pimpoline a écrit : ↑mardi 8 octobre 2019 à 19:51
Je ne trouve pas non plus que ça soit bizarre ou anormal d'avoir de telles manies.
A la rigueur, je conçois que l'accumulation de celles-ci puisse passer pour de la maniaquerie.
Et que ça ne soit pas très sain de se sentir perdu si on n'arrive pas à faire sans.
J'ai pas mal de routines ou habitudes qui ressemblent à certaines des vôtres.
J'ai remarqué des manies chez d'autres personnes, enfin qui n'en a pas? Même sans observer les gens dans leur intimité, on peut trouver ce qu'ils font de façon récurrente.
ça me fait penser à ces discussions sur des groupes HPI où les gens en viennent à corroborer leur intuition d'être HPI rien que par le fait qu'ils ont justement des manies similaires à d'autres (pour caricaturer: "oh moi aussi je tartine toujours mes biscottes en zigzag, je suis sûrement HPI alors!"). Je ne dis pas que c'est ce qui se passe ici, mais juste que voir dans les routines un caractère très spécifique n'a à mon avis aucun sens, il y a quand même un certain universalisme là-dedans, sinon alors pourquoi les ferias perdurent, les Noël, les manifs du 1er mai etc. Ok je mélange un peut tout mais c'est du même ordre.
Je pense vraiment que c'est le rapport teinté d'anxiété qui distingue les gens à ce niveau. Je suis d'accord avec toi LaLouveBleue sur ce point.
Je me suis fait aussi la réflexion, comme quoi on pouvait vite tomber dans l''anecdotique et une forme d'auto complaisance ( style "Je fais des trucs trop bizarres...") - et je n'y échappe pas - et puis surtout : quel est le problème au final?
Car en effet je crois aussi que chacun a ses " trucs " au quotidien, autiste ou non.
La question pourrait être : à quel moment, jusqu'à quel point, à partir de quel degré d'intensité ça pose des difficultés ?
D'ailleurs il me semble que les routines sont plutôt mises en place pour permettre d'organiser son quotidien, pour éviter les difficultés justement - ou bien quand on dépasse un seuil de rigidité, au lieu de devenir aidantes, elles deviennent dérangeantes, envahissantes, sources d'angoisses (si on ne les fait pas) et d'isolement (on ne peut pas s'adapter à la présence de quelqu'un qui vient les perturber).
Si je comprends bien il y a une différence avec le rituel qui pour le coup n'a pas forcément de sens et peut parasiter le quotidien justement.
Mais je n'ai jamais demandé à quelqu'un de neurotypique s'il avait de telles habitudes ?!

Pour le coup, je me suis rendue compte de mes manies, et de mes rigidités à travers le regard de mon mari et de mes parents (même si de toute façon ils m'ont stigmatisée depuis un bon moment déjà) quand ils viennent chez moi, mes réactions virulentes qui s'apparentent à un pétage de plomb " juste pour ça" (je ne veux pas/ ne peux pas mettre dans la machine les chaussettes avec les autres habits par ex. J'ai un ordre qui me paraît logique et parfait pour faire les machines - le transgresser me stresse beaucoup en effet), dans ces cas-là je me fais traiter de folle, tellement ça paraît excessif.
Mon fils aussi perçoit comme pénibles à vivre mes manies, me traite de mère acariâtre et psychorigide, pouvant d'ailleurs lui aussi partir en cacahuète pour ce qui lui semble vital (alors que de l'extérieur, bon..."Pas de quoi en faire un fromage" - un livre pas dans la bonne étagère par exemple - j'arrive à me repositionner en comprenant- en me rappelant pourquoi c'est important pour lui - d'autres évidemment voient ça d'un oeil beaucoup moins bienveillant.)
Je pense que ça peut poser problème avec n'importe qui, un autre asperger aussi, dès l'instant où il n'a pas le même fonctionnement pour tel truc.
Mais là je m'éloigne de la notion de routines.
Pour ma part, je trouve que je manque de routines efficaces (justement) qui me permettraient d'atteindre des objectifs et de faire les choses dans les temps -l'administratif me pose un réel problème, je bloque, même avec moults rappels sur mon appli "agenda" " notes" etc., mes listes colorées et j'en passe - enfin ce serait pire "sans" peut-être - et depuis quelques mois, j'ai une A.S à qui je dois expliquer mes démarches, ça m'aide à ne pas partir à la dérive.
Je me pose la question de savoir si la mise en place de routines strictes ne serait pas là pour pallier les problèmes liés aux dysfonctions exécutives qui sont handicapantes pour beaucoup.