Diagnostic impossible en dépression ?

[hazufel]

Naïvement, ou peut-être de façon trop simple et caricaturale, je visualisais la dépression ainsi : plus envie de rien, en nombreux pleurs et crises de larmes, journées passées sous la couette avec les cheveux gras etc... (ce que j'ai aussi pu observer autour de moi) Et le goût pour mes intérêts etc, je ne l'ai perdu qu'une fois, où j'étais consciente de vraiment faire une vraie dépression, 2 ans après le décès de mon père, il y a longtemps, il y a 25 ans... Ce qui n'empêche que depuis, je suis toujours dans une relative errance médical au niveau psy.... Et je réalise au fil de mes lectures et approfondissement du TSA que la dépression y est souvent présente.

Beaucoup d'autistes dits à haut niveau de fonctionnement, (sans déficience intellectuelle) sont en dépression malheureusement mais le problème est qu'elle prend aussi une forme souvent particulière, qui n'est pas forcément simple à reconnaitre par les professionnels.

quelques lectures à ce sujet :
Asperger et dépression
Dans l'autisme la dépression prend des formes inhabituelles
liens entre autisme et dépression.

D'où la difficulté de trouver les bons spécialistes, pour détecter la dépression, et la traiter, si possible, avant d'entrer en démarche diagnostique pour l'autisme, car comme le dit Dehlynah, la démarche est déjà très éprouvante et le diagnostic ajoute un coup de bambou, difficile à gérer.

[Dehlynah]

Geybuss, assez "simple" je crois : les pulsions suicidaires (que j'avais intégrées à ma vie et la lutte interne que ça créait - avec mes enfants à côté - c'était épuisant à chaque fois que j'en sortais), les crises de larmes (pouvant durer 2h), de nerfs, bref un épuisement global psychique, et physique...Je suis encore fragile cela dit, là une nuit pourrie, un malentendu, un petit clash et le noir s'installe partout...Mais je vois bien que l'intensité est moindre, plus aussi dévastatrice, je récupère plus vite, mieux...

[geybuss]

Beaucoup d'autistes dits à haut niveau de fonctionnement, (sans déficience intellectuelle) sont en dépression malheureusement mais le problème est qu'elle prend aussi une forme souvent particulière, qui n'est pas forcément simple à reconnaitre par les professionnels.

quelques lectures à ce sujet :
Asperger et dépression
Dans l'autisme la dépression prend des formes inhabituelles
liens entre autisme et dépression.

D'où la difficulté de trouver les bons spécialistes, pour détecter la dépression, et la traiter, si possible, avant d'entrer en démarche diagnostique pour l'autisme, car comme le dit Dehlynah, la démarche est déjà très éprouvante et le diagnostic ajoute un coup de bambou, difficile à gérer.

Merci Hazufel pour ces liens que j'ai lu avec attention. Le 2ème lien dit que la dépression chez les TSA prend d'autres formes mais ne dit pas lesquelles. C'est en tout cas ce que j'ai compris.
Pour les autres liens, toujours d'après ce que j'ai compris, il semble que la médecine patauge pas mal et n'ait pas d'idée précise... Bref, que c'est un peu le flou artistique et plus que des hypothèses, ce sont des questionnements pour l'instant sans réponse

[geybuss]

Geybuss, assez "simple" je crois : les pulsions suicidaires (que j'avais intégrées à ma vie et la lutte interne que ça créait - avec mes enfants à côté - c'était épuisant à chaque fois que j'en sortais), les crises de larmes (pouvant durer 2h), de nerfs, bref un épuisement global psychique, et physique...Je suis encore fragile cela dit, là une nuit pourrie, un malentendu, un petit clash et le noir s'installe partout...Mais je vois bien que l'intensité est moindre, plus aussi dévastatrice, je récupère plus vite, mieux...

Merci pour ce retour. Je me reconnais dans presque tout, sauf les crises de larmes qui durent 2 heures (sont elles chez moi "évitées" par les antidpe and co) et les pulsions suicidaires. J'en ai eu beaucoup il y a quelques années, l'idée était présente quasi H24. Mais depuis que j'ai adopté mes chats, cela a radicalement changé. Sitôt que idée trop sombre m'envahit ou menace de le faire, je regarde mes chats, l'amour qu'on partage et surtout, le fait que je me sois engagée à prendre soin d'eux pour toute LEUR vie, et du coup, cela m'apaise assez vite.

[hazufel]

Le 2ème lien dit que la dépression chez les TSA prend d'autres formes mais ne dit pas lesquelles. C'est en tout cas ce que j'ai compris.

Il est question d’agitation et de troubles du sommeil chez l’enfant plus que d’abattement habituellement identifiable à la dépression, mais en effet, comme tu le dis, toutes les particularités différentes de la dépression chez les autistes ne sont pas bien définies. Il faut un psychiatre aguerri pour la détecter mais c’est très important.

Pour les autres liens, toujours d'après ce que j'ai compris, il semble que la médecine patauge pas mal et n'ait pas d'idée précise... Bref, que c'est un peu le flou artistique et plus que des hypothèses, ce sont des questionnements pour l'instant sans réponse

Oh oui, il y a grand pataugeage pour detecter et traiter les comorbidités qui sont souvent plus problématiques que l’autisme à vivre et mettent les personnes en grande souffrance.
Un article sur les comorbidités et un extrait :
comorbidités de l’autisme
« Les troubles anxieux et dépressions sont nombreux dans l’autisme plus verbal et pourtant sont rarement posés, impliquant un risque suicidaire accru faute de soins »

Il est bien difficile de trouver les traitements adaptés également, l’autisme rendant le traitement médicamenteux parfois très mal adapté, car mal supporté ou créant des effets inverses.
Mais souvent les comorbidités demeurent guérissables, contrairement à l’autisme, alors il est important de trouver le bon interlocuteur pour trouver les bons traitements. Ça demeure néanmoins très difficile.
Bon courage à toi.

[Dehlynah]

D'ailleurs j'ai mis 17 ans à comprendre (grâce en fait au psychiatre qui m'a diagnostiquée, au passage, la neuro psy qui a fait le prédiag n'a rien vu, le psycho qui me suivait non plus - alors que les 2 étaient sensés connaitre les TSa) que j'avais eu des épisodes dépressifs depuis l'enfance (suite entre autre à une bagarre et au rejet de toute la classe, puis en colonie de vacances aussi), et une dépression sévère à 24 ans, jamais le mot n'a été prononcé (même dans les bilans d'HP, il n'est question que de dépersonnalisation et d' "états psychotiques bien compensés jusque là"), du coup ben je me traîne ça depuis des années sans soins, ni prise en charge, je comprends pourquoi je suis épuisée...
Geybuss, cool pour tes chats, suis allergique grave, alors que j'adore ces animaux, et perso l'idée de responsabilité va encore plus me plomber si je me sens mal car me sentant incapable d'assurer justement...
Le dessin, mes instruments de musique m'aident, mais à l'extérieur plus compliqué - être capable de faire à tout moment Ujjayi, le souffle victorieux, le dégainer pour flinguer le cafard qui vient m'abattre, c'est mon objectif...
Ps oui aussi troubles du sommeil depuis l'enfance (pas de prise en charge, je me suis débattue avec ça seule vu que je me faisais engueuler parce que je dormais pas) entre les ruminations et l'hypersensorialité, endormissement très long et donc fatigue, irritabilité accrue ensuite etc. Le bon gros cercle vicieux...

[Glaciell]

D'ailleurs j'ai mis 17 ans à comprendre (grâce en fait au psychiatre qui m'a diagnostiquée, au passage, la neuro psy qui a fait le prédiag n'a rien vu, le psycho qui me suivait non plus - alors que les 2 étaient sensés connaitre les TSa) que j'avais eu des épisodes dépressifs depuis l'enfance (suite entre autre à une bagarre et au rejet de toute la classe, puis en colonie de vacances aussi), et une dépression sévère à 24 ans, jamais le mot n'a été prononcé

Bonjour Dehlynah,
Comment a-t-il fait pour diagnostiquer ces épisodes que tu avais depuis l'enfance ? Il a "rassemblé les pièces du puzzle" en fonction de ce que tu lui rapportais de tes souvenirs à ces différents moments de ta vie ? C'est un sujet qui m'intrigue beaucoup, mais ne réponds pas si c'est trop personnel.

[Dehlynah]

Je me rappelle quasiment de tout, et commencé à écrire un journal vers 8 ans , ça me défoulait et me permettait de comprendre ce qu'il se passait en moi et avec les autres + recoupements du témoignage de mes parents, frère + problèmes de santé et somatisations correspondant souvent aux moments très bas

[Glaciell]

Je me rappelle quasiment de tout, et commencé à écrire un journal vers 8 ans , ça me défoulait et me permettait de comprendre ce qu'il se passait en moi et avec les autres + recoupements du témoignage de mes parents, frère + problèmes de santé et somatisations correspondant souvent aux moments très bas

D'accord, ça m'aide à comprendre, merci pour ta réponse. Je n'avais pas du tout pensé aux problèmes de santé et somatisations.

[Dehlynah]

Oui Glaciell, les TSA impactent la vie physique, psychique et sociale donc (je dirais presque que les difficultés sociales pour ma part proviennent des mes particularités physiques et psychiques - cognitives plutôt - et tout s'interpénètre bien sûr).

[Glaciell]

Oui Glaciell, les TSA impactent la vie physique, psychique et sociale donc (je dirais presque que les difficultés sociales pour ma part proviennent des mes particularités physiques et psychiques - cognitives plutôt - et tout s'interpénètre bien sûr).

Merci pour ton témoignage. Ça me donne à réfléchir car j'ai eu beaucoup de problèmes de santé inexpliqués dans mon enfance (avec plusieurs hospitalisations qui se sont soldées par un verdict : "c'est dans la tête"... Ce que mes parents ont très très mal pris, j'avais 10-12 ans mais en gros j'ai senti que c'était la honte et qu'il fallait très vite oublier tout ça). Bref, ça m'ouvre des pistes de réflexion intéressantes...