eh oui, ça fait un an que j'ai mon diag, je me connais mieux, je sélectionne 'achement mieux mes zones de succès pour m'éloigner de mes zones d'échec et pourtant, je suis pas à l'abri de m'égarer encore ...
Parce que :
A part l'autisme, j'ai aussi plein de douleurs, fibromyalgie, rhumatismes etc... Alors, pour la 2e année consécutive, je tente la cure thermale, juste à côté de chez moi, pendant que mon mari bosse. Comme ça, pas de frais impossibles, et je me sens dans un lieu connu. L'an dernier, c'était dur mais ça a tellement fait de bien que je récidive.
Mais la cure... Physiquement, c'est le paradis. Les douleurs pendant l'année, fini fini. Nouveau corps tout neuf pas souffrant, génial. Le pied.
Mais cette année, mentalement, c'est l'enfer.
Le bruit, les voix, les machines. Immenses halls du siècle dernier, verrière, lumière. Voir / croiser / parler à plein de gens.
La sensation de l'eau, les bulles, la douche, après, ça fait un bien fou, mais je suis si épuisée que tout m'agresse sur le moment.
Le couloir, sens unique coronavirus, passez là, attendez, allez-y, chaque geste est encadré, j'ai plus l'initiative de rien, me sens ballottée comme un bouchon sur l'eau.
Ce week end, dimanche pas de cure, je croyais me reposer, ben non, tellement à bout que je supporte plus rien, même les mouvements du mari me dérangent, j'ai rien géré, tout m'est insupportable, jeux sur ordinateur bouchons d'oreille et nuit blanche en suivant.
Pourtant, les filles de l'équipe sont adorables, elles connaissent le nom de chacun, se souviennent de l'an dernier, j'ai amené les croissants un matin, et après mon 1er écroulement, elles ont fait super attention à moi. C'est une station "familiale", vieillotte, mais efficace. On est vraiment bien soigné.
Mais elles ont fait super attention version NT, alors c'est devenu pire : elles viennent me voir gentiment, prennent des nouvelles, bavardent pour s'excuser de faire du bruit... arrrgh, si seulement j'avais réussi à dire "foutez moi la paix, j'ai seulement besoin d'être un peu seule dans un coin calme sans voir personne !!!"
Voilà voilà...
Alors, je fais quoi ? acheter un casque anti bruit et après ?
Je retourne voir le médecin thermal, et je lui explique. Il a déjà eu du mal à comprendre l'an dernier que le bruit me fatiguait, car je bave pas, je regarde dans les yeux...
Et on peut pas changer les locaux ;
Faut expliquer, être pédagogue, patiente, persévérante
Faudrait qu'on soit plus souvent des autistes en cure, pour que le personnel soit sensibilisé.
Faudrait qu'on me donne le temps de leur expliquer que "non je veux pas de contactszhumains, laissez moi juste profiter de l'eau soufrée ! Oui, mille mercis je vous appellerai si j'ai un souci, mais le souci, c'est l'interaction avec vous bouououh..."
Je m'entête ? J'essaie ?
J'abandonne ? Je rentre chez moi et je fais plus de cure les prochaines années ?
Parce que quand c'est trop compliqué, ben c'est toujours comme ça que ça finit, on se remballe et on délaisse les plaisirs inaccessibles... et même les soins...
Merde merde ! Quand j'étais auxiliaire de vie, j'ai emmené une de mes mamies de 92 ans en haut du col de l'Aubisque, avec un chapeau de rando dans sa chaise roulante, putain, y a moyen quand il y a une vraie volonté derrière, de rendre les choses possibles pour les handicapés, avec un coup de main !
Comment on fait ?
bon, là, j'vais m'coucher "ça ira mieux demain" et vous aurez plein d'idées réconfortantes... Faudrait juste être plusieurs autistes, et leur expliquer avant la cure, non ?
Oser la cure thermale, le défi...
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Oser la cure thermale, le défi...
HPI attesté à 9 ans et confirmé au printemps 2018 ; diagnostic Asperger en juin 2019. J'ai l'impression de (re)naître. Il n'est jamais trop tard pour que la vie en vaille la peine