Bonjour,
Je cherche des informations sur "l'accompagnement social et professionnel" mis en place après des démarches auprès de la CAF.
Pour résumer la situation : j'ai épuisé mes droits au chômage depuis longtemps, je suis toujours inscrite au Pôle Emploi mais ne suis plus indemnisée. Ma fille est scolarisée à domicile par le CNED avec l'accord de la direction académique pour diverses raisons (3 classes d'avance + trouble anxieux généralisé, elle avait fait un début de phobie scolaire). Elle présente a priori un TOP (trouble d'opposition avec provocation) qui ne va pas en s'améliorant (je dis "a priori" car nous n'avons pas encore revu sa neuropsychologue donc c'est seulement identifié par moi-même et notre généraliste, mais tous les critères semblent remplis et les premiers signes remontent en fait à plusieurs années). Son travail au CNED se passe bien, elle est même très à l'aise, sauf au moment des devoirs qui sont source de stress et générateurs de crises. Pourtant elle les réussit bien (mais à quel prix... ). Cette année a mal démarré car nous avons reçu les cours avec un mois de retard et avons été contactés 1 mois plus tard car le calendrier n'avait pas encore été rattrapé... Elle s'est mis une énorme pression quand on a reçu le courrier, elle est devenue encore plus lente dans ses devoirs (pas ses cours qui sont eux quasiment terminés), c'est comme si ce stress du départ n'avait jamais été vraiment épongé (c'est sa 4e année au CNED mais elle est plus stressante car il y a le contrôle continu, le brevet avec l'oral, l'ASSR... je pense que ça joue sur son stress. On lui avait proposé en début d'année, avec notre médecin, de voir si on pouvait demander à faire l'année en 2 ans, mais elle n'a absolument pas voulu...). J'ai aussi envoyé son bilan neuropsy au CNED car ses problèmes de lenteur et d'anxiété handicapante lors des travaux en temps limité sont clairement mentionnés, en espérant un peu de compréhension s'il y a de légers retards, mais je ne sais pas s'ils en tiennent compte. Elle a tout de même obtenu les félicitations au conseil de classe, donc le problème n'est vraiment pas au niveau du contenu, je le précise car on me dit parfois qu'elle n'a qu'à redoubler mais vu ce qu'on a vécu je pense sincèrement que ça ne changerait rien au problème et qu'en même temps ça aggraverait son ennui.
Bref, tout ça pour dire que le quotidien est lourd, je me réveille déjà épuisée et la journée est parfois vraiment épuisante, j'ai l'impression d'être un saumon (nager à contre-courant puisque, même quand elle n'est pas en crise et qu'elle est adorable et qu'elle peut entendre raison, ma fille a une réaction d'opposition à TOUT, à chaque seconde, à chaque échange... et alors, pendant les crises qui peuvent durer plusieurs heures, c'est infernal). Elle a besoin de beaucoup d'encadrement dans beaucoup de domaines, y compris dans l'organisation de son cursus scolaire. J'ai très peu de temps pour moi, si j'essaie de faire quelque chose (comme écrire un message), je suis interrompue plusieurs fois à chaque phrase (même si je n'accède pas à sa demande, l'interruption est là). Pendant les crises, je ne peux pas l'isoler de force dans sa chambre puisque depuis quelques années nous sommes chez mes parents, je ne peux pas la laisser détruire leur maison. C'est dur pour moi (agitation, bruits...) J'essaie de faire le maximum pour qu'elle ne leur rende pas la vie impossible et qu'elle ne soit pas violente avec eux, bref je suis souvent entre les deux...
Elle fait un sport auquel elle est accro, ça lui fait beaucoup bien et ça lui fait voir du monde, mais c'est évidemment très lourd pour moi car nous avons beaucoup de transport, et il y a énormément d'interactions sociales informelles, et de bruit. Heureusement, grâce aux grèves j'ai eu un peu de répit puisque nous n'avions pas de trains (autrement elle n'est pas censée manquer les entraînements en raison des compétitions). Vous savez, j'ai honte mais les gens étaient tous les soirs sur leur PC à espérer avoir un train pour aller travailler le lendemain, et moi j'étais là "Ouaaaaiiiis y'a pas de traiiiinn !".
Bon, cette longue intro c'était pour expliquer que j'ai assez peu de temps pour moi, ce n'est pas de la mauvaise volonté. Pour avoir un minimum de vivres, je donne des cours de soutien scolaire (et là, vous allez dire que je suis ch**nte, mais c'est quelque chose de très difficile pour moi. Autant j'étais hyper à l'aise face à des classes de jeunes adultes, autant aller chez les gens et répondre à des attentes spécifiques et pas toujours cohérentes, c'est très dur. Pourtant je suis très impliquée, quand il s'agit de remédiation j'adapte chacune de mes séquences à mon élève, je fabrique un programme sur mesure en fonction de la situation, etc. Et quand c'est juste de l'aide au devoirs bah je "subis"). Ce qui est lourd c'est que c'est déjà en bonne partie le travail que je fais à la maison avec ma fille. Ça ne s'arrête jamais vraiment !
Impossible de caser davantage d'heures de travail... J'ai fini par déposer une demande de RSA, il m'a été refusé car officiellement j'ai le statut d'étudiante (je me suis inscrite à une formation à distance, parce que je pensais que ça m'aiderait à positiver et à éviter de sombrer, j'ai l'impression de ne plus rien faire de ma vie depuis que j'ai dû quitter mon précédent job dans des conditions discutables et depuis que ma fille est à la maison H24. Étant moi-même coincée à la maison ou dans les trains/bus ou au sport de ma fille, je me disais que c'était l'occasion de faire quelque chose qui m'intéressait). Et je ne gagnais pas assez pour avoir droit au RSA (si on a le statut étudiant, il faut gagner un certain montant chaque mois pour avoir le RSA). Puis après quelques courriers et une commission, ils viennent finalement de me l'accorder.
Je sais que percevoir le RSA s'accompagne de conditions, notamment de recherche de davantage de travail, ce que je comprends. Je ne cherche pas à me plaindre, je suis consciente que je profite de quelque chose (c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas déposé la demande plus tôt), c'est normal que je fasse ce qu'il faut de mon côté. Je cherche juste à obtenir des informations concrètes sur ce qui m'attend, pour pouvoir m'y préparer.
J'ai donc reçu ce courrier :
Quelqu'un a-t-il une idée de comment va se présenter ce rendez-vous ? Que va-t-on me demander ? Et que se passera-t-il si on me propose des emplois et que je n'y arrive pas ? Je vais faire de mon mieux, mais à l'heure actuelle je ne sais absolument pas où je vais trouver le temps puisque je ne peux déjà pas caser plus d'heures de soutien scolaire... Sinon je l'aurais fait, car cela fait plusieurs années que je paie petit à petit une dette héritée de mon conjoint, et même mon médecin me conseille de me débarrasser de ce lien toxique au plus vite (c'était une relation d'emprise et ce que j'ai découvert après son décès dépassait les capacités de mon imagination) en terminant de payer dès que possible. Donc je suis vraiment au maximum de ce que je peux, et je n'exagère rien en disant que je suis physiquement et mentalement déjà épuisée, je m'inquiète aussi par rapport au fait que ma ville est assez isolée très peu desservie par les transports. Pour le soutien scolaire dans les environs, à vélo ça va, mais s'il faut aller plus loin ça peut devenir compliqué (sans compter qu'il y a ma fille, même si je lui fais mettre un terme à son sport, je ne peux pas la laisser seule chez mes parents, d'ailleurs ils ne seraient pas d'accord...).Accompagnement social et professionnel
Dans un délai de deux mois à compter de la réception de la présente notification, vous serez orienté(e) vers un organisme qui, par le biais d'un référent, organisera avec vous votre accompagnement social et professionnel. Afin de procéder à votre orientation, vous allez être contacté(e) par les services du Conseil Départemental. Nous vous demandons de prendre toutes les dispositions pour vous rendre à ce rendez-vous et en cas d'empêchement, vous préviendrez le service chargé de votre orientation.
Je me rends compte que j'ai l'air de quelqu'un de fragile et pas courageux. En fait je regrette d'avoir fait cette demande de RSA, je me dis que je me suis mise encore un peu plus dans le caca. Ça fait plusieurs années qu'on me conseille de le faire, j'ai mis 6 mois à boucler le dossier et je pensais que ça serait refusé... Finalement c'était plus vivable pour moi sans avoir cette obligation supplémentaire (qui est tout à fait normale et que j'ai moi-même sollicitée, j'en suis consciente).
En fait je suis vraiment très très angoissée face à l'inconnu qui m'attend, face à ce rendez-vous et ce qu'on va me demander, donc si vous avez la moindre information, je suis preneuse. Merci infiniment. (SVP ne me jugez pas trop durement, je n'ai pas beaucoup de ressources intérieures en ce moment face à mes émotions. Et je suis en panique depuis que ce courrier a rendu toutes les démarches à venir réelles).