Spoiler :Un de mes anciens élèves, actuellement en CM2, reconnu MDPH depuis le CP, a un profil qui m'évoque les TSA.
Il a été récemment diagnostiqué dysphasique.
Mais la dysphasie ne suffit pas à expliquer le fait que:
- les changements le perturbent
- un point non effacé sur le tableau fait qu'il n'arrive pas à se concentrer sur le reste
- il ne regarde pas dans les yeux
- il n'a pas de copains
- il ait une alimentation très sélective
- et j'en passe...
Je me dis qu'avant son entrée en 6ème, il aurait été bien qu'il reçoive une aide adaptée à ses difficultés relationnelles.
Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
C'est une question que je me pose aussi.
Spoiler :
"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
J'ai lu (un peu vite, je dois l'avouer) le sujet qui m'intéresse beaucoup. Je trouve très rassurant de voir des enseignants qui prennent le temps d'observer, d'essayer de comprendre et d'aider leurs élèves...
En tant qu'enseignante je sais que c'est compliqué pourtant. Et coûteux en temps, en énergie...
Je n'ai pas vraiment de "solutions", c'est difficile surtout quand on ne connaît ni l'élève, ni ses parents. Comme il est déjà suivi par un psychiatre, je dirai qu'il est déjà 'entre de bonnes mains" (même si je suppose qu'il peut être tombé sur un incompétent, ou un psy peu connaisseur des TSA) et que si il doit y avoir quelque chose à voir, l'équipe qui le suit le verra. Même si c'est long, il a ses chances.
Si tu veux accélerer le processus, je vois plusieurs chemins mais je ne sais pas du tout si ils sont "bons" ou même "faisables"
- parler directement aux parents, en faisant comme dit Bulle, "je connais un peu les TSA (tu peux choisr pourquoi "formation" / cas d'élève semblable / ou raison personnelle) et je trouve qu'il y a des similitudes avec votre enfant...". Leur dire pourquoi ce serait bien de creuser dans ce sens, pour qu'ils n'aient pas l'impression que tu veux juste coller une étiquette à leur enfant (surtout si ils connaissent mal les TSA, ils risquent de prendre peur). Tu peux aussi leur conseiller des lectures de Tony Attwood par exemple, leur dire de voir si eux ça fait aussi écho ou si tu te plantes totalement...
- Parler au psy scolaire (j'espère qu'il y en a toujours dans le secondaire). C'est ce que je fais avec mes maternelles.. je vais la voir, je lui dit tout ce que j'ai observé et je lui demande de faire quelques tests pour confirmer/infirmer les observations. Elle ne pose bien sûr pas de diagnostique et moi non plus. Mais après on peut dire aux parents (et au psy de l'enfant si il y en a un) : votre enfant a des difficultés dans tels, ou tels domaines et est au contraire très performant dans tels ou ou tels domaines ça "colle" avec un profil TSA. A vous de voir si vous voulez creuser." (si les parents ont les moyens, tu peux aussi leur proposer un bilan psychométrique en disant juste que ça aide les ados à se comprendre eux-mêmes, à voir les forces, les faiblesses, et ça t'aide toi à adapter ton enseignement).
- parler avec le psychiatre si les parents t'y autorisent. Lui dire tout ce toi tu observe en classe, sonder pour voir ce qu'il en pense...et voir si il voudrait creuser de ce côté.
Par contre, en ce qui me concerne, je pense qu'il y a deux grands écueils :
- vouloir poser un diagnostic à tout prix (même si c'est plein de bonne intention). Il faut être sûre que l'ado est prêt (il n'a peut être aucune envie d'entendre parler d'autisme, et à son âge c'est à lui de décider, si il est prêt pour le parcours diag) ; que ses proches sont prêts (sinon ça peut virer au cauchemar)...
- Sur-interpréter les signes : Pour la petite histoire, moi je me bats (enfin façon de parler) contre une collègue qui a une fâcheuse tendance à voir des Asperger partout. Dès qu'un élève a un comportement un peu asocial mais des bonnes compétences, elle imagine des TSA. Au début je pensais que j'avais une sorte de "joker" pour reconnaître les autistes mais c'est faux... j'essaie toujours de garder à l'esprit que ce n'est pas parce qu'un élève me ressemble qu'il est TSA ou au contraire, ce n'est pas parce que je ne me vois pas du tout en lui qu'il ne l'est pas. Et surtout on se met d'accord toutes les deux pour dire que c'est à un psychiatre de trancher
Enfin, attention à toi... n'oublie pas que l'avenir de cet élève ne repose pas que sur tes épaules. Il est entouré (et bien apparemment). Toi tu fais ce que tu peux mais ce n'est pas ton rôle de psychanalyser les élèves et de poser les diagnostics...il faut aussi faire confiance aux psy, médecins, parents qui le connaissent.
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En tant qu'enseignante je sais que c'est compliqué pourtant. Et coûteux en temps, en énergie...
Je n'ai pas vraiment de "solutions", c'est difficile surtout quand on ne connaît ni l'élève, ni ses parents. Comme il est déjà suivi par un psychiatre, je dirai qu'il est déjà 'entre de bonnes mains" (même si je suppose qu'il peut être tombé sur un incompétent, ou un psy peu connaisseur des TSA) et que si il doit y avoir quelque chose à voir, l'équipe qui le suit le verra. Même si c'est long, il a ses chances.
Si tu veux accélerer le processus, je vois plusieurs chemins mais je ne sais pas du tout si ils sont "bons" ou même "faisables"
- parler directement aux parents, en faisant comme dit Bulle, "je connais un peu les TSA (tu peux choisr pourquoi "formation" / cas d'élève semblable / ou raison personnelle) et je trouve qu'il y a des similitudes avec votre enfant...". Leur dire pourquoi ce serait bien de creuser dans ce sens, pour qu'ils n'aient pas l'impression que tu veux juste coller une étiquette à leur enfant (surtout si ils connaissent mal les TSA, ils risquent de prendre peur). Tu peux aussi leur conseiller des lectures de Tony Attwood par exemple, leur dire de voir si eux ça fait aussi écho ou si tu te plantes totalement...
- Parler au psy scolaire (j'espère qu'il y en a toujours dans le secondaire). C'est ce que je fais avec mes maternelles.. je vais la voir, je lui dit tout ce que j'ai observé et je lui demande de faire quelques tests pour confirmer/infirmer les observations. Elle ne pose bien sûr pas de diagnostique et moi non plus. Mais après on peut dire aux parents (et au psy de l'enfant si il y en a un) : votre enfant a des difficultés dans tels, ou tels domaines et est au contraire très performant dans tels ou ou tels domaines ça "colle" avec un profil TSA. A vous de voir si vous voulez creuser." (si les parents ont les moyens, tu peux aussi leur proposer un bilan psychométrique en disant juste que ça aide les ados à se comprendre eux-mêmes, à voir les forces, les faiblesses, et ça t'aide toi à adapter ton enseignement).
- parler avec le psychiatre si les parents t'y autorisent. Lui dire tout ce toi tu observe en classe, sonder pour voir ce qu'il en pense...et voir si il voudrait creuser de ce côté.
Par contre, en ce qui me concerne, je pense qu'il y a deux grands écueils :
- vouloir poser un diagnostic à tout prix (même si c'est plein de bonne intention). Il faut être sûre que l'ado est prêt (il n'a peut être aucune envie d'entendre parler d'autisme, et à son âge c'est à lui de décider, si il est prêt pour le parcours diag) ; que ses proches sont prêts (sinon ça peut virer au cauchemar)...
- Sur-interpréter les signes : Pour la petite histoire, moi je me bats (enfin façon de parler) contre une collègue qui a une fâcheuse tendance à voir des Asperger partout. Dès qu'un élève a un comportement un peu asocial mais des bonnes compétences, elle imagine des TSA. Au début je pensais que j'avais une sorte de "joker" pour reconnaître les autistes mais c'est faux... j'essaie toujours de garder à l'esprit que ce n'est pas parce qu'un élève me ressemble qu'il est TSA ou au contraire, ce n'est pas parce que je ne me vois pas du tout en lui qu'il ne l'est pas. Et surtout on se met d'accord toutes les deux pour dire que c'est à un psychiatre de trancher
Enfin, attention à toi... n'oublie pas que l'avenir de cet élève ne repose pas que sur tes épaules. Il est entouré (et bien apparemment). Toi tu fais ce que tu peux mais ce n'est pas ton rôle de psychanalyser les élèves et de poser les diagnostics...il faut aussi faire confiance aux psy, médecins, parents qui le connaissent.
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Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
TSA depuis octobre 2019 - QI hétérogène
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Merci pour ton message!Antigone a écrit : ↑samedi 2 janvier 2021 à 18:45 J'ai lu (un peu vite, je dois l'avouer) le sujet qui m'intéresse beaucoup. Je trouve très rassurant de voir des enseignants qui prennent le temps d'observer, d'essayer de comprendre et d'aider leurs élèves...
En tant qu'enseignante je sais que c'est compliqué pourtant. Et coûteux en temps, en énergie...
Je n'ai pas vraiment de "solutions", c'est difficile surtout quand on ne connaît ni l'élève, ni ses parents. Comme il est déjà suivi par un psychiatre, je dirai qu'il est déjà 'entre de bonnes mains" (même si je suppose qu'il peut être tombé sur un incompétent, ou un psy peu connaisseur des TSA) et que si il doit y avoir quelque chose à voir, l'équipe qui le suit le verra. Même si c'est long, il a ses chances.
Si tu veux accélerer le processus, je vois plusieurs chemins mais je ne sais pas du tout si ils sont "bons" ou même "faisables"
- parler directement aux parents, en faisant comme dit Bulle, "je connais un peu les TSA (tu peux choisr pourquoi "formation" / cas d'élève semblable / ou raison personnelle) et je trouve qu'il y a des similitudes avec votre enfant...". Leur dire pourquoi ce serait bien de creuser dans ce sens, pour qu'ils n'aient pas l'impression que tu veux juste coller une étiquette à leur enfant (surtout si ils connaissent mal les TSA, ils risquent de prendre peur). Tu peux aussi leur conseiller des lectures de Tony Attwood par exemple, leur dire de voir si eux ça fait aussi écho ou si tu te plantes totalement...
- Parler au psy scolaire (j'espère qu'il y en a toujours dans le secondaire). C'est ce que je fais avec mes maternelles.. je vais la voir, je lui dit tout ce que j'ai observé et je lui demande de faire quelques tests pour confirmer/infirmer les observations. Elle ne pose bien sûr pas de diagnostique et moi non plus. Mais après on peut dire aux parents (et au psy de l'enfant si il y en a un) : votre enfant a des difficultés dans tels, ou tels domaines et est au contraire très performant dans tels ou ou tels domaines ça "colle" avec un profil TSA. A vous de voir si vous voulez creuser." (si les parents ont les moyens, tu peux aussi leur proposer un bilan psychométrique en disant juste que ça aide les ados à se comprendre eux-mêmes, à voir les forces, les faiblesses, et ça t'aide toi à adapter ton enseignement).
- parler avec le psychiatre si les parents t'y autorisent. Lui dire tout ce toi tu observe en classe, sonder pour voir ce qu'il en pense...et voir si il voudrait creuser de ce côté.
Par contre, en ce qui me concerne, je pense qu'il y a deux grands écueils :
- vouloir poser un diagnostic à tout prix (même si c'est plein de bonne intention). Il faut être sûre que l'ado est prêt (il n'a peut être aucune envie d'entendre parler d'autisme, et à son âge c'est à lui de décider, si il est prêt pour le parcours diag) ; que ses proches sont prêts (sinon ça peut virer au cauchemar)...
- Sur-interpréter les signes : Pour la petite histoire, moi je me bats (enfin façon de parler) contre une collègue qui a une fâcheuse tendance à voir des Asperger partout. Dès qu'un élève a un comportement un peu asocial mais des bonnes compétences, elle imagine des TSA. Au début je pensais que j'avais une sorte de "joker" pour reconnaître les autistes mais c'est faux... j'essaie toujours de garder à l'esprit que ce n'est pas parce qu'un élève me ressemble qu'il est TSA ou au contraire, ce n'est pas parce que je ne me vois pas du tout en lui qu'il ne l'est pas. Et surtout on se met d'accord toutes les deux pour dire que c'est à un psychiatre de trancher
Enfin, attention à toi... n'oublie pas que l'avenir de cet élève ne repose pas que sur tes épaules. Il est entouré (et bien apparemment). Toi tu fais ce que tu peux mais ce n'est pas ton rôle de psychanalyser les élèves et de poser les diagnostics...il faut aussi faire confiance aux psy, médecins, parents qui le connaissent.
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- en ce qui concerne le "psy scolaire ", disons que celle de mon établissement, il y a deux ans, quand elle est venue dans la classe dont j'étais "PP" pour la séance d'orientation, elle a projeté le "diaporama officiel nouveau bac Blanquer", ce qui lui a pris 15 minutes, et pour les questions elle a dit "Vous pourrez poser vos questions à votre prof principale" (ben c'était moi la "PP" en question, et donc j'avais déjà répondu avant à toutes les questions pour lesquelles j'avais des débuts de réponses, et pour les autres, ben... j'avais pas les réponses et elle était partie. Donc je suis pas convaincue.
- pour le reste: je ne voudrais surtout pas "surinterpréter", je n'ai pas de "radar à autistes", d'ailleurs je n'ai aucun diagnostic à poser et ne me sens aucune compétence (même pour les potentiels dyslexiques d'ailleurs: je suggère juste aux parents que "ce serait peut-être bien de faire un bilan pour vérifier", et là c'est - presque - la même chose); j'enseigne depuis 25 ans et c'est la première fois que je me trouve dans cette situation (je suis tout sauf "psy" de mes élèves, je n'aime pas ça). Et je ne prends pas les choses tant à coeur que ça, mais je voudrais vraiment me délester du sujet en me disant que j'ai abordé la situation avec quelqu'un qui saura l'envisager correctement (en clair: je cherche à qui refiler délicatement la "patate chaude"!)
Largement adulte, non diagnostiquée mais avec des difficultés permanentes et douloureuses de communication, d'interaction (j'ai l'impression de devoir "traduire" depuis toujours ce qu'on me dit...). En questionnement...