Jean-François Dufresne, dirigeant d'Andros, a présenté le petit film sur le sujet aujourd'hui à l’université d'automne de l'ARAPI.
Je l'ai interrogé ensuite sur l'aspect "économique" et réglementaire. Il est actuellement sur 4 projets, et aucun n'a le même type de financement.
10 des 11 ouvriers d'Andros avaient des orientations type FAM ou MAS, qui concernent des personnes handicapées qui ne travaillent pas et qui on un accompagnement permanent (jour et nuit), avec des soins.
Au début de l'expérience, il fallait avoir une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) et une orientation ESAT ( mais c'était seulement . pour le cas où l'insertion en milieu ordinaire ne marcherait pas : mais il n'y a pas eu d'échec).
L'accompagnement était atypique, parce qu'il était assuré par un SESSAD (et un ESAT), alors qu'un SESSAD n'intervient normalement que jusqu'à 20 ans (il y avait un SESSAD autisme élargi jusqu'à 25 ans en Eure-et-Loir). Cela voulait dire que l'ARS finançait, alors qu'à 20 ans, c'est pour l'essentiel le conseil départemental qui finance.
Désormais, c'est un SAMSAH qui assure l'accompagnement, à l'usine comme à domicile. Un SAMSAH est un service d'accompagnement à la vie sociale (SAVS) qui assure des soins également, et qui est financé aussi à ce titre par l'ARS. Si je prends l'exemple des SAMSAH autisme de Bretagne, on peut estimer le financement à 22.000/25.000 € par personne, dont un tiers à la charge du département.
Là où la situation est atypique, c'est parce que ce SAMSAH n'assure pas des soins.
En ce qui concerne l'hébergement, ceux qui choisissent de vivre dans ce qui ressemble à un foyer paye 650 € pour l’hébergement et la restauration (350 € pour ceux qui n"y logent pas en général parce qu'ils sont du coin).
Il n'y a pas de PCH aide humaine pour la semaine, seulement éventuellement pour le week-end et les vacances.
Le financement de l'accompagnement (en plus du SAMSAH) est assuré par le conseil départemental. En dehors des clous habituels, car les Conseils départementaux financent les foyers d'hébergement d'ESAT, les foyers de vie et la majorité des FAM.
Cependant, dans ces derniers cas, les usagers doivent contribuer, avec un reste à vivre correspondant à 30% du montant de l'AAH.
Ce n'est pas le cas pour les travailleurs d'Andros, travailleurs à mi-temps qui bénéficient bien du produit de leur travail salarié, et perçoivent une AAH différentielle en complément (je rappelle qu'ils travaillent à mi-temps).
Et ils ont évidemment le droit de quitter entreprise et logement, avec les droits au chômage que n'ont pas les usagers d'ESAT.
L’accompagnement atypique est financé à hauteur d'à peu près 35.000 € par le conseil départemental et l'ARS, presque deux fois moins qu'un foyer de vie, deux à 3 fois moins que FAM ou MAS.
http://www.autismcanwork.org/