[Index Boisson] Alcoolisme, je crois que je suis alcoolique, aidez moi svp

[Marisol]

Le tutoiement est signe de proximité, d'amitié...
Le vouvoiement est une mise a distance qui protège, parfois et un signe de respect envers l'interlocuteur.
Je ne pense pas que la politesse soit ringarde alors même que la familiarité peut être intrusive, surtout si subie.

[MonsieurBonhomme]

Bonjour,

Je suis alcoolique abstinent depuis 5 mois maintenant, ça me permis de me découvrir tel que je suis vraiment réellement.

Lorsque je buvais , je pense que c'était tout d'abord pour expérimenter le produit, pour faire un peu comme tout le monde.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir pu un jour maîtriser ma consommation d'alcool, elle a très vite été problématique.

Lorsque je buvais,au final, c'était entre autre pour ressembler aux autres dans leur comportement social.

En effet, lorsque je buvais, je devenais très sociable et extraverti et la musique et les endroits bruyants ne me dérangeaient pas.

Maintenant que je me suis recentré sur moi-même et grâce à mon abstinence, je me rends compte une fois encore que je jouais un rôle, cette personne n'était pas moi du tout.

Bien sûr tout le monde voit une modification de sa personnalité en buvant mais ça ne remet pas en cause tout un fonctionnement de vie et social.

Ensuite l'alcool a pris de plus en plus de place dans ma vie jusqu'à devenir ma principale préoccupation et un matin du 25 octobre 2019, je me suis dit que ça suffisait.

Depuis je me sens très très bien et bien plus en accord avec moi-même qu'auparavant.

[freeshost]

T'est-il arrivé de boire tout seul pour le plaisir de déguster, de découvrir de nouveaux goûts (bières, vins, whiskys, etc.) ?

[kct59]

Pour ma part je consomme de l'alcool tous les jours. JJ'ai noté une augmentation de la consommation avec le tempd. Mais je sais toutefois rester une semaine sans boire. Je pense qu'il est important de faire régulièrement ce test.

[Bubu]

Mais je sais toutefois rester une semaine sans boire. Je pense qu'il est important de faire régulièrement ce test.

C'est un bon point déjà !

Le sevrage physique s'estompe essentiellement en quelques jours, voire une semaine.
Avec symptômes de sevrage comme des suées profuses, de l'anxiété, des tremblements, de la nausée (c'est infernal ça, on ne peut rien avaler). Mais au bout d'une semaine de sevrage, ces symptômes disparaissent ou au moins sont très atténués.

Le sevrage psychologique est beaucoup plus pernicieux, car on s'attaque à une routine, une habitude.

Je tiens aussi à dire qu'un grand alcoolique qui se sèvre par lui-même, (de toute, à aucune consommation), qui commence à avoir des hallucinations, des crises d'angoisse, des tremblements intenses empêchant jusqu'à pouvoir marcher, c'est que c'est très grave, et d'une urgence vitale : ce sont les signes du début du delirium tremens, potentiellement mortel.
Là ça nécessite une hospitalisation d'urgence, pour éviter la mort du patient.
Et le paradoxe, c'est qu'il faut donner de l'alcool aux personnes qui comment à manifester les symptômes du delirium tremens comme première prescription urgente sur le moment. Ou des benzodiazépines si les urgentistes en ont sous le coude. Mais sinon, donner de l'alcool (où les laisser en consommer) pour ces cas gravissimes est la meilleure chose à faire.
Tous ces symptômes du delirium tremens disparaissent après un minimum de prescription d'alcool, à diminuer avec le temps, ou via les benzodiazépines qui agissent sur les mêmes récepteurs de certains neurones dans le cerveau (GABA) que l'alcool.

On pourra dire autant de mal des substances psychotropes que l'ont veut, et ce n'est pas difficile d’étoffer les cas graves, mais l'alcool est la seule drogue où l'on risque de mourir à cause du manque, d'un sevrage brutal, dû au delirium tremens.

[EDIT]
Là, c'est pour ruer dans les pancartes. (C'est une blague, j'ai remplacé volontairement brancards par pancartes)

L'alcool est légal, alors que ça tue soit par delirium tremens, soit en réa échouée de coma éthylique, ce qui correspond à une overdose éthylique.

Le cannabis quand on le fume, c'est très nocif pour les poumons c'est évident, mais il n'y a aucune chance de faire un surdosage. Car au bout d'un moment ça sature, il n’y pas plus d'effet.
C'est impossible de faire une overdose avec le cannabis.
C'est juste que le lendemain, on va beaucoup tousser pour dégager les bronches. Donc ce n'est pas non plus anodin.
Mais on en meurt pas.

[Romulus]

Bonjour,

Lorsque je buvais , je pense que c'était tout d'abord pour expérimenter le produit, pour faire un peu comme tout le monde.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir pu un jour maîtriser ma consommation d'alcool, elle a très vite été problématique.

Lorsque je buvais,au final, c'était entre autre pour ressembler aux autres dans leur comportement social.

En effet, lorsque je buvais, je devenais très sociable et extraverti et la musique et les endroits bruyants ne me dérangeaient pas.

Pareil.

[MonsieurBonhomme]

T'est-il arrivé de boire tout seul pour le plaisir de déguster, de découvrir de nouveaux goûts (bières, vins, whiskys, etc.) ?

Tout à fait oui mais pas par plaisir car au fond j'ai rarement aimé le goût des différents alcools que je buvais au contraire de ce que je bois maintenant.
C'était plus une fuite mentale à laquelle je suis heureux aujourd’hui de ne plus m'adonner.

[Bubu]

Modération (Lilas) : Fusion de sujets (3 messages)

Je suis alcoolique.
Depuis 9 ans à peu près.
J'essaie d'arrêter seul mais ce ne pas possible pour moi, car les symptômes de manque sont horribles.
Au début, c'était 2 bières achetées dans l'épicerie sur la route de retour de la fac.
Aujourd'hui, j'achète 6 bières fortes de 50cl par jour.
Le sevrage brutal est impossible, et dangereux. Risque de delirium tremens. J'ai essayé, mais les symptômes étant insupportables, j'ai acheté des bières. Et là ils se calment.
Si je me restreins, c'est nausée, vomissements, tremblements ala Parkinson, sudation profuse.
Je ne suis pas d'accord de considérer l'alcoolisme comme une maladie, mais ce qui est sûr c'est qu'il faut de l'aide extérieure.
Je compte me faire hospitaliser, me débarrasser de ce fléau comme une sangsue accrochée à ma guibolle.

[ブノワ]

Avant l'hospitalisation, tu peux commencer par consulter un médecin je pense.
L'alcool est une drogue qui produit des effets de manque, il ne faut pas arrêter tout seul comme ça. Même si on en parle moins en France parce que ça ruinerait le commerce.

Il y a beaucoup de produits "de substitution" à l'alcool réputés assez-efficaces, ça serait dommage de payer les médocs sans ordonnance.

[Curiouser]

Le conseil d'aller tout d'abord voir un médecin me semble bon ; il y a également les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie.

On trouve des informations utiles sur le site alcool-info-service :

Dans votre environnement immédiat, vous pouvez prendre appui sur votre médecin de famille.

Vous pouvez également vous adresser aux Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) qui sont des lieux gratuits et confidentiels. Leurs équipes sont constituées de professionnels du soin, du soutien psychologique et de l’aide sociale et éducative.
[...]
Parfois, il est plus facile d’avoir recours au téléphone ou à Internet. Alcool info service est à votre disposition pour répondre à vos questions et pour vous aider dans votre réflexion. Vous pouvez joindre anonymement l’un de nos écoutants par téléphone tous les jours de 8h à 2h au 0 980 980 930 ou par chat. Vous pouvez également partager vos expériences en vous rendant sur le forum de ce site.

Il y a également différentes rubriques précisant comment différents intervenants peuvent aider, dont le médecin généraliste.

Bubu

[Tugdual]

Il faut te faire aider Bubu, ton médecin devrait pouvoir t'orienter...

Courage...

[EnHans]

Et aussi te mettre aux abdos pour éliminer la bedaine ! https://www.gqmagazine.fr/style/article ... -le-ventre

Bon courage pour te libérer de l'alcool en tout cas... ça ne rend pas moins malheureux...

Tu le sais, il ne s'agit pas que d'arrêter mais aussi modifier ton environnement... C'est le gros problème de tous les addicts en quelque sorte...

[Loner]

Tout a fait d'accord avec EnHans.

Ce qui est bien avec le concept de conduites addictives, c'est qu'on ne focalise pas sur un comportement en tant que "problème", "déviance" potentiellement pathogène mais bien sur une manière d'être au monde, une problématique dont le comportement addictif en serait le symptôme.

L'addiction est une rencontre triangulaire entre une personnalité, un objet et un contexte.
Si on sépare l'objet (l'alcool) de son environnement et de la personnalité propre du sujet, on ne solutionne rien. (D ailleurs on parle de codependance pour évoquer l'entourrage d'une personne addict).

Beaucoup de famille explose une fois que le proche est soigné..

Aussi, il n'est pas rare que l'objet de dépendance se déplace. Ce qui soulève la question de la substitution ou du sevrage (dans le cadre de la toxicomanie ou alcoolisme) en tant que seule réponse pour éradiquer la dépendance. Ce ne sont juste que des moyens pour parvenir à diminuer les risques , bien souvent inefficaces si on s'en contente et qui ne doivent surtout pas exclure "un travail de fond" sur le nœud du problème à savoir: le terrain addictif.

Est il utile de rappeler qu'etymologiquement addicere renvoit à la mise en esclavage durant le moyen age de personnes ne pouvant s'acquitter de leurs dettes?

Etre addicté, c'est mettre son corps en gage d'une dette non payée..

[EnHans]

Interessant, je ne savais pas. Qu'on le veuille ou pas, une addiction se paie. Quand je pense à tous ceux qui conseillent de boire ou autre, pour s'amuser, parce qu'il faut en profiter... On est pas égaux face à ça pour diverses raisons.

[Loner]

Pour bien comprendre le concept, Il faut avoir en tête une lecture des phénomènes addictifs en terme de faille dans le processus de séparation/individuation.
Là dessus on est pas tous égaux et on peut avoir reçu toute l affection du monde, cela ne protège pas du risque addictif.

Aussi l'addiction suggère un désir d'indépendance, d'autonomie. Ce qui soulève la contradiction de manifester son indépendance en se privant de liberté. La mise en œuvre d'un cycle (shema de thorndike) où la réponse intervient tant en terme de compensation (stimuli negatifs) que de récompense (stimuli positifs) correspond à une tentative de créer un espace protégé, un espace psychique transitoire, au même titre qu'un enfant aura besoin de s'accrocher à un doudou durant un temps.

Toutefois,si l'addiction reste essentielle pour la survie du sujet, elle n'est constructive que si elle constitue une étape, une phase d’adaptation dans l'attente de rebondir, de se mettre en mouvement...si l’addiction persiste, c'est la mort psychique à terme car antideveloppementale.

Si elle est passage dans la vie, elle peut-être relie au concept de résilience puisque la première étape du processus de resilience correspond à ce qu on peut retrouver chez les sujets addicts.

Aussi une addiction est une resilience non aboutie, donc un début de guérison.

C'est là que c est tordu est que ça ramène au pharmakon qui signifie remède et poison à la fois. Ce qui rajoute une grosse dose de culpabilité chez le sujet.
D'ailleurs en allemand le mot shuld signifie autant culpabilité....que dette.