hazufel a écrit : ↑mardi 26 novembre 2019 à 15:03
La question de départ était pour répondre à :
nuageblanc a écrit :Je suis la maman d une jeune fille de 14 ans qui a été pré diagnostiquée par un pedo psy il y a quelques mois. Elle suit une scolarité normale, a de tres bonnes amies au college. A trouvé des amis sur le net dont quelques aspi. Les profs importants, la direction et le cpe sont au courant pour une meilleure compréhension et je compte sur leur discrétion. Je veux que soit elle qui décide d en parler ou pas.
La dernière phrase me parait la plus importante, surtout quand on a 14 ans.
Marisol a écrit : ↑mardi 26 novembre 2019 à 11:30
Avant le diag, mon fils s'en prenait plein la tête parce qu'il ne réagissait pas "correctement" aux taquineries, par exemple.
Ou s'énervait parce que n'arrivait pas à appliquer une consigne (faire de la voile, par exemple).
Résultat : il se faisait engueuler par les adultes qui ne le comprenaient pas (et pensait que maman était trop laxiste avec choupinou).
Re-résultat : ne veux plus jamais faire de la voile (pas grave à mon avis).
Autres conséquences : viré de la cantine, du voyage scolaire, du cabinet dentaire...
Mais ça c'était avant.
Et maintenant ? Tout le monde accepte ton fils comme il est, même avec son étiquette autiste, ou dans ton dos, on dit encore que tu es trop laxiste ?
Personnellement, je ne trouve pas que les comportements des autres ont changé. Devant oui, mais ce qu'on me rapporte, non.
Marisol a écrit : ↑mardi 26 novembre 2019 à 11:30Depuis que je "le dit" aux autres gamins : ce n'est plus une innocente taquinerie entre gamins, c'est bien une volonté de nuire.
Des gamins qui en enquiquinent d'autres, je les vois mal changer de comportement parce qu'on leur dit que le gamin taquiné est autiste mais si ça marche chez vous, c'est super
Marisol a écrit : ↑mardi 26 novembre 2019 à 11:30Idem pour les adultes qui lui parlaient parfois à la limite.
Je précise que c'est arrivé au sein même de sa famille.
C'est super. Chez nous, on ne s'adresse plus à eux dans la famille, c'est top
(ironie) c'est peut-être parce qu'ils ne savent pas comment s'adresser à ces drôles d'enfants bizarres.
Marisol a écrit : ↑mardi 26 novembre 2019 à 11:30La dernière que j'ai repris était une commerçante qui lui dit super fort : "tu me regarde quand je te parle ?"
Cette dame avait de grandes plaques blanches dépigmentées sur le visage ; elle s'est donc sentie blessée, certainement.
Mais je suis quand même intervenue "en faveur" de Fiston en une phrase.
Dans ce cas précis, c'est l'addition de 2 circonstances : autisme d'un côté + problèmes de peau de l'autre.
Mais c'est ça la vie ...
Tu as bien fait d'intervenir, mais parfois il suffit de dire que pour lui, tel comportement est compliqué à gérer, et ce, sans avoir à dire qu'il est autiste. Sauf si le gamin est ok pour le dire à tout le monde.
Oops ! j’ai encore gaffé ? Effectivement c’est a cette jeune fille de décider.
Très sincèrement j'espère que sa situation va continuer ainsi.
Je pense juste à tous les autres, ceux qui ont tenté de s’adapter, de faire semblant, de "coller" aux normes.
Tous ceux qui avaient trop peur de se faire traiter de "gogol" d’être seul sur la cour, à la cantine, au sport, de ne pas être invité aux anniv…
Au collège les amitiés sont parfois bien éphémères (en tout cas chez les NT) ; les jeunes peuvent être cruels.
Je ne veux en aucun cas persuader qui que ce soit de le dire à tout le monde.
Mais je ne peux pas m’empêcher de repenser à mon fils qui s’est longtemps "adapté" a un enfant de sa classe qui était aussi un voisin, et un "copain". Il a fait semblant, se faisait insulter, moquer. Il ne disait rien parce que enfin, il avait un copain.
J’ai mis longtemps à VOIR ce qui se passait.
Je suis aller le cafter chez lui et aussi EXPLIQUER mon fils (avs bien visible en classe = gamin qui savait) : il s’est fait engueuler et punir et point final. Il ne s’approche plus de la maison, et je papote de temps en temps avec sa mère comme avant : ça n’a rien changé entre voisines.
Je me fiche de savoir si mon fils est accepté avec son étiquette, la grosse différence c’est qu’ils SAVENT et donc qu’ils choisissent ouvertement leur comportement, ne peuvent plus dire « ah bon ? ».
Et puis, j’ai une grande chance : je n’éprouve pas le besoin d’être validée par les autres, ça libère (et ça isole aussi
).
Les gamins changent de comportement parce qu’ils SAVENT que se moquer/harceler est interdit.
Je ne prétends pas qu’ils ont brusquement évolué : c’est des gamins qui font des trucs bêtes dans le dos des adultes ; des trucs interdits qui font rires les potes. Ils sont plus balots les uns que les autres. Mais j’ai décidé de ne plus laisser faire, c’est tout.
Je n’ai presque plus aucun contact avec la famille paternelle de Fiston. Mais si besoin, je les reprends (par sms, par exemple).
Une fois j’ai topé sa cousine devant la mère et la grand-mère qui ne savaient pas quoi dire.
Un jour, Fiston m’a dit que c’est son arrière grand-mère (paternelle) qui est intervenue à une réunion de famille.
Ici, normalement, ce n’est pas a moi de faire le travail : il a un père…
Alors je fais quoi ? Rien ? Je ne peux pas.
Ses cousins ont de la chance : il y a maintenant d’autres "gogols" dans leur école, ils vont pouvoir apprendre et se faire engueuler par d’autres parents…
Alors, oui : je n’ai pas été assez précise. Je n’ai pas dit à la commerçante qu’il est autiste.
J’ai précisé « enfant différent » en insistant.
Je me suis fait engueuler par Fiston a cause du mot « enfant » (et pas sur le mot « différent).
Va falloir que j'adapte le vocabulaire.
Enfin, comme exemple : les maîtres de stage l’acceptent justement parce que c’est lui, tel qu’il est (dans la classe de leur fille en primaire).
J’espère apporter des éclairages sur mes propos mais surtout n’avoir heurté qui que ce soit, sur ce fil.