Être en couple, est-ce possible pour les autistes ?

[Oxxi_]

Je pense que ça doit être possible quelque part mais seulement avec une personne qui nous correspond suffisamment pour ne pas avoir à utiliser les "codes de séduction" et être au dessus de ça, donc il faut avoir énormément de chance pour trouver la personne idéale...

[Oris]

Au fond la question serait plus je crois : la cohabitation est-elle possible pour les autistes?
Vivre dans un grand espace où les rythmes de chacun sont respectés ou on n'empiète pas sur l'intimité de l'autre, pour moi ce serait possible je pense.
Ce qui me pose problème au fond ce n'est pas tant le couple que la cohabitation en général et tout ce que ça implique comme désagréments sensoriels.

C'est tout à fait ça pour moi. Être en couple sans habiter ensemble est assez accessible. Et j'aime beaucoup la sensation de lien que le couple apporte avec le temps, je suis souvent frustré par le peu de lien que j'arrive à développer avec mes amis et ma famille. Le couple est la situation qui s'y prête le mieux je trouve. Idem pour l'intimité physique, c'est la seule situation où j'arrive à être relativement à l'aise avec les contacts physiques répétés ou prolongés (après plusieurs mois, voire plusieurs années).
Par contre pour habiter ensemble il faut de l'espace c'est sûr. Le fait d'avoir un rythme de travail atypique aide aussi, je me retrouvais souvent seul à la maison pendant que ma dernière compagne était au boulot. Et bien sûr une personnalité compréhensive en face, et si ce n'est aspie, au moins avec certains traits proches, un attrait pour le calme, un minimum d'indépendance, etc...
Pour ce qui est de la séduction, je ne trouve pas ça si inaccessible. Je ne suis pas TSA confirmé mais mon ex qui l'est est du même avis. C'est un type d’interaction très codifié, et à ce titre ça s'apprend, et ça nécessite finalement beaucoup moins d'improvisation et de capacité d'adaptation qu'une interaction lambda. J'ai beaucoup lu sur le sujet et aujourd'hui je m'en sors dans ce domaine, alors qu'il y a 10 ans c'était un mystère complet...

[Dehlynah]

bah je pense qu'on peut rencontrer quelqu'un sans "séduire", c'est à dire sans mener une opération volontariste de hameçonnage en se présentant d'une manière positive, le côté naturel peut séduire justement...
Quelqu'un qui a à peu près les mêmes besoins en terme de calme, de sensorialité...Qui au moins se montrera compréhensif (mais difficile quand on ne connaît pas la souffrance que peut représenter l'exposition au bruit...Encore que mon ex commence à capter je crois, il n'y a pas longtemps, il m'a dit" Pars de là, sinon tu vas devenir dingue" ...

[tintaglia227]

C'est une question que je me pose pour mon loulou qui va sur ses 13 ans...
Ca m'angoisse beaucoup : les sorties, les petites copines (ou petit copain remarquez XD), j'ai peur qu'il ne vive pas tellement ça

[TiZ]

Ca m'angoisse beaucoup : les sorties, les petites copines (ou petit copain remarquez XD), j'ai peur qu'il ne vive pas tellement ça

J'ai envie de te répondre "et alors ?". Peut-être qu'il n'en aura simplement pas envie, peut-être qu'il en aura envie et qu'il te/vous demandera des conseils, peut-être qu'il en aura envie et que ça se passera très bien, peut-être que ça arrivera plus tard que ce que tu aurais voulu, peut-être que ça se passera mal et que tu devras le consoler/lui expliquer ce qui ne fonctionne pas...
On est tous différents, donc personne ne peut dire comment ça va se passer pour lui, pas la peine de commencer à se faire des nœuds au cerveau tout de suite
En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu de relation amoureuse, et je n'en souffre pas (je n'y suis pas fermée, mais je prendrais les choses comme (et si) elles viennent...), et j'ai eu de "vrais" amis à partir de 21/22 ans, tout ça pour dire que ton fils peut aussi être heureux même s'il ne correspond pas aux "schémas de vie" des autres...

[hazufel]

J'ai envie de te répondre "et alors ?". Peut-être qu'il n'en aura simplement pas envie, peut-être qu'il en aura envie et qu'il te/vous demandera des conseils, peut-être qu'il en aura envie et que ça se passera très bien, peut-être que ça arrivera plus tard que ce que tu aurais voulu, peut-être que ça se passera mal et que tu devras le consoler/lui expliquer ce qui ne fonctionne pas...
On est tous différents, donc personne ne peut dire comment ça va se passer pour lui, pas la peine de commencer à se faire des nœuds au cerveau tout de suite

Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit TiZ. Je trouve qu'il est plus important d'aider nos enfants à découvrir leurs voies personnelles, plutôt que de vouloir les faire entrer dans des conventions qui ne sont pas forcément les leurs. Il n'y a pas qu'un seul modèle existant, et il est même dangereux d'imaginer qu'il faille y entrer à tout prix. Les personnes autistes sont malheureusement souvent abusés, et/ou coincés dans des situations inextricables qui les rendent plus malheureux que s'ils étaient seuls.
Il faut faire attention à toute cette pression sociale, présente partout pour qu'ils gardent leur liberté de choix.
Un de mes fils, depuis très petit, dit qu'il vivra de toute façon tout seul, quand il sera grand. Enfin pas vraiment, avec pleins d'animaux

[Marjo12]

Oui je pense que finalement c'est à chacun de trouver sa voie en fonction de sa singularité. Chaque autiste a j'imagine une façon particulière de fonctionner. Il doit réussir à trouver les ressources pour s'en sortir dans la vie au delà de ce qu'on peut attendre de lui.

[TiZ]

Je partage ici une l'interview d'une personne dont je partage le point de vue sur ces normes dans lesquelles on doit rentrer pour "faire partie de la société" : https://www.facebook.com/SimoneMedia/vi ... A0MDI2NzI/

[Maumtiesse]

je suis avec mon épouse depuis nos 15 ans, on en a 45.
j'ai remarqué que quand je me plaignais sur mon sort elle était là pour m'écouter.
Attention, je dois également me dire stop! je dois arrêter de parler de moi, il faut laisser un espace de dialogue à son conjoint.
Sinon, on lui met une pression énorme, qui devient insupportable.
En plus, je me suis rendu compte que d'écouter l'autre me donnais une sorte de sens d'exister.
On voit dans les yeux de l'autre un soulagement, une forme de reconnaissance, ce dont nous avons tous besoin.
On doit rester connectés les uns avec les autres (et pas en virtuel).

Je pense que c'est pareil avec les collègues, les amis (si vous en avez encore ).