vos "bugs" sociaux !

[cléa]

Bonjour @Siobhan.

Je pense que ce que tu as écrit plus haut concernant d'être plus à l'aise lorsque on s'adresse à une personne différente de soi est une bonne piste.

Ça me semble effectivement plausible que ce soit une impression d'être mieux adapté alors que nous sommes en décalage avec l'autre.

Genre, moins de pression d'une supposée attente sociale définie par un genre, tout à fait.

D'ailleurs les neuro typiques expriment souvent une difficulté d'entente ou de prise de contact avec le(s) genre(s) opposé, ou d'âge, ou d'origine, ou encore de statut..(Plus l'abondante littérature sur ces thèmes)

Et les Tsa semblent au contraire plus à l'aise avec ce côté hétéroclite de la vie.

[PetitNuage]

Pour tenter de faire une synthèse, peut-être est-il plus facile en moyenne pour une personne autiste de communiquer avec une personne différente d'elle (âge, sexe, nationalité, etc.), parce que quand la différence disons "directement visible" est suffisamment marquée, les bizarreries de la communication qui prend place peuvent être alors facilement mises sur le dos (peut-être à tort) de la différence qu'on pourrait appeler "différence d'essence" (quelle qu'elle soit, encore une fois : âge; sexe, nationalité, etc.) entre les deux personnes.

Lorsque j'étais jeune adulte, j'aimais aller en vacances en Angleterre car mes bugs sociaux étaient mis sur le compte de mon statut d'étrangère.

[PetitNuage]

Pareil, je bug souvent sur les visages.
Et je m'étonne que des gens me reconnaissent après 20 ans passés.

Bonjour Cléa,
Je me retrouve complètement dans ce que tu dis.

Je suis toujours déstabilisée quand des personnes qui étaient au collège ou lycée avec moi me reconnaissent
alors que leur visage m'est complètement étranger.

(ça m'est arrivé cette semaine encore ...
un papi d'élève qui m'a dit que nous étions ensemble au collège et savait dans quel village j'habitais alors ...)

Je culpabilise en me disant que je ne m'intéresse pas assez aux autres.
Mais si l'explication était une potentielle prosopagnosie, je l'assumerais mieux.

Je précise parfois aux parents de mes élèves que je ne suis pas très physionomiste
et qu'il se peut que je les croise sans les reconnaître.

[cléa]

En 2017 : Je vais à un forum concernant l'autisme. Il y a une salle avec les stand de différents acteurs pour l'autisme.

Lorsque je passe devant le stand présentant le livre présentant l'histoire du jeune Gabin je ne trouve rien de mieux à faire que de répondre -Desolée je ne peux pas l'acheter. et de continuer mon chemin.
Le papa rit et me dit -Il y a aussi un spectacle à tel théâtre, telle date etc.

Peu après, je me suis dit que j'étais ridicule d'avoir agi ainsi car cela aurait pu laisser penser que j'étais telle le chaland qui refuse une offre pour un produit. Alors qu'il s'agissait avant tout pour lui de présenter l'histoire de son fils autiste.
Cependant, je me suis dit qu'il avait probablement remarqué qu'il y avait en moi quelque chose de typiquement atypique, surtout quelque un aussi concerné par l'autisme.

[Clovis]

Un peu dans le même genre... J'étais l'année dernière à un salon du livre d'histoire. J'étais déjà bien stressé quand j'arrive devant un stand où un auteur va dédicacer un livre.

Problèmes :
- Je suis déjà fatigué par le trajet, la foule ;
- Je ne sais pas si je vais acheter le livre ou pas (il m'intéresse et j'ai travaillé avec plusieurs des auteurs mais il est un peu cher et surtout très encombrant) ;
- Si je l'achète alors que l'auteur est là, est ce que je ne dois pas moralement le faire dédicacer ?
- Je lui dis / demande quoi à l'auteur ?
- Est ce qu'il me reconnaîtra (je l'ai rencontré quelques fois en travaillant avec son laboratoire) ?
- Je me sens nerveux, si j'achète un livre je vais avoir le regard très fuyant, les mains qui tremblent, éventuellement bafouiller...

Résultat : je tourne de longues minutes autour du stand jusqu'à me dire qu'on doit commencer à me trouver vraiment suspect... Et partir à la recherche d'un endroit plus calme pour me relaxer un peu.

[cléa]

Bonjour @Clovis. J'imagine bien cet état de doute et saturation. Un jour à un guichet on m'a demandé si j'allais bien.

Il y a des situations ou tous les stress du jour se cumulent et brouillent, surtout en contexte social.

[Ellendë]

Voici la dernière qu'il m'est arrivé hier en partant au boulot:
Je monte dans ma voiture, je descends la pente j'arrive au rond point, comme d'habitude, je mets mon clignotant, je m'engage, arrivée presque à la sortie du rond point, je sens une secousse à l'arrière de ma voiture.
Je ne panique pas, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé car je n'ai rien vu venir. Je ne sais pas trop quoi faire, puis j'imagine que dans ce genre de situation il faut s'arrêter et regarder s'il y a déjà des dégats sur la voiture, ce que je fis.
Je vois une voiture qui s'arrète aussi derrière, une jeune qui descend du véhicule et qui s'excuse, un peu bouleversée m'expliquant que c'est la première fois que ça lui arrive (à moi aussi en 11 ans de permis, je n'avais jamais eu d'accident...)
Je ne trouve nul part de papier pour faire un constat et je ne pense qu'à une seule chose: Je vais être en retard au travail
On se dépeche de faire le constat, je ne suis toujours pas en colère, je n'y arrive pas à la limite même de la compassion. Pourtant intérieurement ça m'embete, ma voiture et neuve et savoir toutes les démarches à faire ça me fait flipper
Bref, on s'échange le numéro et je repars avec le constat. Arrivée au boulot, j'envoie un message à mon chéri pour lui expliquée ce qu'il m'est arrivée. Il ne répond pas, bizarre. Je regarde : j'ai envoyé le message à la fille avec qui j'ai eu l'accident : la boulette

[cléa]

Bonjour @Ellendë

Tu as sûrement été secouée par ce qui venait d'arriver. Ça m'arrive souvent de buger quand j'ai été perturbée, même parfois pour un rien.
: j'oublie plein de choses et devient même indisponible!

Je trouve ça plutôt bien que tu l'aies pris comme ça sans rancune. (même s'il faut toujours se préserver et faire valoir ses droits dans la vie) car beaucoup de gens s'emportent et qu'au final ça fait davantage de dégâts qu'il y en a déjà dans ce genre de situation.

[Lilas]

Je crois que je viens d'en faire un joli lors d'une discussion avec une collègue.

Collègue : Tu t'es coupé les cheveux.
Moi : Non.
Collègue : Ah, alors c'est parce que tu les attaches d'habitude.
Moi : Oui, parce qu'il fait trop chaud ici.
Collègue : Ça te va bien, tu devrais les garder détachés.
Moi : Non, parce que j'ai trop chaud.
Collègue : Oui, mais x (autre collègue) te ferait des compliments.
Moi : Je préfère qu'on me fasse des compliments pour autre chose que mes cheveux.

Je n'ai réalisé qu'après coup qu'elle pouvait mal prendre cette dernière remarque, alors que j’énonçais juste une vérité sans penser à mal.

[Ellendë]

Je compatis lilas

Ma dernière d’avant hier
Je me rends au petit magasin de fournitures de bureau car je n’ai plus dencre pour mon imprimante. C’était un jour de pluie avec des nuages gris. J’arrive devant je regarde le gros panneau des horaires en rouge. Ouf il était ouvert ! j’ouvre la porte, il fait noir à l’intérieur ça sent le cramé et un monsieur au loin apparaît dans le noir j’entends sa voix : « c’est fermé madame! »
La frousse de ma vie !
Je répond: « ah okay » et je m’en vais... Je regarde à nouveau la porte en sortant et il y avait une affiche blanche écriture noire: fermé pour cause incendie que je n’avais évidement pas vu !

[Siobhan]

Je crois que je viens d'en faire un joli lors d'une discussion avec une collègue.

Collègue : Tu t'es coupé les cheveux.
Moi : Non.
Collègue : Ah, alors c'est parce que tu les attaches d'habitude.
Moi : Oui, parce qu'il fait trop chaud ici.
Collègue : Ça te va bien, tu devrais les garder détachés.
Moi : Non, parce que j'ai trop chaud.
Collègue : Oui, mais x (autre collègue) te ferait des compliments.
Moi : Je préfère qu'on me fasse des compliments pour autre chose que mes cheveux.

Je n'ai réalisé qu'après coup qu'elle pouvait mal prendre cette dernière remarque, alors que j’énonçais juste une vérité sans penser à mal.

Je ne trouve pas la remarque en question déplacée, acide peut-être, mais pas déplacée.


Autre chose : peut-être que était-ce une manière pour ton collègue de te signifier que le "x" en question a un intérêt romantique pour toi ? Je ne sais pas... En tout cas dans le cadre du boulot, je comprends que ce genre de remarque puisse te destabiliser.

(Peut-être était-ce fait pour te destabiliser, au passage. Une sorte d'humour très gras. Et peut-être éventuellement une manière de t'induire en erreur sur les sentiments de quelqu'un d'autre à ton égard. Bref... )

[lulamae]

Je crois que je viens d'en faire un joli lors d'une discussion avec une collègue.

Collègue : Tu t'es coupé les cheveux.
Moi : Non.
Collègue : Ah, alors c'est parce que tu les attaches d'habitude.
Moi : Oui, parce qu'il fait trop chaud ici.
Collègue : Ça te va bien, tu devrais les garder détachés.
Moi : Non, parce que j'ai trop chaud.
Collègue : Oui, mais x (autre collègue) te ferait des compliments.
Moi : Je préfère qu'on me fasse des compliments pour autre chose que mes cheveux.

Je n'ai réalisé qu'après coup qu'elle pouvait mal prendre cette dernière remarque, alors que j’énonçais juste une vérité sans penser à mal.

Je ne trouve pas la remarque en question déplacée, acide peut-être, mais pas déplacée.

Je trouve ta réaction normale et pas choquante @Lilas ; et puis, ça dénote bien que tu n'es pas dans un rapport de séduction au travail, et que c'est finalement la collègue qui déviait la conversation vers quelque chose d'assez privé (elle est peut-être maladroite socialement ?).
Ce qu'elle disait sur ta coiffure était plutôt gentil, mais ça peut assez gênant de recevoir un compliment portant sur le physique.
Par "compliment sur autre chose", tu veux dire quoi ? Tes compétences, ton travail ?

Elle cherchait peut-être une sorte de complicité "de fille" en mentionnant le collègue, mais on n'a pas forcément envie de rentrer dans ce jeu-là. Elle attendait peut-être des confidences, ça laisse la porte ouverte à beaucoup d'implicite.

[Lilas]

Oh la, pas une fraction de seconde je n'ai pensé à quoi que ce soit entre x et moi (x qui était d'ailleurs présent et à la source de la discussion).
Je me suis juste dit que ma réponse avait pu sembler peu amicale, puisqu'elle me complimentait effectivement sur mes cheveux et qu'au final c'était un peu comme si je les rembarrais elle et son compliment, alors que ce n'était absolument pas mon intention.

Par "compliment sur autre chose", tu veux dire quoi ? Tes compétences, ton travail ?

Oui, mes compétences, ou ma façon d'être et d'appréhender les choses (mais ça, ça n'est jamais arrivé), mais pas sur mon physique.

[lulamae]

Oh la, pas une fraction de seconde je n'ai pensé à quoi que ce soit entre x et moi (x qui était d'ailleurs présent et à la source de la discussion).
Je me suis juste dit que ma réponse avait pu sembler peu amicale, puisqu'elle me complimentait effectivement sur mes cheveux et qu'au final c'était un peu comme si je les rembarrais elle et son compliment, alors que ce n'était absolument pas mon intention.

Ah effectivement, je croyais que la collègue était seule et te parlait d'un collègue qui n'était pas avec vous.

J'ai un peu un côté bougon pour les compliments, surtout physiques (on ne m'en fait pas tellement d'autres non plus, à part que je suis "consciencieuse").

Des compliments sur la "façon d'être", j'aimerais bien aussi, mais je suis assez sceptique sur la probabilité que ça arrive.

[Autiste ou surdoué ?]

Est-ce un bug social ? C'est en tout cas le genre de chose qui m'arrive trop souvent.
Hier soir, je m'étais forcé à aller à une sorte de réunion d'information-débat sur l'autisme asperger. À un moment libre, une des organisatrices est venue parler avec moi car j'étais seul dans mon coin. Conversation intéressante avec une personne intéressante. Donc j'ai parlé, répondu à ses interrogations. Au bout d'un moment, elle est allée chercher un livre qu'elle voulait me faire connaître...
Une autre personne (un homme), est venu déposer ce livre devant moi et est reparti. Je l'ai feuilleté tout en me retournant de temps en temps pour voir si mon interlocutrice revenait. Des gens discutaient un peu partout. Évidemment, je n'avais plus aucune idée de à quoi ressemblait mon interlocutrice. En tout cas elle n'est jamais revenue.
Grosse frustration... Beaucoup de questions.
Ais je trop parlé, l'ai-je lassée ?
L'histoire du livre était-elle sincère ou était-ce un prétexte pour partir poliment (il aurait mieux valu ne pas chercher de prétexte dans ce cas)?
A-t-elle trouvé quelqu'un d'autre sur son chemin et oublié de revenir vers moi ?
Grosse frustration en tous cas car je me demande toujours si c'est elle qui n'a pas été correcte ou moi qui l'ai "saoulée"...
En tout cas, j'avais déjà fait tellement d'efforts pour venir à cette réunion que c'en est décourageant. Heureusement qu'il y a aussi eu d'autres choses...