Space a écrit :Si je comprends bien ce fil de discussion par du fait que Astro a eu comme restitution d'un CRA : "vos résultats HPI semblent être contradictoires voire incompatibles avec le TSA". Bha, ils parlent de ses résultats, donc moi j'y comprends : "au regard des différents scores obtenus pour chaque subtests". Sous entendu, ses performances/son profil cognitif "résultant" (j'arrive pas à trouver le mot adéquate) de la WAIS est trop différent (et/ou contradictoire) avec le profil cognitif résultant de la WAIS que l'on retrouve généralement chez les TSA-HPI (se référer à la vidéo de Laurent Mottron). Dans son cas précis, il y a incompatibilité HPI et TSA.
Dites moi si je me trompe (aucun sous entendu) dans ce qui suit, ne me renvoyer pas sur les roses s'il vous plait, je veux juste comprendre, cela m’intéresse beaucoup ! Et pardonnez moi d'avance, parfois je n'utilise pas les mots justes pour décrire ce que je pense et/ou veux dire (petit soucis chez moi)... :
Mais il n'est aucunement question de se tromper ou pas puisqu'on en sait
rien. Le cas précis d'astro recoupe d'autres cas précis (j'ai eu des infos complémentaires à l'époque) et manifestement ce qui chez lui a exclu le TSA est ce qui caractérise le HPI au niveau des détails de scores, justement . Le même discours a été tenu a une ancienne membre du forum aussi (Lupine/Lou Morgan, si c'est gênant que je cite j'éditerai). Il y a des traces ici même.
Après, bien évidemment il ne faut pas généraliser mais il ne faut jamais le faire de toute façon. Chaque cas est différent et c'est précisément pour ça que je trouve complètement stupide d'avoir 350 personnes qui te tombent dessus en disant "et moi? j'ai bien été diagnostiqué TSA et HPI!" et crient au blasphème quand tu dis juste que tu comprends le discours de ces équipes, arguments à l'appui. Chacun applique chaque discours à sa pomme sans voir plus loin que le bout de son nez, c'est un raisonnement qui n'a aucun sens dans des contextes de diagnostic si hétérogènes. Et c'est pour ça que je trouve dommage voire inquiétant cette manie de baser son identité et toute son existence sur tel ou tel diagnostic.
Carapa a écrit :Ce n'est pas tout à fait exact si l'on s'en tient aux publications scientifiques où, pour autant que je sache, le HPI est défini assez clairement par un score > 130 au test WAIS - on peut naturellement discuter de la fiabilité du test, du caractère arbitraire du seuil adopté, et même de l'intérêt du concept, mais la définition en elle-même n'est pas spécialement floue (beaucoup moins que celle de l'autisme, dont le diagnostic est assez dépendant de l'observateur, et dont les critères appliqués littéralement concerneraient pas mal de monde).
Ce que je veux dire c'est que c'est flou au niveau des contextes de passation, des interprétations de résultats et aussi des définitions (certains neuropsy décrètent que tu es HPI avec 1 score de subtest >130 et pour d'autres ce n'est pas suffisant, pour un même bilan tu peux avoir un psy qui le considère significatif alors que pour un autre psy ça ne le sera pas...). C'est de ça que je parlais, entre autres.
Carapa a écrit :Je comprends bien qu'on accepte pas n'importe quoi pour argent comptant, mais que penser des cas où le test de QI est affectué en CRA avec un résultat supérieur à 130, et où le diagnostic d'autisme est néanmoins posé par la même équipe?
Mais si l'équipe du CRA considère que le HPI est compatible avec un TSA elle pose le diagnostic, et si elle considère que ce n'est pas le cas elle ne le pose pas. Pardon mais c'est aussi con que ça.
Il y a aussi des équipes et des praticiens libéraux qui bottent en touche en parlant de la fameuse "zone grise", et qui disent que pour l'instant, avec les éléments actuellement connus, ils ne peuvent ni infirmer ni confirmer un diagnostic d'autisme. On a vu ça quelquefois sur le forum aussi. Perso, je vois la chose de la façon suivante: on a dit ça à ces personnes=> qui suis-je pour juger ce qu'il en est et décréter qu'on leur a raconté n'importe quoi?=> PERSONNE.
Certains spécialistes pensent que TSA et HPI sont compatibles, d'autres pensent le contraire. C'est leur job. Moi, je prends des infos des 2 côtés, me fais éventuellement mon opinion à la lumière de ce que j'ai étudié, mais ça ne va pas plus loin. Si demain ils débarquent sur mon lieu de travail en m'expliquant comment faire mon boulot ça va ma gonfler, je suppose que c'est pareil pour eux.
Après, j'espère que tu ne le prendras pas pour toi (je ne dis pas ça trop pour toi en fait), mais au bout d'un moment faut être logique. Les diagnostics ça relève de professionnels qui étudient et pratiquent la pose de diagnostic. Quand je vais acheter des patates, je ne discute pas pendant des plombes de toutes les manières de faire pousser les patates, et je ne demande pas au maraîcher pourquoi lui il fait pousser ses patates comme ça et pas comme le type d'en face ou celui que j'ai vu planter des patates sur YT...
L'autisme est une question scientifiquement immature, les perceptions de largeur et limites du spectre peuvent être très différentes selon les professionnels, et les méthodologies sont très hétérogènes. C'est comme ça et c'est tout, on pourra en parler 24h/par jour ça restera comme ça.
Les zones de flou sur les bilans et CR diagnostiques doivent être éclaircies avec des professionnels, au cas par cas (ce qui me semble être ton besoin à toi, on en a déjà discuté). Pour éviter en amont les zones de flou, si c'est ça qui est important, il faut je pense être très rigoureux et exigeant concernant la procédure diagnostique et la méthodologie utilisée.
Si ce qui est important c'est de recevoir un diag TSA, on peut recourir aux "bonnes adresses" dont parlait Hazufel, par contre après il ne faut pas se plaindre de voir son diagnostic remis en question par x ou y discours concernant quelqu'un d'autre. Si le gars qui me bilante s'assied sur les 3/4 de la procédure, les recos HAS et le reste, et me file mon super-sésame-qui-vaut-rien-sorti-de-son-cabinet, ben je ne pourrais pas dire que je ne l'ai pas vu venir.
Il y a des gens qui poireautent + de 2 ans et ont droit à 3 jours de tests minimum, si moi je suis reçue au bout de 2 mois et diagnostiquée en 3 coups de cuillère à pot bon ben ya peut-être un problème... si ce qui m'intéresse c'est la
fiabilité. Si ce qui m'intéresse c'est le diag bah c'est ok j'ai eu ce que je voulais (=un diag TSA).
Pour finir, je trouve d'autant plus stérile de critiquer telle ou telle équipe sur sa manière de poser un diag ou pas qu'ils travaillent avant tout en tenant compte d'un contexte donné, qui est le contexte français. On n'est ni en Australie, ni au Canada, ni aux USA, et filer un diagnostic d'autisme à quelqu'un qui est sûr de se voir dégager des dispositifs spécialisés au bout de 2 jours, et se fera rembarrer dès qu'il parlera d'aménagements de poste, je ne vois pas bien l'intérêt.
Statistiquement le handicap psychique concerne 1/4 de la population active, il est évident que si on part comme ça demain tout le monde a droit à ses petits aménagements. La plupart des personnes qui viennent chercher un diagnostic ne voient que leur cas à eux, les diagnostiqueurs mettent ce cas dans un contexte global. C'est la moitié du diagnostic, à mon avis (la question épineuse du standard, de situer un individu dessus, et du célèbre "on est tous un peu autistes").
Sur ce, je réponds à ton mp en début de semaine (j'espère), mais à part ça j'arrête là sur ce sujet. Pensez ce que vous voulez, renseignez-vous ou ne le faites pas, et si vous êtes tracassés par des questions précises sur
votre diagnostic (et pas celui d'astro ou de Tartempion), posez les à des professionnels.