vos "bugs" sociaux !

[cléa]

Je me rappelle un jour ou mon mari (ex) avait acheté une statue de mec.
Tout en discutant, j'avais passé ma main le long du bras de la statue. (Involontairement) Et puis je me suis dit -oh la! Comment ça va être pris! Alors j'ai bêtement fait comme si je faisais la poussière.. Après, je me dit que j'était un peu ridicule, qu'il ne se serait pas formalisé pour cela et même trouvé drôle. Il n'avait même probablement rien remarqué.

[pimpoline]

cléa : ça m'est arrivé ce genre de choses aussi, avoir une attitude ou une parole qui aurait pu être perçue comme provocante ou à double sens.

Bug social quand tu as un RDV stressant prochainement et qu'une connaissance veut y aller avec toi. Comment expliquer aux gens que je préfère être seule pour gérer mon stress, que je serai dans ma bulle avant, pendant et après, tandis qu'eux comptent profiter de ta présence pour discuter avec toi.

[2N3055]

..., tandis qu'eux comptent profiter de ta présence pour discuter avec toi.

vous laissez pas faire, taisez vous ou partez de suite, c'est ce que je fais, à défaut de pouvoir faire autre chose.

[Clovis]

C'est effectivement difficile quand on fait face à une bonne intention mais qu'elle n'est pas du tout adaptée à nos besoins.

Déjà j'aime pas excessivement discuter, alors quand je suis stressé... Même juste écouter quelqu'un monologuer est insupportable (comme ce matin au petit déjeuner...) !

[pimpoline]

@2N0355: je ne me sens pas menacée, je n'ai pas à "ne pas me laisser faire". Comme dit Clovis, ça part d'une bonne intention.
Heureusement pour moi, je sais m'affirmer de manière positive dans ces situations, sans agresser l'autre ni rester passive ou fuir.

Le bug, c'est de me rendre compte que les autres n'ont vraiment pas la mesure de mes besoins d'isolement.
Des fois j'aimerais pouvoir leur donner un petit papier rappelant tout ce qu'il est inutile de me proposer étant donné mon fonctionnement... c'est pas un problème en soi de rappeler, mais c'est comme les personnes allergiques, à la longue ça devient pénible de devoir redire qu'on ne mangera pas ci ou ça. Et surtout, ça peut être mal pris: les autres pensent forcément (un peu) que je n'ai pas envie d'être avec eux. C'est juste que c'est pas le bon moment ni le bon contexte. Eux fonctionne tout à l'envers de moi: on dirait que plus ils peuvent passer du temps avec les autres, plus ça leur fait du bien et plus ils en redemandent.

C'est typiquement ce genre de situation où je dois dire "non" (ou alors m'adapter et me ruiner mon énergie), et où après deux-trois refus, l'autre se fatigue de me relancer et finit par un silence radio...

[2N3055]

…on dirait que plus ils peuvent passer du temps avec les autres, plus ça leur fait du bien et plus ils en redemandent.…

Oui, c'est leur façon de se ressourcer, qui est à l'inverse de beaucoup de personnes concernées par l'autisme.
Il n'est pas question de leur en vouloir pour ça, mais quand même,
ils pourraient faire un petit effort pour comprendre qu'il existe des personnes
que cela épuise et que ces personnes ont au contraire simplement besoin de s'isoler pour se ressourcer.

[pimpoline]

Je ne peux pas leur en vouloir de fonctionner à l'opposé de moi.
Le truc, c'est juste de faire savoir cela... et de le rappeler... c'est lourd quoi, déjà c'est pas évident à dire.
Et puis même s'ils disent "ah ok je comprends", je pense qu'en fait non.

Ils entendent, mais ils ne comprennent pas, ils ne sont pas à ma place ni moi à la leur.
Et donc ça fait que d'une fois sur l'autre, ils agissent de la même façon.

Voilà comment je me retrouve à avoir des relations dysfonctionnelles avec des gens qui ne prennent pas en compte ce que je leur dis et qui agissent avec moi comme si je ne leur avais jamais fait savoir que j'avais des besoins spécifiques.
C'est ça le bug en fait.

[2N3055]

Avant d'être diagnostiqué, j'ai eu (à l'age de 17 ans) un accident qui a détruit le nerf auditif de mon oreille gauche.
Je ne suis jamais arrivé à faire comprendre (même à des médecins) l'incidence de cette perte d'audition.
Les médecins s'imaginaient qu'il suffisait de me parler plus fort pour que j'entende mieux

J'ai donc renoncé à en parler, et je me protège comme je peux de la bêtise des gens qui se foutent de moi
quand, par exemple, ils me voient chercher lequel des téléphones est en train de sonner sur un bureau.

=======
Alors c'est vrai qu'on ne pourra jamais demander à quelqu'un de "normal"
d'essayer de comprendre ne serait-ce que plus d'une de nos spécificités autistiques.

Rajoutons à ça qu'il serait étonnant que cette personne puisse en plus comprendre
un ou deux des problèmes d'intéraction sociale engendré par une de ces spécificités.

Donc, on ne peux pas leur en vouloir, d'autant que eux s'imaginent déjà
faire le maximum d'effort pour essayer de comprendre <=> plus de une minute de réflexion dans une journée
pour essayer de comprendre une des spécificité d'une personne, c'est déjà un énorme sacrifice.

Et il faudrait le leur répéter à chaque fois qu'on les rencontre, ce qui les saoulerait et les ferai fuir.

[cléa]

D'accord, ça peut devenir pénible, surtout lorsque l'autre demande beaucoup d'attention et de réponses qu'on n'est pas en mesure de lui fournir !

Difficile d'expliquer qu'on a impérativement besoin de solitude aussi dans des moments ou "chacun" souhaiterait être accompagné!

Je comprends bien parce-que cela m'est arrivée cette année. Avec de nombreux appels téléphoniques : besoin de conseils, de point de vue..
Alors que bien souvent, je ne savais que dire et même si soucieuse, trouver ça "refrain" au point que ma pensée divague toute seule.
Ne plus savoir dire oui ou non, ce même pour le bien de celui qui solioque.

[cléa]

Et il faudrait le leur répéter à chaque fois qu'on les rencontre, ce qui les saoulerait et les ferai fuir.

Ah, même souci, pas de perte auditive mais j'ai incapacité de savoir si le son vient de haut, bas, gauche ou droite.

Je pense que ce sont simplement des gens qui ne voient pas leurs propres défauts.

[2N3055]

…Je pense que ce sont simplement des gens qui ne voient pas leurs propres défauts.

C'est exactement çà : Ce ne sont que des égoïstes,

c'est à dire, des gens qui ne pensent pas à moi,
voilà, c'est tout.

[Elinounette]

Un pote vient de se foute de moi parce que j'ai dit que je ne voyais pas l'intérêt de se marier quand on a pas un gros budget pour faire les choses en grand. Je comprends que d'autres personnes pensent différemment mais je n'ai pas compris pourquoi ma façon de voir le mariage est drôle

[cléa]

Bonjour @Elinounette

J'ai déjà vu ce genre de réaction et cela dépend beaucoup de leur conception du mariage.

Ça me rappelle un jour lorsque j'avais demandé à mes parents pourquoi n'avaient-ils pas attendu la naissance de leurs enfants pour profiter de cette fête, et aussi pourquoi ils s'étaient mariés avec très peu d'invités, à peine quelques témoins, sans belle cérémonie.

(Ce n'est toutefois pas les rassemblements qui me mettent à mon aise mais je trouvais ça disonnant par rapport à ce que je voyais habituellement)

Ils m'avaient répondu que c'était pour eux quelque chose de personnel, de solanel et sobre à la fois, qui scellait leur union. Que c'était là l'essentiel, leur engagement.
J'étais vraiment surprise et même déçue qu'ils n'aient pas profité d'une belle fête familiale, amicale, pour un jour si particulier.

Il y a aussi ceux qui réprouvent totalement le mariage à cause de leur histoire personnelle ou d'adhésions philosophiques / télévisuelles.. Etc

Je pense que ça ne devrait pas donner lieu à des moqueries mais la plupart des gens ont un avis si "tranché" sur cette question qui leur importe tant que parfois çà déborde d'eux.

[Autiste ou surdoué ?]

Il y a des gens pour qui le mariage est une simple formalité administrative qui donne des avantages ou qui fonde la famille au niveau du projet d'enfants. D'autres pour qui cela a une valeur plus symbolique, voire spirituelle. Un moment de fête, de réunion de la famille, de témoignage de quelque chose, le côté "administratif" étant secondaire.
Chacun peut avoir sa vision et il n'y a pas à s'en moquer, c'est surtout culturel.

[Clovis]

L'autre jour je rentrais à pieds du travail. Dans une petite rue arrive, en sens inverse de moi mais sur le même trottoir, un homme avec une petite fille à la main.

Au fur et à mesure que nos pas nous rapprochent je me pose des questions, quelque chose me dit que je dois reconnaître cette personne... Au dernier moment je réalise que ça doit être quelqu'un qui travaille au même endroit que moi : je lui adresse un timide bonjour au passage.

En réfléchissant après coup j'ai rapidement pu situer où il travaillait, c'est quelqu'un que je crois plusieurs fois par semaine depuis des mois... Par contre j'ai mis une bonne semaine à me rappeler pourquoi j'aurais vraiment dû le reconnaître : juste deux jours avant cette rencontre j'ai passé plus d'une heure à travailler rien qu'avec lui et un autre collègue...