j'en peux plus du boulot

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J'ai la quarantaine. Je bosse comme ingénieur depuis 2004. Ca va faire 10 ans que je suis dans ma boite actuelle et le moins que je puisse dire c'est que c'est pas une partie de plaisir!

Au début ça se passait plutôt pas mal, même si il y a eu des points d'achoppements.

Là, ça va faire 4 ans que la situation se détériore avec des courtes périodes de mieux et de grosses claques. La façon dont la structure est "organisée" est très compliquée, tout en matriciel.

Les reproches qui me sont faits sont:
- que l'on ne sait pas sur quoi je bosse,
- que ma communication ne va pas,
- que mon savoir être n'est pas bon,
- que l'on n'ose pas me parler parce que je prends tout mal
Sur le dernier point c'est vrai que l'année écoulée a été super dure: séparation empreinte de violence, dénonciation aux services sociaux (je suis maman solo). J'ai averti mon employeur et mon chef de la situation et du stress que je subissais dans ma vie perso. En parallèle, lors d'une psychothérapie le sujet de l'autisme a été abordé et j'ai reçu il y a eu un diagnostic d'autisme par le psychiatre qui me suit.
Ce qui me détruit là, c'est que l'encadrement et les collègues sont sur mon dos en permanence et que des choses qui passent de la part d'autres personnes sont systématiquement relevées dans mon cas: retard de 5min à une réunion, faute d'orthographe.
La dernière en date, c'est un reproche sur une date de rendue: je devais rendre un travail, sauf que je suis tombée malade et que j'ai été arrêté. J'ai repris et me suis attelée immédiatement à cette tâche que j'ai finalisée.

Les reproches permanents m'ont fait perdre mes moyens et j'en arrive à pleurer en réunion avec mon chef: je ne supporte plus l'injustice des reproches. Ils ne sont pas factuels, ne me sont pas adressés en direct.

Je suis complètement paumée et je ne sais plus comment redresser la barre.

J'en suis à demander à mes parents de venir garder mon fils ce we pour finir certains travaux en cours pour éviter de nouveaux reproches.
J'ai l'impression de me débattre et d'en faire des tonnes et que ça ne sera jamais suffisant.

J'ai craqué ce matin et parlé du diag de TSA à mon chef et j'ai peur d'avoir fait une connerie.

En postant, je sais pas trop ce que j'attends. D'être lue déjà ^^.

[Tugdual]

Il faudrait demander de l'aide au psychiatre qui te suit et t'a diagnostiquée ?

Courage...

[ブノワ]

J ai lu...

Arrete de te debattre, la vie est trop courte pour subir du harcèlement quotidien et permanent, et tente de passer a autre chose dans la vie qui soit plus a ton gout.

Contrairement a l avis général, je suis persuadé que la tolérance autistique de la majorité de la population baisse significativement et cette crise sanitaire n aide pas.
Administrativement parlant monte urgemment un dossier Mdph, ca pourra etre utile.

がんばろう。

[Mylie]

Gros soutien !

Est ce que tu as une RQTH/peut monter un dossier pour ça ?

Est ce que tu as des syndicats dans ta boite qui pourrait tenir la route et t'aider ?

Est ce que la médecine du travail est au courant de ta situation ?

Quoi qu'il en soit, bosser le week end pour finaliser des trucs, en faire plus, etc.. dans ma tête ça allume un gros warning "attention au burn out" (c'est pour ça que je poste bien que je me sache dans la rubrique réservée aux personnes diagnostiquées..)

J'ai remarqué, en tant qu'handi ayant des soucis de santé créant de la fatigabilité, que plus tu en fais, mois c'est reconnu (c'est même pire, parce que quand tu as besoin de lever un peu le pied, là on te remet un coup de pression). Comme on me l'a souvent dit: "ne tire pas trop fort sur l'élastique, sinon il fini par lâcher" (et ça fait hyper mal un élastique qui casse dans les mains, même s'il s'agit plutôt d'une métaphore vis à vis de la santé !)

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Merci pour vos réponses .

Une des raisons qui m' a amenée à voir un psychologue, au début, et entamer tout ce cheminement jusqu'au diag, c'est le boulot. J'en pouvais plus... et en même temps j'y suis toujours, tenant je ne sais comment. J'avais besoin de comprendre, de savoir si mes difficultés étaient liées à la flemme, la paresse, comment mieux me concentrer, mieux me mettre au travail, mieux communiquer.

La médecine du travail est informée, je suis IRP et syndiquée et un collègue de mon syndicat essaie de m'épauler. Le médecin du travail a déjà adressé un courrier à mon employeur pour demander un aménagement (péréniser du télétravail mis en place à cause du covid). De mon côté j'ai aussi demandé à voir le directeur, le RH et mon chef pour parler de handicap et travail.

Le dossier de la mdph doit être rempli: j'ai demandé au psychiatre de compléter la partie certificat médical. Je le vois la semaine prochaine, j'espère qu'il remplira le papier. J'espère effectivement une RQTH.

Pour résumer, je me bouge. J'ai l'impression d'en faire des tonnes, trop probablement et de partir dans tous les sens, comme avant chacun de mes meltdowns. C'est bien une de mes caractéristiques: quand je sature, je suis incapable de patience, je me disperse et je sais que c'est pas la meilleure façon d'obtenir ce qu'on veut.

[Curiouser]

Je rebondis rapidement sur ce point :

Le dossier de la mdph doit être rempli: j'ai demandé au psychiatre de compléter la partie certificat médical. Je le vois la semaine prochaine, j'espère qu'il remplira le papier. J'espère effectivement une RQTH.

On a découvert cette semaine avec mon conjoint, grâce à une assistante sociale de la Sécu, qu'il existait des procédures de demande de RQTH accélérées (elle nous l'a transmis, ça fait deux pages, dont une à faire remplir par la médecine du travail). Ça dépend apparemment des départements, mais ça vaut peut-être le coup de chercher le renseignement sur ce point (encore des démarches, certes... ; je veux bien t'envoyer le document, sinon, mais je ne sais pas si ce dernier est reconnu dans ton département... n'hésite pas en tout cas !)

Edit : ajout de mon conjoint : vaut mieux passer par la Sécu, via le compte Ameli, en faisant une demande des documents pour la demande de RQTH accélérée. Sinon, il faut voir dans ton entreprise, sur les tableaux d'affichage des informations syndicales, s'il n'y a pas les coordonnées d'une assistante sociale, parce que ces assistantes sociales auront aussi le document, voire d'autres conseils (ils seront peut-être même un peu plus sympathiques que ceux de la CPAM )

Bon courage, vraiment - je ne sais pas si je pourrai t'apporter d'autres éléments d'aide, mais en tout cas, mon conjoint est à peu de choses près dans la même situation que toi (ingénieur, demande de RQTH / d'aménagements... et épuisement, à la fois physique et surtout psychologique...)

oui bon, ça fait pas dix ans qu'il est dans la même boîte, ça fait dix ans qu'il bosse, avec 5 boîtes différentes...

J'ai remarqué, en tant qu'handi ayant des soucis de santé créant de la fatigabilité, que plus tu en fais, mois c'est reconnu (c'est même pire, parce que quand tu as besoin de lever un peu le pied, là on te remet un coup de pression). Comme on me l'a souvent dit: "ne tire pas trop fort sur l'élastique, sinon il fini par lâcher" (et ça fait hyper mal un élastique qui casse dans les mains, même s'il s'agit plutôt d'une métaphore vis à vis de la santé !)

Ah oui, oui, complètement ! Je viens de le redire, avec des images différentes, à mon conjoint, en lui disant qu'il fallait qu'il se ménage et ne tire pas sur la corde, étant donné qu'il coche pas mal de signaux de "burn out autistique" depuis quelques semaines... (voir aussi les différentes solutions qui sont listées dans l'article, ce n'est pas du tout simple parfois de les mettre en oeuvre, mais ça me paraît essentiel, pour ne pas justement être dans l'épuisement total et irrémédiable...)

[Space]

Reconnu(e) handicapé(e) ou non, si tu travailles à 120% tu n’y gagnes souvent absolument rien. C’est un triste constat personnel et quand j’en parle autour de moi très souvent les gens ressentent la même chose. Tu t’acharnes, tu t’épuises et finalement t’es payé(e) autant que les autres (ou moins parfois) et les fois où tu as une baisse d’énergie et tu tombes à 110% on te fait la remarque d’emblée même si tu bosses plus que d’autres. A force de me prendre des grosses claques j’ai décidé de me donner à 90%, c’est triste mais au final le bilan est plus que positif. Je me préserve et m’épuise beaucoup moins, je suis bien plus sereine et s’il y a besoin ponctuellement je sors le 120% et c’est très bien vu de la hiérarchie. Je vois ça comme une forme d’adaptation à la société d’aujourd’hui.

Dans tous les cas prends soin de toi, n’attends pas d’atteindre le point de non retour (burn out). Je ne sais pas dans quelle région tu es mais dans la mienne Pole Emploi propose un accompagnement spécifique, ça peut être une piste si tu envisages un changement.

[point_virgule]

Merci pour toutes ces informations.

Je m'étais fait peur, avant mon diag, en lisant le document sur le burn out autistique. Disons que ça a compté dans ma réflexion et mes démarches.
Je viens d'apprendre que mon collègue a saisi la médecine du travail et lui a envoyé un email détaillé. Ca devrait pousser mon employeur à bouger. J'ai de la chance il est très investi et veut réellement m'aider.

Merci pour l'info sur la RQTH accélérée: j'ai envoyé un mail pour avoir les documents.

Je suis totalement alignée avec toi @Space: là j'agis surtout de façon à ce qu'on me foute la paix sur ces travaux. Paradoxalement, hormis ces coups de stress/bourre, on est plutôt en sous activité.

Ma situation personnelle rend un peu compliquée le recours à l'arrêt maladie: je bataille sur la garde de mon enfant et préfère rester prudente. Je bénéficie aussi d'un accompagnement avec une psychologue de talent. Avec son aide, je constate que j'ai déjà beaucoup changé. Le psychiatre semble impliqué.

Globalement, je suis très très bien entourée et très consciente de cette chance.