freeshost a écrit : ↑vendredi 5 juin 2020 à 16:16
- La psychologie de la connerie, divers auteurs.
sous la direction de Jean-François Marmion. J'ai le livre en format numérique, il y a effectivement des choses très intéressantes. En voici un extrait :
Spoiler :
Pourquoi les gens très intelligents croient-ils parfois à des inepties ? Brigitte Axelrad - Professeure honoraire de philosophie et de psychologie.
Des gens dont l’intelligence semble pourtant évidente provoquent parfois l’étonnement en exprimant, sans rire, des idées dénuées de tout fondement ou en adhérant à des théories farfelues.
Il est vrai qu’aucune définition de l’intelligence ne fait l’unanimité. La raison en est probablement que ce mot renvoie à des capacités diverses : l’Histoire nous donne de nombreux exemples d’individus unanimement considérés comme intelligents dans des domaines aussi variés que les sciences, les techniques, les arts ou la philosophie.
S’appuyant sur une définition de l’intelligence considérée comme « capacité de raisonner, planifier, résoudre des problèmes, penser de façon abstraite, comprendre des idées complexes, apprendre rapidement, et apprendre de l’expérience », une méta-analyse portant sur 63 études conclut que les personnes intelligentes seraient moins enclines à croire que les autres.
Il semble alors logique de penser que les personnes douées d’une intelligence supérieure ont les plus grandes chances de réussir à se prémunir contre les croyances.
Pour définir une intelligence de très haut niveau, il faut évoquer l’étonnante capacité de certains individus à sortir des sentiers battus et des modèles dominants de leur époque, leur capacité à innover, à ne pas se contenter de ce qui semble aller de soi à un moment donné : Galilée, Darwin, Einstein ou encore Kant ou Descartes ont su penser autrement qu’on ne pensait à leur époque. Ils ont remis en question la pensée majoritaire et les explications simplistes.
L’intelligence, dans leur cas, s’accompagne de la pensée critique, de la capacité à « résister » intellectuellement à un discours dominant, à une tentative d’endoctrinement et plus généralement à toute forme de dogmatisme.
Cependant, dans un article, Heather A. Butler, professeure adjointe au département de psycologie de l’université de l’État de Californie, s’interroge sur ce phénomène déroutant : des gens intelligents peuvent dire et faire des choses stupides (foolish things) et croire à des inepties. Elle écrit : « Bien que souvent confondue avec l’intelligence, la pensée critique n’est pas l’intelligence. La pensée critique est un ensemble de compétences cognitives qui nous permettent de penser de manière rationnelle en fonction d’un objectif, et une disposition à utiliser ces compétences lorsque cela est approprié. Les penseurs critiques […] sont des penseurs flexibles qui ont besoin de preuves pour soutenir leurs croyances et reconnaissent les tentatives fallacieuses pour les persuader. La pensée critique signifie la capacité de surmonter toutes sortes de préjugés cognitifs (par exemple, le biais rétrospectif, le biais de confirmation). »
On comprend mieux alors pourquoi des gens même très intelligents puissent croire parfois en des choses bizarres. Le sociologue Gérald Bronner, interviewé récemment par Thomas C.Durand dans le documentaire Les Lois de l’attraction mentale, dit qu’il était millénariste à ses débuts : « Je sais qu’on peut croire en des choses folles sans être fou. » Il ajoute que c’est une « suite de coïncidences », une « suite de toutes petites choses », qui l’ont conduit à mettre en question cette croyance. Mais tous ne saisissent pas cette opportunité.
[...]
Quel pouvoir contre l’obscurantisme ?
S’il est peu probable que l’on puisse augmenter son intelligence, on peut apprendre à développer avec méthode son esprit critique.
Toutes les croyances ne sont pas stupides, absurdes ou dangereuses. Certaines d’entre elles sont constructives comme de croire en soi-même, en ses capacités, en sa valeur, en la vie ou dans les autres.
Le risque de se laisser influencer par des croyances dangereuses au point d’y perdre la raison vient du besoin de trouver coûte que coûte un sens à sa vie. Si les autres nous transmettent une explication qui correspond à notre vision du monde ou qui nous dispense de la chercher par nous-mêmes, la facilité est de l’adopter.
Mais ce qui fait la plus grande force des croyances irrationnelles, c’est qu’elles ont tendance à s’accorder avec nos attentes intuitives. Depuis toujours, beaucoup croient en des choses bizarres et beaucoup essaient de lutter contre ces croyances. Cela fait un équilibre qui, au fil du temps, ne change pas vraiment. C’est ainsi que l’on peut se battre pour le rationalisme avec l’idée que l’on participe simplement à un équilibre.
Aussi intelligent, cultivé et critique soit-il, aucun être humain n’est à l’abri de croire à quelque ineptie, essentiellement parce qu’il est difficile d’accepter le hasard. Chercher le destin, la fatalité, la conspiration, le complot, l’intention, bonne ou mauvaise, derrière le hasard est un biais universel. « Jamais deux sans trois », « il n’y a pas de fumée sans feu », « qui rit vendredi, dimanche pleurera » etc., sont autant d’expressions qui manifestent notre besoin de causalité et de sens. Les plus grands savants n’y échappent pas.
C’est ainsi qu’Einstein écrivit dans sa correspondance à propos de la maladie de sa femme Mileva et de celle de son fils : « Punition bien méritée par moi pour avoir accompli l’acte le plus important de ma vie sans réfléchir : j’ai engendré des enfants avec une personne moralement et physiquement inférieure… ». La mère d’Albert Einstein avait tenté de le dissuader d’épouser Mileva, qui boitait, en lui prédisant que sa descendance en serait affectée. On aurait attendu de la part de l’inventeur de la Relativité un peu plus de hauteur de vue ! Mais comme le disaient deux de ses biographes, Roger Highfield et Paul Carter, Einstein « était un homme chez qui la combinaison de lucidité intellectuelle et de myopie émotionnelle provoqua bien des déboires dans les vies de ceux qui l’entouraient. »
Au fond, ce qui est en notre pouvoir, ce n’est peut-être pas de faire qu’il y ait moins de gens qui croient en des choses bizarres ou folles, mais qu’il n’y en ait pas plus. Il est très rare que l’on puisse faire changer d’avis ceux qui sont déjà convaincus. Le risque, c’est de renforcer au contraire leurs croyances.
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
En bref : le biais d'intentionnalité consiste à voir des intentions là où il n'y en a pas (forcément).
Exemples :
- croire que l'autre personne ment alors qu'elle se trompe ;
- croire que l'autre personne fait exprès de cuisiner un plat que je n'aime pas alors que, simplement, elle ne connaît pas mes goûts ;
- croire que l'État nous trompe alors que, en fait, il ne maîtrise pas tout ;
- croire en des complots ;
- etc.
Trucs pour moins être ballottés par ce biais :
- accorder le bénéfice du doute ("Il s'est sûrement trompé.", "Elle n'était pas au courant, n'avais pas toutes les informations requises pour prendre une bonne décision.", "Il a eu une maladresse.") ;
- s'imaginer à la place de l'autre personne, dans sa situation, son rôle et son cahier des charges ;
- etc.
Double victimisation (deuxième victimisation car on rejette la faute sur la victime) : se dire qu'elle l'a bien cherché, qu'elle l'a mérité.
Croyance en un monde juste : croire que toute mérite ce qu'elle obtient et qu'elle obtient ce qu'elle mérite.
Abus de cette croyance :
- dire à une personne de faire plein d'efforts (qu'on lui demande ; parfois en cachant que ces efforts profitent à nous, se montrer désintéressé alors qu'on ne l'est pas) et qu'elle sera récompensée (plus tard, par Dieu, par d'autres personnes) ; les promesses et autres miroirs aux alouettes ;
- dire qu'une personne mérite tel châtiment (car elle a/aurait commis un crime, une faute), puis se prétendre comme l'envoyé, la personne désignée pour décider de la sanction puis (faire) appliquer celle-ci ;
- etc.
Pour Aaron T. Beck, les troubles de la personnalité résultent d'une sur-utilisation de stratégies ou de comportements adaptatifs pour la survie de l'espèce tels que la compétition, la dépendance, l'évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l'agression, l'isolement et la grandiosité.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
À noter que, au sein de la bibliographie citée, on trouve (du moins provisoirement) le pdf de Cognitive Therapy of Personality Disorders (seconde édition, 2004) ici.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
freeshost a écrit : ↑lundi 27 juillet 2020 à 14:58
À noter que, au sein de la bibliographie citée, on trouve (du moins provisoirement) le pdf de Cognitive Therapy of Personality Disorders (seconde édition, 2004) ici.
Merci freeeshost ! (hop, téléchargé )
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Remercions et félicitons toutes les personnes qui partagent les connaissances scientifiques librement et gratuitement (tout comme Sci-Hub, Library Genesis, etc.).
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Modération (Lepton) : Fusion des sujets.
cette théorie explique que toutes nos actions sont réalisées pour satisfaire un besoin
cela me semble difficilement réfutable et explique nombres de situations sociales
donc toutes actions est égoïste par nature
je ne sais pas pourquoi mais ca me mine
" Si j’identifie mal mon besoin, je suis incapable d’y répondre efficacement car mes efforts sont mal orientés. Dans ce cas, ce n’est même plus la peine d’avoir des besoins... ou des émotions.
En effet, la fonction essentielle d’un besoin est de nous indiquer les satisfactions dont nous avons besoin. Sans satisfaction possible, le besoin est inutile et l’émotion (porte-parole du besoin les plus important du moment) est superflue car elle ne peut jouer son rôle. Il est donc important de bien comprendre les besoins ainsi que les mécanismes de leur satisfaction."
ca résume pas mal de chose vu que je n éprouve pas de satisfaction a grand chose et encore moins si des gens sont impliqués
On a besoin
1- de vivre
2- de se sentir vivre
3- de se sentir vivre également bien dans son corps (inclu le besoin de jouir de la vie sensoriellement)
4- d'avoir le DROIT de vivre donc le droit de manifester ses besoins sensoriels ...
Les point 3 et 4 sont généralement blessées, et pas seulement chez les autistes...
Le thé au riz c'est pas fameux, j'arrive pas à prendre les grains avec la cuillère.
Modération (Lepton) : Fin des messages fusionnés.
Diagnostiqué Aspi vers 37 ans (2007)
le reste c'est 100 intérêts
Je ne sais pas si c est le bon endroit, mais je m interroge sur cette façon de faire qui me semble incompréhensible:
J ai remarqué que certain.es de mes ami.es avaient cette fâcheuse tendance à vouloir s ingérer dans les relations des autres, à base de "non mais cette personne a une relation toxique, je dois le lui dire, elle fait une erreur !". Et cette personne se sent alors obligée d aller répandre "sa bonne parole" auprès du/de la concerné.e alors même qu elle n est pas dans son couple et qu elle a potentiellement un point de vue (très ?) biaisé.
Bref, je ne comprends pas ce besoin de mettre le nez dans les affaires des autres pour leur dire ce qu'ils doivent faire..
J ai l impression que les personnes autour de moi, qui pourtant ne le font pas, trouvent ça assez normal ou comprennent.. J ai un peu l impression d être à côté de la plaque à ce propos ! Du coup, si vous avez des explications de psycho là dessus, je prends !
Comme je suis en questionnement et en début de parcours de diagnostic, forcément, je me demande si ça peut avoir quelque chose à faire avec le TSA ou pas..
09/21: diagnostiquée TSA - anciennement Asperger, par le CRA de Nancy
(J'ai une maladie pulmonaire depuis toujours)
En faisant une rapide recherche, j'ai trouvé cet article qui peut éventuellement donner quelques pistes - même si je ne trouve pas que Psychologies magazine soit une source forcément très fiable -.
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.