Mon TSA n'est pas diagnostiqué depuis longtemps et j'essaie de comprendre comment cela m'affecte au quotidien. Je suis plutôt bien insérée, puisque par exemple je travaille à plein temps.
J'ai fini par être diagnostiquée autiste sans déficit intellectuel après pas mal d'errances. Après réflexion, j'ai fait le choix d'en parler à mon travail après en avoir parlé à la médecine du travail. Ma demande de RQTH est dans les mains de la mdph.
J'avais bien observé depuis longtemps que je dysfonctionnais dans certains domaines: j'ai du mal à finir des tâches, j'ai du mal à re rentrer dans une activité quand j'ai été interrompue, j'ai aussi beaucoup de mal à mettre des priorités, je déteste devoir travailler avec des personnes que je ne connais pas, j'ai du mal à m'imposer et gérer les interactions sociales.
Je ne sais pas si ce sont des aspects du TSA ou non. Je ne souhaite pas être complaisante à mon égard.
Par exemple, la semaine dernière, je n'ai pas réussi à terminer un travail qui m'était demandé. J'ai du passer du temps au téléphone pour gérer un problème familial, puis il y a eu l'annonce d'un re-confinement. Vendredi, j'étais épuisée.
Avec mon nouveau manager (j'ai changé de service à ma demande suite au diag), nous avons déjà parlé autisme . En revanche, j'ai du mal à cerner les contours de cet état. Je veux dire par là, que j'ai toujours fonctionné en milieu normal, sans aménagement officiel. Je suis passée par une phase très compliquée (burn out) qui m'a bien fait comprendre que j'allais devoir changer mon fonctionnement pour tenir sur le long terme. D'où la démarche diag, la demande de RQTH, le changement de service etc.
Mon souhait c'est de trouver le bon équilibre, entre ce qui est réellement imputable à l'autisme et ce qui n'est qu'une forme d'autocomplaisance.
Là où je me sens inconfortable, c'est que quand j'en parle, il m'est renvoyé que "tout le monde à ses difficultés", ce qui est parfaitement exact. C'est assez difficile aussi d'enlever le masque de normalité pour passer au mode honnêteté. Par exemple, mes collègues ne savent pas du tout à quel point mes relations sociales sont désertiques, le confinement n'a pas diminué mes relations sociales (impact zéro de ne plus pouvoir aller au resto, ciné, faire des fêtes). Ils ne se rendent pas compte à quel point c'est paralysant et stressant pour moi de devoir organiser des séances de travail avec des personnes que je ne connais pas ou peu. A quel point, l'incertitude actuelle que la pandémie créé est déstabilisante et me demande sans arrêt de m'adapter.
Aussi, je serai curieuse et intéressée de pouvoir échanger avec d'autres personnes avec lesquelles ce que j'écris a du sens. Ou même me faire secouer les puces par celles qui ne vivent pas du tout cela parce qu'elles ont une approche différente
