Comportements défis

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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hazufel
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Comportements défis

Message par hazufel »

Après avoir étudié le module sur les comportements défis sur la plateforme Pufadsa, et après lu l'ouvrage d'Eric Willaye, qui anime ce module, il m'a semblé important de créer un fil relatant les comportements défis, car toute personne autiste, tout parent, y est confronté à un moment donné, et les interventions auprès de ces comportements sont heureusement en train de changer, car elles ont été auparavant, sources de lourds traumatismes, voire de déclin de nombre d'autistes / personnes ayant ce type de comportements.

Dans l'ouvrage évaluation et intervention auprès des comportements défis la définition apparait ainsi :

"La notion de comportements problèmes (problem behaviors dans la littérature anglo saxonne) n'est pas nécessairement aisée à définir de manière claire et définitive. Comme le soulignent L'Abbé et Morin (1999), différentes terminologies sont utilisées :
- comportements agressifs
- agressions et agressivité
- colères
- comportements destructeurs
- comportements qui posent un défi à l'intervenant ou au service
- troubles de la conduite
- troubles du comportement
- troubles graves du comportement
- violences
- comportements dysfonctionnels et perturbateurs.

Ces différentes terminologies recouvrent, en fonction des auteurs, des réalités différentes :
- soit par la nature des comportements : par exemple, pour Borthwick-Duffy(1994), les comportements destructeurs comprennent les comportements agressifs, l'automutilation et la destruction d'objets, alors que, pour l'Abbé et Morin (1999), les comportements agressifs comprennent l'automutilation, l'agression et la destruction de l'environnement.
- soit par l'intensité, notamment lorsqu'on évoque la dimension de l'impact sur l'environnement (Qureshi, 1994)."

Ces comportements sont catégorisés ainsi :
Selon la typologie de Mc Bien et Felce (1992) :

- les agressions : taper, tirer les cheveux, pousser, donner un coup de pied…
- les automutilations : se frapper la tête, se donner des coups, mordre sa main, s’arracher les cheveux
- les destructions : casser des objets (télévision), jeter des objets, renverser des meubles, déchirer des livres, vêtements…
- les perturbations, comportements antisociaux, nuisances : crier, s’enfuir, se déshabiller en public, être en opposition permanente
- les stéréotypies/autostimulations : balancements, mouvements des mains, bruits répétitifs. Attention, ceux-ci ne sont jugés être des comportements défis que lorsqu’ils nuisent à la qualité de vie de la personne. Par exemple une personne dont les mouvements des mains nuisent ou empêchent l’alimentation.
- l’alimentation : hypersélectivité, vomissement, pica, recherche permanente de nourriture

"Le passage des termes "comportements problèmes" à ceux de "comportements défis" dépasse de loin le simple changement de terminologie.
Il dénote, pour nous, presque un changement de culture puisqu'il fait passer les comportements problèmes d'une causalité individuelle (inhérente à la personne) à une causalité potentiellement environnementale.
Il dénote également d'une approche plus positive de la personne en "considérant la situation comme un défi plutôt que comme un problème, encourageant ainsi des réponses plus constructives" (Emerson, 2001).

Sur Comprendre l'autisme, les comportements défis sont très bien synthétisés et expliquées :
Les comportements défis dans l'autisme.

Ils sont également très bien expliqués sur le site de JP Piat :
comprendre les comportements d'une personne autiste.
et là :
Trouble oppositionnel

En terme de prévalence :
"
- les hommes sont plus enclins que les femmes à manifester des comportements défis
- l’âge est un facteur aggravant avec une période plus difficile entre 15 et 34 ans (Emerson 2001)
- plus la déficience est importante et plus il y a de chance que la personne soit concernée par les comportements défis
- moins la communication est développée plus il y a de chance que la personne soit concernée par les comportements défis
- des comportements défis multiples sont observés chez une même personne (43 % dans l’étude de Qurechi 1994)
- il y a une corrélation entre la présence de comportements défis et la probabilité de vivre en institution (facteur lui-même lié avec le degré de déficience puisque les personnes les plus déficientes vivent généralement en structures médico-sociales).

Concernant l’autisme plus particulièrement, l’étude de Carr et al. de 1999 montre que les troubles du comportement sont présents chez 11.3 % des personnes autistes, 15.3 % des personnes autistes ayant une déficience intellectuelle associée et 22.1 % pour les personnes autistes ayant une déficience intellectuelle et d’autres troubles (généralement une autre pathologie psychiatrique). "

Et maintenant, qu'est-ce qu'on doit faire lorsqu'on est en présence de ce type de comportements ?

- Élaborer une analyse fonctionnelle, impérativement, qui se place dans un schéma selon les catégories suivantes :

. Antécédents contextuels -> qui peuvent être de formes très nombreuses, et souvent parmi (pour l'autisme en particulier) : le diagnostic (pour les autistes : déficit des fonctions exécutives, déficit de la cohérence centrale, déficit de théorie de l'esprit, déficit de communication (expressive et réceptive), peu de repères des règles sociales, troubles sensoriels, déficit de l'organisation, déficit de l'attention, résistance aux changements, déficit de résolution de problème) / les maladies / les allergies / le sommeil / la santé mentale / l’état émotionnel / le développement / la médication / la consommation (d’alcool par ex) / la puberté.

Mais également tout ce qui a trait aux contextes physiques (espace personnel / organisation / prévisibilité / matériel disponible / qualité de vie) et aux contextes sociaux culturels (repères sociaux / qualité de vie / cohabitation / stabilité des relations / interactions récentes / valeurs / type d’échanges / absence, décès / attentes, adéquation par rapport à un programme).

. Antécédents Immédiats -> Situations nécessitant la compréhension d'autrui, d'une situation sociale / focalisation sur le détail / bruit / mouvement / douleur / transitions / frustration vécue dans l'immédiat / activité indéfinie / moments d'inactivités / activités différentes, imprévues, changements de programme, de routine / situation de besoin, d'inconfort ou d'incompréhension / situation problème ou consigne incomprise / situation exigeant une planification de l'action

. Comportements -> Peu de notion du comportement problème, répertoire limité de comportements alternatifs, peu de régularisation ou de modulation des comportements problèmes.

. Conséquences du comportement ->
Peu d'influence sur la diminution : Conséquences sociales (isolement) / réprimandes / menaces / douleur / punitions déplacées dans le temps.
Beaucoup d'influence sur l'augmentation et le maintien du comportement : Bruit / agitation / stimulation visuelle / attention sociale limitée / incohérence des réactions / arrêt, isolement / conséquences sociales (isolement).

A chaque comportement est attachée une fonction, qu'il convient d'analyser :

"- Obtenir des conséquences attendues (un processus de renforcement positif) : par exemple obtenir un jouet, un objet, de la nourriture, de l’attention …
- Éviter des conditions environnementales perçues comme aversives ou essayer d’y échapper (processus de renforcement négatif)

Il existe quatre fonctions relatives aux facteurs de maintien des comportements défi (Carr 1994, Emerson 2001) :

- Le renforcement positif comprenant les renforçateurs sociaux comme l’attention ainsi que les renforçateurs matériels
- Le renforcement négatif comprenant l’évitement de situations, de bruits, d’activités…
- Le renforcement positif automatique provenant de stimuli perceptifs du comportement lui-même ou de ses effets psychologiques. Par exemple le balancement dans le cas de stéréotypies envahissantes
- Le renforcement négatif automatique comprenant l’atténuation d’états de surexcitation ou l’atténuation de la douleur."

Plusieurs comportements peuvent exister pour une même fonction et vice versa. Il conviendra de les déterminer afin d'agir sur la fonction et non pas sur le comportement.

La classification de fonctions :
- éviter / échapper à des indésirables (internes : douleurs / irritation / faim - externes : attention / activités ou tâches difficiles / changement de routines / interruption d’une tâche préférée)

- obtenir des désirables (internes : balancements / endorphines / stimulation visuelle, etc - externes : attention / activités préférées / nourriture / argent).

97% des comportements défis ont une ou plusieurs fonctions. 88% d’attention - 27% de solitude - 72% d’évitement, 41% de tangibles, 66% sont multifonctions.

L’évaluation fonctionnelle est réalisée lorsque l’on a pu accomplir 3 étapes fondamentales :

- décrire les comportements
- identifier les circonstances, conditions personnelles, environnementales qui influencent le comportement, prédire le moment.
- définir la ou les fonctions (renforçateur de maintien) que les comportements produisent pour la personne.

Un des points très important soulevé dans le module, et dans le livre d'E. Willaye est la qualité de vie de la personne. Plus cette qualité est dégradée, plus les comportements défis sont importants et apparaissent. Il convient de veiller particulièrement à améliorer la qualité de vie de la personne afin que ces comportements s'estompent.
Les supports positifs au comportement sont naturellement le fait d’aimer la vie, d’être le plus autonome possible, indépendant, de vivre une vie la plus normale possible, de dépasser les comportements à problèmes.
Les rôles sociaux doivent être encouragés, en les mettant en valeur, les maintenant et les défendant.
Les valeurs donnent un sens aux actions et aux techniques.
Developper une perspective orientée vers la valorisation des rôles sociaux, ce qui améliore l’image sociale et développe des compétences.

Pour une personne autiste, les améliorations passent impérativement par l'aménagement de son environnement, en fonctions de ses particularités / difficultés.

Il s'agit de prendre en compte les antécédents contextuels (maladies, douleurs, sommeil, etc) puis les antécédents immédiats (stimuli sensoriels, non compréhension de consignes, etc).
Ils doivent absolument être analysés afin que ces antécédents puissent être traités, diminués et aménagés (organisation des taches, aide à la planification, organisation de l'espace, gestion sensorielle, etc).

Lorsque le comportement apparait, il faudra développer des outils pour une amélioration de la communication, afin qu'il soit géré :

"Il s’agit donc de remplacer le comportement défi par un comportement ayant une équivalence fonctionnelle. Pour cela trois secteurs de compétences sont plus particulièrement sollicités : les compétences sociales, les compétences de communication et les compétences relatives à l’indépendance et à l’autonomie.

1. Développer les compétences de communication et de relations sociales. Il s’agit d’apprendre à la personne qu’elle peut obtenir ce qu’elle souhaite à l’aide d’un mot, d’une image, d’un signe ou tout autre moyen de communication approprié plutôt qu’en utilisant un comportement défi. Par exemple obtenir à boire en montrant un pictogramme de verre d’eau plutôt qu’en jetant son verre par terre. »

Il convient d’augmenter l’organisation de la tâche, en adaptant l’attente, l’environnement (organiser l’espace, le temps, le matériel), favoriser une communication simple et claire.
Il est important de ne pas donner trop de détails, de laisser des temps de latence de compréhension (fonctions exécutives).

« 2. Utiliser un renforçateur : il s’agit d’augmenter la fréquence d’un comportement souhaité en renforçant chacune de ses apparitions et à diminuer la fréquence d’apparition d’un comportement indésirable en procédant à l’extinction de celui-ci (Miltenberg, 2004).

3. Compter sur l’efficacité de la réponse : les comportements défis sont souvent très efficaces puisqu’ils ont un impact fort sur l’environnement et les conséquences sont fréquentes et immédiates. Si une personne casse des objets jusqu’à obtenir ce qu’elle souhaite, il est probable qu’on se précipite pour le lui donner. Pour remplacer un comportement défi par un comportement approprié, il faut que le comportement approprié ait la même valeur d’efficience. S’il est plus efficace d’obtenir de l’eau en jetant son verre par terre, qu’en montrant une image de verre, alors la personne choisira en toute logique la manière la plus efficace. Il faut donc être vigilant à répondre systématiquement à une demande formulée d’une manière appropriée. "

Ensuite il conviendra d'agir sur les conséquences :

"1. L’extinction : il s’agit de ne pas accéder aux conséquences renforçantes, c’est-à-dire à ce que la personne souhaite obtenir en échange de son comportement (Emerson 2001, Miltenverger, 2004). Cela fonctionne particulièrement bien lorsque les comportements défis ont pour objet la recherche d’attention, l’obtention d’activités ou d’objets.

2. le renforcement non contingent : il s’agit de donner à la personne un accès illimité ou temporellement définit aux conséquences ou renforçateur qu’elle obtient par son comportement défi. Par exemple si une personne hurle/crie/pleure jusqu’à obtenir un jouet particulier, pourquoi ne pas lui permettre d’obtenir ce jouet à tout moment ? Ou sur des plages horaires définies, mais en fréquences suffisantes pour que cela comble son besoin ?

3. La redirection : lorsque les comportements défis sont nombreux et fréquents il est parfois nécessaire de rediriger la personne vers une situation ou une interaction pour laquelle il y aura une issue positive. "

Beaucoup d'enfants ont des diagnostics de troubles du comportement ou de Trouble Oppositionnel et de Provocation, qu'il soit autiste, TDAH ou autre. Il convient de vraiment analyser ces comportements pour mieux les comprendre, les gérer et faire en sorte d'améliorer la qualité de vie de la personne qui en souffre ainsi que sa famille et son entourage. C'est un point qui me parait vraiment très important pour développer le potentiel d'une personne et ne plus la cantonner à un comportement.

Ce n’est pas la personne qui est à punir mais le comportement.
Punir quelqu’un ne lui apprend jamais ce qu’il doit faire. Ce n’est jamais efficace.
Les techniques aversives (privations, remontrances, violences, isolement abusif) sont à proscrire.

Tout le monde peut apprendre et cela a des conséquences :
Une vie riche et valorisante
Une augmentation de la confiance
Le pouvoir d’accepter l’échec
La capacité à se remettre en question
En adaptant les systèmes d’horaires, de communication, en favorisant les activités valorisantes, dans le respect de la personne.


Une dernière chose très importante à se rappeler : si la méthode appliquée ne fonctionne pas, il faut se remettre soi en question. Et réessayer, de nouveau.
TSA
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hazufel
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Re: Comportements défis

Message par hazufel »

Utile en cette période particulière :

Fiche pratique - Unité pédopsychiatrie Hôpital Robert Debré - Comment gérer les comportements d’opposition et les crises de rage pendant le confinement ?

Des stratégies pour gérer les comportements d’opposition et les crises de rage pendant le confinement données par le centre de pédopsychiatrie de l’Hopital Robert Debré.
Des consignes claires et simples pour aider dans cette période particulièrement anxiogène.
TSA
Dori
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Re: Comportements défis

Message par Dori »

Merci Hazufel ! Très instructif. On n'est jamais préparé à être parent et encore moins en confinement.
TSA
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freeshost
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Re: Comportements défis

Message par freeshost »

Dori a écrit : dimanche 29 mars 2020 à 11:50On n'est jamais préparé à être parent et encore moins en confinement.
Il y a de ces expériences qu'on ne vit qu'une fois.

Faudrait en lister les témoignages.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
Dori
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Re: Comportements défis

Message par Dori »

Freeshost, tu as de bonnes idées mais pas de mômes ! :lol:

C'est pas un quart d'heure de gloire en tant que parent d'écrire:

- La première fois que mon ado m'a balancé la casserole de sauce bolognèse sur la tête à bout de nerfs parce qu'il fallait arrêter Fortnite pour passer à table.

- La première fois que mon mioche de 3 ans a fait pipi dans le coin de la bibliothèque car il le faisait dehors dans les parcs et maintenant on est confinés.

- La première fois que ma fille a teint ses cheveux en vert comme il n'y a plus école.

Bon. Qui commence ? :D
TSA
Marisol
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Re: Comportements défis

Message par Marisol »

ça compte : se couper les cheveux (un tout petit peu dans le cou) et souffler sur ce qui est tombé par terre pour que ça ne se voit pas ? :roll:
(mais que le balai à fait ressortir ; salaud de balai, va !)
maman d'un ado TED
Dehlynah
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Re: Comportements défis

Message par Dehlynah »

Merci Hazufel, va falloir que je creuse sérieusement car TOUT me parle
Reçu il y a peu un poing dans.la.figure de ma 5 ans, je lui ai pris fermement les.mains.en.lui.disant."tu ne.me.tapes pas" bam coup.de.pied...
Elle était "juste" fatiguée, quand ils sont saturés, qu'ils ont faim,.soif,.qu'ils sont frustrés, quand je leur dis non, ça tape, insulte, vole dans ts les sens...
Bref invivable
Mon grand entre 2 et 5 environ crachait sur les gens qui criaient ou par terre quand un groupe chantait, donc à l'école, ça vous parle?
Mes enfants (et mon frère) se cognaient la.tête (ça m'est arrivée même adulte) par terre ou contre un mur, et s'étranglent littéralement de rage, ils me disent après en sanglotant "j'm'ai étouffé à cause de toi"
Dans mon journal j'ai lu - j'avais 9 ans environ "J'ai piqué ma crise, j'ai craché partout" tiens tiens...
Dori comment tu réagis ? la casserole de bolo, clairement je pète un câble...
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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hazufel
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Re: Comportements défis

Message par hazufel »

Une autre formation sur les comportements défis :
Prévention des troubles du comportement
Je ne sais pas si je vais la faire, j’attends de finir pufadsa d’abord mais elle peut en intéresser certains.
TSA
Dori
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Re: Comportements défis

Message par Dori »

Dehlynah a écrit : lundi 30 mars 2020 à 20:04 Dori comment tu réagis ? la casserole de bolo, clairement je pète un câble...
Bonjour Dehlynah,

C'était une liste fictive. Pardon pour ceux qui l'ont comprise au 1er degré. J'aurais dû préciser.

Mon fils unique de 14 ans est hypersensible et n'ose pas trop moufter. Quand je lui fais une simple remarque, il pleure. Je suis en train de travailler pour être plus juste pour que ce soit agréable pour tout le monde car ça me donne un air autoritaire.

Donc, clairement, s'il devait me balancer une casserole sur la tête, je réagirais instinctivement en mode attaque sans réfléchir.
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Prunille
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Re: Comportements défis

Message par Prunille »

Merci pour toutes ces infos hazufel!
J'en ai bien besoin, mon fils a 5 ans et demi et toute la journée il enchaîne ce genres de comportements...
Un enfer, rien n'a fonctionné jusqu'à maintenant, il me tape, me crache dessus, me mord, donne des coups de pieds😒
C'est comme ça quand je lui refuse quelque chose, quand il n'arrive pas à faire quelque chose, quand il se fait mal tout seul !
Il le faisait aussi à l'école, il y a 2 mois l'atsem a pris un coup de tête pendant le cours de musique..
J'avoue que ça me fait très peur intérieurement...
Et depuis quelques semaines il se tape lui même très fort et...avec le sourire, quand je lui demande pourquoi il me dit "ça me motive".
Je suis décontenancée surtout avec le confinement toutes les prises en charges (ergo, psy et orthophoniste) sont à l'arrêt !
Moi 35 ans: en cours de démarche diagnostic
Un fils de 5 ans: en cours de démarche diagnostic
Tout deux prédiag par psycologue spécialisée pour TSA de type (anciennement ) Asperger
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hazufel
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Re: Comportements défis

Message par hazufel »

L’association Toupi propose d’être le support d’une formation de Jean-Philippe Piat sur les comportements défis. Il reste peut-être de la place pour celle de samedi.

Sur leur page :

« [CHANGEMENT - formation Troubles majeurs du comportement, pour les familles : 3 dates]
Notre proposition de formation en ligne aux Troubles majeurs du comportement, animée par Jean-Philippe Piat, a eu beaucoup plus de succès que nous le pensions.
Devant le nombre important de demandes d'inscription, nous allons proposer 3 sessions de formation au choix, au lieu d'une. Cette formation est avant tout destinée aux parents d'enfants avec handicap cognitif, qui rencontrent des difficultés pour gérer les troubles du comportement de leur enfant. La formation se déroulera en webinaire.

Personnes qui s'étaient déjà inscrites : nous ne pouvons pas prendre en compte l'inscription déjà faite, et vous demandons donc de vous réinscrire en choisissant l'une des dates ci-dessous.

Cette formation est gratuite. Merci de vous inscrire à une seule session de formation, le nombre de participants par session étant limité.

jeudi 16 avril de 21 à 22h30 : session complète

jeudi 23 avril de 21 à 22h30 : session complète

samedi 25 avril de 15h à 16h30
pour vous inscrire :
https://app.livestorm.co/outlook-com-3/ ... s-session3

Jean-Philippe Piat est l’auteur de l’ouvrage, guide de survie de la personne autiste, il est l’auteur du blog aspie conseil, il accompagne des enfants autistes au quotidien, est multi certifié dans le domaine de l’autisme et connaît extrêmement bien les troubles du comportements et l’approche comportementaliste.

Prunille, si vous ne pouvez vous inscrire, essayer d’appliquer les conseils énoncés ici ou sur les TOP que vous trouverez sur Aspieconseil.
Je vais essayer de chercher d’autres formations du type de celle de Jean-Philippe, il y en a malheureusement beaucoup en ce moment :(
TSA
Prunille2
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Re: Comportements défis

Message par Prunille2 »

Merci Hazufel,
Malheureusement suite à un soucis de téléphone je ne vois ce message que maintenant. ..
Je vais aller étudier le site aspieconseil😊
Il faut juste que je trouve assez de force en moi même pour mettre des actions en place...mon fils m'aspire toute mon énergie, tout tourne autour de lui et de ses demandes incessantes (je sais que c'est involontaire)
la nuit est mon seul moment de tranquillité mais du coup je ne dors pas assez...et voilà c'est une ronde infernale 😦
Moi 36 ans: en cours de démarche diagnostic
Un fils de 6 ans: diagnostiqué Tsa de type Asperger.
Clovis
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Re: Comportements défis

Message par Clovis »

Marisol a écrit : lundi 30 mars 2020 à 17:23 ça compte : se couper les cheveux (un tout petit peu dans le cou) et souffler sur ce qui est tombé par terre pour que ça ne se voit pas ? :roll:
(mais que le balai à fait ressortir ; salaud de balai, va !)
Je ne sais pas si ça compte mais je me retrouve bien là dedans.

J'ai toujours fait des choses pas forcément répréhensibles du point de vue parental mais que je m'efforçais de cacher, souvent maladroitement (au point que je me demande si je ne cherchais pas parfois à être découvert, quoi qu'il en soit je me sentais très mal). Du coup on me considérait, selon les cas, comme cachotier ou juste incompréhensible.

En fait, et ça reste le cas aujourd'hui, souvent je n'ai tout simplement pas l'envie, le courage ou la capacité de parler des choses que j'ai faites ou que je vais faire, du coup d'une façon ou d'une autre je les tais ou je les cache alors que leur révélation n'aurait aucune conséquence (du point de vue d'une personne normale). Ça s'explique aussi en partie parce que quand je dois faire quelque chose de très compliqué - comme aller chez un médecin pour la première fois - j'ai besoin de me concentrer très fort sur cet objectif, si j'en parle quelqu'un ça créée des sortes d'interférences, je perds de l'énergie, et en plus je me sens coincé.
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Re: Comportements défis

Message par Marisol »

Clovis a écrit : lundi 27 avril 2020 à 12:18
Marisol a écrit : lundi 30 mars 2020 à 17:23 ça compte : se couper les cheveux (un tout petit peu dans le cou) et souffler sur ce qui est tombé par terre pour que ça ne se voit pas ? :roll:
(mais que le balai à fait ressortir ; salaud de balai, va !)
Je ne sais pas si ça compte mais je me retrouve bien là dedans.

J'ai toujours fait des choses pas forcément répréhensibles du point de vue parental mais que je m'efforçais de cacher, souvent maladroitement (au point que je me demande si je ne cherchais pas parfois à être découvert, quoi qu'il en soit je me sentais très mal). Du coup on me considérait, selon les cas, comme cachotier ou juste incompréhensible.

En fait, et ça reste le cas aujourd'hui, souvent je n'ai tout simplement pas l'envie, le courage ou la capacité de parler des choses que j'ai faites ou que je vais faire, du coup d'une façon ou d'une autre je les tais ou je les cache alors que leur révélation n'aurait aucune conséquence (du point de vue d'une personne normale). Ça s'explique aussi en partie parce que quand je dois faire quelque chose de très compliqué - comme aller chez un médecin pour la première fois - j'ai besoin de me concentrer très fort sur cet objectif, si j'en parle quelqu'un ça créée des sortes d'interférences, je perds de l'énergie, et en plus je me sens coincé.
Merci de ton retour.

Cela me permets de mieux comprendre pourquoi mon fils ne dit pas des choses, la plupart du temps parfaitement anodines pour moi. Comme les cheveux, c'est pas très grave, j'étais juste surprise de trouver des cheveux lors du balayage et ça ne se voyait pas sur sa tête, donc action neutre.

L'exemple "compliqué" du médecin (mais facile pour moi) illustre très bien ce qui se passe à la maison pour un tas de petites choses (petites, pour moi, j'en suis bien consciente).

J'ai une question (mais peut-être HS dans ce post ?) :
Est ce que toi ou d'autres avez ce que le pédopsy appelle de l'instabilité des acquis ?
Aujourd'hui il sait faire telle tâche/geste, pas le lendemain.

C'est très déstabilisant pour tout le monde mais surtout pour mon fils et aussi très dévalorisant 8( .
Et ça déclenche de terribles réactions (surtout petit = grosses colères).
Maintenant il ronchonne très fort et très longtemps et m'engueule si j'interviens (merci, l'adolescence :crazy:).
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Clovis
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Re: Comportements défis

Message par Clovis »

Je pense effectivement que nous sortons du sujet initial. Ceci étant je ne suis pas en mesure de répondre, ce n'est pas un point qui serait particulièrement ressorti pendant mon diagnostic. :innocent:

Ce qui est certain c'est que j'avais du mal à supporter de ne pas arriver à faire les choses - ou pas comme on attendait qu'elles soient faites, je passais pour très susceptible. Plus généralement j'ai encore une forte tendance à perdre les moyens en présence d'autrui (quand ma femme est dans la cuisine je suis maladroit, désorienté et je fais des erreurs que je ne fais pas seul ce qui peut me rendre désagréable). Avec le temps j'ai compris que ce n'était pas seulement lié à la peur du jugement des autres sur mes façons de faire mais aussi que la présence d'autrui génère un excès de sollicitations "sensorielles" (visuel, occupation de l'espace, interactions orales...).
Diagnostiqué TSA.