L'amitié
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L'amitié
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis les "Présentations".
Bonsoir à vous tous. Il y a un sujet qui me questionne, je n'arrive pas à avoir des amies. Je connais des gens : travail, amis de mon compagnon, connaissances salle de sport mais je ne tisse aucun lien. J'ai juste une très bonne amie d'enfance. Les gens qui me parlent sont souvent des personnes très sociables, très communicantes mais je n'arrive pas à aller plus loin dans la relation soit que la personne ne m'intéresse pas plus que ça ou que je ne sais pas quoi dire d'intéressant. Comment faites vous pour être à l'aise en société et avoir des relations amicales ?
Bonsoir à vous tous. Il y a un sujet qui me questionne, je n'arrive pas à avoir des amies. Je connais des gens : travail, amis de mon compagnon, connaissances salle de sport mais je ne tisse aucun lien. J'ai juste une très bonne amie d'enfance. Les gens qui me parlent sont souvent des personnes très sociables, très communicantes mais je n'arrive pas à aller plus loin dans la relation soit que la personne ne m'intéresse pas plus que ça ou que je ne sais pas quoi dire d'intéressant. Comment faites vous pour être à l'aise en société et avoir des relations amicales ?
Pré-diagnostic : syndrome asperger
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Re: L'amitié
salut
je vais pas pouvoir de répondre et je ne sais meme pas si dans notre cas il y a une réponse
pour ma part c est pareil il faut que j ai un besoins concret pour avoir des contacts
voir des gens juste pour le plaisir connais pas
je vais pas pouvoir de répondre et je ne sais meme pas si dans notre cas il y a une réponse
pour ma part c est pareil il faut que j ai un besoins concret pour avoir des contacts
voir des gens juste pour le plaisir connais pas
tsa confirmé psychiatre libéral et comorbidités
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Re: L'amitié
J'ai changé de région il y a 2 ans et mes relations sociales se limitent à dire bonjour et aurevoir aux caissières quand je fais mes courses . Ca m'a fait un peu rire, il y a quelques jours pour mon anniversaire, quand quelqu'un m'a souhaité de passer une bonne journée entourée de mes amis J'imagine qu'à ce stade , les neurotypiques se sont déjà recréée un réseau, pour moi c'est impossible .
Après on a bien les parents du meilleur ami de notre fille ( grande section), qui sont très sympa vraiment et avec qui on a déjà fait des trucs en dehors de l'école, mais passer moi seule une journée avec la maman, ça serait juste impensable alors que c'est quelqu'un de vraiment très agréable et tout ce que tu veux ! Là on va installer une piscine, on a prévu de les faire venir cet été et je pense qu'on sera invités aussi chez eux, mais si mon mari n'est pas là c'est juste impossible à réaliser . Après je dis aussi bonjour à un ancien voisin qui pratique un sport dans le même club que ma fille et pareil ma fille adore son fils mais c'est tout . On a aussi invité les parents d'une très bonne amie de ma grande ( qui est aussi sociable que moi lol donc elle en qu'une) parce qu'on invitait leur fille à dormir à la maison et mon mari les connaissait déjà un peu , ils ont bu un petit café, on a parlé des filles, de la région, et puis ils sont partis . Ils sont sympas aussi cela dit . Mais bon, ça gravite quand même autour des enfants donc bon .. en dehors de ça je n'ai aucun besoin de me faire des amis et de toute façon je suis tellement nulle à ça que les gens m'oublient à force donc je n'y arrive pas non plus lol voilà voilà.
Après on a bien les parents du meilleur ami de notre fille ( grande section), qui sont très sympa vraiment et avec qui on a déjà fait des trucs en dehors de l'école, mais passer moi seule une journée avec la maman, ça serait juste impensable alors que c'est quelqu'un de vraiment très agréable et tout ce que tu veux ! Là on va installer une piscine, on a prévu de les faire venir cet été et je pense qu'on sera invités aussi chez eux, mais si mon mari n'est pas là c'est juste impossible à réaliser . Après je dis aussi bonjour à un ancien voisin qui pratique un sport dans le même club que ma fille et pareil ma fille adore son fils mais c'est tout . On a aussi invité les parents d'une très bonne amie de ma grande ( qui est aussi sociable que moi lol donc elle en qu'une) parce qu'on invitait leur fille à dormir à la maison et mon mari les connaissait déjà un peu , ils ont bu un petit café, on a parlé des filles, de la région, et puis ils sont partis . Ils sont sympas aussi cela dit . Mais bon, ça gravite quand même autour des enfants donc bon .. en dehors de ça je n'ai aucun besoin de me faire des amis et de toute façon je suis tellement nulle à ça que les gens m'oublient à force donc je n'y arrive pas non plus lol voilà voilà.
TSA + phobies sociales massives .
Mariée, 2 enfants Diag. Novembre 2016
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Re: L'amitié
J'ai très peu d'ami(e)s, je dirais 2 ou 3. Je ne les vois pas souvent, mais ça me convient. Sinon, comme toi, j'ai ce que j'appelle des "connaissances".
Pour moi, l'important c'est déjà de se demander "est-ce que je souffre de ne pas avoir d'amis ?" Parce qu'on (= la société) nous dit tellement qu'il faut sortir, avoir des amis, etc. que parfois, on le fait juste pour être "dans la norme". Mais si ça ne te pose pas de problème, il ne faut pas te forcer.
Comme dit mathieu frank, pour moi il faut toujours qu'il y ait un but pour rencontrer les gens (aller au cinéma, partager un intérêt commum, etc.), sinon je ne le fais pas.
Pour moi, l'important c'est déjà de se demander "est-ce que je souffre de ne pas avoir d'amis ?" Parce qu'on (= la société) nous dit tellement qu'il faut sortir, avoir des amis, etc. que parfois, on le fait juste pour être "dans la norme". Mais si ça ne te pose pas de problème, il ne faut pas te forcer.
Comme dit mathieu frank, pour moi il faut toujours qu'il y ait un but pour rencontrer les gens (aller au cinéma, partager un intérêt commum, etc.), sinon je ne le fais pas.
Diagnostiquée en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016
On peut revenir de tout, sans être parti très loin, on peut revenir de loin, sans être parti du tout ! - Bazar et bémols
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Re: L'amitié
Bonjour,lolo06 a écrit : ↑lundi 15 juin 2020 à 23:45 Bonsoir à vous tous. Il y a un sujet qui me questionne, je n'arrive pas à avoir des amies. Je connais des gens : travail, amis de mon compagnon, connaissances salle de sport mais je ne tisse aucun lien. J'ai juste une très bonne amie d'enfance. Les gens qui me parlent sont souvent des personnes très sociables, très communicantes mais je n'arrive pas à aller plus loin dans la relation soit que la personne ne m'intéresse pas plus que ça ou que je ne sais pas quoi dire d'intéressant. Comment faites vous pour être à l'aise en société et avoir des relations amicales ?
un jour j'ai dit à mon thérapeute "je n'ai pas de bande de copains, je n'ai pas de potes, et je m'en tape...on entend partout des histoires de soirées, de repas, de vacances "entre amis" et ça ne me fait ni chaud ni froid..." La question de l'autisme n'était pas encore posée à l'époque.
Si ces conventions sociales ne te manquent pas, ne t'en fais pas un problème.
Les personnes que je vois chez elles ou chez moi, déjà elles savent que je suis TSA. Ça aide, pas de silence pesant si je parle pas trop, elles savent que je parlerais pas de ceci ou de cela, elles savent par contre que si on part sur tel ou tel sujet on en a pour des heures, elles meublent la discussion à leur gré et me laissent pas galérer à faire le maitre de cérémonie
Après je sais que TSA et NT ne se placent pas de la même manière face aux choses, mais je crois que tout le monde croise ses amis ou connaissances par intérêt, je ne crois pas à la rencontre pour le plaisir à se regarder le blanc des yeux, ce qui aiment le cinéma, le sport, danser, manger, boire, n'y vont pas seuls en général. Un TSA aura d'autres critères pour exécuter ce type d'action, mais au fond il le fera comme un NT, parce que partager de temps en temps c'est pas mal, la question c'est le curseur, la fréquence ou l'intensité...
Bref, ne pas se dire qu'il faille faire comme les autres et par contre quand ça se présente, accepter de se présenter tel qu'on est pour que chacun puisse faire sa part de chemin vers l'autre en fonction de ses capacités Les pires moments c'est quand on est avec des gens et que pour X raison on joue à ne pas être soi même.
Prédiag TSA en 14...
Scores élevés sur WAIS en 14 et 16
Prédiag TSA bis en 16
TSA diagnostiqué en 17
3 ADOS, 1 ADI, 1 SQC, 1 M-CHAT, 2 WAIS, pour un atypique même dans l'autisme
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Re: L'amitié
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: L'amitié
Comment un sujet sur l'amitié se retrouve dans les présentations ? Il n'y a pas une erreur d'aiguillage ?
J'ai deux amies de très longue date, je les ai connues à 19 ans, on s'est connues en prépa (les 3 atypiques de la promo). J'ai eu des amies à l'époque où mes filles étaient à la maternelle : elles étaient marocaines et roumaines, et assez esseulées en France. Le fait qu'elles soient étrangères et qu'elles aient leur culture me faisait des sujets d'intérêt, même si les conversations tendaient à être un peu trop banales. Enfin, l'une d'elles avait fait des études et était musulmane pratiquante, j'aimais beaucoup parler religion avec elle, bien que je sois athée.
J'ai également une amie enseignante avec qui j'ai gardé contact. Elle m'a invitée plusieurs fois chez elle. Il faut dire qu'elle est très particulière et très cash. Les relations me sont faciles avec elle. Il est vrai que je la connais depuis 6 ans, et qu'elle est une de mes seules collègues à avoir été fidèle lors de mon divorce, elle m'a vraiment donné un coup de pouce, ne m'a pas laissé tomber.
Enfin, j'ai deux amis qui sont devenus réguliers dans ma région, nous nous sommes rencontrés à l'occasion d'une IRL d'Asperansa, en allant voir des araignées. On a refait des sorties, c'est plus ou moins régulier, et on sait qu'on n'aura pas tout le temps besoin de se voir ou de prendre des nouvelles. On n'a pas forcément les mêmes centres d'intérêt, mais on arrive à se voir assez régulièrement. On est presque en famille, du reste, on a souvent fait les sorties aussi avec mes filles.
J'ai aussi gardé des contacts (c'est rare tout de même) avec des personnes que j'ai rencontrées à des IRL plus loin, comme à Paris.
Le critère essentiel pour que je considère quelqu'un comme un(e) ami(e), c'est le temps, c'est-à-dire la durée sur laquelle on s'est connu(e)s, et le fait d'avoir fait des choses ensemble. Parce que si je n'ai pas cet intérêt amical pour une personne, et une certaine habitude de la voir, et de savoir à force comment elle fonctionne, je suis incapable d'entretenir une relation. Je n'y pense pas.
Il est capital aussi que la personne me prenne comme je suis, et ne soit pas du genre à trop vouloir me conseiller, ou faire changer. Que nous puissions être nous-même sans avoir à nous surveiller tout le temps, et se dire franchement les choses. Avoir également une approche d'attentions concrètes, d'entraide, d'échange d'astuces techniques m'aide aussi.
La plupart du temps, je suis malgré tout tellement fatiguée qu'il y a des périodes où je n'arrive pas à prendre l'initiative de proposer une sortie, ou une rencontre. C'est difficile au milieu du quotidien, franchement, je n'ai quasiment pas de vie (hors vie intérieure et intellectuelle), alors pour la partager c'est dur...
J'ai deux amies de très longue date, je les ai connues à 19 ans, on s'est connues en prépa (les 3 atypiques de la promo). J'ai eu des amies à l'époque où mes filles étaient à la maternelle : elles étaient marocaines et roumaines, et assez esseulées en France. Le fait qu'elles soient étrangères et qu'elles aient leur culture me faisait des sujets d'intérêt, même si les conversations tendaient à être un peu trop banales. Enfin, l'une d'elles avait fait des études et était musulmane pratiquante, j'aimais beaucoup parler religion avec elle, bien que je sois athée.
J'ai également une amie enseignante avec qui j'ai gardé contact. Elle m'a invitée plusieurs fois chez elle. Il faut dire qu'elle est très particulière et très cash. Les relations me sont faciles avec elle. Il est vrai que je la connais depuis 6 ans, et qu'elle est une de mes seules collègues à avoir été fidèle lors de mon divorce, elle m'a vraiment donné un coup de pouce, ne m'a pas laissé tomber.
Enfin, j'ai deux amis qui sont devenus réguliers dans ma région, nous nous sommes rencontrés à l'occasion d'une IRL d'Asperansa, en allant voir des araignées. On a refait des sorties, c'est plus ou moins régulier, et on sait qu'on n'aura pas tout le temps besoin de se voir ou de prendre des nouvelles. On n'a pas forcément les mêmes centres d'intérêt, mais on arrive à se voir assez régulièrement. On est presque en famille, du reste, on a souvent fait les sorties aussi avec mes filles.
J'ai aussi gardé des contacts (c'est rare tout de même) avec des personnes que j'ai rencontrées à des IRL plus loin, comme à Paris.
Le critère essentiel pour que je considère quelqu'un comme un(e) ami(e), c'est le temps, c'est-à-dire la durée sur laquelle on s'est connu(e)s, et le fait d'avoir fait des choses ensemble. Parce que si je n'ai pas cet intérêt amical pour une personne, et une certaine habitude de la voir, et de savoir à force comment elle fonctionne, je suis incapable d'entretenir une relation. Je n'y pense pas.
Il est capital aussi que la personne me prenne comme je suis, et ne soit pas du genre à trop vouloir me conseiller, ou faire changer. Que nous puissions être nous-même sans avoir à nous surveiller tout le temps, et se dire franchement les choses. Avoir également une approche d'attentions concrètes, d'entraide, d'échange d'astuces techniques m'aide aussi.
La plupart du temps, je suis malgré tout tellement fatiguée qu'il y a des périodes où je n'arrive pas à prendre l'initiative de proposer une sortie, ou une rencontre. C'est difficile au milieu du quotidien, franchement, je n'ai quasiment pas de vie (hors vie intérieure et intellectuelle), alors pour la partager c'est dur...
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: L'amitié
Si j'échange facilement avec quelqu'un, qu'on partage un certain nombre de choses, qu'on se comprend... je considère que c'est une relation amicale. Mais je ne suis jamais vraiment sûre de la définition d'"ami". J'ai plutôt "les gens avec qui le courant passe", "les gens avec qui les échanges sont neutres mais respectueux", "ceux qui me sont indifférents" et "ceux avec qui ça ne passe pas". Donc la 1re catégorie, c'est les amis, mais je ne sais pas si le qualificatif reste approprié quand on ne se voit pas pendant longtemps. A priori, si nos chemins se recroisent, le courant devrait toujours passer : donc, amis ? Pourquoi pas, puisque s'ils sont à l'autre bout de la planète, ça paraît légitime qu'on reste des amis sans se voir, donc pourquoi ça le serait moins s'ils sont plus proches mais que la vie fait qu'on ne se croise pas souvent ? Pourtant, si on se recroise après quelques années, on n'a pas toujours grand-chose à se dire... Alors, amis ou pas amis ? Je ne sais pas... Mais j'imagine qu'il n'y a pas qu'une seule conception de l'amitié.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
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Re: L'amitié
Hello lolo06,
c'est marrant dans ta question tu me sembles avoir coordonné deux éléments pas forcément corrélées, mais peut-être que c'est moi qui lis ça comme deux trucs liés alors que tu voulais poser deux questions en une.
Etre à l'aise en société, amha, ça veut dire jouer le jeu social. ça ne veut pas dire être dans un rôle et sous un masque 100% du temps, ce qui est une torture hélas familière pour beaucoup.Pour moi c'est devenu respecter un certain nombre de formes mais sans que ça m'entrave de trop. Alors parfois, c'est moi qui rend les autres mal à l'aise, parce qu'ils sont bien plus sécures dans le respect de leur normes (qui ne sont pas les leurs mais qu'ils ont assimilées pour se sentir intégrés et reconnus).
Bien sûr qu'on se sent plus à l'aise quand on s'assume, qu'on sait quelles parts de soi montrer sans risques et sans honte, et qu'on sait quoi préserver. ça peutdemander du travail de se mettre au clair là-dessus.
Puisque tu évoques le fait de tisser des liens, la métaphore du fil s'y prête très bien: pour qu'il y ait tissage, il faut bien qu'il y ait une trame qui se construise, et ça se fait avec des bouts de fil, petit à petit. ça n'est pas un truc qui s'établit d'un coup d'un seul avec des éléments qui se superposeraient parfaitement. Donc à mon sens, le lien se tisse quand on sent qu'il y a quelque chose qui pourrait faire que ça marche. Quand on sent quelque chose chez quelqu'un qui nous parle (verbalement ou pas d'ailleurs), et qu'on se sent en sécurité avec cette personne. C'est là où la confiance peut petit à petit se construire et qu'on va pouvoir s'autoriser à donner davantage d'éléments sur soi, parce qu'on se sent bien avec l'autre.
Je rejoins Glaciell dans ses conceptions "flottantes" de l'amitié (pardon, c'est comme ça que je l'interprète et me l'approprie, je ne veux pas dénaturer ton propos), pour moi c'est pareil et j'établis le même type de pseudo-catégories dans mes liens avec les gens.
" mais je n'arrive pas à aller plus loin dans la relation soit que la personne ne m'intéresse pas plus que ça ou que je ne sais pas quoi dire d'intéressant." Tu vois bien qu'il y a là une exigence sous-jacente: tu attends autant des autres que de toi-même (je le sais, j'ai tendance à fonctionner pareil). Si pour toi un ami, c'est quelqu'un qui dit quelque chose d'intéressant, aimerais-tu être amie avec toi? Question volontairement taquine, pour te montrer que tant que tu évalueras tes relations à l'aune du contenu échangé, c'est que toi-même tu ne te trouvas pas digne d'intérêt. Perso, je peux parler de presque n'importe quoi mais pas avec n'importe qui. Y'a des gens qui m'ennuient à mourir malgré des propos très intéressants sur le fond et proches voire dans mes centres d'intérêt, tandis que je pourrais presque parler météo ou chats chiens pendant des heures (légère exagération) avec les personnes que je trouve cool.
La chose qui m'a le plus aidée pour arrêter de souffrir de l'injonction amicale, c'est, comme déjà évoqué plus haut je crois, le fait de se demander quels sont mes besoins véritables en termes de relations.
Si tu mets le mot ami de côté, et tout ce que ça implique, qu'est-ce que toi tu attends des autres, qu'est-ce que tu aimes faire ou partager avec eux, ou que tu préfères faire seule?
Raisonner en terme de besoins, je trouve que ça plus pragmatique et constructif, perso ça m'a aidée à ne pas retomber dans le piège de vouloir me forcer à essayer de rencontrer des gens pour éventuellement qu'ils deviennent des amis.
C'est quoi l'ami idéal pour toi, est-ce que tu as déjà eu des amitiés?
TSA HPI
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Re: L'amitié
Merci à tous d'avoir répondu à mes questionnements. Cela me permet de faire un pas de côté et de voir les "choses" sous un angle différent.
Pimpoline je pense que tu as raison je devrais certainement être plus naturelle, moins exigeante et voir si j'apprécierais d'être amie avec moi-même !! C'est une très bonne analyse.
Merci encore à vous tous.
Pimpoline je pense que tu as raison je devrais certainement être plus naturelle, moins exigeante et voir si j'apprécierais d'être amie avec moi-même !! C'est une très bonne analyse.
Merci encore à vous tous.
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Re: L'amitié
Très intéressant.
Fut un temps, j'étais jalouse que mes camarades aient des amitiés voir des amours.
Personne ne voulait traîner avec moi au collège comme au lycée.
Depuis que je suis propriétaire de mon studio, je participe à des meetups anglais (j'ai des origines anglaises). Au départ, j'y allais juste pour écouter des gens discuter. Quand on me posait des questions...
Avec le temps, l'organisatrice n'est plus venue et m'a laissé organiser les meetups vu que j'y allais tout le temps.
Des nouveaux participant qui viennent puis disparaissent... puis des gens qui viennent par habitude et avec qui je me sens à l'aise. On s'est créé un groupe et j'ai organisé des sorties ensemble des week-ends par ci et par là. Des amis ? Je ne les appelle jamais pour prendre de leurs nouvelles. Mais j'apprécie de les revoir.
Parmis eux des sportifs (1 de mes centres d'intérêts), des expatriés, une maman, un retraité.
Fut un temps, j'étais jalouse que mes camarades aient des amitiés voir des amours.
Personne ne voulait traîner avec moi au collège comme au lycée.
Depuis que je suis propriétaire de mon studio, je participe à des meetups anglais (j'ai des origines anglaises). Au départ, j'y allais juste pour écouter des gens discuter. Quand on me posait des questions...
Avec le temps, l'organisatrice n'est plus venue et m'a laissé organiser les meetups vu que j'y allais tout le temps.
Des nouveaux participant qui viennent puis disparaissent... puis des gens qui viennent par habitude et avec qui je me sens à l'aise. On s'est créé un groupe et j'ai organisé des sorties ensemble des week-ends par ci et par là. Des amis ? Je ne les appelle jamais pour prendre de leurs nouvelles. Mais j'apprécie de les revoir.
Parmis eux des sportifs (1 de mes centres d'intérêts), des expatriés, une maman, un retraité.
Diagnostiquée TSA ete TAG en Octobre 2021.
Je suis épileptique depuis mes 14 mois suite à une mutation génétique du gêne PCDH19.
Je suis épileptique depuis mes 14 mois suite à une mutation génétique du gêne PCDH19.
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L'amitié ?
Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (début).
Bonjour,
Diagnostiquée très tardivement il y a quelques années, je vis une sorte d'errance quant à la façon de gérer cela notamment en amitié, avec les (quelques) nouvelles personnes que je rencontre.
J'ai exercé un métier, ai eu un couple, construit une famille. Tout cela a eu un prix (fort) que je pense ne pas avoir besoin de détailler ici.
Après une remise en question de fond en comble de ma vie suite à mon diagnostic, j'ai retrouvé un bel équilibre.
Cependant, je ressens un manque de relations extérieures à mon cercle familial. Depuis mon diag, je vis un entre-deux vraiment inconfortable surtout concernant les relations amicales. J'ai eu moins de difficultés en amour.
Lorsque j'ai eu mon diagnostic, j'ai eu la naïveté de le dire spontanément aux "amis" que je connaissais. Quelques années après, je n'ai de relations de loin en loin qu'avec 3 d'entre eux. Toutes les autres ont fini par se terminer après que je me suis heurtée au déni, à la peur, aux attaques déloyales lorsque je pointais certaines vérités dérangeantes dans la relation (on se chargeait me rappeler les "déficiences" liées à mon TSA pour discréditer mes propos) etc. . .
J'ai aussi été confrontée à des personnes qui présentaient un tableau clinique de TSA. J'avais d'ailleurs souvent une connexion particulière (mais pas forcément de qualité) avec elles. Malgré moi, je leur ai fait l'effet d'un miroir tendu, ça les a tellement terrorisées qu'elles ont pris la fuite.
Aujourd'hui, je ne sais plus que faire. A force de compenser durant des décennies,je n'arrive plus à me situer vraiment, ne me sentant à l'aise ni avec la communauté NT ni celle des personnes avec TSA, pour des raisons très différentes dans les deux cas. Je me sens vraiment entre deux mondes.
J'ai fini par comprendre que plus qu'une question de NT ou pas NT, c'était la personnalité, l'histoire de chacun(e), une alchimie imprévisible et irrationnelle entre deux êtres qui permettaient ce déclic amical (ou pas). Comme en amour sans doute d'ailleurs.
En ce qui me concerne, c'est un évènement plus que rare bien que je me sois donné les moyens à plusieurs reprises de trouver une ou quelques "pépites" allant jusqu'à brasser des centaines de personnes au travers d'évènements divers. Etant une personnalité extrovertie, je donne très bien le change sur une période donnée, le gens me trouvent même incroyablement "sociable" (ce qui se passe quand le rideau tombe est une autre histoire).
Je suis en quête de personnes sensibles, bienveillantes, avec une capacité de réflexion et d'introspection poussées, un parler franc mais non brutal, du coeur et de la loyauté. Force est de constater que cela ne court pas les rues.
Aujourd'hui, je ne sais plus quelle attitude adopter.
Il y a quelques mois, j'ai rencontré une personne que j'apprécie beaucoup, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un avec qui j'ai autant de similitudes de caractère et de tempérament, c'est vraiment très troublant.Nos échanges et surtout la façon dont nous nous traitons mutuellement sont d'une qualité inédite. Si c'était un homme, j'en serais certainement tombée amoureuse .
Il est très probable qu'elle ait un TSA aussi au vu de ce que j'ai pu observer mais ne parlons même pas d'effleurer le sujet la concernant.
Après des mois, moult précautions pour lui parler de mon cas, j'ai fini par le lui dire. Je savais que je prenais le risque que son inconscient fasse des liens à son sujet au vu de toutes nos similarités. Son départ ce jour-là avait tout d'une fuite et ça m'a fait mal. Pour la première fois, elle n'a pas proposé qu'on se revoit.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour elle mais je m'en remettrai si on ne se voit plus, j'ai vécu la situation tant de fois ! Le problème à mes yeux n'est pas là.
C'est surtout le fait de percevoir cet effroi chez plusieurs personnes quand je le parle de mon TSA surtout celles qui seraient susceptibles d'en avoir un. Quelles que soient leurs raisons, je vis un rejet, perçois de façon aiguë à quel point le handicap fait peur et je me demande ce que sera mon avenir, à même pas 50 ans. J'ai une famille qui m'aime, je ne manque de rien mais j'aimerais pouvoir rencontrer d'autres personnes avec lesquelles partager, qui m'acceptent comme je suis.Je refuse de cacher mon TSA et suis prête à en payer le prix. Mais c'est difficile.
Je vous remercie de m'avoir lue.
Bonjour,
Diagnostiquée très tardivement il y a quelques années, je vis une sorte d'errance quant à la façon de gérer cela notamment en amitié, avec les (quelques) nouvelles personnes que je rencontre.
J'ai exercé un métier, ai eu un couple, construit une famille. Tout cela a eu un prix (fort) que je pense ne pas avoir besoin de détailler ici.
Après une remise en question de fond en comble de ma vie suite à mon diagnostic, j'ai retrouvé un bel équilibre.
Cependant, je ressens un manque de relations extérieures à mon cercle familial. Depuis mon diag, je vis un entre-deux vraiment inconfortable surtout concernant les relations amicales. J'ai eu moins de difficultés en amour.
Lorsque j'ai eu mon diagnostic, j'ai eu la naïveté de le dire spontanément aux "amis" que je connaissais. Quelques années après, je n'ai de relations de loin en loin qu'avec 3 d'entre eux. Toutes les autres ont fini par se terminer après que je me suis heurtée au déni, à la peur, aux attaques déloyales lorsque je pointais certaines vérités dérangeantes dans la relation (on se chargeait me rappeler les "déficiences" liées à mon TSA pour discréditer mes propos) etc. . .
J'ai aussi été confrontée à des personnes qui présentaient un tableau clinique de TSA. J'avais d'ailleurs souvent une connexion particulière (mais pas forcément de qualité) avec elles. Malgré moi, je leur ai fait l'effet d'un miroir tendu, ça les a tellement terrorisées qu'elles ont pris la fuite.
Aujourd'hui, je ne sais plus que faire. A force de compenser durant des décennies,je n'arrive plus à me situer vraiment, ne me sentant à l'aise ni avec la communauté NT ni celle des personnes avec TSA, pour des raisons très différentes dans les deux cas. Je me sens vraiment entre deux mondes.
J'ai fini par comprendre que plus qu'une question de NT ou pas NT, c'était la personnalité, l'histoire de chacun(e), une alchimie imprévisible et irrationnelle entre deux êtres qui permettaient ce déclic amical (ou pas). Comme en amour sans doute d'ailleurs.
En ce qui me concerne, c'est un évènement plus que rare bien que je me sois donné les moyens à plusieurs reprises de trouver une ou quelques "pépites" allant jusqu'à brasser des centaines de personnes au travers d'évènements divers. Etant une personnalité extrovertie, je donne très bien le change sur une période donnée, le gens me trouvent même incroyablement "sociable" (ce qui se passe quand le rideau tombe est une autre histoire).
Je suis en quête de personnes sensibles, bienveillantes, avec une capacité de réflexion et d'introspection poussées, un parler franc mais non brutal, du coeur et de la loyauté. Force est de constater que cela ne court pas les rues.
Aujourd'hui, je ne sais plus quelle attitude adopter.
Il y a quelques mois, j'ai rencontré une personne que j'apprécie beaucoup, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un avec qui j'ai autant de similitudes de caractère et de tempérament, c'est vraiment très troublant.Nos échanges et surtout la façon dont nous nous traitons mutuellement sont d'une qualité inédite. Si c'était un homme, j'en serais certainement tombée amoureuse .
Il est très probable qu'elle ait un TSA aussi au vu de ce que j'ai pu observer mais ne parlons même pas d'effleurer le sujet la concernant.
Après des mois, moult précautions pour lui parler de mon cas, j'ai fini par le lui dire. Je savais que je prenais le risque que son inconscient fasse des liens à son sujet au vu de toutes nos similarités. Son départ ce jour-là avait tout d'une fuite et ça m'a fait mal. Pour la première fois, elle n'a pas proposé qu'on se revoit.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour elle mais je m'en remettrai si on ne se voit plus, j'ai vécu la situation tant de fois ! Le problème à mes yeux n'est pas là.
C'est surtout le fait de percevoir cet effroi chez plusieurs personnes quand je le parle de mon TSA surtout celles qui seraient susceptibles d'en avoir un. Quelles que soient leurs raisons, je vis un rejet, perçois de façon aiguë à quel point le handicap fait peur et je me demande ce que sera mon avenir, à même pas 50 ans. J'ai une famille qui m'aime, je ne manque de rien mais j'aimerais pouvoir rencontrer d'autres personnes avec lesquelles partager, qui m'acceptent comme je suis.Je refuse de cacher mon TSA et suis prête à en payer le prix. Mais c'est difficile.
Je vous remercie de m'avoir lue.
Diag HP en 2014, diag TSA en 2019 confirmé par un 2ème bilan en 2021
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Re: L'amitié ?
Salut,
j'ai vu le titre, ça m'a direct retournée... un passage m'a de nouveau chamboulée, c'est dire si je suis dans l'émotion :
J' ai une poignée d'années de plus que toi, et force est de constater que les personnes répondant à mes attentes sont plus que rares... enfin, je devrais plutôt dire, celles qui lèvent les barrières... je refuse de croire que l'humanité est aussi nulle, par contre, wouah ce que les gens flippent de se montrer tels qu'ils sont, c'est dingue...
je pense que ta question essentielle est effectivement ce que tu renvoies à l'autre. J'ai vécu encore récemment ce que tu décris, c'est tellement difficile pour l'autre de voir les points communs et de sentir par ex la volonté de notre jumeau d'avancer, quand il est lui-même englué dans la gestion de tout ça... je suis claire ?
J'ai eu une relation on va dire spéciale (pas amitié assumée, mais un échange hyper riche) avec une personne et quand j'ai commencé à voir les failles, ce qui en fait un humain en somme, et qui m'émeut profondément, ça a été le début de la fin...
alors si ta question est : est ce qu'une telle relation est possible ? oui. Est elle viable dans le temps ? je pense... par expérience... que non... soit que la personne ne soit pas sur le même tempo (vitesse ou profondeur), soit qu'elle ne puisse pas soutenir ce que tout ça mobilise...
je ne suis pas positive pour le coup, pour être honnête, je suis en plein dans une "rupture" et je douille tellement que je suis en pleines recherches pour apprendre à me passer de toute relation sociale en général et amicale profonde en particulier pour me protéger. J'ai conscience que je suis en train de lutter contre ma condition humaine, parce qu'il semble que ce soit un besoin psychologique en soi, parmi les 3 existants, mais j'ai réussi à contrôler la faim et le sommeil, donc je me flatte de pouvoir aussi juguler celui-là pour vivre mes dernières années, certes tristes au vu de ce que j'ai vécu et que je refuse désormais, mais sereine, ou du moins je l'espère.
Edit : quant au fait d'annoncer sa différence... c'est marrant, parce que c'est un débat que j'ai eu avec un ami (un de ceux qui sont spéciaux, la plus belle relation que j'ai pu avoir...), il ne comprenait pas mon envie de mettre des étiquettes, et apparemment ça a été une révélation pour lui quand je lui ai expliqué ce que j'en attendais... bref... c'est à la fois ton essence, ce que tu es toi, et ce qu'on recherche dans l'amitié, c'est de pouvoir être vrai, soi-même sans masque... et en même temps, c'est un vrai test : si la personne fuit quand tu te montres toi-même, c'est un rejet de l'autre, quelque chose d'hyper violent et destructeur... c'est un thème récurrent dans la littérature et le cinéma... il faut être sacrément solide (et/ou bienveillant, mais la notion est tellement galvaudée que j'hésite à utiliser ce mot) pour pouvoir accepter l'autre "différent" tellement ça touche des émotions comme la peur, ce qui met l'autre en danger... quand en plus c'est un truc pas trop connu ou perçu à travers le filtre de la communication grand public comme l'autisme, tu m'étonnes que l'autre ait envie de fuir...
j'ai vu le titre, ça m'a direct retournée... un passage m'a de nouveau chamboulée, c'est dire si je suis dans l'émotion :
(bon évacuons la dernière phrase : pour le coup, les sentiments sont tellement proches pour moi que seule la motivation est différente (encore une fois, c'est personnel) : dans l'amour, je cherche la sécurité et le cadre, dans l'amitié, je cherche la reconnaissance réciproque. Par ailleurs, la relation amoureuse, dans son vécu en continu, mobilise d'autres émotions qui viennent à mon avis perturber la relation, alors que l'amitié telle que je la vis est une succession de moments forts et déconnectés du reste de la vie... un moment suspendu quoi)Il y a quelques mois, j'ai rencontré une personne que j'apprécie beaucoup, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un avec qui j'ai autant de similitudes de caractère et de tempérament, c'est vraiment très troublant.Nos échanges et surtout la façon dont nous nous traitons mutuellement sont d'une qualité inédite. Si c'était un homme, j'en serais certainement tombée amoureuse .
J' ai une poignée d'années de plus que toi, et force est de constater que les personnes répondant à mes attentes sont plus que rares... enfin, je devrais plutôt dire, celles qui lèvent les barrières... je refuse de croire que l'humanité est aussi nulle, par contre, wouah ce que les gens flippent de se montrer tels qu'ils sont, c'est dingue...
je pense que ta question essentielle est effectivement ce que tu renvoies à l'autre. J'ai vécu encore récemment ce que tu décris, c'est tellement difficile pour l'autre de voir les points communs et de sentir par ex la volonté de notre jumeau d'avancer, quand il est lui-même englué dans la gestion de tout ça... je suis claire ?
J'ai eu une relation on va dire spéciale (pas amitié assumée, mais un échange hyper riche) avec une personne et quand j'ai commencé à voir les failles, ce qui en fait un humain en somme, et qui m'émeut profondément, ça a été le début de la fin...
alors si ta question est : est ce qu'une telle relation est possible ? oui. Est elle viable dans le temps ? je pense... par expérience... que non... soit que la personne ne soit pas sur le même tempo (vitesse ou profondeur), soit qu'elle ne puisse pas soutenir ce que tout ça mobilise...
je ne suis pas positive pour le coup, pour être honnête, je suis en plein dans une "rupture" et je douille tellement que je suis en pleines recherches pour apprendre à me passer de toute relation sociale en général et amicale profonde en particulier pour me protéger. J'ai conscience que je suis en train de lutter contre ma condition humaine, parce qu'il semble que ce soit un besoin psychologique en soi, parmi les 3 existants, mais j'ai réussi à contrôler la faim et le sommeil, donc je me flatte de pouvoir aussi juguler celui-là pour vivre mes dernières années, certes tristes au vu de ce que j'ai vécu et que je refuse désormais, mais sereine, ou du moins je l'espère.
Edit : quant au fait d'annoncer sa différence... c'est marrant, parce que c'est un débat que j'ai eu avec un ami (un de ceux qui sont spéciaux, la plus belle relation que j'ai pu avoir...), il ne comprenait pas mon envie de mettre des étiquettes, et apparemment ça a été une révélation pour lui quand je lui ai expliqué ce que j'en attendais... bref... c'est à la fois ton essence, ce que tu es toi, et ce qu'on recherche dans l'amitié, c'est de pouvoir être vrai, soi-même sans masque... et en même temps, c'est un vrai test : si la personne fuit quand tu te montres toi-même, c'est un rejet de l'autre, quelque chose d'hyper violent et destructeur... c'est un thème récurrent dans la littérature et le cinéma... il faut être sacrément solide (et/ou bienveillant, mais la notion est tellement galvaudée que j'hésite à utiliser ce mot) pour pouvoir accepter l'autre "différent" tellement ça touche des émotions comme la peur, ce qui met l'autre en danger... quand en plus c'est un truc pas trop connu ou perçu à travers le filtre de la communication grand public comme l'autisme, tu m'étonnes que l'autre ait envie de fuir...
non diagnostiquée
possibilité évoquée par psy non habilitée au diagnostic
je cherche ma tribu
"Nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre crainte et autres marques d'impuissance intérieure"
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Re: L'amitié ?
Définition des termes
J'ai une question naïve. Je me la pose depuis tout petit. C'est quoi un ami ou une amie ?
Quelle est la différence de fonds avec un copain ou une copine ? Quel est le seuil qui différencie les deux ?
Je demande ici, parce que je trouve remarquable que vous sachiez, ou du moins semblez savoir, exactement ce que c'est. De mon côté ? Je ne sais pas du tout. Des fois, les amis semblent devenir des copains, et vice-versa. Je ne comprend pas comment ça marche.
Parler de la différence
Quand j'ai évoqué mes doutes sur le TSA, je me suis fait jeté par certains, d'autres ont juste dit "Hum, ça colle." Pas encore beaucoup de retours sur le changement avec le diagnostic final pour HPI, mais je ne doute pas que ceux avec qui ça c'est bien passé au début pour les questions TSA le prennent bien, eux aussi. Bref.
On peut en parler, la question c'est avec qui. J'ai eu tendance à être très candide, ça a eu pour conséquence un certain tri assez peu agréable (j'ai beaucoup pleuré) dans mon cercle de relations. Maintenant ? Je crois que je vais essayer de le garder pour moi le plus possible. TSA, je suppose que j'en aurai parlé, au moins avec mon employeur niveau RQTH. Mais HPI ? À part invoqué un potentiel bâton d'attentes et d’apriori pour se faire battre, je préfère éviter.
Les étiquettes, c'est utile, pour plein de choses. Mais, mais laisser au gens le temps vous connaître, je suppose que c'est mieux. Une fois que la relation est établie, si le sujet est pertinent (et il le devient forcément vue le caractère holistique de l'autisme), eh bien je suppose qu'on peut essayer de l'amener. Doucement. Mais faut être prudent il me semble. Ce genre de choses, c'est un terrain sémantique miné.
J'ai une question naïve. Je me la pose depuis tout petit. C'est quoi un ami ou une amie ?
Quelle est la différence de fonds avec un copain ou une copine ? Quel est le seuil qui différencie les deux ?
Je demande ici, parce que je trouve remarquable que vous sachiez, ou du moins semblez savoir, exactement ce que c'est. De mon côté ? Je ne sais pas du tout. Des fois, les amis semblent devenir des copains, et vice-versa. Je ne comprend pas comment ça marche.
Parler de la différence
Quand j'ai évoqué mes doutes sur le TSA, je me suis fait jeté par certains, d'autres ont juste dit "Hum, ça colle." Pas encore beaucoup de retours sur le changement avec le diagnostic final pour HPI, mais je ne doute pas que ceux avec qui ça c'est bien passé au début pour les questions TSA le prennent bien, eux aussi. Bref.
On peut en parler, la question c'est avec qui. J'ai eu tendance à être très candide, ça a eu pour conséquence un certain tri assez peu agréable (j'ai beaucoup pleuré) dans mon cercle de relations. Maintenant ? Je crois que je vais essayer de le garder pour moi le plus possible. TSA, je suppose que j'en aurai parlé, au moins avec mon employeur niveau RQTH. Mais HPI ? À part invoqué un potentiel bâton d'attentes et d’apriori pour se faire battre, je préfère éviter.
Les étiquettes, c'est utile, pour plein de choses. Mais, mais laisser au gens le temps vous connaître, je suppose que c'est mieux. Une fois que la relation est établie, si le sujet est pertinent (et il le devient forcément vue le caractère holistique de l'autisme), eh bien je suppose qu'on peut essayer de l'amener. Doucement. Mais faut être prudent il me semble. Ce genre de choses, c'est un terrain sémantique miné.
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Re: L'amitié ?
déjà la 2ème partie : je pense qu'on a des phases, au début d'avoir mis un mot sur ce qu'on a subi... au moins vécu... depuis tant de temps, on a envie de partager. Après, vient la phase d'acceptation sereine et on en vient à l'intégrer et non le revendiquer. Pour l'autre, c'est aussi déstabilisant, je croyas avoir à faire à X et cette personne me dit qu'elle a un TSA... est ce toujours la même ? que dois je faire de ça ? qu'est que cette personne attend de moi ? bon et les bonnes personnes comprennent que c'est toujours X...
pour l'amitié... ah j'ai envie de te dire... c'est comme l'amour, tu sais... enfin ça marche comme ça pour moi...
un ami, c'est celui qui m'accepte et qui me permet d'être moi... qui me renvoie du positif quand je me montre "toute nue"... qui ne me juge pas... la personne avec qui le temps est de qualité... et du coup, c'est forcément une belle personne, qui partage et n'a pas peur de montrer sa vraie nature...
la copine ou le copain, c'est plus superficiel, toujours un bon moment mais tu ne peux pas être complètement toi car il y a de l'incompréhension, un fossé quoi. Ca reste super agréable et j'en ai, que je serais malheureuse de perdre, mais ce n'est pas sur le même plan, l'amitié chez moi c'est énorme, ça me mobilise complètement... un don de soi total...
pour l'amitié... ah j'ai envie de te dire... c'est comme l'amour, tu sais... enfin ça marche comme ça pour moi...
un ami, c'est celui qui m'accepte et qui me permet d'être moi... qui me renvoie du positif quand je me montre "toute nue"... qui ne me juge pas... la personne avec qui le temps est de qualité... et du coup, c'est forcément une belle personne, qui partage et n'a pas peur de montrer sa vraie nature...
la copine ou le copain, c'est plus superficiel, toujours un bon moment mais tu ne peux pas être complètement toi car il y a de l'incompréhension, un fossé quoi. Ca reste super agréable et j'en ai, que je serais malheureuse de perdre, mais ce n'est pas sur le même plan, l'amitié chez moi c'est énorme, ça me mobilise complètement... un don de soi total...
non diagnostiquée
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