler.
N'hésite pas si tu as d'autres questions - même si je ne connais pas toutes les arcanes de cette grosse machine complexe ! -.
N.B. : je parle là du système de mutations dans le public, au niveau du second degré. Je ne connais quasi rien au système dans le privé (sauf qu'il y a plus de facilités à rester dans le département de son choix). Mais, en revanche, il faut l'envisager dès que l'on passe le concours, car pour enseigner dans le privé, il faut passer le CAPET, et non le CAPES (sauf si cela a changé récemment !).