Merci d'avoir relevé ma question.
C'est une question que je me suis longtemps posée, bien à l'écart de ce que peuvent en dire les philosophes.
Et j'ai trouvé une réponse qui me convient, parce qu'elle éclaire aussi la problématique autistique, par contraste ?:
« Exister, qu’est-ce que cela veut dire ? Ca veut dire être dehors, "(s)istere ex". Ce qui est à l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. Mes idées, mes images, mes rêves, n’existent pas… Je n’existe qu’en m’évadant de moi-même vers autrui. Ce qui complique tout, c’est que ce qui n’existe pas s’acharne à faire croire le contraire. Il y a une grande et commune aspiration de l’inexistant vers l’existence. C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes , désirs, obsessions. Ce qui n’existe pas in-siste pour exister. » Michel Tournier – Vendredi ou les limbes du Pacifique
Michel Tournier explique combien il est urgent pour Vendredi de disposer d'un autrui vers lequel diriger, orienter, ses paroles et ses actions comme expression de ses idées, représentations, sentiments. Mais quand l'essentiel de ce qui est intérieur -de ce qui "in- siste" - s'y trouve sous la forme de sensations, il est tellement difficile de l'exprimer, de le faire exister ...
Comme tu l'écris si justement, "être, c'est respirer", mais pour moi c'est aussi "in-sister", sous la forme d'une vie intérieure qui peine à exister. Respirer (de façon autonome, sans assistance respiratoire), c'est un état de conscience minimale dans lequel on sait qu'on est vivant, puisque on est conscient de respirer. Quand on passe à la "conscience de" quelque chose, on devient attentif à ses sensations, en tant que résultat des activités de perception. On est alors davantage conscient d'être, mais existe-t-on pour autant ?
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