Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
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Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Bonjour à tous,
J'espère que mon message ne sera pas malvenu, et j'ai hésité à le poster sur le groupe "parents" (n'hésitez pas à le déplacer s'il n'est pas dans le bon "espace").
Je suis professeur en lycée, et un des élèves dont je suis prof principal a certaines particularités qui me font penser qu'il pourrait être un jeune "aspie" de 16 ans: difficultés à se lier d'amitié alors qu'il en a envie et grandes maladresses dans ses relations sociales, moments d'"absence", insomnies - dont il m'a parlé-, sentiment de décalage avec les autres (qu'il peut exaspérer en monopolisant la conversation sur ce qui me semble s'apparenter à des "intérêts particuliers"), bref, c'est compliqué pour lui. Je sais qu'il a vu son généraliste pour ce mal-être, est suivi depuis quelques mois par un psy et a un traitement pour mieux dormir, mais il n'a pas évoqué de "diagnostic particulier".
Je n'ai pas jusqu'ici rencontré sa famille, car il n'est pas en difficulté scolaire (contrairement à d'autres de mes élèves), et aucun de ses parents n'a pris contact avec moi, mais j'ai à plusieurs reprises dialogué avec lui, à sa demande, et je l'ai rassuré sur le fait qu'être "atypique" n'était pas une tare, sans employer de mots plus précis.
Je ne suis pas médecin, je ne suis pas spécialiste et ne prétends pas l'être, mais disons que je pense qu'à son âge un diagnostic de "TSA" pourrait être une bonne idée (ne serait-ce que pour écarter cette possibilité: peut-être que ma situation personnelle fait que je me fourvoie complètement), sauf que... je ne sais pas comment formuler les choses auprès de l'élève, ou de ses parents si je les contacte, sans être perçue comme "me mêler de quelque chose qui ne me regarde pas alors que je n'y connais rien"... Et je voudrais éviter le "prof-bashing"... tout en permettant peut-être à cet adolescent (qui n'est pas mon fils: j'ai 180 élèves cette année, et d'autres ont également grand besoin de soutien sur d'autres plans...) de vivre un peu mieux ce qu'il ressent comme une différence insurmontable.
Voilà. Dois-je suggérer cette "piste" qui n'a apparemment pas été explorée ? En quels termes (sachant que toutes les familles n'ont pas la même attitude face à leurs enfants, et face aux profs de ces derniers) ?
Merci d'avance à ceux qui prendront le temps de me conseiller,
J'espère que mon message ne sera pas malvenu, et j'ai hésité à le poster sur le groupe "parents" (n'hésitez pas à le déplacer s'il n'est pas dans le bon "espace").
Je suis professeur en lycée, et un des élèves dont je suis prof principal a certaines particularités qui me font penser qu'il pourrait être un jeune "aspie" de 16 ans: difficultés à se lier d'amitié alors qu'il en a envie et grandes maladresses dans ses relations sociales, moments d'"absence", insomnies - dont il m'a parlé-, sentiment de décalage avec les autres (qu'il peut exaspérer en monopolisant la conversation sur ce qui me semble s'apparenter à des "intérêts particuliers"), bref, c'est compliqué pour lui. Je sais qu'il a vu son généraliste pour ce mal-être, est suivi depuis quelques mois par un psy et a un traitement pour mieux dormir, mais il n'a pas évoqué de "diagnostic particulier".
Je n'ai pas jusqu'ici rencontré sa famille, car il n'est pas en difficulté scolaire (contrairement à d'autres de mes élèves), et aucun de ses parents n'a pris contact avec moi, mais j'ai à plusieurs reprises dialogué avec lui, à sa demande, et je l'ai rassuré sur le fait qu'être "atypique" n'était pas une tare, sans employer de mots plus précis.
Je ne suis pas médecin, je ne suis pas spécialiste et ne prétends pas l'être, mais disons que je pense qu'à son âge un diagnostic de "TSA" pourrait être une bonne idée (ne serait-ce que pour écarter cette possibilité: peut-être que ma situation personnelle fait que je me fourvoie complètement), sauf que... je ne sais pas comment formuler les choses auprès de l'élève, ou de ses parents si je les contacte, sans être perçue comme "me mêler de quelque chose qui ne me regarde pas alors que je n'y connais rien"... Et je voudrais éviter le "prof-bashing"... tout en permettant peut-être à cet adolescent (qui n'est pas mon fils: j'ai 180 élèves cette année, et d'autres ont également grand besoin de soutien sur d'autres plans...) de vivre un peu mieux ce qu'il ressent comme une différence insurmontable.
Voilà. Dois-je suggérer cette "piste" qui n'a apparemment pas été explorée ? En quels termes (sachant que toutes les familles n'ont pas la même attitude face à leurs enfants, et face aux profs de ces derniers) ?
Merci d'avance à ceux qui prendront le temps de me conseiller,
Largement adulte, non diagnostiquée mais avec des difficultés permanentes et douloureuses de communication, d'interaction (j'ai l'impression de devoir "traduire" depuis toujours ce qu'on me dit...). En questionnement...
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Je comprends bien ton questionnement. C'est super la relation que tu as établi avec lui...
D'abord, ne devrais-tu pas en référer à ta hiérarchie, au directeur de l'établissement... afin d'être sûr ?
Pour les parents, je ne sais pas... Ils peuvent refuser de le croire, de l'entendre ou ils peuvent entamer des démarches grâce à toi...
Comment leur dire, je ne sais pas... ça dépendra beaucoup d'eux...
Et ton élève, il en pense quoi ?
D'abord, ne devrais-tu pas en référer à ta hiérarchie, au directeur de l'établissement... afin d'être sûr ?
Pour les parents, je ne sais pas... Ils peuvent refuser de le croire, de l'entendre ou ils peuvent entamer des démarches grâce à toi...
Comment leur dire, je ne sais pas... ça dépendra beaucoup d'eux...
Et ton élève, il en pense quoi ?
Un enfant diag en 2012
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Merci de ta gentille réponse. En fait, pour "en référer à ma hiérarchie", qu'entends-tu par là? "Pour être sûre" de quoi? (Ma question n'est pas agressive, mais je ne suis pas certaine de comprendre ce que tu entends par là).EnHans a écrit : ↑mardi 29 décembre 2020 à 17:29 Je comprends bien ton questionnement. C'est super la relation que tu as établi avec lui...
D'abord, ne devrais-tu pas en référer à ta hiérarchie, au directeur de l'établissement... afin d'être sûr ?
Pour les parents, je ne sais pas... Ils peuvent refuser de le croire, de l'entendre ou ils peuvent entamer des démarches grâce à toi...
Comment leur dire, je ne sais pas... ça dépendra beaucoup d'eux...
Et ton élève, il en pense quoi ?
Pour être plus précise quant à ma situation: j'enseigne dans un grand lycée polyvalent (2000 élèves, 180 profs, et quand je croise le Proviseur sur le parking je pense qu'il ne sait même pas que je suis prof dans son établissement...).
Dans mon lycée comme dans les autres, il y a (1 à 3 par classe de 36) des élèves avec PAP, des élèves avec PPS, des élèves avec des AVS, pour des raisons diverses qu'on connaît plus ou moins précisément (et c'est normal, et généralement ça se passe bien - même si pour certains parents il n'est pas simple de comprendre qu'on ne peut pas absolument tout individualiser pour leur rejeton, parce qu'il y a 35 autres loulous dans la salle et qu'il faut aussi qu'on s'occupe d'eux...).
Des élèves autistes diagnostiqués, j'en ai déjà eu, et en général les parents se manifestent très vite pour expliquer la situation: c'est bien, ça permet de comprendre et d'apaiser des conflits naissants.
Je me souviens de Simon, que j'ai eu en 2nde comme prof principal, et qui après avoir eu des "avertissements pour conduite" durant ses années de collège a obtenu les "encouragements" du conseil de classe, pour ses efforts. Et du même Simon, qui avait appris que j'avais fait des arts martiaux, venu à la fin d'un cours me montrer sa ceinture marron de judo acquise la veille. Et de Stan de Tle, en voyage scolaire en Italie, à qui j'avais expliqué le premier jour que non, il ne pouvait pas aller où il voulait quand il voulait à Pompéi parce que là, on était un groupe de 60... Je sais qu'il était sincère quand il a dit "je savais pas", et ça s'est bien passé.
Je suppose que comprendre les difficultés de ces adolescents est un "avantage", quand je suis au courant, et que ça me facilite les relations avec eux.
Mais pour mon élève de cette année, pas de PAP, pas de PPS, aucune prise de contact de la part de la famille. Et évidemment, mes propres difficultés dans les relations sociales ne m'aident pas à trouver la réaction la plus adéquate. La "direction" ne me semble guère appropriée (il ne s'agit pas d'un cas de maltraitance!), et le CPE en charge des 1ères est le genre de gars bourru qui va me taper sur l'épaule et me demander pourquoi je lui parle de cet ado discret en rigolant. Donc je ne sais pas.
Là, je suis en vacances (en clair: je corrige les copies en retard...), et je ne sais toujours pas comment aborder le sujet à la rentrée. J'ai tendu des perches, et si le terme d'"autisme" avait été employé par mon élève, j'aurais saisi l'occasion. Mais il ne l'a pas employé. Donc je ne sais que faire.
Largement adulte, non diagnostiquée mais avec des difficultés permanentes et douloureuses de communication, d'interaction (j'ai l'impression de devoir "traduire" depuis toujours ce qu'on me dit...). En questionnement...
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Une première question à se poser, c'est si les parents ont une quelconque forme d'inquiétude à propos de leur enfant. Si ça se trouve, ils ont déjà fait une bonne partie du chemin vers l'acceptation de cette hypothèse.
D'autre part, prononcer de but en blanc le mot autisme peut être difficile à recevoir, et il faut envisager une sorte de service après-vente. Est-ce possible ? Ça dépend des relations que tu as avec ces parents, si tu peux les revoir de façon régulière. Si tu ne le peux pas, ça va être difficile de porter sur tes épaules seules le fait de leur exposer la piste de l'autisme.
Enfin, il peut y avoir des techniques pour emballer le message, le rendre plus acceptable. Par exemple, le HPI peut engendrer des manifestations similaires à l'âge scolaire, et c'est plus facile à faire entendre, ne serait-ce que pour orienter les parents vers un parcours diagnostic, et les inciter à se poser des questions sur leur enfant si ce n'est pas déjà le cas.
En tous cas, la situation est délicate à gérer, si tu peux trouver du soutien et des conseils autour de toi, n'hésite pas.
D'autre part, prononcer de but en blanc le mot autisme peut être difficile à recevoir, et il faut envisager une sorte de service après-vente. Est-ce possible ? Ça dépend des relations que tu as avec ces parents, si tu peux les revoir de façon régulière. Si tu ne le peux pas, ça va être difficile de porter sur tes épaules seules le fait de leur exposer la piste de l'autisme.
Enfin, il peut y avoir des techniques pour emballer le message, le rendre plus acceptable. Par exemple, le HPI peut engendrer des manifestations similaires à l'âge scolaire, et c'est plus facile à faire entendre, ne serait-ce que pour orienter les parents vers un parcours diagnostic, et les inciter à se poser des questions sur leur enfant si ce n'est pas déjà le cas.
En tous cas, la situation est délicate à gérer, si tu peux trouver du soutien et des conseils autour de toi, n'hésite pas.
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
Papa d'un petit garçon autiste né en 2018
Je sème des cailloux, ils m'échappent des doigts,
Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.
Papa d'un petit garçon autiste né en 2018
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Merci de ta réponse!WinstonWolfe a écrit : ↑mardi 29 décembre 2020 à 18:26 Une première question à se poser, c'est si les parents ont une quelconque forme d'inquiétude à propos de leur enfant. Si ça se trouve, ils ont déjà fait une bonne partie du chemin vers l'acceptation de cette hypothèse.
D'autre part, prononcer de but en blanc le mot autisme peut être difficile à recevoir, et il faut envisager une sorte de service après-vente. Est-ce possible ? Ça dépend des relations que tu as avec ces parents, si tu peux les revoir de façon régulière. Si tu ne le peux pas, ça va être difficile de porter sur tes épaules seules le fait de leur exposer la piste de l'autisme.
Enfin, il peut y avoir des techniques pour emballer le message, le rendre plus acceptable. Par exemple, le HPI peut engendrer des manifestations similaires à l'âge scolaire, et c'est plus facile à faire entendre, ne serait-ce que pour orienter les parents vers un parcours diagnostic, et les inciter à se poser des questions sur leur enfant si ce n'est pas déjà le cas.
En tous cas, la situation est délicate à gérer, si tu peux trouver du soutien et des conseils autour de toi, n'hésite pas.
En fait, je n'ai pour le moment aucune relation avec ces parents (ce qui veut dire que si je les contacte pour pointer la difficulté, c'est sur mes épaules que ça pèse... pas évident surtout pour moi qui déteste contacter les gens...). L., qui a 16 ans, est l'un de mes élèves et s'est un peu confié sur son sentiment d'être "différent" dans ses intérêts. Il m'a précisé qu'il ne s'agissait pas d'"intérêts amoureux".
Il a un seul "bon copain" dans la classe (ce qui ne veut pas dire qu'il est rejeté ni moqué par les autres), et ce "bon copain" m'a parlé de L. quand nous préparions le conseil de classe. Je précise que nous étions en système "hybride", et donc que C. et L. n'étaient pas en classe la même semaine. Le "bon copain" C. -un ado très chouette et très mûr- après avoir écrit sur sa fiche "bilan du trimestre" qu'il s'inquiétait pour L. - m'a dit (pas devant tous les autres élèves évidemment) que ses amis à lui ne supportaient pas L., que lui aimait bien, parce qu'il leur parlait uniquement de lui de sa passion pour la programmation, et que quand lui (C.) n'était pas là, L. se rapprochait systématiquement de son groupe d'amis qui ne souhaitaient pas sa présence, ce qui mettait C. après coup dans une situation inconfortable. C. n'a pas non plus employé le terme d'"autisme", mais son récit m'a fait comprendre les difficultés relationnelles de L.
Voilà. Il y a des affaires d'adolescents "entre ados" qui les concernent, et je ne suis ni leur mère ni leur copine.
Je n'ai pas de conseils ni de soutien autour de moi (et cette situation ne me touche pas directement), par contre, je cherche tous les moyens pour "emballer le message" auprès de la famille... (pas d'évidence "HPI" chez L., à ce que je sache, mais merci pour l'idée!).
. Jamais le terme d'autisme n'a été employé par lui (ni par moi)
Largement adulte, non diagnostiquée mais avec des difficultés permanentes et douloureuses de communication, d'interaction (j'ai l'impression de devoir "traduire" depuis toujours ce qu'on me dit...). En questionnement...
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
C'est effectivement une situation délicate. Est-ce que l'infirmière scolaire te semble suffisamment fiable pour parler de cela avec elle ? Elle pourrait faire éventuellement le lien avec la famille. Mais bon, ça dépend vraiment de la personne, et il faut qu'elle connaisse un minimum l'autisme, au-delà des clichés courants. Si tu ne te sens pas suffisamment en confiance vis-à-vis d'elle, mieux vaut ne pas tenter...
Sinon, tu pourrais peut-être évoquer des termes comme "côtés atypiques", voire "troubles de la communication sociale", pour éviter le mot "autisme" ? Tu peux aussi évoquer devant lui et/ou ses parents tes anciens élèves, comme tu l'as fait ici, pour souligner le fait que tu as déjà connu des élèves atypiques, qui étaient différents, et que souvent savoir en quoi consiste plus précisément cette différence (tu peux évoquer le HPI, le TDA(H), les troubles de la communication sociale, l'autisme, comme ça cela "noie" un peu dans la masse l'autisme), par l'intermédiaire d'un parcours diagnostic, peut être un appui et apporter des soutiens sur certains points.
Edit : j'ai trouvé ce guide pour les lycéens avec un TSA, je n'ai fait que le survoler (étant sur mon téléphone), mais ça peut apporter des pistes : http://www.guidelyceetsa.site.ac-strasb ... le-1-1.pdf
Ce ne sont que quelques idées, mais j'espère qu'elles pourront t'aider un peu.
(Et bon courage pour les copies...)
Sinon, tu pourrais peut-être évoquer des termes comme "côtés atypiques", voire "troubles de la communication sociale", pour éviter le mot "autisme" ? Tu peux aussi évoquer devant lui et/ou ses parents tes anciens élèves, comme tu l'as fait ici, pour souligner le fait que tu as déjà connu des élèves atypiques, qui étaient différents, et que souvent savoir en quoi consiste plus précisément cette différence (tu peux évoquer le HPI, le TDA(H), les troubles de la communication sociale, l'autisme, comme ça cela "noie" un peu dans la masse l'autisme), par l'intermédiaire d'un parcours diagnostic, peut être un appui et apporter des soutiens sur certains points.
Edit : j'ai trouvé ce guide pour les lycéens avec un TSA, je n'ai fait que le survoler (étant sur mon téléphone), mais ça peut apporter des pistes : http://www.guidelyceetsa.site.ac-strasb ... le-1-1.pdf
Ce ne sont que quelques idées, mais j'espère qu'elles pourront t'aider un peu.
(Et bon courage pour les copies...)
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Je ne sais pas si tu peux prendre la décision/responsabilité seule d'informer les parents sur ce questionnement. Ça peut très bien se passer et dans ce cas, pas de soucis... Les parents prendront acte et agiront (si ce n'est pas déjà fait comme dit plus haut) mais j'imagine (c'est une possibilité malheureusement) les reproches que les parents pourraient émettre (et eux, s'adresseraient directement au directeur) et une crispation des relations...En fait, pour "en référer à ma hiérarchie", qu'entends-tu par là?
La relation que tu as établi avec cet élève est précieuse, il faut d'abord faire en sorte de la préserver...
Est ce qu'il a besoin d'une aesh ? Le sujet peut être abordé par ce biais, si oui.
Un enfant diag en 2012
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Bonsoir,
je suis assez d'accord avec Curiouser pour l'infirmière scolaire : quand elle est compétente sur le sujet, elle peut être un très bon intermédiaire entre l'enseignant et la famille. Ensuite, je pense qu'auprès de la famille, il faut être très factuel sur les difficultés de l'élève et ce n'est pas parce que tu n'es pas médecin Sorsh, que tu ne peux pas parler de tes suspicions (comme le ferait un professeur des écoles pour qu'une famille aille voir un orthophoniste) car tu as pu rencontrer des élèves diagnostiqués dont le profil ressemble à l'élève (L.) pour lequel tu as des doutes.
Il me paraît important de dire également que tu n'es pas là pour stigmatiser l'élève mais tu cherches au contraire, à l'aider et lui apporter des aides dont il peut avoir besoin (sachant qu'il est toujours plus facile d'avoir des aides lorsqu'il y a la reconnaissance officielle d'un handicap). Si jamais, les bilans diagnostics montrent que ce n'est pas de l'autisme, au moins, tu auras écarté cette piste.
Enfin, je repense à l'infirmière : si elle s'y connaît dans le domaine de l'autisme, je me dis que c'est un excellent moyen pour permettre d'éclairer les parents sur l'autisme et d'écarter certains préjugés pouvant être véhiculés dans la société (par les médias, films et séries, livres ...).
je suis assez d'accord avec Curiouser pour l'infirmière scolaire : quand elle est compétente sur le sujet, elle peut être un très bon intermédiaire entre l'enseignant et la famille. Ensuite, je pense qu'auprès de la famille, il faut être très factuel sur les difficultés de l'élève et ce n'est pas parce que tu n'es pas médecin Sorsh, que tu ne peux pas parler de tes suspicions (comme le ferait un professeur des écoles pour qu'une famille aille voir un orthophoniste) car tu as pu rencontrer des élèves diagnostiqués dont le profil ressemble à l'élève (L.) pour lequel tu as des doutes.
Il me paraît important de dire également que tu n'es pas là pour stigmatiser l'élève mais tu cherches au contraire, à l'aider et lui apporter des aides dont il peut avoir besoin (sachant qu'il est toujours plus facile d'avoir des aides lorsqu'il y a la reconnaissance officielle d'un handicap). Si jamais, les bilans diagnostics montrent que ce n'est pas de l'autisme, au moins, tu auras écarté cette piste.
Enfin, je repense à l'infirmière : si elle s'y connaît dans le domaine de l'autisme, je me dis que c'est un excellent moyen pour permettre d'éclairer les parents sur l'autisme et d'écarter certains préjugés pouvant être véhiculés dans la société (par les médias, films et séries, livres ...).
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Merci pour vos réponses, qui au moins me permettent de saisir que je ne suis pas en train de me poser de "fausses" questions quant à la difficulté qu'il peut y avoir à aborder le sujet: autant il m'est facile de mettre un mot dans le carnet de correspondance pour suggérer un R-V chez l'ophthalmo, autant je peux me sentir légitime de faire envisager un bilan chez un orthophoniste, autant là je suis démunie, car il n'y a pas de difficultés scolaires, mais des relations sociales compliquées (sans harcèlement)
Je vais envisager d'en causer à... l'infirmier scolaire (eh oui! c'est un homme!), même si je ne suis pas certaine qu'il me soit d'un grand secours (il y a 2.000 élèves à gérer, et en ce moment il a fort à faire).
Je vais envisager d'en causer à... l'infirmier scolaire (eh oui! c'est un homme!), même si je ne suis pas certaine qu'il me soit d'un grand secours (il y a 2.000 élèves à gérer, et en ce moment il a fort à faire).
Largement adulte, non diagnostiquée mais avec des difficultés permanentes et douloureuses de communication, d'interaction (j'ai l'impression de devoir "traduire" depuis toujours ce qu'on me dit...). En questionnement...
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
J'avais pensé à l'éventualité que ce soit un homme mais j'ai fait dans la facilité :p
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Plus que l'infirmier scolaire, est-il possible de "signaler" l'enfant au médecin scolaire (PS1 : il paraît que c'est comme ça qu'on dit ; PS2 : si, si, il y a bien un médecin scolaire dans la circonscription) ?
Le médecin scolaire pourrait faire tiers entre toi et la famille, et il a également l'avantage de pouvoir demander directement un rendez-vous en CRA pour l'enfant s'il le juge nécessaire et si la famille est d'accord.
Le médecin scolaire pourrait faire tiers entre toi et la famille, et il a également l'avantage de pouvoir demander directement un rendez-vous en CRA pour l'enfant s'il le juge nécessaire et si la famille est d'accord.
TSA d'intensité légère à modérée
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Je trouve le questionnement intéressant... Les problèmes soulevés pertinents.
Je n'ai aucune réponse miracle.
Juste une petite précision, sans vouloir saper le moral...
Ce serait une chance inouïe de tomber sur un (e) infirmier (e) / médecin scolaire compréhensif , suffisamment intéressé de savoir (ou de vouloir savoir) ce qu'est le TSA, qui puisse être un soutien.
Je pense qu'il vous faut évoquer vos doutes avec l'équipe enseignante, notamment le PP, l'infirmier, assistante sociale, la hiérarchie aussi, en parler pour voir ce qu'il est possible de faire ensemble, en équipe.
Votre intention est louable. J'aurais aimé rencontrer un adulte aussi attentif à mon fils...
Évidemment reste l'épineux de comment aborder la question.
Parler de haut potentiel ne me semble pas une bonne idée. D'abord parce que même si flatteur, des familles n'entendront même pas que cela existe... Et au pire, s'arrêteront peut être à ça alors qu'il n'y a aucun suivi qui sera adapté à l'élève... Et que des enseignants eux mêmes ne tiendront pas compte de ce profil d'EIP qui pour beaucoup n'est que vaste blague de parents d'enfants chiants qui poussent leurs gamins. (Déjà entendu !)
Mais retenir l'idée de noyer le TSA au milieu de trouble Dys etc ça semble prudent...
Je n'ai aucune réponse miracle.
Juste une petite précision, sans vouloir saper le moral...
Ce serait une chance inouïe de tomber sur un (e) infirmier (e) / médecin scolaire compréhensif , suffisamment intéressé de savoir (ou de vouloir savoir) ce qu'est le TSA, qui puisse être un soutien.
Ça doit exister je suppose mais "perle rare"... Je vous souhaite d'en rencontrer pour ne pas rester seule devant ce souci car je pense que l'élève mérite une attention particulière et qu'il sera difficile d'aborder le délicat sujet voire de convaincre la famille, seule en tant qu'enseignant.Spoiler :
Je pense qu'il vous faut évoquer vos doutes avec l'équipe enseignante, notamment le PP, l'infirmier, assistante sociale, la hiérarchie aussi, en parler pour voir ce qu'il est possible de faire ensemble, en équipe.
Votre intention est louable. J'aurais aimé rencontrer un adulte aussi attentif à mon fils...
Évidemment reste l'épineux de comment aborder la question.
Parler de haut potentiel ne me semble pas une bonne idée. D'abord parce que même si flatteur, des familles n'entendront même pas que cela existe... Et au pire, s'arrêteront peut être à ça alors qu'il n'y a aucun suivi qui sera adapté à l'élève... Et que des enseignants eux mêmes ne tiendront pas compte de ce profil d'EIP qui pour beaucoup n'est que vaste blague de parents d'enfants chiants qui poussent leurs gamins. (Déjà entendu !)
Mais retenir l'idée de noyer le TSA au milieu de trouble Dys etc ça semble prudent...
maman d'un jeune homme diagnostiqué avec TSA.
"Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."
Antonio Machado
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Merci Cardamome pour cette réponse, qui comprend bien la situation délicate dans laquelle je me trouve. Le "médecin scolaire" (je n'en ai jamais croisé un seul en 25 ans d'enseignement), je me vois mal lui faire directement un courrier sans tenter avant d'approcher la famille (il ne s'agit pas de signaler de mauvais traitements: L. voit un psychiatre avec l'accord de ses parents, ce qui veut dire que ceux-ci se préoccupent de son bien-être), mais... approcher la famille, même si je suis "PP", est compliqué pour moi si ça ne vient pas des parents (téléphoner aux familles qui ne l'ont pas demandé me demande des heures de "préparation intérieure") ...Cardamome a écrit : ↑vendredi 1 janvier 2021 à 14:42 Je trouve le questionnement intéressant... Les problèmes soulevés pertinents.
Je n'ai aucune réponse miracle.
Juste une petite précision, sans vouloir saper le moral...
Ce serait une chance inouïe de tomber sur un (e) infirmier (e) / médecin scolaire compréhensif , suffisamment intéressé de savoir (ou de vouloir savoir) ce qu'est le TSA, qui puisse être un soutien.Ça doit exister je suppose mais "perle rare"... Je vous souhaite d'en rencontrer pour ne pas rester seule devant ce souci car je pense que l'élève mérite une attention particulière et qu'il sera difficile d'aborder le délicat sujet voire de convaincre la famille, seule en tant qu'enseignant.Spoiler :
Je pense qu'il vous faut évoquer vos doutes avec l'équipe enseignante, notamment le PP, l'infirmier, assistante sociale, la hiérarchie aussi, en parler pour voir ce qu'il est possible de faire ensemble, en équipe.
Votre intention est louable. J'aurais aimé rencontrer un adulte aussi attentif à mon fils...
Évidemment reste l'épineux de comment aborder la question.
Parler de haut potentiel ne me semble pas une bonne idée. D'abord parce que même si flatteur, des familles n'entendront même pas que cela existe... Et au pire, s'arrêteront peut être à ça alors qu'il n'y a aucun suivi qui sera adapté à l'élève... Et que des enseignants eux mêmes ne tiendront pas compte de ce profil d'EIP qui pour beaucoup n'est que vaste blague de parents d'enfants chiants qui poussent leurs gamins. (Déjà entendu !)
Mais retenir l'idée de noyer le TSA au milieu de trouble Dys etc ça semble prudent...
Si je suis sensible aux particularités des TSA c'est que même sans "tampon officiel" il y a de grandes chances que ces particularités me concernent personnellement... Et donc je suis tout sauf à l'aise pour communiquer, que ces soit avec les parents ou avec la hiérarchie, et c'est pire si je ne me sens pas légitime (disons que je n'ai pas vraiment envie de dire pourquoi je me sens légitime dans ce cas-là...)
Je comprends l'idée d'approcher les parents par les autres troubles, mais dans la classe en question (36 lycéens de 1ère) il y a aussi une élève avec PAP, un élève avec PPS, et un HPI décrocheur, et L. dont je cause ici, et ... 32 autres qui ont aussi leur personnalité et leurs problèmes personnels et méritent également de l'attention - et des classes, cette année je n'en ai "que" 5 (ce qui est la "limite basse" pour un prof de lycée)... Ca, c'est juste pour que les parents comprennent que ce n'est pas forcément de la mauvaise volonté des profs si toutes les particularités de leur enfant ne peuvent pas être prises en compte systématiquement...
Donc je sais pas. Je suppose que je vais voir comment L. va lundi (ou le lundi suivant, si nous restons en "système hybride"...).
Largement adulte, non diagnostiquée mais avec des difficultés permanentes et douloureuses de communication, d'interaction (j'ai l'impression de devoir "traduire" depuis toujours ce qu'on me dit...). En questionnement...
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Alors peut-être: suggérer aux parents que le psychiatre t'appelle pour qu'il soit au courant des particularités de comportement avec les autres que tu as observées, et qu'il puisse ainsi mieux aider L.?
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Bonjour,
je suis professeur des écoles et dans ma carrière je suis régulièrement confrontée à ce genre de problème.
Quand je soupçonne un dys-qqchose, c'est plus facile : je sors le cahier de l'élève et montre aux parents ce qui sort de la norme avec leur enfant et oriente vers un orthophoniste ou ergo ( plus compliqué car non remboursé ...). Je dis clairement que je soupçonne une dyslexie, ou une dyspraxie ect...Tout en précisant que je ne suis que "maîtresse", que je peux me tromper mais que ça mérite d'être vérifié.
Je précise toujours pour faire passer un peu mieux "la pillule" que leur enfant est intelligent et que donc ce n'est pas logique qu'il rencontre telle ou telle difficultés. J'enseigne en CM1, donc je mets aussi un peu la pression pour que tout soit éclairci et pris en charge avant l'entrée en 6ème.
Pour le côté TDAH, TDA, ou TSA, c'est plus compliqué car moins observable sur le cahier...
Alors, je respire un bon coup et fais la liste de tous les comportements décalés et hors norme aux parents, avec beaucoup de douceur ( enfin j'espère..., c'est un moment difficile pour tout le monde). Souvent les parents de bonne foi sont d'accord avec mes observations, mais pas toujours...J'insiste fortement sur l'utilité d'un diag.
Et là, j'oriente chez le pédiatre. Il m'arrive ( j'enseigne dans un milieu socialement défavorisé) de noter sur une feuille mes observations pour que les parents les donnent au pédiatre. Et là, c'est "quitte ou double"...en fonction du pédiatre.
Parfois, je sors mon "jocker" : "vous savez, j'ai connu un enfant qui ressemblait beaucoup au votre, avec les mêmes particularités, il a obtenu tel diag, les parents ont été soulagés car ils ont pu l'aider, et maintenant il va mieux, il est mieux compris par les enseignants, il a pu avoir des aménagements ect...". Je leur demande de se renseigner sur le diag en question et de voir si ça colle avec le comportement de leur enfant.
Beaucoup de parents sont perdus et sont finalement soulagés d'avoir une piste et d'être écoutés : ce sera peut être le cas des parents du votre, surtout s'il est déjà suivi par un psychiatre...
A l'école primaire, si rien ne bouge, on convoque ensuite les parents pour des équipes éducatives, c'est vrai qu'on est moins seuls...En général, je discute avant la réunion avec le psy, infirmer, assistant social, c'est plus facile...on se met d'accord sur une stratégie.
Je trouve que si votre élève est déjà au lycée, avec en plus de bons résultats scolaires, ça vaut vraiment le coup de sortir la carte "jocker" : je connais quelqu'un qui...chez votre enfant ce serait très léger car...il pourrait avoir du soutien pour...mais je ne suis qu’enseignant et peux me tromper.
je suis professeur des écoles et dans ma carrière je suis régulièrement confrontée à ce genre de problème.
Quand je soupçonne un dys-qqchose, c'est plus facile : je sors le cahier de l'élève et montre aux parents ce qui sort de la norme avec leur enfant et oriente vers un orthophoniste ou ergo ( plus compliqué car non remboursé ...). Je dis clairement que je soupçonne une dyslexie, ou une dyspraxie ect...Tout en précisant que je ne suis que "maîtresse", que je peux me tromper mais que ça mérite d'être vérifié.
Je précise toujours pour faire passer un peu mieux "la pillule" que leur enfant est intelligent et que donc ce n'est pas logique qu'il rencontre telle ou telle difficultés. J'enseigne en CM1, donc je mets aussi un peu la pression pour que tout soit éclairci et pris en charge avant l'entrée en 6ème.
Pour le côté TDAH, TDA, ou TSA, c'est plus compliqué car moins observable sur le cahier...
Alors, je respire un bon coup et fais la liste de tous les comportements décalés et hors norme aux parents, avec beaucoup de douceur ( enfin j'espère..., c'est un moment difficile pour tout le monde). Souvent les parents de bonne foi sont d'accord avec mes observations, mais pas toujours...J'insiste fortement sur l'utilité d'un diag.
Et là, j'oriente chez le pédiatre. Il m'arrive ( j'enseigne dans un milieu socialement défavorisé) de noter sur une feuille mes observations pour que les parents les donnent au pédiatre. Et là, c'est "quitte ou double"...en fonction du pédiatre.
Parfois, je sors mon "jocker" : "vous savez, j'ai connu un enfant qui ressemblait beaucoup au votre, avec les mêmes particularités, il a obtenu tel diag, les parents ont été soulagés car ils ont pu l'aider, et maintenant il va mieux, il est mieux compris par les enseignants, il a pu avoir des aménagements ect...". Je leur demande de se renseigner sur le diag en question et de voir si ça colle avec le comportement de leur enfant.
Beaucoup de parents sont perdus et sont finalement soulagés d'avoir une piste et d'être écoutés : ce sera peut être le cas des parents du votre, surtout s'il est déjà suivi par un psychiatre...
A l'école primaire, si rien ne bouge, on convoque ensuite les parents pour des équipes éducatives, c'est vrai qu'on est moins seuls...En général, je discute avant la réunion avec le psy, infirmer, assistant social, c'est plus facile...on se met d'accord sur une stratégie.
Je trouve que si votre élève est déjà au lycée, avec en plus de bons résultats scolaires, ça vaut vraiment le coup de sortir la carte "jocker" : je connais quelqu'un qui...chez votre enfant ce serait très léger car...il pourrait avoir du soutien pour...mais je ne suis qu’enseignant et peux me tromper.
Maman de 3 enfants, l'aîné a un syndrome d'asperger.