Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
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Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Bonjour à toutes et à tous,
Je ne sais pas si mon sujet est redondant. Je n'ai pas pris la peine (eu le courage ?) de regarder les sujets récents.
J'aimerais savoir comment vous faites pour gérer votre vie au milieu de la crise sanitaire et si vous avez des conseils à donner, même si j'ai peu d'espoirs...
Depuis dix mois, la situation me mange le cerveau. L'impossibilité de se projeter, de programmer, de prévoir... La gestion de l'imprévu est extrêmement compliquée et épuisante pour moi (pour la plupart des autistes je suppose), alors vous imaginez peut-être dans quelle situation je me trouve au bout de dix mois...
J'aimerais essayer de verbaliser, ce que je n'arrivais pas à faire jusqu'ici. Certains d'entre vous ont peut-être vu cette vidéo : https://chemindevie.net/asperger-fatiga ... cuilleres/ où la théorie des petites cuillères est très bien expliquée et très pertinente.
Depuis de nombreuses semaines, je me lève sans AUCUNE petite cuillère. Je suis en apnée, je compte les heures jusqu'au week-end, rien que pour fonctionner sans rien faire de bien extraordinaire cela me pompe une énergie folle, que j'ai l'impression d'emprunter à crédit (et ça va faire mal quand il faudra rembourser alors que les caisses sont vides). Et après le week-end je reprends le lundi matin sans avoir pu recharger mes batteries, avec une petite cuillère pour toute la semaine.
Voilà à peu près dans quel état je suis.
Je précise que me mettre en arrêt ne servirait strictement à rien (à moins d'y rester jusqu'à la fin de la crise sanitaire...). J'étais deux semaines en vacances jusqu'au 4 et le 4 j'étais déjà épuisée. Pourtant je n'ai rien fait pendant les vacances, vu presque personne.
Et pour couronner le tout, je culpabilise de me plaindre. Parce que dans le fond, je vais bien, ma famille et mes amis vont bien. Ma vie va très bien. Je ne suis pas déprimée. Je suis juste épuisée et je ne sais plus où trouver l'énergie. J'ai du mal aussi à trouver une oreille attentive. Même mes amies qui sont au courant de mon diagnostic et se sont renseignées ne comprennent pas ce dont je parle.
Voilà, maintenant je dois trouver le courage d'aller au bout de cette semaine encore.
Courage à toutes et à tous.
Je ne sais pas si mon sujet est redondant. Je n'ai pas pris la peine (eu le courage ?) de regarder les sujets récents.
J'aimerais savoir comment vous faites pour gérer votre vie au milieu de la crise sanitaire et si vous avez des conseils à donner, même si j'ai peu d'espoirs...
Depuis dix mois, la situation me mange le cerveau. L'impossibilité de se projeter, de programmer, de prévoir... La gestion de l'imprévu est extrêmement compliquée et épuisante pour moi (pour la plupart des autistes je suppose), alors vous imaginez peut-être dans quelle situation je me trouve au bout de dix mois...
J'aimerais essayer de verbaliser, ce que je n'arrivais pas à faire jusqu'ici. Certains d'entre vous ont peut-être vu cette vidéo : https://chemindevie.net/asperger-fatiga ... cuilleres/ où la théorie des petites cuillères est très bien expliquée et très pertinente.
Depuis de nombreuses semaines, je me lève sans AUCUNE petite cuillère. Je suis en apnée, je compte les heures jusqu'au week-end, rien que pour fonctionner sans rien faire de bien extraordinaire cela me pompe une énergie folle, que j'ai l'impression d'emprunter à crédit (et ça va faire mal quand il faudra rembourser alors que les caisses sont vides). Et après le week-end je reprends le lundi matin sans avoir pu recharger mes batteries, avec une petite cuillère pour toute la semaine.
Voilà à peu près dans quel état je suis.
Je précise que me mettre en arrêt ne servirait strictement à rien (à moins d'y rester jusqu'à la fin de la crise sanitaire...). J'étais deux semaines en vacances jusqu'au 4 et le 4 j'étais déjà épuisée. Pourtant je n'ai rien fait pendant les vacances, vu presque personne.
Et pour couronner le tout, je culpabilise de me plaindre. Parce que dans le fond, je vais bien, ma famille et mes amis vont bien. Ma vie va très bien. Je ne suis pas déprimée. Je suis juste épuisée et je ne sais plus où trouver l'énergie. J'ai du mal aussi à trouver une oreille attentive. Même mes amies qui sont au courant de mon diagnostic et se sont renseignées ne comprennent pas ce dont je parle.
Voilà, maintenant je dois trouver le courage d'aller au bout de cette semaine encore.
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Début des démarches auprès de la MDPH très bientôt.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Une fatigue qui s'installe sur la durée sans cause apparente doit être étudiée avec un médecin, car elle peut être le symptôme d'un souci de santé (par exemple une carence enfer)...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Ce n'est absolument pas une fatigue physique. J'ai connu la carence en fer. Ca n'a rien à voir. C'est l'impossibilité de gérer l'imprévu depuis presque un an qui me mine. Il n'y a aucun secret là-dessous.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Mon conjoint a été peu ou prou dans le même état d'épuisement que toi, à ne plus avoir de "cuillères" (et à les "refabriquer" très lentement, sans qu'elles ne soient très solides... des cuillères en plastique, en somme), depuis un mois c'est un petit peu mieux, notamment en ce qui concerne la gestion de l'imprévu (vu qu'il est un peu moins épuisé).
Il a constaté une amélioration quant à sa capacité de concentration et sa fatigue depuis qu'il prend de la vitamine D (bon, ce sont des doses bien fournies, à prendre toutes les deux semaines, car il était en grosse carence).
Du coup, vois peut-être quand même du côté de la carence en vitamine D... Cela ne sera pas une solution miraculeuse, bien entendu, mais ça peut tout de même aider de façon non négligeable.
Étant donné que l'on ne sait pas quand finira la crise sanitaire, autant voir si tu ne peux déjà pas recharger une partie de tes batteries pendant un à deux mois... A l'inverse, si tu tires, tires, tires, tu risques d'être au-delà de l'épuisement, de faire un véritable burn-out, et de ne plus pouvoir rien faire pendant six mois au bas mot.
Mais, c'est certain que c'est très dur...
Sinon, essaye peut-être aussi, dans la mesure du possible, de retrouver de l'énergie en t'adonnant à tes intérêts spécifiques ? J'ai constaté pour ma part (idem pour mon conjoint, dans une plus faible mesure) que cela me permettait de "refaire" des cuillères plus rapidement - mais, il est vrai que ma "fabrique à cuillères" n'a pas été atomisée, comme c'est le cas pour mon conjoint et sans doute pour toi aussi -.
Bon courage à toi pour tout...
Il a constaté une amélioration quant à sa capacité de concentration et sa fatigue depuis qu'il prend de la vitamine D (bon, ce sont des doses bien fournies, à prendre toutes les deux semaines, car il était en grosse carence).
Du coup, vois peut-être quand même du côté de la carence en vitamine D... Cela ne sera pas une solution miraculeuse, bien entendu, mais ça peut tout de même aider de façon non négligeable.
Fais attention tout de même... le burn-out dit « autistique » existePrTournesol a écrit : ↑lundi 18 janvier 2021 à 10:41 Depuis de nombreuses semaines, je me lève sans AUCUNE petite cuillère. Je suis en apnée, je compte les heures jusqu'au week-end, rien que pour fonctionner sans rien faire de bien extraordinaire cela me pompe une énergie folle, que j'ai l'impression d'emprunter à crédit (et ça va faire mal quand il faudra rembourser alors que les caisses sont vides). Et après le week-end je reprends le lundi matin sans avoir pu recharger mes batteries, avec une petite cuillère pour toute la semaine.
- je pense que c'est ce qu'a fait mon conjoint, il a enchaîné sur plusieurs mois des effondrements, à un moment, c'était quasi un jour sur deux... -.Spoiler :
Deux semaines, ce n'est clairement pas assez, à mon sens. Mon conjoint est en arrêt maladie depuis six mois (alors certes, il avait aussi des gros problèmes à son boulot, non pas au niveau de la charge de travail, quasi nulle, mais au niveau "social"), et recharger des batteries quand elles ont été complètement à plat prend beaucoup de temps (sans compter qu'il faut quand même les utiliser, même très peu chargées, pour gérer le strict nécessaire).PrTournesol a écrit : ↑lundi 18 janvier 2021 à 10:41 Je précise que me mettre en arrêt ne servirait strictement à rien (à moins d'y rester jusqu'à la fin de la crise sanitaire...). J'étais deux semaines en vacances jusqu'au 4 et le 4 j'étais déjà épuisée. Pourtant je n'ai rien fait pendant les vacances, vu presque personne.
Étant donné que l'on ne sait pas quand finira la crise sanitaire, autant voir si tu ne peux déjà pas recharger une partie de tes batteries pendant un à deux mois... A l'inverse, si tu tires, tires, tires, tu risques d'être au-delà de l'épuisement, de faire un véritable burn-out, et de ne plus pouvoir rien faire pendant six mois au bas mot.
Mais, c'est certain que c'est très dur...
Sinon, essaye peut-être aussi, dans la mesure du possible, de retrouver de l'énergie en t'adonnant à tes intérêts spécifiques ? J'ai constaté pour ma part (idem pour mon conjoint, dans une plus faible mesure) que cela me permettait de "refaire" des cuillères plus rapidement - mais, il est vrai que ma "fabrique à cuillères" n'a pas été atomisée, comme c'est le cas pour mon conjoint et sans doute pour toi aussi -.
Bon courage à toi pour tout...
Modifié en dernier par Curiouser le lundi 18 janvier 2021 à 19:05, modifié 2 fois.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Globalement la situation sanitaire ne me perturbe pas particulièrement dans la mesure où elle ne modifie pas ma routine et considérant que je vis globalement au jour le jour.
Je vois néanmoins très bien de quoi tu parles pour vivre probablement la même chose s'agissant de l'épuisement quotidien. Malgré tout après une reprise difficile je crois que mon moral remonte un peu ce qui m'aide quand même à affronter la fatigue et me donne peut être un petit surplus de cuillère (après Noël j'avais recommencé à me frapper dans mes moments les plus difficiles, ce qui est toujours mauvais signe).
Mon psy m'incite fortement à prendre une journée de télétravail pour me permettre de souffler un peu mais mes missions et mon contexte pro ne s'y prêtent pas.
Je vois néanmoins très bien de quoi tu parles pour vivre probablement la même chose s'agissant de l'épuisement quotidien. Malgré tout après une reprise difficile je crois que mon moral remonte un peu ce qui m'aide quand même à affronter la fatigue et me donne peut être un petit surplus de cuillère (après Noël j'avais recommencé à me frapper dans mes moments les plus difficiles, ce qui est toujours mauvais signe).
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Merci pour vos réponses.
Je pense que je ne suis effectivement pas loin de l'effondrement autistique. Mais je ne sais pas m'arrêter à temps. Le problème c'est que si je m'arrête, j'ai peur de déprimer et surtout j'ai peur du temps que ça va prendre. J'aimerais trouver un moyen de continuer de fonctionner de vacances en vacances en attendant un retour à peu près à la "normale" (c'est quoi la normale ? j'ai l'impression d'avoir oublié).
Je lis énormément (l'un de mes intérêts spécifiques), mais ça ne suffit pas.
Ma routine dans le cadre privé n'est pas altérée par la crise (à part la plupart de mes loisirs qui ont disparu...). C'est dans le cadre professionnel que je ne m'en sors plus. Je suis enseignante dans le secondaire et le supérieur.
Les consignes au niveau national et local changent pour ainsi dire toutes les semaines. On marche sur la tête. Certaines n'ont aucun sens. D'autres se contredisent. On a des classes en 1/2, voire en 1/4 de groupes, et d'autres entières. Des alternances alambiquées, des changements qui interviennent du jour au lendemain sans aucun délai d'adaptation. J'avais pour habitude de préparer ma progression pour chaque cours avec chaque classe pour l'intégralité de chaque période entre deux temps de vacances. C'est devenu impossible, je suis désormais professionnellement aveugle. Je ne sais plus où je vais. Aucune visibilité alors que j'ai besoin de tout prévoir.
Et à la fac c'est juste un grand bordel : personne ne sait quoi que ce soit de la façon dont on va reprendre (et on reprend cette semaine). Même quand je ne bosse pas mes pensées sont sans cesse parasitées par toute cette organisation, j'ai du mal à m'endormir et quand je me réveille la nuit j'ai du mal à me rendormir (ce qui ne m'arrivant jamais, j'ai un sommeil de bûcheron).
En fait, j'ai l'impression de faire illusion et que bientôt je vais juste planter comme un ordinateur qui tourne trop fort et qui va finir par se figer et s'éteindre d'un coup.
Je n'attends pas de miracles. Mais m'exprimer, c'est déjà pas mal. Merci à vous d'être simplement là.
Je pense que je ne suis effectivement pas loin de l'effondrement autistique. Mais je ne sais pas m'arrêter à temps. Le problème c'est que si je m'arrête, j'ai peur de déprimer et surtout j'ai peur du temps que ça va prendre. J'aimerais trouver un moyen de continuer de fonctionner de vacances en vacances en attendant un retour à peu près à la "normale" (c'est quoi la normale ? j'ai l'impression d'avoir oublié).
Je lis énormément (l'un de mes intérêts spécifiques), mais ça ne suffit pas.
Ma routine dans le cadre privé n'est pas altérée par la crise (à part la plupart de mes loisirs qui ont disparu...). C'est dans le cadre professionnel que je ne m'en sors plus. Je suis enseignante dans le secondaire et le supérieur.
Les consignes au niveau national et local changent pour ainsi dire toutes les semaines. On marche sur la tête. Certaines n'ont aucun sens. D'autres se contredisent. On a des classes en 1/2, voire en 1/4 de groupes, et d'autres entières. Des alternances alambiquées, des changements qui interviennent du jour au lendemain sans aucun délai d'adaptation. J'avais pour habitude de préparer ma progression pour chaque cours avec chaque classe pour l'intégralité de chaque période entre deux temps de vacances. C'est devenu impossible, je suis désormais professionnellement aveugle. Je ne sais plus où je vais. Aucune visibilité alors que j'ai besoin de tout prévoir.
Et à la fac c'est juste un grand bordel : personne ne sait quoi que ce soit de la façon dont on va reprendre (et on reprend cette semaine). Même quand je ne bosse pas mes pensées sont sans cesse parasitées par toute cette organisation, j'ai du mal à m'endormir et quand je me réveille la nuit j'ai du mal à me rendormir (ce qui ne m'arrivant jamais, j'ai un sommeil de bûcheron).
En fait, j'ai l'impression de faire illusion et que bientôt je vais juste planter comme un ordinateur qui tourne trop fort et qui va finir par se figer et s'éteindre d'un coup.
Je n'attends pas de miracles. Mais m'exprimer, c'est déjà pas mal. Merci à vous d'être simplement là.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Bonsoir PrTournesol,
j'ai vécu un peu la même chose que toi, sachant que pour moi, c'était en maternelle. J'ai ressenti exactement la même chose que toi pour ce qui est du décalage entre ce qui est demandé (par la hiérarchie notamment) et ce qui devrait être fait (de manière intelligente et réfléchie) et ce, d'autant plus en cette période sanitaire.
C'est là où tu te rends compte qu'il peut ne pas y avoir de logique mais pour la hiérarchie, il y en a forcément une puisqu'elle a décidé de mettre cela en place (protocole sanitaire, programmes, inclusion ...). Cette organisation sans logique (et sans les moyens nécessaires) peut avoir des effets délétères sur ta santé. Ce qui me semble le plus important, c'est de préserver sa santé. Si tu sens que l'élastique va craquer, il vaut mieux que tu demandes à ton médecin de te mettre en arrêt pour te permettre de récupérer et surtout te préserver.
j'ai vécu un peu la même chose que toi, sachant que pour moi, c'était en maternelle. J'ai ressenti exactement la même chose que toi pour ce qui est du décalage entre ce qui est demandé (par la hiérarchie notamment) et ce qui devrait être fait (de manière intelligente et réfléchie) et ce, d'autant plus en cette période sanitaire.
C'est là où tu te rends compte qu'il peut ne pas y avoir de logique mais pour la hiérarchie, il y en a forcément une puisqu'elle a décidé de mettre cela en place (protocole sanitaire, programmes, inclusion ...). Cette organisation sans logique (et sans les moyens nécessaires) peut avoir des effets délétères sur ta santé. Ce qui me semble le plus important, c'est de préserver sa santé. Si tu sens que l'élastique va craquer, il vaut mieux que tu demandes à ton médecin de te mettre en arrêt pour te permettre de récupérer et surtout te préserver.
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Oh, mais ça me paraît tellement "normal" que tu n'en puisses plus !PrTournesol a écrit : ↑lundi 18 janvier 2021 à 19:31 C'est dans le cadre professionnel que je ne m'en sors plus. Je suis enseignante dans le secondaire et le supérieur.
Les consignes au niveau national et local changent pour ainsi dire toutes les semaines. On marche sur la tête. Certaines n'ont aucun sens. D'autres se contredisent.
Surtout que tu dois faire face aux absurdités et à la désorganisation dans le secondaire... mais aussi dans le supérieur ! La grande majorité des profs n'en peuvent plus (j'ai par exemple lu des témoignages de professeurs dans le supérieur qui depuis plusieurs mois sont épuisés, à la fois par la surcharge de travail nécessitée par le distanciel / semi-présentiel, mais aussi par le bazar total au niveau des consignes... et c'est évidemment valable aussi pour tous les professeurs, quel que soit le degré), alors, si on ajoute la fatigabilité induite par le TSA, c'est absolument "normal" que tu sois épuisée.Spoiler :
PrTournesol a écrit : ↑lundi 18 janvier 2021 à 19:31 En fait, j'ai l'impression de faire illusion et que bientôt je vais juste planter comme un ordinateur qui tourne trop fort et qui va finir par se figer et s'éteindre d'un coup.
+ 1 avec Ogam - en espérant que ton médecin soit à l'écoute ! -
Écoute ton impression, et préserve-toi.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Je plussoie tout ce qui a été dit.
Malheureusement quand on est à ce point d'épuisement professionnel, la seule chose qui nous arrête c'est quand le corps lâche vraiment et s'écroule, pour nous dire "Hein, tu m'as pas écouté, maintenant prends-toi ça dans la tronche!".
Dans ce cas, 2 semaines de vacances ne permettent absolument pas de se reposer.
C'est difficile à accepter, mais il faut un temps long. Long, et lent.
Quand j'étais enseignante, je me sentais toujours plus ou moins coupable quand j'étais absente, pfffff, quelle ânerie.
Prends soin de toi et écoute toi, n'hésite pas à aller voir ton médecin pour lui décrire ton état de fatigue.
Malheureusement quand on est à ce point d'épuisement professionnel, la seule chose qui nous arrête c'est quand le corps lâche vraiment et s'écroule, pour nous dire "Hein, tu m'as pas écouté, maintenant prends-toi ça dans la tronche!".
Dans ce cas, 2 semaines de vacances ne permettent absolument pas de se reposer.
C'est difficile à accepter, mais il faut un temps long. Long, et lent.
Quand j'étais enseignante, je me sentais toujours plus ou moins coupable quand j'étais absente, pfffff, quelle ânerie.
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TSA (diagnostic par psychiatre spécialisée, septembre 2020)
"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir, parce que la lumière me gêne." Boris Vian
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
C'est clair qu'il faut un temps long... C'est d'ailleurs pour ça que je m'accroche autant, je sais que si je commence à lâcher quelques jours par ci par là parce que c'est trop dur ça va devenir encore plus compliqué. C'est un peu comme quand je marche dans la rue : un passage plus calme au milieu d'un trajet difficile me fait souvent plus de mal que de bien, comme si ça me faisait baisser ma garde et qu'ensuite je me retrouvais désarmé lorsque ça devient plus animé, bruyant... Si je me relâche je suis foutu.
Diagnostiqué TSA.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Salut PrTournesol,
Oui je vois totalement ce que tu veux dire, car il m'arrive la même chose, l'imprévu au niveau du pays (vis-à-vis de ces fameuses "règles"), les menaces constantes des médias et du gouvernement.... de mon côté j'ai fourni beaucoup d'efforts mais à la longue je suis bouffé. Par conséquent la situation épidémique ça rajoute une charge par rapport à notre boulot.
Oui je vois totalement ce que tu veux dire, car il m'arrive la même chose, l'imprévu au niveau du pays (vis-à-vis de ces fameuses "règles"), les menaces constantes des médias et du gouvernement.... de mon côté j'ai fourni beaucoup d'efforts mais à la longue je suis bouffé. Par conséquent la situation épidémique ça rajoute une charge par rapport à notre boulot.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Merci à tous pour vos messages.
Voilà, je suis arrivée au bout d'une semaine supplémentaire. Une de plus en moins comme on dit. Encore 4 semaines à tirer avant les vacances (ou le prochain confinement ? pfffff).
Courage à tous et bon week-end.
Voilà, je suis arrivée au bout d'une semaine supplémentaire. Une de plus en moins comme on dit. Encore 4 semaines à tirer avant les vacances (ou le prochain confinement ? pfffff).
Courage à tous et bon week-end.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Bonsoir Pr Tournesol,
Je vais rejoindre ce qui t'a été dit par la plupart des personnes qui ont répondu : les signes d'épuisement que tu décris semblent très évocateurs de ceux qui se présentent avant un burn out. Dans tous les cas, un avis médical semble nécessaire pour écarter d'autres causes métaboliques, mais s'il s'avère que la piste du pré-burn out est la bonne, je crois que tu gagnerais à te mettre en arrêt pour bien récupérer avant que ce ne soit vraiment compliqué.
Je connais la culpabilité des enseignants (je le suis aussi) qui n'osent pas s'arrêter parce que :
1. Ils aiment leur métier
2. Ils sont très investis professionnellement et humainement
3. Ils sont souvent passionnés
4. Ils ont peur de se faire encore une fois taper sur les doigts par une société qui méprise (un peu/beaucoup/passionnément : rayer la mention inutile ) leur travail (pourquoi, d'ailleurs ? c'est pour moi une grande énigme...!) et ils n'osent pas s'arrêter au risque de s'entendre dire qu'en plus d'être en vacances 4 mois sur 12, ils se permettent de prendre des congés maladie pour traîner au lit (quelle vie de rêve... mais si c'était aussi paradisiaque, pourquoi y aurait-il une telle crise des vocations ?). Bref, revenons à nos moutons...
Si cela peut t'aider à te sentir légitime, si tu vas au bout de l'épuisement de tes ressources, il te faudra sans doute un temps très long pour remonter la pente, sans doute bien plus long que celui que tu vas prendre si tu t'arrêtes maintenant. Et je ne te parle pas de la difficulté à se reconstruire après un effondrement total.
Donc mon conseil : écoute-toi, si tu as besoin d'un vrai repos, autorise-le toi sans culpabiliser. Tu retrouveras ensuite tes élèves, tes étudiants et le métier que tu aimes avec plaisir, et tout le monde sera gagnant !
Et j'aurais aussi tendance à te recommander de prendre appui sur des professionnels du monde médical (bien formés aux TSA, si possible) qui sauront te guider dans tout cela ; les amis (même pleins de bonne volonté) ne mesurent pas forcément ce qui se passe dans ce genre de situation.
Prends bien soin de toi, courage ! N'hésite pas à nous tenir au courant si tu le souhaites.
Je vais rejoindre ce qui t'a été dit par la plupart des personnes qui ont répondu : les signes d'épuisement que tu décris semblent très évocateurs de ceux qui se présentent avant un burn out. Dans tous les cas, un avis médical semble nécessaire pour écarter d'autres causes métaboliques, mais s'il s'avère que la piste du pré-burn out est la bonne, je crois que tu gagnerais à te mettre en arrêt pour bien récupérer avant que ce ne soit vraiment compliqué.
Je connais la culpabilité des enseignants (je le suis aussi) qui n'osent pas s'arrêter parce que :
1. Ils aiment leur métier
2. Ils sont très investis professionnellement et humainement
3. Ils sont souvent passionnés
4. Ils ont peur de se faire encore une fois taper sur les doigts par une société qui méprise (un peu/beaucoup/passionnément : rayer la mention inutile ) leur travail (pourquoi, d'ailleurs ? c'est pour moi une grande énigme...!) et ils n'osent pas s'arrêter au risque de s'entendre dire qu'en plus d'être en vacances 4 mois sur 12, ils se permettent de prendre des congés maladie pour traîner au lit (quelle vie de rêve... mais si c'était aussi paradisiaque, pourquoi y aurait-il une telle crise des vocations ?). Bref, revenons à nos moutons...
Si cela peut t'aider à te sentir légitime, si tu vas au bout de l'épuisement de tes ressources, il te faudra sans doute un temps très long pour remonter la pente, sans doute bien plus long que celui que tu vas prendre si tu t'arrêtes maintenant. Et je ne te parle pas de la difficulté à se reconstruire après un effondrement total.
Donc mon conseil : écoute-toi, si tu as besoin d'un vrai repos, autorise-le toi sans culpabiliser. Tu retrouveras ensuite tes élèves, tes étudiants et le métier que tu aimes avec plaisir, et tout le monde sera gagnant !
Et j'aurais aussi tendance à te recommander de prendre appui sur des professionnels du monde médical (bien formés aux TSA, si possible) qui sauront te guider dans tout cela ; les amis (même pleins de bonne volonté) ne mesurent pas forcément ce qui se passe dans ce genre de situation.
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Re: Crise sanitaire et épuisement - comment faire ?
Chez moi, le travail n'est pas vraiment perturbé par la crise sanitaire (je suis dans une administration de l'Etat), il n'y a même pas eu du télétravail en octobre, seulement au printemps dernier. Mais je comprends parfaitement ton problème, car moi aussi, je suis épuisée, et j'ai accessoirement basculé du côté du trouble anxieux. Il faut dire que d'un point de vue sensoriel, je ne supporte pas vraiment le masque et la dérogation faite par mon médecin est souvent mal acceptée. C'est pesant en plus de devoir à chaque fois expliquer que j'ai un handicap et une dérogation, je n'avais pas l'habitude de me percevoir comme ça... Résultat, j'ai craqué fin octobre et ai été arrêtée 3 semaines, j'ai repris jusqu'à Noël, quand j'avais un congé, et je n'ai pas repris depuis. Le repos me fait du bien, mais je suis loin d'avoir remboursé ma "dette" de cuillères. D'autant que j'avais déjà une dette plus ancienne. Normalement je dois reprendre en février et ça m'inquiète parce que je ne suis pas sûre de tenir.
Donc je ne peux que te conseiller d'envisager un arrêt, le temps de recharger tes batteries, avant de te retrouver avec un déficit trop important. C'est aussi un moyen au moins temporaire de te sortir de l'incertitude, car tu n'auras pas à t'inquiéter autant des prochaines mesures. Le temps de reprendre, tu sauras si on est reconfinés ou pas.
Concernant la gestion de l'imprévu et le manque de visibilité au travail, peux-tu éventuellement échanger avec tes collègues? Ils ont peut-être des astuces?
Courage en tout cas, c'est une période extrêmement difficile...
Donc je ne peux que te conseiller d'envisager un arrêt, le temps de recharger tes batteries, avant de te retrouver avec un déficit trop important. C'est aussi un moyen au moins temporaire de te sortir de l'incertitude, car tu n'auras pas à t'inquiéter autant des prochaines mesures. Le temps de reprendre, tu sauras si on est reconfinés ou pas.
Concernant la gestion de l'imprévu et le manque de visibilité au travail, peux-tu éventuellement échanger avec tes collègues? Ils ont peut-être des astuces?
Courage en tout cas, c'est une période extrêmement difficile...
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.