Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
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Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Le post sur les rêves m'a pas mal fait cogiter et réaliser peut-être certaines choses : que mon rapport au réel est sans cesse "parasité" ( dans le pire des cas) , envahi par mon imaginaire, ou du moins par mes rêves, mes pensées.
J'ai beaucoup de mal à enclencher une action, à me mettre aux tâches du quotidien, je me fais violence, ça me fait violence, comme un arrachement de mon intériorité vers l'extérieur qu'il faut un minimum gérer, pour se tenir la tête hors de l'eau.
Et ça a toujours été problématique: l'extérieur comme tâche à accomplir, comme fardeau, j'ai du mal à me raccrocher au réel, par exemple le travail est le summum de cette tâche, je me suis pensé paresseuse, mais non, c'est juste que toute forme de contrainte extérieure qui vient couper mon rythme intérieur, me fait violence, m'arrache à moi-même, m'épuise.
D'où ce besoin de journée sans RIEN, enfin à part tout ce que j'ai à faire pour moi, en moi.A un moment le besoin de me rendre utile m'a portée je pense, je parle du travail, mais j'ai tellement été épuisée. Je me demande comment je vais pouvoir, si je vais réussir à reprendre une activité.
Mon énergie extérieure étant sollicitée maintenant en grande partie par mes enfants. D'un autre côté avec ma petite, justement j'adore ce lien avec le monde imaginaire, le monde des rêves, des élucubrations les plus folles. Avec mon grand, avec lequel les difficultés s'accumulent et me désespèrent, on kiffe en regardant des Miyazaki, on s'est retrouvé seuls dans une immense salle de cinéma à regarder Mon voisin Totoro en V.O.
Du coup j'ai l'impression d 'être une mère enfant.
J'ai beaucoup de mal à enclencher une action, à me mettre aux tâches du quotidien, je me fais violence, ça me fait violence, comme un arrachement de mon intériorité vers l'extérieur qu'il faut un minimum gérer, pour se tenir la tête hors de l'eau.
Et ça a toujours été problématique: l'extérieur comme tâche à accomplir, comme fardeau, j'ai du mal à me raccrocher au réel, par exemple le travail est le summum de cette tâche, je me suis pensé paresseuse, mais non, c'est juste que toute forme de contrainte extérieure qui vient couper mon rythme intérieur, me fait violence, m'arrache à moi-même, m'épuise.
D'où ce besoin de journée sans RIEN, enfin à part tout ce que j'ai à faire pour moi, en moi.A un moment le besoin de me rendre utile m'a portée je pense, je parle du travail, mais j'ai tellement été épuisée. Je me demande comment je vais pouvoir, si je vais réussir à reprendre une activité.
Mon énergie extérieure étant sollicitée maintenant en grande partie par mes enfants. D'un autre côté avec ma petite, justement j'adore ce lien avec le monde imaginaire, le monde des rêves, des élucubrations les plus folles. Avec mon grand, avec lequel les difficultés s'accumulent et me désespèrent, on kiffe en regardant des Miyazaki, on s'est retrouvé seuls dans une immense salle de cinéma à regarder Mon voisin Totoro en V.O.
Du coup j'ai l'impression d 'être une mère enfant.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Je comprends tout à fait ça.
C'est ce que je vis lorsque je suis chez moi, après une journée de travail. J'aime me retrouver seul alors que les filles ne sont pas là.
Et je vis difficilement leur retour à la maison..c'est d'un coup violent.
Je vis cet arrachement intérieur pour des broutilles. Le simple fait de me demander d'aller chercher une tablette de chocolat suffit à disperser mes petits morceaux d'intérieurs que je prends si soin de recoller alors que je viens de vivre une journée de contact social et de contrainte.
Bref si je pouvais , le soir je ne ferais strictement rien
Juste être seul, dans le silence.
HQI, Dyspraxique.
Autiste Asperger
Épileptique
Ma chaîne youtube : https://youtube.com/@FaberRice?si=tA6mxSPleT1r9BhF
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Devoir passer de seul à accompagné est toujours une forme de violence.
Hier soir par exemple je lisais dans mon lit en essayant de me détendre. L'arrivée de ma femme qui était jusque là dans le salon a été brutale... Les portes qui s'ouvrent, les lumières qui s'allument brutalement, les bruits de pas, l'obligation de devoir écouter alors qu'on était en train de lire ou de penser, les bruits d'eau de la salle de bain et des toilettes, le mouvement... Tout ce que j'ai pu gagner en semblant de détente disparaît dans l'instant. Du coup quand elle veut me laisser du temps seul pour que je me détende c'est gentil mais pas forcément très efficace...
Pour le reste je me retrouve pas mal dans le message qui ouvre le sujet. J'ai le plus souvent la tête ailleurs : à ce qui m'intéresse, à des méditations introspectives et / ou métaphysiques... Chez moi j'arrive à faire ce qui tient de la routine quotidienne (lessive, repas, vaisselles, courses...) mais tout ce qui est occasionnel ou exceptionnel m'est très difficile à réaliser (emmener les bocaux en verre au conteneur adéquat peut me prendre des mois même si je les vois tous les jours...).
Hier soir par exemple je lisais dans mon lit en essayant de me détendre. L'arrivée de ma femme qui était jusque là dans le salon a été brutale... Les portes qui s'ouvrent, les lumières qui s'allument brutalement, les bruits de pas, l'obligation de devoir écouter alors qu'on était en train de lire ou de penser, les bruits d'eau de la salle de bain et des toilettes, le mouvement... Tout ce que j'ai pu gagner en semblant de détente disparaît dans l'instant. Du coup quand elle veut me laisser du temps seul pour que je me détende c'est gentil mais pas forcément très efficace...
Pour le reste je me retrouve pas mal dans le message qui ouvre le sujet. J'ai le plus souvent la tête ailleurs : à ce qui m'intéresse, à des méditations introspectives et / ou métaphysiques... Chez moi j'arrive à faire ce qui tient de la routine quotidienne (lessive, repas, vaisselles, courses...) mais tout ce qui est occasionnel ou exceptionnel m'est très difficile à réaliser (emmener les bocaux en verre au conteneur adéquat peut me prendre des mois même si je les vois tous les jours...).
Diagnostiqué TSA.
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
c'est cela, cette sensation de dispersion à l'extérieur, et donc de désintégration interne.suffit à disperser mes petits morceaux d'intérieurs que je prends si soin de recoller alors que je viens de vivre une journée de contact social et de contrainte.
Et après il faut se réintégrer en SOI, recoller les morceaux éparpillés (mes sensations de dépersonnalisation, adolescente, j'en ai conclu, et le psychiatre qui m'a diagnostiquée y a vu le summum de l'anxiété-viennent principalement de cela, de cette désintégration due à l'externalisation forcée de mon moi)
Je réalise et en fait j'ai été très troublée un jour de lire ce que j'avais écrit un jour de submersion totale en 2004 que : "je n'ai pas intégré les mécanismes du quotidien", je DOIS les écrire, me les clouer partout, martel en tête, sinon ça part, ça s'envole, ça se dilue.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Je me passe de cette violence : je vis célibataire et en solo.
Je fais beaucoup d'activités en sol, chez moi (lire, apprendre, cuisiner, manger, le ménage, la lessive, le rangement, etc.) comme dehors (marcher, voyager, aller chez les maraîchers, aller dans les administrations, chez le dentiste, à la pharmacie, etc.).
Les activités que je fais en groupe sont peu nombreuses : cours d'appui privés, rencontres avec des personnes spectro-autistes, rencontres avec des potes pour le poker, rencontres avec des potes pour trinquer, rencontres échiquéennes, rencontres familiales, manifestations politiques, cours d'habiletés sociales.
Discuter sur les forums : je le fais en étant seul chez moi et au sein d'un groupe sur l'internet.
Pour mon rapport au réel, j'essaie de rester en contact avec (ne pas le nier) tout en gardant du recul (ne pas trop m'émotionner, m'engager dans querelles inutiles), en joignant l'agréable à l'utile (ne pas céder à la dictature de l'activité à temps plein, me ménager des périodes de pause, de repos, de sommeil).
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Je n'ai pas de diagnostic TSA posé pour le moment alors j'espère que mon intervention ne va pas trop choquer.
Je me reconnais énormément dans les derniers messages de ce fil.
Après deux tentatives ratées j'en suis venue à la conclusion que je ne pourrai plus jamais vivre avec quelqu'un. C'est trop de perturbations dans mon champ d'espace-temps qui est bourré de repères très personnels, ça génère du stress et du mal-être. Pour prendre une image qui parlera peut-être à certains d'entre vous, c'est comme le tissu espace-temps quadrillé qui serait déformé par la présence "polluante" d'un astre.
.
Ça me donne une sensation d'interférences, de caillou dans la chaussure.
J'ai besoin d'avoir mon refuge, ma tanière à moi où je pourrai m'isoler surtout si quelque chose ne va pas. Rien de pire que de devoir rester dans le même espace avec quelqu'un avec qui on vient d'avoir une dispute. Si monsieur rentre plus tôt que prévu c'est la panique, mon emploi du temps est chamboulé, si j'étais concentrée sur une création/ une recherche bref une de mes activités dévorantes, je vais devoir m'interrompre pour "faire la conversation" et je sais, parce qu'on me l'a fait remarquer, que j'aurai l'air absente, désintéressée, voire même que je n'écouterai pas. Ma pensée est ailleurs. Je me retrouve donc à arrêter ce que je faisais pour ne rien faire et j'ai la sensation de perdre mon temps. Dans l'idéal, j'aurais continué mes activités sans même me préoccuper de savoir s'il faut cuisiner ou même manger (des fois j'oublie).
Je suis très désordonnée, bordélique, je ne fais le ménage que si l'envie m'en prend (c'est rare). J'ai une mémoire photographique du dernier endroit où j'ai posé un objet de sorte que beaucoup de choses ne sont pas à une place "logique" pour les autres, sauf pour moi Evidemment c'est une source infinie d'engueulades; j'ai vraiment essayé de ranger et de m'y coller mais rien n'y fait. Chassez le naturel, il revient au galop. En plus quand je range, je perds mes affaires tellement c'est pas naturel pour moi. Je suis célibataire endurcie parce que je ne veux plus avoir à partager ma vie avec quelqu'un mais j'aimerais pouvoir envisager une relation sans qu'il y ait cette notion de "vivre ensemble" ou de projet de maison commune.
Du coup j'ai quand même une question à vous poser : est-ce qu'il y en a parmi vous qui sont en couple mais qui vivent chacun chez soi? Est-ce que cette formule convient aux deux?
Je me reconnais énormément dans les derniers messages de ce fil.
Après deux tentatives ratées j'en suis venue à la conclusion que je ne pourrai plus jamais vivre avec quelqu'un. C'est trop de perturbations dans mon champ d'espace-temps qui est bourré de repères très personnels, ça génère du stress et du mal-être. Pour prendre une image qui parlera peut-être à certains d'entre vous, c'est comme le tissu espace-temps quadrillé qui serait déformé par la présence "polluante" d'un astre.
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Ça me donne une sensation d'interférences, de caillou dans la chaussure.
J'ai besoin d'avoir mon refuge, ma tanière à moi où je pourrai m'isoler surtout si quelque chose ne va pas. Rien de pire que de devoir rester dans le même espace avec quelqu'un avec qui on vient d'avoir une dispute. Si monsieur rentre plus tôt que prévu c'est la panique, mon emploi du temps est chamboulé, si j'étais concentrée sur une création/ une recherche bref une de mes activités dévorantes, je vais devoir m'interrompre pour "faire la conversation" et je sais, parce qu'on me l'a fait remarquer, que j'aurai l'air absente, désintéressée, voire même que je n'écouterai pas. Ma pensée est ailleurs. Je me retrouve donc à arrêter ce que je faisais pour ne rien faire et j'ai la sensation de perdre mon temps. Dans l'idéal, j'aurais continué mes activités sans même me préoccuper de savoir s'il faut cuisiner ou même manger (des fois j'oublie).
Je suis très désordonnée, bordélique, je ne fais le ménage que si l'envie m'en prend (c'est rare). J'ai une mémoire photographique du dernier endroit où j'ai posé un objet de sorte que beaucoup de choses ne sont pas à une place "logique" pour les autres, sauf pour moi Evidemment c'est une source infinie d'engueulades; j'ai vraiment essayé de ranger et de m'y coller mais rien n'y fait. Chassez le naturel, il revient au galop. En plus quand je range, je perds mes affaires tellement c'est pas naturel pour moi. Je suis célibataire endurcie parce que je ne veux plus avoir à partager ma vie avec quelqu'un mais j'aimerais pouvoir envisager une relation sans qu'il y ait cette notion de "vivre ensemble" ou de projet de maison commune.
Du coup j'ai quand même une question à vous poser : est-ce qu'il y en a parmi vous qui sont en couple mais qui vivent chacun chez soi? Est-ce que cette formule convient aux deux?
Pré-diag 07/20 psy spécialisé autisme en libéral : pas de TSA / forte suspicion de HP
Evaluation neuropsy Mars 21 : HPI confirmé, TDA(H) très probable - à faire confirmer par psychiatre
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
je me reconnais tres bien la dedans
tres dur d enclencher une activité c est meme une activité en soi
la violence des interférences aussi
reglus j ai cru avoir trouvé quelqu un avec qui avoir ce genre de relation et c est pas mal mais bien sur ca n a tenu qu un temps le personne en voulait plus
tres dur d enclencher une activité c est meme une activité en soi
la violence des interférences aussi
reglus j ai cru avoir trouvé quelqu un avec qui avoir ce genre de relation et c est pas mal mais bien sur ca n a tenu qu un temps le personne en voulait plus
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Ca fait des jours, des semaines sinon des mois que je me dis régulièrement qu'il faut vraiment que je me refasse une liste des choses que je dois ou devrais faire en dehors des choses qui font partie de la routine quotidienne, parce que toutes ces choses me reviennent de temps à autre en tête mais je n'arrive pas à passer à l'action. Il faut que ça mûrisse en moi et faire des listes sur lesquelles je détaille ce que je dois faire m'aide à m'y préparer et à passer (un jour) à l'action. Mais là même faire une liste c'est difficile !
Je crois qu'à certaines périodes j'y suis plutôt bien arrivé mais quand je sors épuisé du travail cinq jours par semaines, qu'une bonne partie de mon énergie du samedi est épuisée par les courses, que le dimanche correspond le plus souvent à une décompression marquée par l'épuisement et des douleurs physiques... Je n'y arrive simplement pas.
Il y a sans doute une petite part de moi qui préfère sciemment se consacrer à mes centres d'intérêt qu'à d'autres actions mais ce n'est pas que ça, loin de là, j'en suis vraiment incapable.
Au travail mon niveau de concentration et donc d'efficacité peut varier du tout au tout selon sans doute un tas de variables qu'il m'est difficile de bien cerner mais le plus difficile c'est toujours de faire une démarche qui implique de devoir aller vers quelqu'un... Les seuls collègues auxquels je m'adresse difficultés excessives quand j'ai un besoin ce sont ceux avec lesquels je partage mon bureau et que je connais donc bien.
Je crois qu'à certaines périodes j'y suis plutôt bien arrivé mais quand je sors épuisé du travail cinq jours par semaines, qu'une bonne partie de mon énergie du samedi est épuisée par les courses, que le dimanche correspond le plus souvent à une décompression marquée par l'épuisement et des douleurs physiques... Je n'y arrive simplement pas.
Il y a sans doute une petite part de moi qui préfère sciemment se consacrer à mes centres d'intérêt qu'à d'autres actions mais ce n'est pas que ça, loin de là, j'en suis vraiment incapable.
Au travail mon niveau de concentration et donc d'efficacité peut varier du tout au tout selon sans doute un tas de variables qu'il m'est difficile de bien cerner mais le plus difficile c'est toujours de faire une démarche qui implique de devoir aller vers quelqu'un... Les seuls collègues auxquels je m'adresse difficultés excessives quand j'ai un besoin ce sont ceux avec lesquels je partage mon bureau et que je connais donc bien.
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Je ne sais pas si c'est pareil pour vous mais il y a chez moi quelque chose de paradoxal dans mon incapacité à passer à l'action : lorsque je me retrouve confronté à une urgence je suis souvent capable de faire rapidement des choses plus compliquées que celles sur lesquelles je bute en règle générale.
Par exemple :
- J'ai mis des mois à aller déposer un chèque dans la nouvelle agence de ma banque alors que je passe devant celle-ci deux fois par jour (au point d'ailleurs que j'ai renoncé à encaisser un chèque reçu pour Noël), ça m'a été très dur de passer à l'action, j'ai dû faire de gros efforts de préparation ;
- J'ai perdu ma carte bancaire : j'ai réussi à appeler le magasin où je pouvais l'avoir perdue (alors que moi et le téléphone...), dans la foulée j'ai fait opposition (en ligne, ce qui m'a évité toute interaction), je n'ai mis qu'un ou deux jours à me rendre à mon agence bancaire pour valider ma demande de nouvelle carte (peut être facilité par le fait que j'y étais déjà entré une fois pour déposer le fameux chèque, certes).
Dans ces moments là ce qui l'emporte ce n'est pas la fierté d'avoir géré une situation mais l'incompréhension de pourquoi je ne suis pas toujours capable de faire la même chose.
Par exemple :
- J'ai mis des mois à aller déposer un chèque dans la nouvelle agence de ma banque alors que je passe devant celle-ci deux fois par jour (au point d'ailleurs que j'ai renoncé à encaisser un chèque reçu pour Noël), ça m'a été très dur de passer à l'action, j'ai dû faire de gros efforts de préparation ;
- J'ai perdu ma carte bancaire : j'ai réussi à appeler le magasin où je pouvais l'avoir perdue (alors que moi et le téléphone...), dans la foulée j'ai fait opposition (en ligne, ce qui m'a évité toute interaction), je n'ai mis qu'un ou deux jours à me rendre à mon agence bancaire pour valider ma demande de nouvelle carte (peut être facilité par le fait que j'y étais déjà entré une fois pour déposer le fameux chèque, certes).
Dans ces moments là ce qui l'emporte ce n'est pas la fierté d'avoir géré une situation mais l'incompréhension de pourquoi je ne suis pas toujours capable de faire la même chose.
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Ah mais je me reconnais tellement là dedans... j'ai un nouveau permis qui m'attend à la préfecture depuis...6 ans J'ai bien mis "préfecture" sur une liste de choses-à-faire-mais-pas-urgentes à de nombreuses reprises sans me décider à passer à l'action. Alors que je peux réagir au 1/4 de tour en cas d'urgence. J'ai observé ce paradoxe chez moi, j'appelle ça mon mode "switch" : être capable de réagir rapidement et efficacement à une situation urgente/un danger imminent avec méthode et pragmatisme; ce qui explique je suis toujours la première à agir quand il s'agit de porter secours à quelqu’un par exemple -alors que les autres regardent, presque pétrifiés.Clovis a écrit : ↑mardi 21 juillet 2020 à 13:33 Je ne sais pas si c'est pareil pour vous mais il y a chez moi quelque chose de paradoxal dans mon incapacité à passer à l'action : lorsque je me retrouve confronté à une urgence je suis souvent capable de faire rapidement des choses plus compliquées que celles sur lesquelles je bute en règle générale.
A contrario, et pour illustrer ton propos clovis, je suis actuellement dans une très mauvaise situation financière. J'ai un chèque à encaisser qui est sous mon nez depuis 1 semaine et qui me permettrait de réduire mon découvert. Mais je n'y vais pas. Et c'est comme ça pour beaucoup de choses. Je ne sais pas s'il faut le mettre sur le compte d'une phobie administrative ou simplement de l'ennui/désintérêt que ce genre d'activité suscite en moi.
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Modération (Tugdual) :
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
J'ai clairement exprimé cela ce matin à un ami que je fréquente depuis quelques mois, on est bien ensemble (on se voit ponctuellement mais régulièrement, max 24h) et n'envisage absolument pas de me remettre en couple, enfin plutôt en cohabitation conjugale, trop de contraintes ( lui est d'accord, nos deux vies ne sont pas compatibles, ou alors on a pas envie de les rendre compatibles, une famille recomposée, très peu pour moi, je galère suffisamment avec les miens, lui a une vie pro, sociale et familiale bien remplie, moi je suis facilement submergée par peu de choses de façon très rapide, alors...),Regulus a écrit : ↑mardi 21 juillet 2020 à 9:49 Je n'ai pas de diagnostic TSA posé pour le moment alors j'espère que mon intervention ne va pas trop choquer.
Je me reconnais énormément dans les derniers messages de ce fil.
Après deux tentatives ratées j'en suis venue à la conclusion que je ne pourrai plus jamais vivre avec quelqu'un. C'est trop de perturbations dans mon champ d'espace-temps qui est bourré de repères très personnels, ça génère du stress et du mal-être. Pour prendre une image qui parlera peut-être à certains d'entre vous, c'est comme le tissu espace-temps quadrillé qui serait déformé par la présence "polluante" d'un astre.
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Ça me donne une sensation d'interférences, de caillou dans la chaussure.
J'ai besoin d'avoir mon refuge, ma tanière à moi où je pourrai m'isoler surtout si quelque chose ne va pas. Rien de pire que de devoir rester dans le même espace avec quelqu'un avec qui on vient d'avoir une dispute. Si monsieur rentre plus tôt que prévu c'est la panique, mon emploi du temps est chamboulé, si j'étais concentrée sur une création/ une recherche bref une de mes activités dévorantes, je vais devoir m'interrompre pour "faire la conversation" et je sais, parce qu'on me l'a fait remarquer, que j'aurai l'air absente, désintéressée, voire même que je n'écouterai pas. Ma pensée est ailleurs. Je me retrouve donc à arrêter ce que je faisais pour ne rien faire et j'ai la sensation de perdre mon temps. Dans l'idéal, j'aurais continué mes activités sans même me préoccuper de savoir s'il faut cuisiner ou même manger (des fois j'oublie).
Je suis très désordonnée, bordélique, je ne fais le ménage que si l'envie m'en prend (c'est rare). J'ai une mémoire photographique du dernier endroit où j'ai posé un objet de sorte que beaucoup de choses ne sont pas à une place "logique" pour les autres, sauf pour moi Evidemment c'est une source infinie d'engueulades; j'ai vraiment essayé de ranger et de m'y coller mais rien n'y fait. Chassez le naturel, il revient au galop. En plus quand je range, je perds mes affaires tellement c'est pas naturel pour moi. Je suis célibataire endurcie parce que je ne veux plus avoir à partager ma vie avec quelqu'un mais j'aimerais pouvoir envisager une relation sans qu'il y ait cette notion de "vivre ensemble" ou de projet de maison commune.
Du coup j'ai quand même une question à vous poser : est-ce qu'il y en a parmi vous qui sont en couple mais qui vivent chacun chez soi? Est-ce que cette formule convient aux deux?
Alors oui àtout ce que tu dis ( on dirait le jeu "Marble madness" ton image) mon espace-temps est envahi, contrarié, déjoué, c'est épuisant- dans un grand espace (style deux apparts séparés dans une grande maison ) avec quelqu'un de super cool et compréhensif (mais pour combien de temps?), pourquoi pas, mais bon c'est vraiment dans un hypothétique possible très éloigné que je n'envisage pas du tout pour l'instant...
C'est drôle, il y a peu , j'ai réalisé que ma mémoire photographique participait de ma flemme de ranger...C'est limite comme un jeu de retrouver un objet laissé dans un endroit des plus improbables ( eh eh bingo!), enfin bon les papiers qui s'accumulent, là par contre ça va pas du tout, et ma mémoire ne m'aide en rien pour retrouver tel doc dans une pile énorme de paperasse.
Dans ton post plus loin, les deux mon capitaines : ennui profond ET phobie admin.
Ah mais typiquement moi ça, par contre je vois bien en quoi les deux actions sont très différentes et en quoi il peut m'être plus facile d'enclencher la seconde : les désagréments causés par mon inaction seront rapidement perceptibles et nuiront à mon quotidien, alors que ne pas déposer un chèque, bah "ça peut attendre" ( dans un de mes derniers boulots, on avait des chèques, l'horreur...Parfois j'encaissais plusieurs chèques à la fois...)Dans ces moments là ce qui l'emporte ce n'est pas la fierté d'avoir géré une situation mais l'incompréhension de pourquoi je ne suis pas toujours capable de faire la même chose.
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
C'est pour ça que j'ai débuté mon premier message comme ceci
, j'aurais dû éviter, désolée. Désormais je m'abstiendrai, je vous prie d'accepter mes excuses.Je n'ai pas de diagnostic TSA posé pour le moment alors j'espère que mon intervention ne va pas trop choquer.
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Re: Le rapport au réel, aux tâches quotidiennes/Le travail
Bonjour à tous,
En ce qui concerne mon rapport au travail en particulier, je suis une personne qui apprécie prendre soin des autres et travailler. De nature rigoureuse et ponctuelle, je ne pars pas de mon lieu de stage(ou formation ou boulot) tant que je n'ai pas terminé les tâches que j'avais à faire. Il m'est même arrivée une fois en stage en ehpad de partir à 17h au lieu de 15h30. Tellement j'avais de choses à terminer et j'étais bien, je n'ai guère vue le temps passer.
C'est un de mes points "forts" dans le monde professionnel et je pense qu'en tant qu'aspie, il serait bien d'embaucher des personnes comme nous qui seraient, une fois leur voie trouvée et emploi adapté, à valoriser nos compétences si particulières et mettre en avant le système de tutorat.
Ce qui est marrant, c'est que c'est rédhibitoire car dans ma vie quotidienne, notamment les tâches ménagères ou l'organisation, je ne possède pas le même intérêt ou facilité. En effet, il m'est plus difficile de m'organiser dans mon appartement et de repasser que de réaliser l'entretien des locaux ou l'aide à la toilette des patients que j'accompagne en stage à l'hôpital. Bizarre, non?! J'ai cette sensation d'être complètement à côté de la plaque et ma famille me l'a fait remarquer!
Dans la réalité, quand on me parle, je parait tout à fait "normale" hormis au regard où j'ai tendance à regarder en tournant la tête d'un côté car j'ai encore du mal à regarder dans les yeux. Cela va quand même mieux que avant car j'ai trouvé une technique pour regarder les gens: fixer un point sur le visage d'une personne et utiliser mes mains pour l'échange. Au collège, cela m'a valu la honte avec mes camarades qui se foutait de ma g***** qui disait "oh, regardez l'handicapé, elle est débile. on peut pas lui parler car elle ne nous regarde pas" ou encore des profs "regardez moi quand je vous parle!". La honte.
Mon rapport au réel? je ne sais pas si le terme réalité est bien approprié mais je suis quelqu'un qui met tout en oeuvre pour pallier à sa différence et s'en sortir. Je ne veux pas dépendre des autres pour vivre. Parfois, je vais jusqu'à jouer le rôle de "la maladie" pour expliquer aux gens mes singularités notamment au conseil municipal des jeunes dont je fais partie. C'est un point fort car cela permet de réaliser des projets en lien avec les différentes associations sur le handicap etc mais l'inconvénient est d'être considérée comme une personne qui "profite" de ça ou a été "mal élevée" alors que ce n'est pas vrai. On me répète souvent "ne te caches pas derrière ton handicap, profites de la vie et sois naturelle". Comment puis je être naturelle avec mes bizarreries?
Avez vous été dans le même cas? si oui, quelles stratégies avez vous mises en oeuvre pour compenser votre handicap? Comment faire pour arrêter d'être considérée comme quelqu'un qui se" cache derrière"? D'un côté, j'ai envie d'être comme tout le monde. sauf que je n'y arrive pas forcément comme je le souhaiterai.
En ce qui concerne mon rapport au travail en particulier, je suis une personne qui apprécie prendre soin des autres et travailler. De nature rigoureuse et ponctuelle, je ne pars pas de mon lieu de stage(ou formation ou boulot) tant que je n'ai pas terminé les tâches que j'avais à faire. Il m'est même arrivée une fois en stage en ehpad de partir à 17h au lieu de 15h30. Tellement j'avais de choses à terminer et j'étais bien, je n'ai guère vue le temps passer.
C'est un de mes points "forts" dans le monde professionnel et je pense qu'en tant qu'aspie, il serait bien d'embaucher des personnes comme nous qui seraient, une fois leur voie trouvée et emploi adapté, à valoriser nos compétences si particulières et mettre en avant le système de tutorat.
Ce qui est marrant, c'est que c'est rédhibitoire car dans ma vie quotidienne, notamment les tâches ménagères ou l'organisation, je ne possède pas le même intérêt ou facilité. En effet, il m'est plus difficile de m'organiser dans mon appartement et de repasser que de réaliser l'entretien des locaux ou l'aide à la toilette des patients que j'accompagne en stage à l'hôpital. Bizarre, non?! J'ai cette sensation d'être complètement à côté de la plaque et ma famille me l'a fait remarquer!
Dans la réalité, quand on me parle, je parait tout à fait "normale" hormis au regard où j'ai tendance à regarder en tournant la tête d'un côté car j'ai encore du mal à regarder dans les yeux. Cela va quand même mieux que avant car j'ai trouvé une technique pour regarder les gens: fixer un point sur le visage d'une personne et utiliser mes mains pour l'échange. Au collège, cela m'a valu la honte avec mes camarades qui se foutait de ma g***** qui disait "oh, regardez l'handicapé, elle est débile. on peut pas lui parler car elle ne nous regarde pas" ou encore des profs "regardez moi quand je vous parle!". La honte.
Mon rapport au réel? je ne sais pas si le terme réalité est bien approprié mais je suis quelqu'un qui met tout en oeuvre pour pallier à sa différence et s'en sortir. Je ne veux pas dépendre des autres pour vivre. Parfois, je vais jusqu'à jouer le rôle de "la maladie" pour expliquer aux gens mes singularités notamment au conseil municipal des jeunes dont je fais partie. C'est un point fort car cela permet de réaliser des projets en lien avec les différentes associations sur le handicap etc mais l'inconvénient est d'être considérée comme une personne qui "profite" de ça ou a été "mal élevée" alors que ce n'est pas vrai. On me répète souvent "ne te caches pas derrière ton handicap, profites de la vie et sois naturelle". Comment puis je être naturelle avec mes bizarreries?
Avez vous été dans le même cas? si oui, quelles stratégies avez vous mises en oeuvre pour compenser votre handicap? Comment faire pour arrêter d'être considérée comme quelqu'un qui se" cache derrière"? D'un côté, j'ai envie d'être comme tout le monde. sauf que je n'y arrive pas forcément comme je le souhaiterai.
Diagnostiquée:- Autiste Asperger- en Juillet 2019 + HPI, par le CRA de Limoges.
-Epileptique
- dyspraxique
Poursuite d'études: BTS SP3S 2e année
-Epileptique
- dyspraxique
Poursuite d'études: BTS SP3S 2e année