Dehlynah a écrit : ↑mardi 22 octobre 2019 à 20:26
Je trouve ça aussi assez malhonnête et énervant.
Je ne pourrais jamais affirmer un auto diagnostic, déjà que des personnes avec un diagnostic officiel ne se sentent pas légitimes, ou continuent de douter...
Je vois vraiment ça comme une recherche identitaire, le besoin d'appartenir à un "groupe"
Ce qui m'énerve vraiment c'est l'association TSA et "bizarreries", comme un slogan : "Je suis bizarre, je suis aspie"
Cela dit je me suis soupçonnée moi-même de malhonnêteté, de besoin identitaire etc.
Quand je vois les affres par lesquelles je passe avec tout un parcours diagnostic, une errance depuis des années, des lectures nombreuses et variées, pointues et que certains en effet se lancent dans une sorte d'auto-proclamation, je tique...
J'ai beaucoup douté, je doute encore - un peu moins certes...Je suis même allée jusqu'à imaginer que le psychiatre que j'ai vu m'avait "donné" le diagnostic pour se débarrasser de moi, ou me rassurer...Mais de toute évidence, non.
Sinon pour le livre de C. Choupin, elle semble manier l'auto diagnostic aussi bien que l'auto édition (si je ne m'abuse), et les commentaires sont comme par hasard tous dans le même style pompeux et ampoulé...No comment.
Je me demande si normalement ce n'est pas une étape comme un mal "nécessaire" avant le diagnostic. Je ne l'explique pas forcément par un besoin identitaire, mais par le fait que cela nous permet de nous comprendre (enfin) par ricochet, comme si cela réactivait une fonction dormante des neurones miroirs qui n'en trouvaient pas d'autres habituellement pour se refléter mutuellement (c'est une image). J'ai eu pour ma part besoin de ces échanges pour commencer à comprendre mon fonctionnement.
Ce qui est flagrant, c'est qu'il faut du temps pour intégrer un diagnostic, et que ces personnes zappent cette étape, donc, lorsqu'elles décrivent leurs particularités, ça ne doit pas être très exact ni d'une grande aide. Par ailleurs, elles veulent s'auto-assimiler à un "groupe" (sur les réseaux sociaux j'imagine), une catégorie de gens qu'elles imaginent prestigieux, mais je suis sûre qu'elles n'ont cure des autres personnes autistes, elles n'en ont que pour leur nombril.
Je cite Josef Schovanec, dans la
Note au lecteur de la première édition de
De l'Amour en Autistan, que j'ai commencé hier soir :
Josef Schovanec a écrit : Je crois toutefois ne point trop dévier de la psychologie des héros réels pour faire de leurs récits fictifs une illustration de cette dernière autant qu'une apologie de ce qui autrement peut être considéré comme une faiblesse majeure, à savoir le fait d'être autiste.
[...] En outre, il convient de noter qu'aucun des personnages n'est parfait : une sotte croyance tendrait à attribuer aux personnes autistes, en guise de ce que d'autres auteurs appelleraient une rétribution sacrale de leur infirmité supposée, une perfection tant morale qu'humaine.
En cela je suis d'accord avec le narcissisme évoqué parfois ici, impliqué dans le fait de se croire autiste. Mais je pense qu'il faut être patient : lorsque le diagnostic est établi, et que la personne a pleinement intégré ce qu'il en est vraiment, je ne pense pas honnêtement qu'aucun narcissisme ne peut perdurer, et que la possible illusion retombe vite. On pourrait certainement comparer les débuts dans le questionnement de nombre de personnes ici, et l'attitude après le diagnostic.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.