J'avais posté il y a quelques mois car j'attendais de pouvoir entamer une procédure de diagnostic dans un centre de référence. Finalement, sur les conseils d'une utilisatrice de ce forum, j'ai pris contact avec un centre privé et je suis arrivée au terme du processus (ADOS-II, WAIS-IV, test de reconnaissance des émotions, entretiens) fin juin, j'ai eu les résultats le 13/09. Et je suis encore plus perdue qu'avant...
Dans leur conclusion, ils disent que tous les critères diagnostic sont réunis pour un TSA mais qu'ils ne peuvent se prononcer en faveur ou en défaveur car ils ne savent pas déterminer la part d'inné et d'acquis dans mon profil car j'ai eu un début de vie teinté de maltraitances, d'humiliations, et autres joyeusetés de mes parents et je vis seule depuis mes 18 ans. Alors ils cochent tous les critères du DSM-V sauf "ne peut être expliqué par une autre pathologie" et ils laissent le soin au psychiatre de confirmer ou infirmer leur conclusion. Il aurait été facile de faire cette différence si seulement je pouvais compter sur mes parents mais ce n'est malheureusement pas le cas, mon père est décédé et ma mère, impossible de communiquer avec elle. Ce n'est pas faute d'avoir essayé mais je n'obtiens rien. Elle détient la clef de la compréhension de mes difficultés et l'emportera certainement avec elle

Ils me disent par contre que je suis HP et que j'ai un TDA avec hyperactivité mentale. Et ça, je ne l'avais pas vu venir, et ça me bouleverse un peu, je n'arrive pas à m'approprier ces diagnostics. D'autant plus qu'ils situent mon QI entre 124 et 128 et que, même si je sais que ce n'est pas qu'une question de chiffres, je lis souvent qu'il faut un minimum de 130 alors je me dis que je suis presque HP, peut être, mais que je ne suis pas dedans. Comme pour les TSA, je suis "presque" mais pas "assez"... Le TDA par contre, me parle, j'ai juste du mal à l'accepter. Ils confirment aussi un trouble anxieux.
Ce que je me demande c'est: sans le témoignage de ma mère, comment le psychiatre pourrait-il faire la différence si eux n'ont pas pu le faire? Et même si je ne suis pas autiste au final, les autistes qui ont été maltraités sont ils condamnés à ne pas avoir de diagnostic?
J'ai été victime de ces maltraitances et évidemment, j'en souffre. Mes parents ne se sont jamais préoccupés de mes états d'âmes, encore moins de mes résultats scolaires, je n'ai été suivie par aucun psy ou n'importe quel spécialiste. A part la visite annuelle chez le pédiatre, je ne rencontrais aucun médecin, pas même un dentiste avant l'adolescence. Mes parents étaient complètement désinvestis et je suis en plus issue d'une famille nombreuse où il n'y avait pas de place pour les difficultés personnelles. Et moi même, j'ai peur de biaiser mes souvenirs. Si je me rappelle de certaines choses que je faisais, je ne me rappelle malheureusement pas de ce que je pensais des autres ou de leurs jeux. J'étais solitaire, oui mais on disait de moi que j'étais timide, sage. Ca n'a jamais été vu comme problématique. Je n'ai jamais eu de problèmes de comportement, j'étais dans la lune. Je n'ai que quelques souvenirs de routines ou d'intérêts spécifiques comme on dit mais je n'ai jamais acquis de connaissances poussées dans aucun de ces domaines et ils ne duraient jamais bien longtemps. Je dirais plutôt que j'étais dans mon monde. Mais seule ma mère pourra dire si j'étais réceptive aux regards ou aux appels, si j'avais besoin de routines, etc... La neuro psy m'a parlé du test ADIR que ma mère aurait pu remplir si seulement elle avait été disposée à m'aider

Ceci étant, la liste des diagnostics s'allonge... HP, TDA, trouble anxieux... je trouve que ça fait beaucoup à digérer, je n'arrive plus à y voir clair. A cause de tout ça, je ne peux ni accepter que je sois autiste, ni accepter que je ne le sois pas. Et je ne vois pas en quoi le psychiatre pourra m'aider...
Quelqu'un qui aurait vécu quelque chose de similaire?
Merci